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Dix-neuvième chapitre.

La Sky Road. Est-ce normal que je t'admire plus toi, qui te tiens derrière  le volant, que le paysage, qui s'étale devant mes yeux ? Le décor est idyllique, et j'ai l'impression de me trouver dans un autre monde. Des chansons que je ne connais pas résonnent à la radio, en bruit de fond. Le paysage est plus somptueux à chaque nouveau virage, à chaque nouvelle brèche. Ta présence rend cet univers encore plus merveilleux à mes yeux. Nous ne nous parlons pas beaucoup, mis à part quand je t'appelle pour te montrer quelque chose au loin. Tu n'y jettes qu'un furtif coup d'œil avant de sourire en reposant ton regard sur la route. J'ai l'impression que tu te fiches du paysage. Tu aimes seulement conduire sur cette route sinueuse, tortueuse, cabossée. Presque autant cabossée que moi. Et je te suis reconnaissante.

Je te suis reconnaissante, car ici, j'oublie un peu. J'oublie mes fantômes. J'oublie les cicatrices sur mes poignets. J'oublie mon cœur meurtri, qui semble légèrement apaisé en cet instant. J'oublie les cours, les examens qui approchent. J'oublie mes doutes à ton sujet. J'oublie ma crainte de te voir partir, un jour. La Sky Road a un effet libérateur sur moi. La Sky Road, ou toi ? Tu me libères. Tu m'aides à respirer. Et pourtant, tu ne fais rien. Tu ne parles pas, tu te  contentes de conduire. C'est suffisant. Je n'ai pas besoin de plus. Être près de toi. Être loin de Chasseleim. Être loin de tout ce qui fait que  je ne suis plus vraiment moi.

D'un côté, l'océan. De l'autre, des champs. Je ne sais plus où regarder  alors que toi, tu sembles autant affecté que si tu te trouvais en plein milieu d'un centre commercial. Je constate que le tourisme n'est pas réellement fait pour toi, et tu remarques du coin de l'œil le sourire que j'esquisse.

- Quoi ?
- Tu sais, le but du circuit, ce n'est pas de le finir en une demi-heure, je commente. Si tu t'entêtes à ne pas regarder autour de toi, je prends  le volant.
- J'ai déjà vu l'océan.
- Ne te convertit jamais en guide touristique, je lance en souriant.

Tu ralentis cependant l'allure, et mon regard se porte de nouveau sur le paysage. Je sens cependant ton propre regard posé sur moi, et mes yeux rencontrent de nouveau les tiens.

- Tu sais, il faut quand même que tu regardes la route de temps en temps.

Tu ris, et à ma grande surprise, tu t'arrêtes sur le bas côté de la route tortueuse. Je t'interroge du regard, tu te penches vers moi pour défaire ma ceinture avant de faire de même avec la tienne, et une fois fais, tes yeux s'ancrent dans les miens. Qui a parlé de paysage ? Le plus beau se trouve juste devant moi.

- Tu conduis, annonces-tu finalement.
- Je croyais qu'il était hors de question que je prenne le volant, je réponds, suspicieuse.
- Nous ne sommes pas dans ta vieille Bronco, alors je pense que je peux faire cet effort.

Tu sors de la voiture et je fais de même. Nous nous croisons en chemin et je croise ton regard amusé. Ce seul regard suffit pour emballer mon cœur et je me dépêche de m'installer derrière le volant. Je suis entrain d'avancer le siège pour me rapprocher des pédales alors que tu prends place à mes côtés.

- Ceinture, je lance, une fois prête.

Tu t'exécutes, et je démarre prudemment, n'étant pas habituée à cette voiture qui n'est en rien semblable à ma Bronco. Ayant l'habitude d'accélérer beaucoup pour faire avancer ma propre voiture, je fais de  même par automatisme et le monteur se met à rugir sous le capot alors que nous retrouvons la route.

- Ok, on va mourir, commentes-tu alors que je me concentre sur la route.
- Je n'ai jamais conduit rien d'autre que ma Bronco, je réponds en guise d'explication. C'est juste le temps que je m'y habitue.
- Tant que tu ne nous envoies pas dans l'océan...

Je souris, le regard toujours sur la route, et j'emprunte le chemin sinueux bien plus lentement que toi. Je te vois soupirer, amusé, en regardant le compteur de la voiture, mais tu ne dis rien. Je ne te prête plus attention, et je conduis tout en regardant le paysage qui s'étale sous mes yeux. Jamais je n'aurais pensé me retrouver ici. Jamais je n'aurais pensé quitter l'Allemagne, et pourtant, me voici en Irlande, avec Tom Kaulitz. Quand est-ce que l'on vient m'annoncer que tout ça n'est qu'une blague de mauvais goût ? Quand est-ce que je me réveille pour me rendre compte que ce n'était qu'un rêve ?

- Fais attention aux moutons, lances-tu, une bonne dizaine de minutes plus tard, en levant les yeux de ton téléphone.

Je constate en effet que des moutons se promènent librement autour de la route, et je ralentis encore plus l'allure pour éviter d'en heurter un malencontreusement. Tu termines ce que tu faisais sur ton téléphone avant de le ranger dans la boîte à gants, mais cinq minutes plus tard, l'objet est déjà de retour entre tes doigts. Je me demande à qui tu  parles avant de remarquer une petite pancarte qui indique qu'une plage déserte se trouve à deux kilomètres de là.

- Je veux y aller, je lance en m'arrêtant près du panneau.
- Il faut finir à pied, commentes-tu.
- Deux kilomètres n'ont jamais tué personne.

Sans attendre ton approbation, je coupe le contact, referme ma fenêtre, sors de la voiture et récupère mon sac qui se trouve à l'arrière. Tu fais de même, non sans soupirer, et tu me rejoins.

- Mais quelle brillante idée j'ai eu de t'emmener ici.

Je souris et commence à marcher. Tu me rattrapes rapidement et nous voilà partit pour deux kilomètres de marche. À pied, je profite encore plus du  paysage, et je m'arrête de nombreuses fois pour prendre des photos sous ton air faussement blasé.

- On dirait une chinoise à Paris, commentes-tu.
- Je rêve de pouvoir faire ma chinoise à Paris un jour.

Je prends encore quelques photos, et comme pour me presser, tu t'approches de moi, passes ton bras derrière ma nuque et m'entraîne de nouveau sur la route. Je profite discrètement de ton corps contre le mien, et blottie contre toi, la plage ne me fait plus autant envie. Nous avançons en silence quelque temps, et je constate avec joie que le ciel est entrain de se dégager. Les rayons du soleil commencent à réchauffer ma  peau, mais ils ne le feront jamais aussi bien que la tienne. Si on m'avait dit que je passerais mes cinq jours en Irlande, blottie contre  toi, j'aurais été la plus heureuse. Je n'ai pas besoin de plus.

Nous arrivons finalement à destination, et une plage sauvage s'étale sous mes yeux. Je souris, émerveillée, et j'accélère le pas pour m'approcher de l'eau, te laissant derrière moi. En chemin, je retire mes chaussures, et je frissonne quand l'eau froide entre en contact avec ma peau. Mes yeux se perdent dans l'horizon qui me fait face. De l'eau. De l'eau à  perte de vue. Je me sens tellement petite, en comparaison. Insignifiante, invisible, sans le moindre intérêt. Je ne te prête pas attention, puisque je me doute que tu seras totalement contre l'idée de mettre seulement tes pieds dans l'eau, et je ferme les yeux en appréciant la caresse du vent sur ma peau, la chaleur du soleil, et la sensation de l'eau sur mes pieds.

Mon moment de répit n'est que de courte durée, car je n'ai à peine le temps de pousser un cri que mes pieds ne touchent plus le sol. Mon torse rencontre ton épaule, et quand je me rends compte de ce que tu  t'apprêtes à faire, je crie de plus belle.

- Tom ! Non ! Elle est froide !

Mais tu n'as que faire de mes supplications, et en moins de temps qu'il n'en faut pour prononcer ton prénom, je me retrouve la tête sous l'eau. Le froid de l'eau est paralysant, et pourtant, lorsque je remonte à la surface, je ris comme je n'ai pas ris depuis longtemps. Je me retourne dans l'eau pour te chercher, et je constate que tu es aussi trempé que  moi. J'ai au moins eu le mérite de te faire tomber avec moi dans ma chute. Je nage jusqu'à toi pour lutter contre le froid de l'eau, bien que ce ne soit pas évident avec le poids de mes habits trempés sur le  dos. Quand j'arrive à ta hauteur, le sourire que tu affiches est si lumineux que je n'ai pas à cœur de t'engueuler pour ce que tu viens de faire et je me colle à toi en passant mes jambes autour de ta taille.

- J'espère que tu as froid.
- Plus maintenant, réponds-tu.

Sans grande surprise, mon cœur part inévitablement en vrille après avoir entendu ces mots, et le baiser que tu m'offres n'aide pas à apaiser ses battements frénétiques. Je tremble, mes muscles sont douloureux, mes vêtements sont imbibés d'eau, mais pourtant, je n'aurais échangé ma place pour rien au monde. Parce que tu es là. Partout où tu es, je  pourrais être. Partout où tu vas, je pourrais aller. Tant que tu es là, tout semble moins douloureux. Tant que tu es là, je respire. Tu mets fin à notre baiser, et je ris en voyant tes lèvres trembler à cause du froid. Tu passes devant moi pour me faire monter sur ton dos, et c'est ainsi que nous retournons sur la plage.

Mes pieds rencontrent le sable mélangé aux cailloux et le vent me paralyse presque. De ton côté, tu pousses une sorte de grognement animal et je  constate que tu as eu l'idée de laisser ta veste et tes chaussures sur la plage avant de me porter dans l'eau. Au moins, tu auras un vêtement sec, contrairement à moi... Les mains tremblantes, je retire ma veste que j'étends tant bien que mal sur mon sac et j'attache grossièrement mes cheveux pour qu'ils cessent de goutter dans mon dos.

- Si je tombe malade, je t'en tiens entièrement responsable.

Tu laisses échapper un semblant de rire, te penche pour ramasser ta veste, et tu t'approches de moi pour la déposer sur mes épaules. Je te remercie du regard et alors que je pensais que tu allais t'éloigner, tu me prends dans tes bras comme pour me réchauffer, mais ton maillot trempé n'aide pas réellement. Je profite cependant de toi tant que tu es là et ta veste sur mes épaules me fait du bien. Quand je suis un peu moins mouillée, je te rends ta veste et tu hausses un sourcil.

- C'est toi la star, il ne faudrait pas que tu tombes malade.
- Aller viens, allons salir la voiture de location.

La sensation de mon jean qui colle à ma peau est très désagréable et je compte sur le soleil pour le faire sécher rapidement. Du coin de l'œil, je te vois retirer ton tee-shirt et je regarde rapidement ton torse nu avant que tu n'enfiles ta veste.

- Je t'ai vu.
- Vu quoi ?
- Mâter, réponds-tu en souriant.

Je rougis, très certainement, et je t'entends rire derrière moi. Tu aimes tellement ce genre de situation où je suis gênée. Je me bats royalement  avec mon jean tout en regrettant de ne pas avoir emmené de rechange avec moi. Une chance que mon téléphone était resté dans mon sac, sur la  plage.

- Tu le savais, que je n'avais pas mon téléphone sur moi, ou bien tu as joué la chance ?
- Tu veux parler de ton vieux Nokia ? Ça n'aurait pas été une grosse perte...
- Excuse-moi de ne pas avoir le tout dernier Iphone, je réponds en souriant. Mon Nokia me convient très bien.
- Je suis sûr qu'il fait des photos d'une qualité déplorable.

Tu n'as pas tort, au contraire, mais je me garderais bien de te le dire. Je n'ai pas envie de t'accorder cette petite victoire. Les deux kilomètres qui nous séparent de la voiture me paraissent bien plus longs  qu'à l'aller, et je continue à me battre avec mon jean.

- Tu n'as qu'à l'enlever, commentes-tu en me voyant faire.
- Bien sûr, je ne comprends pas pourquoi cette idée ne m'a pas traversé l'esprit.
- Tu vois beaucoup de monde, autour de nous ?
- Je te vois toi. Et c'est suffisant.

Tu ris, amusé, et nous atteignons finalement la voiture de location. Je monte directement sur le siège passager en évitant de tout salir et tu me rejoins rapidement. Sans grande surprise, tu te moques bien de salir la voiture. Nous démarrons, et nous empruntons de nouveau la Sky Road. En sortant mon téléphone, je me rends compte qu'il est déjà presque 15 heures, et je n'en reviens pas comme le temps file rapidement, depuis ce matin. La tête appuyée contre le dossier du siège, les vitres ouvertes, je profite encore du paysage et du vent sur ma peau. J'ai envie de fermer les yeux, mais l'idée de manquer une seule parcelle de paysage me semble être du gâchis. Mon ventre commence à se manifester, et je m'empare de la brochure de ce matin qui se trouve dans la boîte à gants. Ce que je vois alors au dos de la brochure m'enchante totalement.

- Je veux aller , dis-je en plaçant la brochure sous tes yeux.
- Pour ? demandes-tu après y avoir jeté un coup d'œil désintéressé.
- Dormir, ce soir.
- Tu veux dormir dans une boule ? redemandes-tu après avoir regardé de nouveau la brochure.
- Je suis sûre que c'est très bien. Et ce n'est pas réellement une boule, c'est une sphère. Ça a l'air grand. Ils disent que l'on aura l'impression de dormir à la belle étoile.
- C'est loin ?
- Disons... Encore deux bonnes heures de route, le temps de quitter la Sky Road et de trouver l'endroit.
- Je n'en reviens pas que tu me fasses faire ça...

Je souris, revigorée par cette petite victoire, et je regarde la brochure avec impatience. Tu as raison, nous allons dormir dans une boule. Nous serons éloignés de tout, c'est comme s'il n'y aura plus que nous deux. Je ne sais pas si je suis prête à me retrouver si seule auprès de toi, mais je suis prête à prendre le risque. Lorsque nous quittons la Sky  Road, je m'autorise à fermer les yeux et dans le demi-sommeil dans lequel je plonge, je souris en sentant ta main venir se poser sur ma jambe.

Je me suis finalement endormie, puisque tu me réveilles plus d'une heure plus tard pour me dire que nous sommes presque arrivés. Mon ventre crie de plus en plus famine, et un quart d'heure plus tard, tu te gares devant ce qui semble être une petite auberge. Nous y entrons, et je m'approche de l'homme qui se trouve à l'accueil.

- Bonjour, je commence en anglais. Nous avons vu ceci, sur la brochure, et nous aimerions savoir si nous nous trouvons au bon endroit ?
- C'est bien ici, mademoiselle, répond l'homme, également en anglais. Vous désirez une sphère pour deux, je présume ? demande-t-il en te jetant un coup d'œil alors que tu analyses la pièce d'un œil critique.
- En effet.

L'homme se met alors à feuilleter un registre avant de nous dire que nous pouvons aller dans la sphère numéro deux.

- Je vais vous montrer le chemin, précise-t-il.
- Merci. Et je voulais aussi vous demander, nous n'avons rien emporté à manger et nous ne savons pas trop nous rendre pour trouver quelque chose.
- Ici, si vous le souhaitez. Nous faisons table d'hôtes.

Je te vois grimacer, et je devine que l'idée de manger avec d'autres personnes ne semble pas vraiment te plaire. Ce qui ne me surprend absolument pas. L'homme semble le comprendre également, puisqu'il nous présente une autre option.

- Ou bien nous proposons un service directement sur place, à votre sphère.
- Je crois que nous allons choisir cette option, je réponds en souriant à l'homme.

Tu t'approches pour t'occuper de la réservation et du paiement, puis l'homme s'empare des clés de notre sphère, et une fois dehors, il monte dans une petite voiturette pour nous y conduire. Tu reprends place  derrière le volant de notre voiture de location, et nous suivons l'homme à travers une petite route esquintée. Je te taquine, en voyant que tu n'es absolument pas ravi de te trouver ici, et tu me réponds que je peux  m'estimer heureuse que tu fasses ça pour moi. Dix minutes plus tard, l'homme s'arrête devant une sphère dans les tons marron qui pourrait presque se fondre dans le décors. En sortant de la voiture, j'entends le bruit de l'océan, et je suis ravie de constater que nous avons la vue dessus.

- Voici vos clés, nous annonce l'homme. Votre repas vous sera apporté à 18h30, et vous avez un talkie si vous avez besoin de quoi que ce soit. Et ne soyez pas surpris, la nuit tombe rapidement, par ici.

Je remercie l'homme, qui repart dans sa voiturette, tandis que tu bougonnes à mes côtés. "Un talkie, on aura tout vu." Je te laisse marmonner dans ta barbe pour aller ouvrir la porte, et j'esquisse un sourire en me rendant compte que tu vas détester l'endroit. La sphère est principalement composée d'un matelas, d'une dizaine d'oreillers, et tout un petit tas de couverture. Tu passes la tête par-dessus mon épaule  pour regarder à l'intérieur, et je retiens un rire.

- Le grand luxe, commentes-tu.
- Je ne vois pas ce que tu reproches à cet endroit, c'est très mignon.
- Ouais... Mignon. Et la douche ? Il n'y a pas de douche ?

J'entre dans la pièce, toi sur mes talons, et en contournant le matelas, je m'approche d'une petite porte qui se trouve sur le côté. Tu sembles aller un peu mieux en constatant que derrière se trouve tout le nécessaire de toilette, et à côté, il y a ce qui semble servir de cuisine et de salle à manger en même temps. A savoir, une table et deux bancs. Personnellement, j'adore l'endroit. Te concernant, je devine que tu détestes. Je m'approche alors de toi pour passer mes bras derrière ta nuque.

- Merci d'avoir accepté de venir ici, je murmure avant de t'embrasser du bout des lèvres.

***

Sur le moment, je jurerais n'avoir jamais connu de plénitude semblable. La nuit nous entoure. Mon ventre ne crie plus famine. Et tu es là. Tu es là, sur ce lit de fortune, et tu ne te plains plus. Tu es là, et mon  regard se perd dans les étoiles qui se trouvent au-dessus de nos visages grâce au plafond qui est transparent. Tu es là, et je sens tes mains venir m'effleurer de temps à autre. Tu es là, et je me rends compte que je ne te connais pas réellement. Tu es là, et nous ne savons presque rien, l'un de l'autre.

- Est-ce que tu as l'impression de me connaître ?

Tu ne me réponds pas immédiatement, mais je devine que tu es entrain de réfléchir au sens de ma question. Ce n'est pourtant qu'une constatation.  Nous ne nous connaissons pas.

- Pas vraiment. Et toi ?
- Non plus, je réponds.

Nous ne savons rien, l'un de l'autre. Je n'ai même pas la certitude que Bill soit ton seul frère. Et toi, que connais-tu de moi, mis-à-part mes fantômes ? Tu n'as aucune idée de la personne que j'ai pu être avant  l'accident de mes parents.

- Commence, lances-tu.
- Bill est ton seul frère ?
- Oui, et il vaut à lui seul treize frères et sœurs, réponds-tu en souriant. Ta couleur préférée ?
- Le vert. Les prénoms de tes parents ?
- Simone et Jörg. Mon beau-père s'appelle Gordon. Et les tiens ?
- Miriam et Adrien.

Prononcer les prénoms de mes parents est douloureux. Je ne peux m'empêcher de penser à ma mère, qui se trouve dans cet hôpital psychiatrique. Hôpital où je me suis trouvée, il y a si peu de temps. Cette petite escapade avec toi m'empêche d'y penser. M'empêche de me rappeler que je viens  juste de rentrer de l'hôpital.

- Pourquoi as-tu rompu tout contact avec moi, après cette soirée au restaurant avec ton groupe ?
- Parce que j'ai cru que mon frère avait raison. C'était en quelle année ?
- En 2005, je réponds en devinant que tu parles de l'accident de mes parents. Pourquoi est-ce que ton frère ne m'aime pas ?
- Si au moins j'avais la réponse à cette question...

Je t'entends soupirer, et en même temps, tu t'empares de mon bras. Tes doigts l'effleurent, et je m'immobilise lorsque je les sens près de mes  nouvelles cicatrices. Près de mes fantômes.

- Pourquoi as-tu fait ça ?

Tu prononces ces mots et j'ai l'impression que mon cœur ne bat plus. Je sens tes doigts, sur ma peau, et mon malaise s'accroît. Pourquoi j'ai fait ça ? Dis-moi. Dis-le-moi. Pourquoi j'ai fait ça ? Je n'en sais rien. J'ai lâché prise. J'ai voulu abandonner. Abandonner Henry. Murphy, Jade. J'ai voulu t'abandonner. Je me suis noyée et je ne suis pas encore totalement remontée à la surface.

- Je n'y arrivais plus.

Je t'entends bouger, et silencieusement, ton visage remplace les étoiles et je ne vois plus que toi. Tu es penché près de moi, en prenant appui sur ton coude, et tu fronces les sourcils en me regardant.

- Je t'interdis de refaire ça. Demain, la semaine prochaine, dans dix ans, n'importe quand.
- Pourquoi ? je murmure, les yeux plongés dans les tiens.
- Parce que je sais que tu es capable d'affronter tes fantômes. Ils prennent le contrôle de ta vie depuis trop de temps. Et parce que je ne le supporterais pas une seconde fois.
- Tu ne seras pas toujours , Tom Kaulitz Trümper.
- C'est vrai. Mais il arrivera aussi ce moment tu n'auras plus besoin de moi.
- Je n'en suis pas certaine...

Ton visage se détend et tes doigts viennent caresser délicatement le mien. Tu viens de me confirmer que tu ne seras pas toujours là, mais ça ne me fait pas peur. Je le sais. Je l'ai toujours su. Je l'ai toujours dit. Tu es éphémère.

- Pour l'instant, je suis , réponds-tu avant de venir m'embrasser.

~~~~~~~~~

Je ne sais pas quoi vous dire mis à part que je suis désolée pour ce long silence, encore une fois.
En espérant retrouver quelque unes d'entre vous...

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