Chère Nawel,

Huit ans que tu es partie. Tu ne dois sûrement plus te souvenir de moi. As-tu seulement lu les précédentes lettres ? je n'en sais rien.

Tu sais quoi, en grandissant la vie devient moche. Carole se dispute avec Marc, sans arrêt. Peut-être que je ne l'avais pas remarqué étant enfant.

Maintenant, je ne pleure plus en pensant à toi. Cela n'arrive que très rarement.

J'ai envie de tout détruire, à commencer par moi. Je croûle sous les problèmes, ils apparaissent de plus en plus nombreux en grandissant.

J'ai de vrais amis, pas comme dans les précédentes lettres. J'ai une meilleure amie qui m'aide à tenir debout. Elle ne te remplace pas, mais nous sommes lus proche dans un certain sens. C'est sûr que nos conversations sont plus travaillées que celles que j'avais avec toi à quatre ans.

C'est peut-être mieux que tu sois partie, car dans le cas contraire, je serais restée derrière toi, à me cacher encore et encore.

Je t'ai cherché partout sur les réseaux sociaux, mais tu n'es nulle part. Tu es invisible, même dans la famille. Ils me disent tous que je devrais t'oublier. Tu ne fais plus partie de cette famille.

Mais pour moi tu restes ma sœur. J'ai toujours l'étoile de mer posée sur ma table de chevet.

Je fais le serment de te retrouver un jour. Même si nous serons deux parfaites étrangères l'une pour l'autre, et que notre relation sera solennelle, je ne veux pas tourner la page sans t'avoir dit adieu.

Illona