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Dix-huitième chapitre

Je me vois. Je me vois, dans ma chambre. Je tourne en rond, je suis assise sur mon lit, assise à même le sol. Le regard ailleurs, perdu, au loin. Je comprends. Je comprends qu'il s'agit de cette nuit. Mais je n'arrive pas à me réveiller. Je me vois chercher quelque chose, mais je n'arrive plus à me souvenir quoi. Il fait nuit. Murphy n'est pas là. Henry dort dans sa chambre. Et j'ai l'impression de me regarder devenir folle. Ai-je pensé à tant de choses, cette nuit là ? Qu'est-ce qui ne tournait  pas rond ? Je me souviens que mon esprit bouillonnait, alternant la douleur en passant de l'accident, à la mort de mon père, à ma mère dans  cet hôpital, et à toi. Tu ne devrais pas faire parti de mon tableau noir. Tu ne devrais pas te trouver au milieu de mes fantômes. Et pourtant, tu y as ta place. C'est comme si d'une main, tu m'aides à me  relever, et que de l'autre, tu me pousses vers le fond. Tu m'entraînes dans les ténèbres, tu m'aides à couler. J'en ai conscience. Tu m'es néfaste. Et c'est ce à quoi je pensais cette nuit là. Ton silence me rendait sourde. La vision de ma mère sans âme me persécutait. L'absence de mon père me tiraillait. Le mélange des trois m'anéantissais. Me  rendait folle.

Je me vois, prendre cette boîte de comprimés qui reposait sur ma table de nuit. Boîte qui n'avait pas encore été ouverte. Je me vois, aller chercher une seconde boîte dans la salle de bain. Je perdais pieds. Je n'avais rien à quoi m'accrocher. L'appel des fantômes de ma vie se faisait persistant, de plus en plus fort, résonant en écho autour de moi. Je n'ai plus pensé à rien. Je n'ai pas songé aux conséquences. J'ai avalé ces cachets, sans vraiment savoir ce que j'attendais d'eux. Ils m'ont rendu encore plus folle. Quand je me vois m'emparer de cette lame, je ne me reconnais pas, mais je ne suis toujours pas capable de me  réveiller. Je me vois m'asseoir à même le sol, appuyée contre mon lit. Je me vois regarder la lame d'un regard vide. J'ai envie de hurler  lorsqu'elle passe sur ma peau, mais aucun son ne sort. J'ai l'impression de ressentir la douleur, de sentir ma peau brûler. Je me regarde faire et je ne comprends pas comment j'ai pu en arriver là. Je n'ai pas songé aux conséquences. Sur le moment, ça me semblait être la meilleure chose à faire. Mon seul échappatoire. Un moyen de ne plus sentir tout mon corps se tordre à chaque respiration que je prends. Je me vois.

Je me vois regarder le sang qui coule de mon poignet droit. Je le regarde sans vraiment le voir. Et puis je me souviens. D'un détail que j'avais  totalement oublié. Je me vois prendre mon téléphone, et quand je compose le numéro, je sais qui j'étais entrain d'appeler. Ma mère. J'ai tapé  son numéro que je connais encore par cœur, et je n'ai eu que sa messagerie comme réponse. Je n'avais plus rien. Je me vois de nouveau lever la lame pour la poser sur ma peau. Quand elle glisse, s'enfonce, arrache ma peau, je sais que je ne suis plus capable de le supporter. Un cri s'étouffe dans ma gorge, et quand je parviens enfin à me réveiller, je panique totalement. J'ai l'impression d'étouffer sous les couvertures que je repousse brutalement, je ne contrôle plus ni mes  tremblements, ni mes sanglots. Je sens ta main dans mes cheveux et je devine que je t'ai réveillé. Comment aurait-il pu en être autrement ? J'ai l'impression que tout mon être se décompose, et c'est comme si je pouvais de nouveau sentir la lame sur ma peau, mais pas uniquement sur mes poignets. Elle parcourt tout mon corps et je ne suis plus capable de supporter cette douleur cuisante. Grandissante. Au milieu de cet enfer,  je sens tes deux mains venir encadrer mon visage, et lorsque tu me forces à relever la tête, je remarque que tu te trouves en face de moi.

- Hé, regarde moi. C'est rien, tu as fait un cauchemar.

J'entends ta voix, mais elle n'apaise pas mes tourments. Je vois ton regard anxieux, mais il ne me calme pas. Je sens tes mains contre ma peau, mais elles ne font pas taire mes sanglots. Je ne suis pas capable de faire face à tout ça. Je n'ai pas les épaules assez solides. Je vais y laisser  trop de plumes.

- Pourquoi est-ce qu'elle ne part pas ?
- Qui ?
- La douleur. Pourquoi est-elle toujours là, ça fait si longtemps...

Je suis à peine capable de parler entre mes sanglots, mais tu resserres la prise de tes mains autour de mon visage comme pour m'empêcher de  sombrer. De couler. De partir.

- Je n'arrive plus à la supporter.

Je tremble, et j'ai l'impression que tous mes muscles sont tétanisés. J'aimerais tellement réussir à passer au dessus de la douleur. Me  relever. Ne plus vivre en compagnie de mes fantômes. J'ai chaud, j'ai beaucoup trop chaud, mais mon corps tremble comme s'il avait trop froid.

- Elle va partir.

Tu prononces ces trois mots avec assurance, comme si tu avais la preuve que la douleur allait finir par partir. Tu sembles toujours trop sûr de  toi, et moi, je ne suis sûre de rien. Je crains, je redoute, j'évite mon futur. Mes larmes coulent toujours et je devine quelles finissent leur course sur tes mains qui encadrent toujours mon visage. Tes mains de guitariste tellement plus grandes que les miennes. Je me demande comment tu fais, pour supporter mes pleurs, mes crises, ma vie chaotique. Tu pourrais avoir ce que tu veux. Qui tu veux. Et pourtant, tu t'obstines avec moi. Tu ne perds pas pied, et tu m'aides à ne pas perdre pied. Tu me maintiens sur terre, et je m'accroche à toi de toutes mes forces. Nous nous sommes mis dans un sacré pétrin, Tom Kaulitz Trümper.

- Je suis désolée, dis-je enfin.

Sur ce grand lit qui n'appartient à aucun de nous deux, tu te tiens sur tes genoux, et tu me surplombes alors que je suis dans la même position que toi. Tes mains, toujours posées sur mes joues, m'empêchent de baisser la tête alors que je m'excuse. Je sens que mon corps se calme. Les tremblements sont moins intenses, mes sanglots plus espacés. Je suis là, et ton regard m'indique que je dois rester là. Que je ne dois plus  m'égarer dans les méandres de mon passé. Que je ne dois plus aller danser avec mes fantômes. Tu comprends que je commence à m'apaiser. Tes  doigts quittent mes joues et tu passes un bras derrière ma nuque pour que je m'allonge en même temps que toi. Tu retrouves ton oreiller tandis que moi, je suis appuyée contre ton torse. Je sens le contact de ta peau contre ma joue et je frisonne. De froid. De peur. Mon corps s'est-il déjà senti apaisé depuis l'accident de mes parents ? M'est-il  déjà arrivé de ne pas être angoissée ? De ne pas avoir de pensées noires ? Depuis quand n'ai-je pas été heureuse, réellement heureuse ?

Je regarde ma main s'approcher de ton torse contre lequel je suis appuyée. Je regarde la manche de ma veste, manche trop grande qui ne laisse dépasser que le bout de mes doigts. Je regarde mes doigts venir toucher ta peau. À peine un effleurement. Une brise légère. Je reste un moment comme ça, à effleurer ta peau du bout des doigts. Je me regarde faire sans vraiment me voir. Mon esprit part dans tous les sens. Mon esprit part toujours dans tous les sens. Tes doigts passent dans mes cheveux, ton contact est bien plus franc que le mien. Je relève un peu la tête et  je vois ton visage. Tes yeux sont fermés, le décalage horaire et mes crises t'empêchant de rattraper le sommeil dont tu manques. Baissant la  tête, je décide de fermer les yeux à mon tour tout en demandant à mes fantômes de rester loin de moi. De m'accorder une nuit de répit.

***

C'est étrange de me réveiller à tes côtés. Ça nous est déjà arrivé, bien sûr, mais ce n'était pas pareil. La première fois était lors de notre rencontre, ce fameux soir où j'ai appris la vérité sur ma mère. Tu avais passé la nuit dans le fauteuil d'en face, mais ta présence semblait s'étaler dans la chambre entière. La deuxième fois a eu lieu le jour où tu m'as emmené voir ma mère à l'hôpital. Tu étais resté dans ma chambre où nous nous sommes endormis tous les deux. Je ne comprends toujours pas pourquoi tu es resté. La troisième et dernière fois avant aujourd'hui s'est passée le soir où tu m'as montré la salle de concert où vous alliez jouer le lendemain. Ces trois instants de nos vies où nous avons passé la nuit ensemble ont un point commun. Le lendemain, l'un de nous fuyais. J'ai fuis deux fois, toi une fois. Allons nous continuer à nous fuir encore longtemps ?

Ainsi, pour la première fois, aucun de nous deux n'a fuit ce matin. Quand je me réveille, tu n'es plus là, mais en entendant l'eau couler dans la salle de bain, j'en déduis que tu es à la douche. Je me lève, mourant de chaud à cause de la veste que j'ai gardé toute la nuit, afin de me diriger vers la cuisine pour me servir un verre du jus d'orange que nous avons acheté la veille. Mon verre en main, je sors dehors où l'air frais matinal me fait le plus grand bien. La brume est présente ce matin  et donne à l'horizon un air de confinement. Je m'approche de la côte, le vent emmêlant mes cheveux, et mon regard se perd dans cette étendue d'eau face à laquelle je me trouve. La mer n'est pas calme. Les vagues ondulent au rythme du vent et je les regarde s'écraser contre les rochers qui l'entoure. J'aime cette mer. Je préfère une mer agitée à une mer calme, entourée de sable blanc ou autre paysage paradisiaque. J'aime le ciel gris qui nous surplombe et le vent frais.

Je repense à cette nuit. À cette crise de panique que tu as du gérer. Je me remémore tes paroles. Tes mains sur mes joues. Tes doigts dans mes  cheveux. Tes yeux fermés. Ton visage. L'effleurement de ta peau contre la mienne. Je m'en veux, d'avoir perdu pied ici, plutôt qu'à Chasseleim, loin de toi. Je m'en veux, de t'avoir montré une énième fois mes faiblesses. Je redoute le moment où tu vas sortir de la salle de bain, où mon regard va croiser le tien. Es-tu entrain de regretter ton choix ? Le choix que tu as prit en m'emmenant ici. Le choix que tu as prit  m'accordant une petite place dans ta vie. La mer qui se trouve devant moi est presque autant agitée que mon cœur.

Je reste encore un moment dehors, les yeux perdus dans l'immensité qui se dresse devant moi, tout en essayant de rassembler le peu de courage  qu'il me reste pour entrer dans cette maison et te faire face. Être à tes côtés est une lutte quotidienne. Une bataille sans fin que je mène  contre moi-même. Tu m'intimides. Tu me fais peur. Tu me fais me sentir toute petite. Je ne connais pas grand chose à l'amour, mais je ne crois pas que ce sont des sentiments que je devrais ressentir, en étant près de toi. Je sais que ce n'est pas Tom Kaulitz Trümper, qui m'intimide,  mais Tom Kaulitz. Ton groupe. Tes fans. Ton frère. Toutes ces choses qui sont à mille lieues de moi. Ta vie se résume en une suite de succès. La  mienne, en une suite d'échec.

L'air frais matinal m'incite finalement à entrer dans la maison. Je tiens toujours mon verre de jus d'orange à moitié vide, et quand mon pied passe le seuil de la porte, je me demande ce que je fais ici. Ce que nous faisons ici. Qu'attends-tu de l'Irlande, pour nous deux ? Attends-tu quelque chose, de nous deux ? J'entre dans la cuisine en resserrant ma veste contre moi et je te vois de dos, visiblement entrain de préparer du café. Sans même avoir besoin de croiser ton regard, mes  lèvres se pincent et mon comportement de la veille me saute au visage. J'ai merdé. Je vais tout faire foirer. Je ne suis pas capable d'être avec toi. Je pose mon verre sur l'ilot central et tu te retournes pour me regarder. Tu es là, et je suis là, plantée comme une idiote. Tu sembles voir ma gêne, puisque tu esquisses un sourire avant de te  retourner de nouveau vers tes petites affaires.

- Café ? demandes-tu.
- Non merci.

J'angoisse. Tu me fais angoisser. Pourquoi me fais-tu angoisser ? J'ai l'impression d'être le jour du bac. Le jour de mon premier rendez-vous. Le jour de mon premier entretien d'embauche. Ce n'est pas normal. Je me déteste, de me comporter ainsi quand tu es là. J'ai l'impression de perdre tous mes moyens. J'ai vécu durant des années avec mes fantômes, et du jour au lendemain, je dois apprendre à vivre avec toi. Toi, qui est bien réel. Tu n'es pas un fantôme, je ne dois pas me comporter comme si tu étais déjà parti. Tu n'es pas un fantôme. Agacée de moi-même, et angoissée par ta présence, je décide d'aller prendre une douche pour m'éloigner de toi. Sans un mot, je m'apprête à quitter la cuisine, mais je n'ai pas le temps de passer le seuil que tes doigts attrapent mon bras, m'incitant à me retourner pour te faire face.

- Je peux savoir où est-ce que tu vas ?
- À la douche, je réponds.
- Rappelle-moi lequel de nous deux fuis le plus l'autre ?

Tu marques un point. Bien évidemment, je suis celle qui fuit le plus. Tu  étais censé être éphémère, et finalement, tu es toujours là. Je ne suis  pas prête à ce que tu restes, je suis prête à ce que tu partes, alors dans l'ordre des choses, je te fuis. Je te pousse à partir. J'essaye de suivre la logique de notre histoire. Mais pourtant, lorsque je me perds dans ton regard comme en cet instant, je prie tous les Dieux pour une seule chose. Pour qu'ils ne t'enlèvent pas à moi. Pour que l'on ne me  retire pas ce petit bout de quelque chose que je viens d'acquérir. Je pense trop, lorsque je suis près de toi, et il n'est jamais bon que je me perdre dans mes pensées.

- Je ne te fuis pas.
- Experte dans l'art de fuir, mais un fardeau dans l'art de mentir, commentes-tu.

Comme pour te montrer que je ne te fuis pas, et comme pour me montrer que je ne suis pas obligée de te fuir, je comble la mince distance qu'il reste entre nous et je me lève sur la pointe des pieds pour venir t'embrasser. Tu réponds à mon baiser, et avant que je ne puisse réagir, tu passes un bras autour de ma taille et je me retrouve appuyée contre l'îlot central. Coincée entre ce meuble et ton corps qui me surplombe de toute  sa hauteur, je me sens minuscule, et tes mains qui passent dans mes cheveux alors que tu amplifies notre baiser me semblent énormes. Ainsi contre toi, je ne pense plus à fuir, alors que c'est la première chose que je devrais faire. Je me concentre seulement sur les émotions que tu  me fais ressentir. Sur l'emprise de tes mains dans mes cheveux, sur mes joues. Sur la sensation de tes lèvres contre les miennes. Sur cette impression d'être pleinement vivante. Et entièrement dépendante. Tu mets fin à notre baiser pour me regarder, et en sentant ton regard posé ainsi sur moi, j'en redemande. Je te redemande.

Je sens mon souffle se couper lorsque ton corps vient de nouveau frôler le mien, et c'est à peine si je remarque les doigts que tu poses sur la  fermeture éclaire de ma veste. Ton regard est encré dans le mien tandis que ta main ouvre soigneusement l'une des remparts qui me sépare de toi. Ma veste ouverte laisse apparaître mon débardeur blanc, et dans un grognement, tu t'empares de nouveau de mes lèvres. Je m'accroche à toi, passe mes bras autour de ta nuque, et ma seule réaction lorsque tu passes l'un de tes bras sous mes fesses pour me faire asseoir sur l'îlot central est d'amplifier notre baiser. Assise face à toi, je suis pratiquement à ta taille et tu écartes mes jambes pour venir te loger entre elles. Tes mains s'en prennent de nouveau à ma veste que tu retires entièrement, et je sens un frisson me parcourir alors que je passe mes doigts sur ton dos.

Je devrais avoir peur, mais la peur n'est pas l'un des sentiments que je ressens à cet instant. J'ai beau ne pas être la fille la plus expérimentée du monde, j'en sais assez pour me rendre compte que je me sens excitée et à fleur de peau. C'est plus que je ne peux endurer. Ma raison me dicte de fuir ta présence, mais mon corps désire tout le  contraire. Une lueur étrange brûle dans tes yeux, et j'ai beau tenter de me libérer de ton poids, c'est impossible. Je gémis quand tes deux mains glissent sous mon débardeur pour venir caresser ma peau, et j'encercle tes hanches de mes jambes sans y réfléchir.

- Dis-moi d'arrêter.

Ta voix est rauque, teintée du désir qui nous embrume la tête à tous les deux. S'il y a un moment où je dois fuir, c'est bien celui-ci, et  pourtant, je n'en suis pas capable.

- Arrête...

J'aurai du y mettre plus de conviction et de défi. Mais non. Ma voix est rauque, et c'est à peine si tu as du m'entendre. L'une de tes mains quitte mon débardeur pour venir passer contre la jambe que j'ai enroulé autour de toi, et tes doigts finissent leur course contre l'élastique du pantalon de jogging que je porte.

- Penses-le vraiment, murmures-tu contre ma joue.

Jamais je n'ai vécu quelque chose comme ça, et je ne peux échapper au flot de sensation qui m'électrise. Les yeux rivés à ton regard sensuel, j'essaye de revenir à la raison. Il est temps que je montre à quel point j'excelle dans l'art de la fuite,  alors que pour une fois, fuir est la dernière chose à laquelle j'aspire.

- Il faut que j'aille à la douche, dis-je en posant l'une de mes mains à plat contre ton maillot.
- C'est préférable, réponds-tu en t'éloignant de moi pour me laisser descendre de l'îlot central.

Loin de toi, je ressens de nouveau la gêne et c'est en évitant de croiser ton regard que je récupère ma veste et me dirige vers la salle de bain, que je ferme soigneusement à clé. Il me faut bien une heure pour oser en ressortir, et c'est en me disant que ce séjour est une très mauvaise idée que je quitte la salle de bain. Je te retrouve affalé dans le  canapé du salon, occupé à lire un magasine inintéressant, et je sens mes joues rougir lorsque ton regard se pose sur moi.

- Tu sais que tu es plus longue que Bill ?

J'esquisse un sourire et tu te lèves du canapé en me demandant si je suis prête à partir. Tu me laisses le temps d'attraper mon sac et mon manteau et nous sortons de la maison pour rejoindre la voiture de location.

- Je peux savoir où est-ce qu'on va ? je demande en prenant place sur le siège passager.
- On va faire du tourisme, réponds-tu en démarrant la voiture. Ça m'a l'air un peu trop dangereux de rester ici.

Je rougis de nouveau en me mordant la lèvre, et je fais mine de chercher quelque chose dans mon sac pour que tu ne remarques pas ma gêne, mais  bien sûr, tu n'en rattes pas une miette. Je t'entends rire alors que la voiture commence son ascension.

- Et que font les touristes, ici ? j'interroge pour changer de sujet.
- J'ai trouvé ça, hier soir, sur le comptoir de ton snack, dis-tu en me tendant une brochure qui se trouvait dans le vide poche de la porte de voiture.

Je m'empare du bien que tu me tends, et je suis immédiatement séduite par l'image de fond. La Sky Road. Tu me jettes un coup d'œil, comme pour  vérifier que j'approuve ton choix, et je suis amusée de voir que tu prends les décisions seul. Je suis sûre que l'idée de me demander si ce programme me convenait ne t'a pas traversée l'esprit.

-  Sky Road est un circuit qui s'étend sur 10 kilomètres, et qui se divise en 3 parties distinctes, à savoir : la Beach Road, la Low Road, et la  Sky Road, dis-je à voix haute en lisant la brochure. Au fil des kilomètres, vous gagnerez alors en altitude, serpentant le long de routes sinueuses, qui vous feront au final surplomber un panorama sans égal et sauvage à souhait. Je ne pensais pas que Tom Kaulitz aimait admirer le paysage, dis-je en souriant.
- C'est toujours mieux que de faire les boutiques avec Bill...
- Ça me va. Mais à une condition.

Tu lèves un sourcil tout en regardant la route, et pour m'empêcher de t'admirer trop longtemps, je me concentre sur la brochure que je tiens entre mes doigts.

- Tu as lu la brochure en entier ?
- Bien sûr que non, réponds-tu comme si c'était l'évidence même.
- Prenez d'ailleurs garde à la route, dis-je en reprenant ma lecture. Celle-ci est étroite par endroit, et ne laisse pas toujours la possibilité de  passer à deux voitures en même temps dans les deux sens. La route serpente d'ailleurs en lacet durant la plupart du trajet, vous faisant découvrir sous tous les aspects la terrible réputation des routes irlandaises. Prudence donc, et évitez les vitesses trop élevées.
- Et ?
- Et on y va seulement si tu fais attention. Ou alors, je conduis.
- Hors de question, lances-tu en riant. Je conduis, et rassure-toi, je ne vais pas nous faire tomber d'une falaise.
- Ok, alors à une deuxième condition.

Je te vois lever les yeux au ciel et je t'entends marmonner dans ta barbe que tu as l'impression de te retrouver avec Bill.

- Je t'écoute.
- On s'arrête acheter à manger avant. Je n'ai pas eu le temps de déjeuner et je ne peux pas attendre ce midi.
- La faute à qui si on a pas eu le temps ?

Tu quittes quelques secondes la route des yeux pour me regarder, une lueur amusée dans le regard, et je me fais toute petite sur mon siège pour l'éviter.

- C'est d'accord ?
- C'est d'accord. Allons acheter de la nourriture industrielle.

Ne trouvant pas de nourriture industrielle adéquate pour un petit déjeuné, tu décides finalement de t'arrêter dans un pub. Ici, assit à une table avec un serveur et une carte à ta disposition, je te trouve bien plus à ton aise que dans le snack où nous avons mangé la veille. Tu commandes un Irish Breakfast composé d'œufs, de tranches de bacon, de saucisses Irlandaises, d'un pain brun traditionnel à base de céréales, de porridge, de beurre, de café et de jus d'orange. Je me demande comment est-ce que tu vas engloutir tout ça alors que je commande des pancakes Irlandais et un verre de jus d'orange.

- Lequel de nous deux avait faim ? je demande, amusée, en voyant ton petit déjeuné arriver.

C'est une demi-heure plus tard que nous sortons du pub, direction la Sky Road.
Et, avouons-le, Sky Road ou pas, je serais allée n'importe où avec toi.
Ce que je ne savais pas, ce que n'importe où, tu allais vraiment m'y emmener.

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