Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

• Chapitre 7 •

"Tu ne te noies pas en tombant dans l'eau. Tu te noies en y restant."
Inconnu


Un éclair traverse ma tête. Une lumière s'allume. Ça y est. J'ai trouvé. J'ai trouvé la solution de l'énigme. J'ai trouvé ce que chacun essaie de garder, même si parfois on le perd. Je sais ce qu'on essaie de récupérer car il nous fait vivre. Grâce à Léo. L'espoir. Je suis tellement heureuse que je me jetterais presque aux lèvres de l'homme qui se tient à mes côtés. Mais je me retiens au dernier moment. Il n'est pas à moi. Il ne m'aime pas et ne m'aimera sans doute jamais. Mais qu'importe. Je suis heureuse d'avoir trouvé la solution de l'énigme. Je me lève du lit. Non, j'essaie de me lever. Mon corps ne me répond plus. Léo me regarde faire des efforts désespérés pour faire réagir mes membres. Il ne comprend pas. Il ne comprend pas pourquoi je tente désespérément de me lever malgré mon état. Je n'y arrive pas, je n'ai pas assez de force. Alors, je fais la première chose qui me passe par la tête. Je lui demande. Je lui demande d'aller chercher ce livre. Il accepte, en me faisant promettre de ne pas m'enfuir. Puis il part, me laissant seule face à mes doutes.

M'enfuir ? Il a de l'humour lui. Comment pourrais-je m'enfuir alors que je ne peux même pas me lever ?

Je pense, je pense à ce que va me dévoiler le livre. Ses mots seront-ils suffisants pour me redonner espoir, justement ? Je ne le comprends pas. Mon esprit cartésien m'empêche de comprendre comment est fait ce livre. Il est comme magique. Mais, en même temps, ce n'est pas lui qui m'a rattrapé sur le pont. C'est Léo. Ce n'est pas Jess non plus. Elle, elle n'a même pas vu que j'allais à nouveau mal. Mais je ne peux pas lui en vouloir, je n'ai rien voulu montrer non plus. Et puis Léo... Il est si beau, si proche mais pourtant si inaccessible. En parlant de lui, la porte vient de claquer et j'entends des pas. La porte de la chambre s'ouvre sur un Léo en sueur et tout rouge. Il a dû courir jusqu'à chez moi pour récupérer le livre. Il s'arrête sur le pas de la porte le temps de reprendre sa respiration.

La mienne s'accélère. Il relève la tête et ses yeux croisent les miens. Mon Dieu, il a de si beaux yeux, c'est incroyable. Il me regarde d'un air dérouté, comme si il ne s'attendait pas à me voir ici, assise en tailleur sur le lit. On dirait que, pour lui, je m'étais déjà enfuie. C'est comme si il s'était préparé mentalement à ce que je ne sois plus là, et qu'il est surpris de me voir encore chez lui. C'est mignon. J'ai l'impression qu'il s'est attaché à moi.

- Tiens

Sa voix douce mais masculine interrompt le cours de mes pensées. Je le regarde à nouveau, puis fixe le livre qu'il me tend. Je l'ouvre après l'avoir posé sur mes genoux. La première devinette et son texte sont toujours présents, tout comme la deuxième. Je saisis le stylet, puis perce mon doigt avant de recueillir la goutte de sang avec la pointe de l'objet. C'est presque devenu un rituel. Puis j'écris consciencieusement les 6 lettres qui composent le mot espoir. Lorsque j'ai fini, je ferme le livre puis lève les yeux. Je m'aperçois que Léo s'est assis sur le bord du lit et observe attentivement chacun de mes gestes.

Je me détache de ce regard envoûtant et me concentre à nouveau sur le livre. Je l'ouvre et m'aperçois que la réponse est toujours visible. Un texte est également apparu. Léo, curieux, s'est approché de moi et lit par dessus mon épaule. Je sens son souffle dans mon cou. Des frissons parcourent mon corps.

ESPOIR

ESPOIR : nom masculin (du latin speres). Fait d'espérer, d'attendre avec confiance la réalisation de quelque chose.

Un brin d'espoir, et tout recommence...

"Elle marche dans les rues de sa ville. Elle ne fait rien de plus. Elle pose un pied, puis l'autre. Pour aller où ? Aucune idée. Mais, elle, elle a l'air de savoir. Elle avance, vers un but connu d'elle seule. Elle ne regarde personne, juste l'horizon. Elle a l'air ailleurs, comme débarquée d'un autre monde. Son pas est assuré, sa valise à ses côtés et son fardeau sur les épaules. Sa valise pèse une tonne. Mais elle ne faiblit pas. Elle a vu trop de choses pour s'arrêter pour ça. Les gens la regardent, elle, et sa valise défoncée à laquelle il manque une roulette.

Mais elle s'en fiche, elle ne les voit pas. Elle ne les voit plus. Les gens qui la regardent de haut, elle en a vu trop pour s'arrêter. Elle s'y est habituée, à force. Ses cheveux sont attachés en un chignon lâche, bien loin des chignons parfaits des hôtesses de l'air. Elle s'en fiche. De toute façon, elle n'aime pas ses cheveux. Trop roux. Trop raides. Trop indomptables. En fait, ils lui ressemblent. Indomptables. Rien ne leur dicte leur conduite. Elle pourrait passer des heures à s'en occuper, mais elle a abandonné depuis longtemps. Elle est différente. Elle s'en fiche. Elle sait que, quoi qu'elle fasse, ils resteront en bataille. Une mèche est sortie de l'élastique. Elle la remet derrière son oreille quasiment à chaque pas. C'est comme un tic nerveux. Un pas. Puis la mèche. Tirer la valise. Rester droite malgré tout. Elle arrive à la gare. Regarde le panneau lumineux quelques instants, puis s'engage dans le souterrain. Elle marche, tirant sa valise, sans faire attention aux gens qui la bousculent. Elle monte sur le quai. Le train est là. Elle s'arrête, puis s'assoit sur sa valise. Elle attends. Personne ne sait pourquoi, elle même n'as pas l'air de savoir. Elle reste comme ça, les yeux dans le vague. Elle pense. Elle pense à tout ce qu'elle a vécu. A tout ce qu'elle ne vivra jamais.

Elle sort une clope de sa veste en jean, l'allume. Elle tire dessus, puis recrache la fumée dans un geste mécanique. Elle est vidée. Trop de problèmes, elle a juste envie de se barrer. Se barrer, laisser sa valise, son fardeau et courir. Comme ça, pour rien. La valise est matérielle, mais c'est son fardeau qui l'empêche d'avancer. La valise, elle peut l'abandonner. C'est sa copine de galère, mais ce n'est qu'un objet. Alors que son fardeau...

Elle voudrait tellement le laisser là, sur le quai de la gare. Ses cris, ses larmes, cette boule dans la gorge sans savoir pourquoi. Cette impression de glisser sans pouvoir se rattraper. Le train part dans 5 minutes. Elle entre dedans, se trouve une place près de la porte. Elle observe les gens. Elle les regarde. Les mères aident leur progéniture à grimper dans le wagon, les couples s'enlacent puis se quittent. Des gens courent, puis s'engouffrent dans le train. Dans son wagon. A côté d'elle. Ils ne la regardent pas. Elle a l'impression d'être devenue invisible. C'est ça qui lui pèse le plus. Cette impression d'être là sans l'être. De survivre. Elle ne vit plus, elle se bat quotidiennement. Contre ses larmes. Contre les gens. D'autres personnes entrent. Le contrôleur siffle. Les gens crient, rient entre eux.

Ils l'étouffent. Ils l'oppressent. Elle pense. Les portes commencent à se refermer. Elle ne peut pas. Non. Elle ne peut plus. Les larmes dévalent ses joues constellées de tâches de rousseur. Elle ne les essuie pas. Elle avance vers la porte. Elle bondit et sort à l'instant où les portes se referment. Elle se met à courir le long du quai. Elle ne sait pas où elle va. Elle n'a rien. Sa valise est dans le train. Mais son fardeau est resté à la porte de sa liberté. Elle descend sur la voie. Elle s'en fiche. Elle court. Son élastique est tombé. Ses cheveux libérés volent au vent. Elle n'a plus rien. Juste des rêves plein la tête.

Mais peut-être qu'il y a juste besoin de ne rien avoir pour tout refaire.".

Et c'est tout. Alors là, si je n'étais pas assise, je crois que je serais tombée par terre. Le texte est beau, certes, mais quel rapport avec l'espoir ? Je ne vois pas vraiment...

Je me tourne à nouveau vers Léo. Il a un grand sourire sur le visage et les larmes aux yeux. Je le fixe quelques instants, mais détourne le regard lorsqu'il plonge ses yeux bleus dans les miens. Je suis incapable de soutenir son regard.

- C'est si beau...

- Ouais, mais je ne vois pas le rapport avec l'espoir...

- C'est pourtant si simple... Cette fille, elle avait quelque chose qui la faisait souffrir, elle avait une solution, mais plus l'espoir d'être assez forte pour réussir à la mettre en œuvre. Mais l'espoir est revenu et elle a réussi à s'en sortir

- Mmmh

- En fait, ce texte montre que, avec un peu d'espoir, tout est possible, même ce que l'on croirait irréalisable

- Ouais, c'est vrai...

- Tu parais pourtant sceptique

Je ne réponds rien. Que répondre à ça ? Oui, je suis plus que sceptique. Pas à cause du texte, mais parce que je suis incapable de faire une telle chose pour ne plus souffrir. Je ne suis pas assez forte. Trop faible, trop peureuse. Trop tout. Pas assez courageuse. Et puis, de toute façon, l'espoir, il m'a déserté depuis bien longtemps.

La nuit est maintenant tombée. Léo m'a donné l'autorisation de rester dormir si je veux. Mais je ne préfère pas. Je risquerai de me faire encore plus mal. Car je ne sais pas ce que je suis capable de faire le soir, et je n'ai pas envie de lui faire un one girl show pour lui déclarer ma flamme. Je l'aime. C'est évident. Mais je ne peux pas lui dire. Pas maintenant, pas encore. Quand le pourrai-je ? Sûrement jamais. Je n'oserai jamais lui avouer, car j'ai bien trop peur de sa réaction. Et si il ne voulait plus me parler ? Si il ne voulait plus que je le voie ? Ce serait encore pire que maintenant. Alors, après avoir dîné avec lui et ses parents, je pars. Je ferme la porte, descends les marches du perron et m'enfuis dans la nuit.

Comme une voleuse. C'est minable. Je suis minable. Incapable. Inutile. Je ne cours pas. Je marche. Un pied devant l'autre, comme la rousse de l'histoire. Je marche, mais je n'ai rien en tête. Comme elle, je marche avec mon fardeau sur les épaules. Des cris, des larmes, des non-dits. Je lui ressemble un peu, après tout. Je voudrais m'enfuir loin de tout.

Mais, contrairement à elle, je ne suis pas assez courageuse pour le faire. Tout abandonner pour m'enfuir au cœur de la nuit ? J'en suis incapable. Alors je fais ce que j'ai toujours fait. Je marche, accompagnée de mes doutes. Mes cheveux en bataille volent au vent, formant un étrange voile autour de mon visage. Je sais que Léo est sorti. Je sens son regard dans mon dos. Mais jamais il ne me retiendra. Il a raison, après tout. Ça ne servirai à rien, je partirai quand même. Je marche. Je marche pendant de longues minutes avant d'arriver chez moi. La lumière du salon est allumée. Ma mère est sur le canapé. Les yeux dans le vague. Elle m'attend. Elle attend mon retour, comme à chaque fois. Léo a dû lui dire que j'étais chez lui. Tant mieux pour elle. Je m'en fiche. Je lui en veux. Je l'aime, évidemment, mais je lui en veux. Parce que, après tout, c'est à cause d'elle que je suis malheureuse. Si je n'étais pas née, rien de tout cela n'arriverai. En plus, elle est incapable de voir que je vais mal. Personne ne le voit d'ailleurs. Même Jess ne le voit plus. Je fais la bise à ma génitrice, puis monte me coucher, les larmes aux yeux.


Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro