Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

• Chapitre 4 •

''Il y a des choses affreuses dans ce monde, c'est vrai, mais il y a aussi des livres magnifiques''

Jo Walton

 Contre toute attente, la porte s'ouvre au troisième tour que je donne. Je retire mon outil et la pousse délicatement, essayant de ne pas la faire grincer. Cette précaution s'avère inutile car les gonds sont parfaitement huilée, contrairement à ceux de l'étage. Je pénètre dans la pièce obscure, suivie par Jess. Je sors mon portable de ma poche et ouvre l'application lampe. La lumière se diffuse autour de nous. Et ce que je vois est inédit. Des livres. Partout. Sur les murs. Sur le sol. Et même au plafond. Un paradis pour une personne aimant autant les livres que moi. Je sais que Jess aussi aime beaucoup les livres mais, à ce moment là, j'oublie presque qu'elle est à côté. Il n'y a plus que eux et moi.

Des étagères croulantes sous les livres recouvrent la totalité des murs autour de nous. Au plafond, de vieilles couvertures jaunies de revues féminines sont collées les unes à côté des autres de façon à ce que chaque centimètre carré soit recouvert. Le plancher est également composé de magazines. Partout où mes yeux se posent, je ne vois que des livres. Des romans très vieux, mais aussi des plus récents. Il me semble qu'ils sont rangés par ordre alphabétique. Dans un coin, à côté d'une lampe de chevet, trônent deux fauteuils recouverts de cuir. Une agréable odeur de vieux livre viens chatouiller mon odorat.

J'entre religieusement dans cette pièce bourrée de livres, chargée d'histoires, de vies, de personnages, d'aventures, de gagnants et de perdants, de victimes et de malfrats, de femmes, d'hommes, d'enfants et d'animaux. Ce lieu est une concentration d'action et d'attente, de rêves et de cauchemars, de vie et de mort, de bruits assourdissants et de silences lourds de sens, de rires et de pleurs. C'est un morceau de vie. Du bonheur à l'état pur pour ceux qui aiment lire. Le temps semble s'être arrêté. J'ai l'impression d'être dans un monde parallèle où l'on ne vit qu'au rythme des personnages du livre qui a été ouvert. Sitôt qu'on ferme le livre, le temps s'arrête à nouveau. Je m'avance vers les étagères et les longe en frôlant les reliures avec mon index. Ils sont tous impeccablement époussetés, comme si quelqu'un venait régulièrement donner un petit coup de plumeau sur les couvertures usées par le temps. Ce qui, entre nous, est complètement idiot comme hypothèse puisque, d'après mon amie, cette maison est abandonnée depuis des dizaines d'années. Je reconnais certains romans classiques écrits par de grands auteurs comme Molière, Shakespeare, Jules Verne mais, étonnamment, il y en a également des très récents, tels que tous les romans écrits par John Green. En y regardant de plus près je m'aperçois qu'une étagère plongée dans l'obscurité contient même des mangas ! Avant de rencontrer Jess je n'avais jamais lu un seul manga, mais la voir en lire tout le temps m'a donné envie d'essayer. Depuis, j'en lis de temps en temps, sans jamais cesser de dévorer des romans. Je remarque qu'il y a beaucoup de styles différents de mangas, passant de ''Come to me''qui est un manga romantique à ''Fairy Tail'' qui parle de magie et d'aventures. Je ne suis pas vraiment étonnée de voir que, dans cette bibliothèque secrète, il n'y a ni bandes dessinées, ni documentaires, ni revues (en dehors de celles qui servent de tapisserie). A mon avis, ils n'ont rien à faire dans un lieu si magique, ils auraient sûrement brisé une partie du charme de cette pièce.

Mon œil est soudain à nouveau attiré par l'étrange reflet qui m'a conduite ici. Je reprends mes esprits instantanément, furieuse de ne pas pouvoir rester plus longtemps dans ma bulle, mais reconnaissante envers ce reflet car il ne faut pas oublier qu'un supposé psychopathe armé d'un couteau se promène librement un étage au dessus... Je m'approche à nouveau de ce qui m'a guidé ici et me rends compte que, cette fois-ci, c'est un livre qui luit, comme éclairé par la lune. Je regarde autour de moi et m'aperçois qu'il n'y a pas de fenêtre. En regardant de plus près l'étrange livre, je constate que la lueur émane directement de sa couverture.

Je le prends dans ma main. Il est étonnamment léger pour un roman de cette taille. Épais de cinq centimètres environ, il semble mesurer vingt centimètres de haut sur quinze de large. Lorsque j'essaie de l'ouvrir, je remarque que la couverture est comme scellée au reste du livre, comme si quelqu'un s'était employé à coller méthodiquement chaque pages entre-elles pour ne pas qu'on puisse connaître l'histoire qu'il renferme.

J'entends un bruit de pas étouffé, comme si quelqu'un descendait l'escalier en essayant de faire le moins de bruit possible, sans pour autant y parvenir. Je retourne brusquement à la réalité : l'homme. Je fais demi-tour et pars, entraînant Jess dans mon sillage. Je serre le livre contre ma poitrine, prenant garde à ne pas le laisser tomber tandis que je fuis à toutes jambes. Je cours le plus vite que je peux. Je franchis la porte rapidement. Jess la referme d'un coup sec et me suit. Nous courons jusqu'à la fenêtre. L'homme pousse un grognement guttural et primitif. J'entends ses pas qui s'accélèrent au même rythme que mon cœur. Plus de doute possible. Il nous a vu ! Nous bondissons presque en même temps sur la table de la cuisine et franchissons le plus rapidement possible la fenêtre qui mène à l'extérieur. Jess referme le volet pour ralentir notre poursuivant et nous traversons le jardin au pas de course avant d'enjamber précipitamment la clôture. Tandis que nous courons sur le bitume en direction de la maison de Jess, je m'aperçois avec regret que je n'aie même pas pris en photo l'endroit magnifique dans lequel nous sommes allées. J'essaie de me remémorer le plus fidèlement possible les détails qui composent cette bibliothèque secrète afin de ne pas l'oublier. Je ne sais pas si l'homme nous suit encore, mais nous courrons toujours comme si c'était le cas.

Ce n'est qu'une fois arrivées chez Jess, appuyées sur la porte en bois, que nous nous autorisons à souffler et à regarder derrière nous. Nous constatons avec soulagement que le type ne nous a pas suivies. Nous montons l'escalier quatre à quatre et nous nous réfugions dans sa chambre. Assises sur le lit, beaucoup plus confortable que celui de la maison abandonnée, nous nous regardons en silence tandis que les battements de nos cœurs s'apaisent à l'unisson.

- Alors ? C'était comment ? me demande Jess avec un grand sourire

- Hum, tu tiens vraiment à savoir ?

- Oui !! Arrêtes tes cachotteries !

- Génial, époustouflant, dépaysant, essoufflant, magique, terrorisant, magnifique, hors du commun, inédit, bizarre, trop bien, saisissant !

- Tout ça ??!! me répond-elle avec un air ahuri

- Oui, et j'ai bien envie de retourner dans la bibliothèque, mais pas tout de suite, j'ai besoin de me remettre de mes émotions ! dis-je en riant

- En parlant de bibliothèque, tu as gardé le livre luisant ?

Oui. Oui je l'ai gardé. Je le sors de sous ma veste et le tends à Jess. C'est un vieux roman avec une couverture en cuir usé. Une odeur entêtante émane de celle-ci. Mon amie essaie de l'ouvrir, mais c'est impossible. Malgré tous ses efforts, le livre reste désespérément fermé. J'ai la curieuse impression qu'il ne s'agit pas d'un livre ordinaire. Je ne sais pas vraiment comment expliquer cette impression, mais je pense que ce livre n'est pas juste un roman avec une histoire, des personnages, des vies, des gens qui se perdent et se retrouvent. J'ai l'impression que c'est plus que ça. Je passe ma main sur la couverture pour enlever la couche de poussière. Ça aussi c'est étrange : c'est le seul livre de la bibliothèque qui ne soit pas parfaitement nettoyé. Je trouve son titre très énigmatique : ''Destin''. Pas ''le destin de Joséphine'', ou quoi que ce soit d'autre comme nom, pas ''un destin chamboulé'', ni ''comment être en accord avec son destin'' ou encore ''comment connaître son destin''. Non. Juste ''Destin'', avec la majuscule calligraphiée. Il n'y a presque rien sur la quatrième de couverture. Rien, sauf une phrase encore plus énigmatique que le titre en guise de résumé. Plus qu'une phrase, c'est une question. Une question qui nous amène à réfléchir. Une question qui me donne envie d'ouvrir ce livre, rien que pour connaître la réponse. ''Et si tout pouvait changer en tournant une page ?'' Juste ça. Rien d'autre que cette phrase, au milieu de la page. Sur la première de couverture il y a également neuf points.

Pas la peine de relire la phrase en pensant avoir mal compris, oui, il y a neuf points. Neufs points agencés pour former trois lignes de trois points.

Neufs points accompagnés de quelques mots étranges : ''9 points. Relier avec 4 traits continus''. On aurait presque dit un mode d'emploi pour le montage d'un meuble Ikea® tellement c'est peu détaillé. Il est évident qu'il y a quelque chose à faire avec ces neuf points. Et, au fond de moi, j'espère que si je trouve la solution, car j'ai bien l'impression que c'est une énigme, le livre s'ouvrira. Jess est d'accord avec moi. J'ai toujours été assez forte aux jeux de logique, mais là j'ai beau essayer de tracer quatre traits dans tous les sens, il y a toujours un point qui reste seul. Mon amie non plus ne parvient pas à trouver comment faire pour relier tous ces points. ''Les filles ! C'est l'heure de dîner !'' La voix de sa mère trouble le silence studieux dans lequel Jess et moi sommes plongées depuis notre retour. Inutile de préciser que nous ne trouvons pas la solution de cette énigme. Nous descendons quelques minutes plus tard, convaincues que manger nous fera le plus grand bien.

Contrairement à moi, Jess a encore ses deux parents sous le même toit. Natasha et Mathias Bon's sont assis sur le canapé face à la télévision écran plat. Je ne crois pas qu'ils soient très riches, mais ils savent dépenser leur argent à bon escient. Cette maison respire la joie de vivre et le bonheur. Ça fait plaisir de voir que certains parviennent à conserver leur couple dans la joie et la bonne humeur durant des années : Mr et Mme Bon's sont mariés depuis près de vingt ans et s'entendent à merveille. Natasha est une excellente cuisinière et les lasagnes qu'elle a préparé pour ce soir sont juste dé-li-cieuses. Cela fait des années que je n'en avais pas mangé, et pour cause, ma mère n'a pas vraiment le temps de faire la cuisine, accaparée par son travail de journaliste.

Je sais qu'elle fait ce qu'elle peut, mais quand même, je m'aperçois que c'est vraiment bon, le fait-maison. Je verrais si je peux essayer de faire des lasagnes maison de temps en temps, ça ne doit pas être très compliqué, et ça lui ferait plaisir autant qu'à moi.

Natasha est une grande blonde quadragénaire aux cheveux mis-long constamment relevés et maintenus par une pince en forme de nœud. Je la sais impulsive, et ce trait de caractère se retrouve chez sa fille, même si il y est atténué. C'est également d'elle que Jess tient ses magnifiques yeux bleus azur. Mathias, quant à lui, est totalement à l'opposé de sa femme : il est posé et réfléchi. Il est plutôt beau garçon et arbore fièrement une petite barbe taillée en pointe, qu'il natte régulièrement. Mon amie lui doit ses boucles brunes ainsi que la facette plus calme de son caractère. Le dîner se termine sur une succulente tarte aux pommes, faite par Jess elle-même, puis nous remontons dans sa chambre après avoir aidé à débarrasser la table. Nous enfilons nos pyjama et nous nous asseyons sur le lit. Jess sort le livre qui était posé en-dessous et nous recommençons à chercher une solution pour relier ces neuf points par quatre traits continus.

Je ne sais pas depuis combien de temps nous nous évertuons à relier ces points sans trouver comment faire. C'est seulement vers 22 heures que nous décidons de nous coucher, sans avoir trouvé comment ouvrir ce fichu bouquin. Je commence à regretter de l'avoir pris. Mais la curiosité est plus forte que tout et je n'imagine même pas abandonner. Il est vrai que je n'aime pas abandonner. Quand j'y repense, ma tentative de l'autre nuit était en quelque sorte un abandon. Je m'en veux d'avoir voulu en finir. Je suis heureuse que Jess soit venue m'aider et surtout qu'elle ait accepté de taire cet épisode sombre de ma vie. Je ne veux pas que d'autres soient au courant. J'en ai honte désormais. Mon amie et moi bavardons encore un peu, mais cette journée riche en émotions nous a épuisées et nous ne tardons pas à nous endormir.

Je plonge dans un sommeil peuplé de rêves. Parmi eux, je ne me souviens que d'un seul à mon réveil : c'est un rêve que j'ai l'habitude de faire depuis que je me suspendais à une corde, en pleine nuit dans la forêt de pins qui était proche de mon ancien village.  C'est un rêve de liberté. C'est un rêve qui mélange possible et impossible à tel point que ça me semble réalisable. C'est un rêve de bonheur et d'insouciance. C'est un rêve paisible. Ce n'est pas un rêve mouvementé et brusque, comme ceux qui vous réveillent en pleine nuit, haletants et en sueur. C'est un rêve où je vole. En réalité, il me semble que je ne vole pas vraiment dans ce rêve, c'est plutôt comme si je marchais sur l'air. C'est assez étrange d'ailleurs : je ne bas pas des bras, je n'agite pas mes jambes, mais je reste en l'air, comme suspendue au bout d'un fil invisible. C'est un rêve où je saute de pin en pin sans me soucier le moins du monde de l'apesanteur. Un rêve où je navigue entre les nuages. Je le fais régulièrement, ce rêve.

Je ne suis jamais vraiment au même endroit, mais les paysages se ressemblent tous plus ou moins. Toujours de la nature. Toujours des grands espaces. Parfois la mer déchaînée, parfois la lande mystérieuse, d'autres fois la montagne inaccessible ou la forêt dense. Je vole toujours lors de ce rêve. Je ne sais pas vraiment pourquoi c'est ainsi. Je sais que j'aimerais bien pouvoir le faire en vrai, mais je n'y ai jamais songé plus que ça. Ce rêve est tellement précis qu'en général je sens jusqu'au souffle du vent sur mon corps. Le souffle qui passe entre les cimes et fait voltiger mes cheveux. Le souffle qui attise le feu et repousse les eaux. Le souffle qui a le pouvoir de créer et de détruire.

Mais cette nuit, c'est un peu différent. Je voltige de pin en pin jusqu'à une sorte de clairière où sont plantés neuf bouleaux blancs. Ce sont les seuls de cette forêt composée essentiellement de pins, de chênes, de hêtres, de noisetiers et de sapins. Puis je me mets à tourbillonner, montant de plus en plus haut dans le ciel. Je monte toujours plus haut, troublant le vol paisible des oiseaux sauvages.

Je m'aperçois que les neuf bouleaux sont plantés de sorte que leurs cimes forment le même motif que l'énigme sur la couverture du livre que j'ai subtilisé à la bibliothèque secrète. Ces arbres sont plantés au milieu d'une clairière, et j'ai donc une vue dégagée du schéma qu'ils forment. Même si je sais que je ne trouverai pas la solution puisque, avec Jess, nous avons cherché pendant plusieurs heures sans trouver comment relier neuf points avec quatre traits continus. Évidemment, je ne trouve pas non plus. Dans les films c'est à ce moment exact que le héros a une illumination et s'aperçoit que la réponse est très simple. Mais dans la réalité, même dans les rêves, ça ne se passe pas comme ça. Il n'y a pas d'illuminations. Il y a juste ces neuf bouleaux et cette fichue énigme. Le ciel est d'un bleu pur et je sens que la mer n'est pas loin. En me concentrant suffisamment, j'arrive même à distinguer le bruit des vagues qui s'échouent sur le sable fin. Il fait nuit, mais je vois comme en plein jour. Ça ne m'étonne même pas. Après tout, dans un rêve tout est possible ! Je me déplace calmement, marchant sur l'air en direction de la plage. Puis je descends en piqué sur le sable et m'avance d'un pas assuré vers la mer déchaînée. Je m'assoies au bord de l'eau, laissant les vagues les plus téméraires lécher mes orteils. Je suis très calme, comme toujours dans ce rêve. La sensation grisante de pouvoir voler, même en rêve, m'émerveille toujours autant et m'inspire du respect. D'aussi loin que je me souvienne, je n'ai jamais eu peur de tomber lors de ce rêve. Je sais d'instinct comment maîtriser ce don provisoire.

Une chouette traverse le ciel juste au-dessus de ma tête. Je lève mon visage vers les étoiles pour mieux voir cet animal. Elle fait des cercles de plus en plus petits autour de moi, puis elle s'en-va précipitamment vers la forêt avant de revenir vers moi. Sans savoir vraiment pourquoi, j'ai l'étrange impression qu'elle essaie de me communiquer quelque chose. Comme si elle tentait de m'inciter à retourner avec elle au dessus de la forêt. Je me lève et, docile, la suis en m'envolant à mon tour. Je plane à sa suite. Comme elle va plus vite que moi, elle est obligée de faire de petits cercles pour que je ne la perde pas de vue.

J'essaie d'accélérer le pas, mais c'est peine perdue : je sens qu'une force invisible m'empêche d'aller plus vite. Je suis en quelque sorte obligée d'avancer à un rythme désespérément lent tandis que la chouette semble s'impatienter. Lorsque nous arrivons enfin à la clairière, elle s'arrête, pousse un long cri strident et va se percher sur l'un des bouleaux. Puis elle s'envole à nouveau et se pose sur l'arbre suivant, toujours avec autant de grâce. Elle réitère cet étrange manège sept fois de suite.

Au final, elle s'est perchée sur chacun des neuf bouleaux. Puis elle s'arrête, pousse à nouveau son étrange cri et disparaît dans la nuit, aussi rapidement qu'elle était apparue. Je me remémore son mystérieux vol. Elle a en quelque sorte tracé quatre lignes dans le ciel. Et elle a touché chacune des neuf cimes. Quatre traits continus... Neuf points... Elle a résolut l'énigme !!! Je hurle de joie tandis que le rêve s'efface peu à peu pour laisser place à la réalité. Je m'aperçois que, même réveillée, je crie encore de bonheur. Je me tais brusquement, consciente que je risque de réveiller toute la maisonnée, si ce n'est tout le quartier, si je continue à vociférer ainsi. J'allume mon téléphone pour savoir l'heure. Je suis surprise de voir qu'il est neuf heures passées. Je pensais qu'il était bien plus tôt que ça, à peine deux ou trois heures du matin. J'ai l'impression que Jess dort encore. Sa jambe droite est posée de telle sorte qu'elle recouvre les miennes et me tient chaud. Mais je ne veux pas me décaler car je n'ai pas envie de la réveiller.

Le froid me saisit dès qu'elle retire sa jambe pour se redresser. Elle me regarde et me demande, d'une voix ensommeillée, ce qu'il se passe. Je lui explique mon rêve, non sans lui avoir précisé qu'il est neuf heures passées, histoire de ne pas me faire accuser de la réveiller au milieu de la nuit avec mes cris. Elle me regarde avec de grands yeux étonnés. Lorsque je lui demande où se trouve le livre, elle désigne le dessous du lit d'un geste vague. D'accord, je vais me débrouiller toute seule pour aller le chercher. (Note pour moi même : le matin Jess n'est pas opérationnelle avant quelques temps). Je sors du lit, le contourne et récupère le livre. Je me rallonge et entreprends de me souvenir du dessin tracé par la chouette de mon rêve afin de relier les neuf points. Je ne sais pas ce qu'il se passera si je me trompe car jusque là, nous n'avons pas essayé à même le livre. Je ne sais pas non plus avec quoi je dois tracer les lignes, je décide de le faire avec mon index. Une ligne. Deux. Trois. Et quatre.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro