Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Douzième chapitre.

Ce soir-là, debout devant mon armoire depuis plusieurs minutes, je me trouve ridicule. Ridicule et idiote de me retrouver planter là, à chercher quoi mettre, alors que ma mère se trouve dans un hôpital à une heure d'ici. Je m'en veux de sourire lorsque je pense à toi, parce que ma mère, elle, n'est plus capable de sourire. Je m'en veux de m'attarder sur une chose aussi futile que le choix de ma tenue, alors qu'elle porte la même tous les jours. Je m'en veux d'aller au restaurant alors que je ne sais même pas comment les médecins font pour faire manger ma mère.

Autrefois, avant toi, c'était plus simple. Je ne vivais pas, je survivais. Je dormais, grignotais, allais en cours, souriais de temps en temps à Anna, rentrais, grignotais, et allais me coucher. Je n'avais pas à m'en vouloir de vivre alors que mes parents ne le pouvaient plus. Puis tu es apparu brièvement, puis ma mère est revenue d'entre les morts, puis tu es resté, un peu plus à chaque fois. Tu me donnes cette impression de vivre et de trahir mes parents. Avant toi, dans ma transe, j'étais comme eux. Je n'étais plus là, j'étais ailleurs. J'étais avec eux. Depuis toi, j'ai les deux pieds plantés bien fermement sur la terre et je me sens à des années-lumière de mes parents.

Je ressens l'envie d'aller voir ma mère, de ne pas rester bloquée dans ma voiture, sur le parking. Mais je sais que ce n'est pas le bon moment. Si j'y vais maintenant, je ne serai plus capable d'aller rencontrer ton frère, je ne serais plus capable de sortir de chez-moi. Alors je chasse momentanément cette idée de ma tête et me concentre de nouveau sur mon armoire tandis que Murphy dort sur mon lit. Je n'ai que deux robes, dont une noire que je ne suis plus capable de mettre, et qui sont de toute manière bien trop habillées. Mes doigts s'attardent quand même sur la robe noire, la robe que je devais porter le jour de l'enterrement. Je ferme les yeux alors qu'un sentiment violent de culpabilité m'envahit. J'ai envie de t'écrire pour te dire que je ne viendrais pas, que je ne peux pas leur faire ça, que je ne peux pas me mettre subitement à vivre en laissant mes parents de côté. Mais je ne le fais pas.

En sentant les larmes me monter aux yeux, je lâche la robe noire et sors de l'armoire un pantalon noir et un haut bleu nuit. Je pose mes habits sur ma chaise de bureau, et part rejoindre Murphy sur le lit, pour me coucher près de lui et poser mon visage sur son pelage. La respiration de Murphy est mon meilleur calmant, le meilleur remède à mes douleurs. Ce n'est qu'une demie heure plus tard que je me lève finalement pour  aller me doucher et me préparer, le cœur au bord des lèvres. Cette soirée s'annonce plus compliquée qu'elle n'y paraît...

À 19h50, j'entends la sonnerie retentir, et je suis surprise de voir que tu es en avance. Je descends les escaliers au moment où Henry, que j'avais prévenu, ouvre la porte. La phrase que je l'entends prononcer ensuite me fait froncer les sourcils.

- C'est pourquoi ?

Il ne s'adresse certainement pas à toi, il sait très bien pour quelle raison tu dois venir, bien qu'il ne la cautionne pas. Je termine de descendre les marches, et je souris en m'arrêtant à côté d'Henry. Georg, le bassiste de votre groupe, se tient de l'autre côté de la porte. L'air gêné, il retient un sourire en me voyant arriver.

- Georg Listing. Un ami de Tom. Je viens...
- Il y en a encore beaucoup qui doivent venir frapper à cette porte ? Me demande Henry d'un ton dur en coupant Georg sans préambule.

J'ai envie de rire face au regard surpris du bassiste, mais me retient pour ne pas m'attirer les foudres d'Henry.

- Non, dis-je. Il ne devrait pas y en avoir d'autre.

Henry attarde un moment son regard sur Georg qui ne sait plus où se mettre et il tourne finalement les talons en grommelant dans sa barbe. Quand il arrive dans le salon, je l'entends m'adresser un "Et tu as intérêt de  dormir à la maison ce soir !" qui me fait lever les yeux au ciel, amusée. Ce petit épisode aura réussi à éloigner un temps soit peu mes fantômes de mon esprit. J'attrape mon manteau et fait rentrer Murphy qui était en train de renifler les chaussures de Georg et après avoir refermé la porte en entendant Henry grommeler, je rejoins le bassiste.

- Excuse-moi pour Henry. Il n'est pas très sociable, commençais-je sans pouvoir m'empêcher de sourire.
- J'ai cru qu'il allait m'enterrer vivant dans le jardin ! S'exclame le bassiste en riant, éloignant de moi toute forme de stress.
- Il ne sait pas qui vous êtes.
- Ca me plait. Ça nous rappel qu'il y a quelques années, nous n'étions encore que des Allemands comme tant d'autres.

Je souris tandis qu'il m'ouvre la portière et je monte dans la voiture flambant neuve tandis que le bassiste fait le tour pour me rejoindre, côté conducteur.

- Comment se fait-il que ce soit toi qui soit venu ?
-  Bill et Tom avaient un petit truc à faire avant de partir. Tom allait t'envoyer un chauffeur, mais je me suis porté volontaire. J'adore conduire.

L'enthousiasme de Georg est communicatif et je me surprends à sourire beaucoup en sa présence. Si seulement les choses pouvaient s'avérer aussi simples avec ton frère et le batteur de ton groupe... Gustav il me semble.

- Ils devraient arriver avant nous au restaurant. Tu es prête à rencontrer notre diva ?
- Bill ?

Georg hoche la tête et je lance un coup d'œil à son compteur. Je suis soulagée en me rendant compte qu'il roule à peine au-dessus de 100. Et  je sens le stress m'envahir de nouveau en entendant parler de Bill. Je ne sais pas pourquoi je suis autant angoissée à l'idée de le rencontrer, mais il est quand même ton frère jumeau. La partie la plus importante de ta vie.

- Un peu anxieuse, dis-je enfin.
- Parle lui de mode et ça sera dans la poche.
- Je ne connais rien du tout à la mode... Grimaçais-je sous le rire de Georg.

Durant les trente minutes qui nous séparent du restaurant, le bassiste fait de son mieux pour me détendre et je dois avouer qu'il se débrouille comme un chef. En arrivant, je suis contente à l'idée de te revoir, mais angoissée, car je ne sais pas comment t'aborder. Nous descendons de la  voiture et Georg confie ses clés à un voiturier tandis que j'admire la bâtisse. Je vais visiblement manger dans un restaurant de luxe ce soir... Je sens le stress m'envahir de nouveau en me rendant compte qu'un mur et quelques mètres, seulement, me séparent de ton frère. Lorsque nous entrons, je me concentre sur mes pieds pour ne pas tomber. J'aurai dû mettre une robe finalement...

Nous nous arrêtons devant un homme en costume cravate pour nous annoncer, et alors qu'il vérifie que nous sommes bien sur la liste, je sens mon cœur chuter de dix étages, ou bien monter de vingt, en te voyant arriver vers nous. Tu fais signe à l'homme de l'accueil que nous sommes avec toi, et lorsque nous arrivons à ta hauteur, Georg part directement à la table en me souriant. Je lève les yeux sur ton visage vermeil tandis que tu souris.

- Je me doutais bien que tu serais stressée, dis-tu en me regardant.

Tu es capable de lire en moi comme dans un livre ouvert, et ce soir, j'en suis immensément soulagée.

- J'aurai dû mettre une robe...
- Tu es très bien comme ça, réponds-tu sans même regarder ma tenue. Tu sais, Gustav voulait venir en jogging.

Je souris, mais d'un sourire nerveux et je commence à jouer avec mes doigts sans m'en rendre compte. Mais toi, tu le remarques, et tu prends mes mains dans les tiennes.

- Calme toi, ce n'est que Bill. Il ne peut pas être pire qu'Henry.

Je souris de nouveau en me rappelant de l'accueil chaleureux auquel a eu droit Georg et lorsque tu approches un peu plus pour venir déposer un  baiser sur mes lèvres, je comprends qu'il va être temps d'y aller. Je prends une grande inspiration et garde une de mes mains dans la tienne tandis que tu me diriges jusqu'à votre table. Je me concentre sur mes pieds pour ne pas tomber et lorsque je relève la tête, nous sommes arrivés. Je repère instantanément ton frère, que j'avais déjà vu il y a quelque temps devant votre hôtel, lors de la séance de dédicaces. Et sur internet aussi. Il pose doucement le regard sur moi, et contrairement à toi, s'attarde sur chaque parcelle de ma tenue. J'ai brusquement l'impression de me retrouver au beau milieu de ma salle de cours, mais sans Anna pour me soutenir. Tom Kaulitz Trümper, parle, je t'en prie. Brise ce silence qui me donne envie de m'enfuir à toutes jambes.

- Bill, Kate. Kate, Bill.

Dieu merci. Contre toute attente de ma part, Bill se lève et me tend la main par-dessus la table pour que je lui serre. Sa poigne n'est pas ferme, elle est aérienne. Et contrairement à ta main chaude que je sers de toutes mes forces, ses doigts longs et fins sont froids.

- Enchanté.

Je reconnais cette voix que j'ai déjà entendue au téléphone et que j'ai également entendu chanter lorsque je faisais des recherches sur ton groupe. Ton frère s'assoit de nouveau et je sers également la main de Gustav avant de prendre place. Une chance pour moi, je suis assise entre toi et Georg. Le bassiste commence à raconter sa rencontre avec Henry pour détendre l'atmosphère et Bill n'émet qu'un sourire crispé. Il y a un problème. Il me déteste. Il faudrait être aveugle pour ne pas le remarquer. L'as-tu remarqué toi ? Tu n'en as pas l'air puisque tu ris avec Georg, en lui disant que tu n'aurais pas aimé te retrouver à sa place devant Henry.

- Alors comme ça, tu fais encore des études, intervient pour la première fois Bill. Dans quel but ?
- Je... J'aimerais devenir traductrice. Ou travailler dans le domaine des lettres.
- Et tu en as encore pour combien de temps ?
- Deux ans.

Je pense voir où ton frère, qui me déteste visiblement, veut en venir. Comment une fille qui en a encore pour deux ans et demi d'études pourrait-elle être avec Tom Kaulitz ? Georg à la bonne idée d'enchaîner directement et je ne prête même pas attention à l'assiette qu'un serveur dépose devant moi. La soirée se passe exactement comme je l'avais imaginé. Mal. Très mal. Comme toute ma vie en générale, finalement.

- Et donc, tu ne vis qu'avec ton grand-père ?

Seconde intervention de ton frère. Il porte son verre à ses lèvres en me regardant fixement, attendant ma réponse. Je me sens encore plus  nerveuse que je ne l'étais il y a quelques secondes en sentant son regard sur moi.

- Oui.
- Pourquoi ?
- Bill...

Tu interviens en lançant un regard lourd de reproche à Bill. Je t'en suis reconnaissante, mais je sais que ça ne changera rien.

- Quoi ? J'ai bien le droit de me renseigner sur la nouvelle copine de mon frère.

J'entends Bill insister sur le mot "nouvelle" et je me crispe un peu plus. Je sens également le regard du blond, le batteur, sur moi. Il n'a  pratiquement pas parlé de la soirée, mais je le sens qui m'observe et je n'aime pas ça. C'était une très, très mauvaise idée.

- Mes parents sont morts.
- Comment ?

Stupéfaite par tant d'audace et par ce manque de respect incroyable, j'écarquille les yeux tandis que tu te lèves en demandant à ton frère de  t'accompagner dehors. Celui-ci accepte en souriant mielleusement et je me retrouve seule avec Georg et le blond dont je ne me souviens plus le nom.

- Hé. Ne fais pas attention à Bill, il n'est pas comme ça d'habitude. Je ne sais pas ce qu'il a ce soir, mais ça lui passera.

Je souris sans grande conviction face aux paroles réconfortantes du bassiste en feignant d'ignorer les petits yeux du batteur qui ne me lâchent pas. Mais que veut-il à la fin ? Cinq longues minutes plus tard, Bill revient en souriant avant de s'asseoir avec élégance. Tu reviens quelques secondes après lui, tenant mon manteau sur le bras.

- On y va.

Je manque de m'évanouir de soulagement et c'est avec plaisir que je me lève en laissant derrière moi l'assiette que j'ai à peine touchée. J'adresse un bref sourire à Georg qui me le rend et je te suis pour sortir du restaurant en sentant sur mon dos les regards brûlants, ou glacés, de ton frère et du batteur. Une fois dehors, je respire l'air frais de la nuit et je monte dans ta voiture avec anxiété. Tu prends place derrière le volant et quitte le restaurant sans m'adresser un mot. Je me demande bien ce que ton frère a pu te dire durant votre petite discussion... Une fois sur la nationale, je ne peux m'empêcher de remarquer que l'aiguille du compteur atteint bientôt les 130 kilomètres heures et j'aimerais ne pas te le signaler, mais j'en suis incapable.

- Tom...

Tu tournes le regard en ma direction et je te montre d'un mouvement de tête le compteur. Tu y portes ton attention et je respire de nouveau en  sentant la vitesse diminuer. Tu continues de conduire sans m'adresser un mot et je m'enfonce dans le siège comme dans l'espoir de disparaître à  l'intérieur. Lorsque nous arrivons à Chasseleim, tu te gares sur le trottoir d'en face à cause du Pick-Up d'Henry, de ma Bronco et de la voiture de Noah qui prennent toute la place disponible devant chez-moi. Tu ne coupes pas le contact et je comprends. J'enlève ma ceinture et pose ma  main sur l'ouverture de la porte.

- Je suis désolé.

Je murmure cette phrase en ouvrant la porte pour sortir, et quand je la referme derrière moi, tu ne m'adresses même pas un regard. Lorsque tu  démarres pour partir, je sais que tu rouleras à bien plus de 130 kilomètres heures. Je reste un moment sur le trottoir, à regarder l'endroit où tu es parti, avant de finalement rentrer chez moi. En  voyant Henry et Noah assit sur leurs fauteuils respectifs, des boîtes de pizza vides sur la table basse, je me sens apaisée. J'aurai dû rester ici ce soir. Je n'aurai jamais dû aller à la rencontre de ton frère. J'enlève mes chaussures, entre dans le salon et me laisse tomber sur le canapé en invitant Murphy, qui dormait aux pieds de Noah, à m'y rejoindre. Mon labrador ne se fait pas prier et lorsqu'il vient s'allonger vers moi, je me couche à mon tour pour venir poser mon visage  sur son pelage.

- Je crois qu'il est inutile de te demander comment s'est passée ta soirée, commente Noah.
- Le frère de Tom me déteste, grommelais-je contre Murphy, en regardant sans le voir le match qui passait à la télé.
- C'est un idiot, répond Henry.
- Leur ami blond me déteste.
- Un idiot aussi.
- Tom me déteste.
- Quelle bonne nouvelle !

En entendant l'exclamation d'Henry, je relève la tête et en le voyant sourire, je prends un oreiller pour lui lancer dessus, mais bien entendu, je le manque et l'oreiller part s'échouer lamentablement par terre.

- Tu le détestes, ajoutais-je en retombant sur Murphy.
- Je ne le déteste pas, je ne le connais pas. Disons juste qu'il ne me fait pas bonne impression.
- Personne ne te fait bonne impression.

Noah approuve en secouant vigoureusement la tête et Henry grogne dans sa barbe tandis que je caresse Murphy en l'écoutant respirer.

- Pourquoi dis-tu que son frère te déteste ? Demande Noah en tournant le regard vers moi.
- Il m'a posé des questions que l'on ne pose pas à une personne que l'on apprécie un minimum.
- Comme ? S'enquiert Henry en fronçant les sourcils.
-  Pourquoi je ne vivais qu'avec toi et comment maman et papa étaient morts. Enfin, juste papa. Il n'est pas au courant pour maman. Et il ne le sera jamais puisque je ne serai plus jamais emmenée à le revoir. Parce que c'est clair, je n'aurai plus aucune nouvelle de Tom. Il ne peut pas rester avec une fille que son jumeau déteste.

Henry et Noah se regardent en m'écoutant, surpris de m'entendre me livrer autant. Il faut dire que ça n'arrive pas souvent, voir même jamais, mais ce soir, je suis tellement déçue par cette soirée que je ne contrôle plus ce que je dis.

- J'avais raison, c'est un idiot.
- C'est Bill Kaulitz. Il a tous les droits de se comporter en idiot.
- Ah oui ? En quel honneur ?

Je crois qu'il est grand temps de leur apprendre qui tu es, et de toute manière, je n'ai plus rien à perdre. Tu ne reviendras pas. Je leur demande d'attendre et me sépare de Murphy pour aller chercher mon ordinateur. En redescendant, je cherche dans mes favoris l'une de vos vidéos en concert à Oberhausen et je décide de prendre Durch Den Monsun. Je tends mon ordinateur à Henry, et Noah se lève pour venir derrière son  fauteuil. Au début, ils ne comprennent pas et regardent la vidéo démarrer sans grand intérêt, et après un court instant, je comprends au regard d'Henry qu'il te reconnaît, malgré tes dreads. Noah se penche un peu plus pour s'approcher de l'écran et en les voyants là, te regarder sur scène, je ne peux m'empêcher d'être fière. Fière d'avoir eu un garçon comme toi dans ma vie, même si ce n'était que pour une courte durée.

Je suis fière de toi, Tom Kaulitz Trümper..

- Tokio Hotel..., lis Noah dans la description. Je connais ça ! J'en ai déjà entendu parler à la télé ! Attends, tu veux dire que c'est avec eux que tu as passé la soirée ?
- Oui, c'était avec eux. Et c'est le chanteur et le batteur qui me détestent.
- Oui, j'ai reconnu le brun aussi, répond Henry en me tendant mon ordinateur.

Noah repart s'asseoir sur son fauteuil tandis que je rejoins Murphy sur le canapé. Je les regarde songer silencieusement à ce qu'ils viennent  d'apprendre. Je ne sais pas si l'apprendre avant aurait changé le comportement d'Henry envers toi. Je ne pense pas. Noah me pose encore de  nombreuses questions, certaines dont je ne connais même pas la réponse. Notamment lorsqu'il me demande où est-ce que vous habitez. Je n'en sais rien, je ne connais que vos hôtels. Une fois la curiosité de Noah et celle d'Henry assouvies, je reste contre Murphy avant de me rendre compte qu'il reste un bout de pizza. Cette vision me rappelle que je n'ai rien mangé et je me lève pour aller le réchauffer avant de revenir à ma place. Bien entendu, mon Murphy se redresse de toute sa hauteur et je souris en le voyant me fixer de ses petits yeux marron.

- Tu n'étais pas au restaurant ?
-  Je n'ai rien pu manger. Je ne pourrais même pas te dire ce qu'il y  avait dans mon assiette, je n'ai pas compris le quart de la carte.

Noah sourit en se moquant de moi et je donne un morceau du bord de la pizza à Murphy sous l'œil désapprobateur d'Henry. Mon labrador ne s'y attendait tellement pas qu'il me prend le morceau en manquant de m'arracher deux doigts et je le caresse en souriant. Ce chien est un phénomène à lui tout seul. Je termine mon bout de pizza avant de m'appuyer de nouveau contre lui en sortant mon téléphone. Rien. Pas un message. Pas un appel. Si Henry et Noah n'étaient pas là, je serai avachie au fond de mon lit et je ne bougerai plus pendant une durée indéfinie. Je n'ai pas envie de  me retrouver seule, dans ma chambre pleine de fantômes, alors je reste un long moment sur le canapé avec Murphy, et j'écoute les commentaires d'Henry et de Noah sur un deuxième match qui vient de commencer.

Ça fait déjà deux heures que je suis rentrée et je n'ai bien entendu aucune nouvelle de ta part. Es-tu bien arrivé au moins ? L'envie me démange de t'envoyer un message pour m'assurer que tout va bien, que tu n'as pas toi aussi dérapé sur une plaque de verglas invisible à cette période de l'année. Et pourtant, je n'en fais rien.

Un peu après minuit, alors que Noah et Henry commencent à somnoler sur leurs fauteuils, je monte dans ma chambre et Murphy m'accompagne pour s'arrêter dans le couloir, où il s'installe pour la nuit. Après avoir pris une douche et m'être retournée une vingtaine de fois dans mon lit, il est plus d'une heure et je ne dors toujours pas. Je suis angoissée de ne pas savoir si tu es bien arrivé. Cet accident a causé bien trop de séquelles. Je prends mon téléphone et laisse mes doigts en suspend au-dessus des touches du clavier. Une minute plus tard, je soupire, verrouille mon téléphone et le pose sur la table de nuit. Deux minutes plus tard, il est de nouveau dans mes mains et je me dépêche d'envoyer le message avant que mon esprit ne m'ordonne de ne pas le faire.

"Dis-moi juste que tu es bien arrivé."

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro