- Chapitre 1 -
Lundi 1 Septembre:
Hors de mon lit, je maudis la journée que j'allais passer et traînai des pieds jusqu'à ma commode, dont ma tante m'avait faite présent. Je laissai un soupir m'échapper avant de secouer la tête, séléctionnant mes vêtements.
Je redoutais plus que j'attendais ce moment où je devrais faire face à ma décision. Cette décision qui prouvait que mes bases réussiraient à soutenir le poids de mes erreurs. Et je revenais l'année de ce fameux examen qui, habituellement, te foutait les boules dès ta rentrée au lycée. Le fameux Bac.
Toujours d'un pas las, je me rendis à la pièce d'à côté et ouvris doucement la porte. Je l'aperçus dormir à point fermé, l'air paisible. Mon cœur se serra légèrement à cette vision et je secouai la tête pour effacer les mauvaises pensées.
Je lui caressai ses doux cheveux blonds puis le secouai dans l'objectif de l'extirper du monde des bisounours. Je le soulevai alors qu'il somnolait toujours.
- Allez, Tom... J'aimerais bien aller manger moi... Me plaignis-je.
Il râla de mécontentement avant que le blondinet n'ouvre enfin ses sombres petits yeux.
- Dormir... Marmonna-t-il.
- Allez, hop ! À la cuisine !
Alors que le bambin s'accrochait à moi en grognant, je descendis les marches des escaliers et me dirigeai à la cuisine pour enfin déguster mes délicieuses tartines de pâte à tartiner bio.
À peine avais-je mis un pied dans la salle que ma mère se précipita dans ma direction pour m'arracher Tom des bras, le serrant contre elle telle une peluche qu'elle aurait gagnée dans un stand de fête foraine.
- Bonjour mon bébé d'amour ! Oh oui, qu'est-ce que tu es mignon toi ! Un adorable petit bout de chou ! Déblatéra-t-elle, complètement entichée du blondinet qu'elle tenait de ses membres supérieurs. Lucy, extrais le jus de l'orange, s'il te plaît. Me demanda ma mère.
Je lui adressai un sourire légèrement forcé et m'affairai à la tâche.
Je coupai en deux l'orange et appuyai avec force le fruit contre le presse-agrumes. Puis, je posai le verre devant le chouchouté qui grignotait ses petites tartines de confiture, la vapeur de son lait au chocolat lui réchauffant le visage.
Je pris enfin mon petit-déjeuner en compagnie de ma famille– que je voyais bien évidemment être au soin avec moi – avant de me changer, de récupérer mon sac et de sortir dehors rejoindre celles qui m'attendaient depuis déjà dix minutes en compagnie de Tom.
Je serrai dans mes bras mes deux grandes amies de longue date. Juvia se dégagea de l'étreinte pour soulever le bambin à ma gauche.
- Coucou Tom ! Salua ma bleutée d'amie. Dis donc, qu'est-ce que tu as grandi !
Le blondinet hocha la tête avec enthousiasme tandis que la bleutée le reposa. Mon petit sourire restait plaqué sur mon visage.
- Comment s'est passé vos vacances ? Leur demandai-je alors que je fermais la porte derrière moi, le ventre se nouant déjà.
- J'me suis amusée à faire un puzzle et j'ai lu une bonne dizaine de bouquins mais rien de bien fou. Ah si ! Je suis allée en Espagne. Et Seule. Nous raconta Erza, une pointe de fierté à la fin.
- Quoi comme livre ? La questionnai-je, intéressée.
- Moi ce que je veux savoir, c'est comment t'as fait pour voyager seule avec l'accord de tes parents ! Se dépêcha d'ajouter Juvia.
- Je pense pas que tu vas pas aimer, Lulu. C'est surtout de la catégorie horror.
- Oh... mais bon, parles moi quand même du livre qui t'a marqué.
- Eh ! S'exclama la bleutée. Moi aussi j'ai posé une question !
L'écarlate ricana.
- Oui, oui... C'est juste que je suis assez persuasive et que mes parents me font confiance. Puis, j'ai un pote à Barcelone. Ils ne se sont pas plus inquiétés que ça. Expliqua-t-elle, en haussant les épaules. Et pour te répondre, Lulu, j'ai adoré le livre Jessie de-
- Stephen King. Terminai-je, et elle hocha la tête. Déjà lu. C'est peut-être le seul de cet auteur et de cette catégorie que je te tolère voire aime. C'est très... sinistre, malsain et lugubre.
- Et c'est ce que j'adore ! S'exclama Erza, les yeux brillants d'une lueur que je lui connaissais que trop bien.
- Et c'est ce que j'ai aussi apprécié. C'était assez profond, je trouve.
Mon amie opina.
Sur la route, je sentais le regard d'Erza peser sur moi, et lorsque je me tournai dans sa direction, cette dernière se détourna un instant avant de se râcler la gorge.
- Dis moi, Lucy... comment tu te sens ? Est-ce que tu es prête ?
Je me laissai un temps de considération avant de détourner le regard vers le trottoir.
Mes mains se trouvaient trempées par ma sueur excessive, ce qui était en parfaite contradiction avec ma bouche dont ma langue s'était asséchée.
Je cherchai une réponse rassurante à lui donner, et lorsque j'ouvris la bouche, je remarquai la boule qui me brûlait la gorge.
- Hum... pas trop. Réussis-je à dire. Mais je pense que je vais m'en sortir. Après tout, je suis bien obligée...
- Je ne doute pas que tu vas y arriver. M'assura Juvia. Tu as quand même réussi à passer ton Bac Blanc alors que tu venais de refaire ta Seconde. Je ne m'inquiète pas !
- Oui, mais ce n'est pas ça le problème, Juvia... Le soucis c'est juste que j'ai l'impression de faire partie d'un autre monde que personne ne peut comprendre.
Il y a de cela deux ans, mon établissement scolaire nous avait assuré que ma situation ne les dérangeait pas s'il n'y avait pas de répercussion sur mes notes. J'avais échoué, dès les premiers mois. La demande de redoublement, décidée par mes professeurs, avait été acceptée et, loin d'être en capacité d'interagir avec le monde extérieur, j'avais décidé de prendre des cours à domicile. À cette époque, j'avais consacré tout mon temps aux études. Je m'étais avancée sur le programme de Seconde et avais donc entamé celui de Première, ce qui m'avait amenée à passer ce fameux Bac Blanc, qui s'était joué à seulement quelques points.
Juvia ne répliqua rien, confuse. Un silence de mort nous accompagna sur la route qui nous emmenait à la crèche où j'y déposai Tom pour la première fois. Je le serrai fort contre moi afin qu'il me donne assez de force pour affronter cette journée.
Devant l'établissement, mon soit disant " courage " me quitta subitement et une soudaine envie de prendre mes jambes à mon cou m'attira. Le nœud, qui me nouait l'estomac, m'endolorit violemment en se contractant davantage. La simple idée de croiser des anciens camarades de Seconde me clouait sur place. Mes humides mains serraient la bandoulière de mon sac alors que mes yeux passaient en revue l'imposant établissement dont les élèves traînaient au coin de la rue, une cigarette ou un téléphone en main. Certains braillaient dans une énergie qui me dépassait à ce moment là.
J'expirai profondément et pris enfin l'initiative de passer l'imposant portail d'acier, dont la peinture s'était effritée avec le temps.
En face des listes, je cherchai du regard mon nom avant de connaître l'identité de mes nouveaux camarades. Je poussai un soupir de soulagement lorsque le nom de mes amies apparut sous mes yeux. La première bonne nouvelle de la journée... Songeai-je. Espérons que ce ne soit pas la seule...
Un poids, lourd à porter, se dissipa au fond de moi au moment où mes yeux rencontrèrent le nom de mon frère dans la liste de ma classe. Son soutien moral et physique était indispensable à ma survie et le savoir dans ma classe me rassurait.
Durant ma période d'égarement, Sting, mon cadet de quinze minutes, ne m'avait jamais lâchée. Il m'avait tendue ses bras, qui étaient d'un réconfort irréfutable, et avait supporté le poids de ma rééducation.
Et même s'il pouvait nous attirer sans le vouloir des problèmes, Sting prenait toujours ses responsabilités à cœur. Élève perturbateur ne le définissait donc pas vraiment. Monopoliser l'attention du public avec ses idées dites de " génie " n'était jamais l'intention de mon frère.
Il assumait chacune de ses erreurs, même si parfois, il n'en était pas spécialement fier. Pourtant, Sting étudiait tel un forcené. Il ne voulait en aucun cas être considéré comme le bon à rien de la classe alors que lui-même savait qu'il possédait les capacités suffisantes pour réussir.
De part sa touffe blonde en bataille, je le reconnus entrain de se frayer un chemin entre les nombreux élèves pour trouver son prénom dans les neufs différentes fiches de ce panneau. Son regard passait en revue les noms avant qu'une lueur ne lui offre un pétillement nouveau.
- Oh ! Blondinnette ! S'exclama-t-il, se hâtant à ma recherche dans la foule de lycéens. À ma vue, il me rejoignit, un grand sourire aux lèvres. Je suis dans ta classe alors, rien de mal ne t'arrivera, je te le promets. Cette fois-ci, tout va bien se passer, Luciole ! M'assura mon frère tandis qu'il me ramenait à lui.
Je ricanai, l'observant du coin de l'œil.
À notre salle de classe, notre professeur nous salua et nous invita à entrer. Je m'assis au fond de la salle comme seule compagnie, moi-même. L'idée de tout recommencer, de tout réapprendre m'effrayait légèrement alors je préférais rester le plus loin possible.
Le professeur débuta son discours sur cette année qui était décisive et je restai deux minutes concentrée avant de réaliser que les propos tenus ne m'étaient pas indispensables.
Soudain, la porte s'ouvrit sur un jeune homme. Je lui jetai un rapide coup d'œil avant de me remettre à la contemplation du paysage.
- Que voulez-vous ? Lui demanda le vieil homme ayant un visage plus plissé qu'un Shar Pei.
- Bah apparemment je suis dans cette classe. Répondit, limite nonchalamment, le nouvel arrivant.
Notre professeur, qui aurait déjà dû être à la retraite, chercha sur sa pile de dossier et attrapa la liste de classe de ses mains, remettant ses lunettes à leur place.
- Natsu Dragneel ?
Le jeune homme aux cheveux roses acquiesça d'un hochement de tête, les mains dans les poches.
Notre professeur d'histoire l'invita à se trouver une place et la chaise libre à ma droite se vit être occupée par ce fameux garçon.
Tandis que le prof continua son speech, la curiosité me gagna et mon regard dévisagea furtivement le nouvel arrivant qui venait de s'accouder à sa table. Se sentant sûrement épié, il détourna son regard du tableau pour le poser sur ma personne. Le rosé me toisa un instant avant qu'un léger rictus ne se forme au coin de ses lèvres.
- Quoi ? Me demanda-t-il.
Je compris que je n'avais pas, comme je le pensais, ôté mes yeux des siens et étais juste restée perdue dans mes pensées.
- Ah, hum... bah, rien... Je me tournai vers le tableau mais revins sur ma décision. En fait... si. C'est quoi ton nom ?
Ma question lui valut un petit riotement.
- Tu sais que le prof l'a sorti à mon arrivé ? Natsu.
- Natsu ? C'est quoi ce nom encore ?
- Je te permets pas de critiquer mon nom, la blonde ! Oh et, si c'est SI bizarre que ça, c'est quoi le tien ?
- Lucy.
- Ouais donc, un prénom banale quoi.
- Mer...ci ?
- C'était pas un compliment hein.
- Bah j'préfère m'appeler Lucy que Clitorine.
Natsu pouffa à ma remarque avant de me donner raison, m'avouant qu'en réalité, il appréciait mon prénom.
Je grinçai des dents, prête à imploser, en raison de l'énième boulette de papier qu'une personne venait de me jeter. Connaissant parfaitement son identité, j'attrapai ma trousse et lui jetai un regard réprobateur. Je la lui balançai en pleine face et mon frère, qui pouffait depuis un moment, bascula de se chaise et se ramassa sur le sol, émettant un fracas monstre lors de sa chute. J'éclatai de rire, vite rejointe par mon camarade de table.
Notre professeur d'histoire se retourna brusquement, les poings de part et d'autre de ses hanches.
- Heartfilia ! Hurla-t-il.
Je ravalai ma salive et me tins droite tel un piquet.
- Lequel ? Demandâmes mon jumeau et moi en chœur.
- Les deux ! Répondit l'homme. Arrêtez vos idioties avant que je ne vous colle !
Je me râclai la gorge, le sourire aux lèvres tant l'envie de rire ne s'était guère dissipée, et me tus pour le reste de l'heure tandis que le professeur vira Sting du cours qui n'arrivait pas à se calmer.
À la fin de l'heure, un soupir m'échappa lorsque je lus " mathématiques " sur mon emploi du temps. Je levai les yeux au ciel et priai pour avoir un professeur acceptable dans cette matière.
Accompagnée d'un bon enseignant, cette matière pouvait être plaisante. Je m'en sortais sans grande difficulté et je m'en vantais auprès de ma famille, ce qui agaçait mon frère.
Alors que les filles venaient de me laisser en plan pour aller épier le nouveau béguin de Juvia, je tournai dans la cage d'escalier.
Je les descendais lorsqu'un troupeau de Première qui montait me bouscula violemment, me faisant perdre l'équilibre. Je chancelai et chutai en direction du sol, immédiatement rattraper par un bras.
Natsu m'aida à me remettre en place alors que je fixais le vide, mon cœur menaçant encore de lâcher. Mourir jeune n'était plus dans mes projets, merci bien.
Le jeune homme aux cheveux rosés me demanda si j'allais bien. Je fermai lentement les yeux, reprenant doucement un souffle régulier. L'angoisse m'avait prise sans m'avertir et mon cœur ne voulait toujours pas se calmer alors que mes jambes tremblaient.
Mon regard rencontra maintenant ses yeux émeraudes qui m'observaient sans comprendre la raison de mon état second. Mes lèvres s'entrouvrirent, prête à le remercier, mais rien ne sortit. Il détourna le regard et plongea ses mains dans ses poches.
Je me retrouvais à présent seule, avec mes pensées qui se bousculaient. Je secouai la tête et me précipitai dans ma salle de classe.
- Vous êtes en retard. Me cracha ma professeure de mathématiques sur un ton aigri.
Cette professeure était mon pire cauchemar. Dès mon arrivée au lycée, en Seconde, j'avais tout de suite su qu'elle et moi n'allions jamais faire un.
- Euh... je suis désolée. Rétorquai-je, déjà bien agacée.
- Quelle est votre excuse ?
- Il y avait beaucoup de monde qui passait dans les couloirs, du coup ça-
- Non acceptable ! Si vous vous étiez dépêcher de vous rendre à mon cours, vous n'auriez pas eu ce problème. Je ne veux pas de vous ici.
Médusée, je restai stoïque à l'entrebaîllement de la porte, tentant d'assimiler ce qu'il venait de se passer. Mes sourcils se froncèrent. Contrariée, je lui lâchai un " poufiasse " et me retournai vers la porte tandis que ma classe éclata soudainement de rire.
- Dehors ! Hurla ma professeure. Je ferai un rapport de votre comportement au proviseur !
Je soupirai et claquai la porte derrière moi. Sur le chemin pour le bureau du proviseur, alors que je remettais ma réaction en question, je croisai Sting, son téléphone en main. Il me jeta un bref regard avant de le replonger sur son cellulaire.
- Virée ?
- Ouais. En retard ?
- Ouais.
- Bonne chance. Souhaitâmes-nous simultanément.
Face à la porte décorée d'une plaque en or, je pris l'iniative de toquer avant d'entrer. Le vieil homme leva les yeux de ses documents pour les clouer sur moi, étonné. Il se râcla la gorge et se leva, me rejoignant.
- Lucy... Ça fait longtemps. Comment vas-tu ?
- Bonjour. Je vais bien, je pense.
- Tu veux quelque chose ? De l'eau ? Du thé ?
- Nan, nan. Ça va, j'ai besoin de rien.
Mr Makarov me considéra un instant et me fit signe de m'asseoir. J'obtempérai et me trouvai un siège.
- Que me vaut ta visite ?
- Ma prof de maths m'a virée de son cours parce que je suis arrivée en retard.
- Vraiment ? Oh mais je vais te faire un mot alors. Tu n'as pas à rater ton premier cours de mathématiques de l'année pour une futilité.
- Hum... Je ne pense pas qu'elle veuille me revoir de si tôt.
- Ah ? Il s'est passé quelque chose d'autre ?
- On va dire que j'ai réagi de manière quelque peu... agressive.
Le proviseur me toisa un instant avant de s'enfoncer dans son fauteuil.
Il préféra ne rien répliquer et se remit à ses tâches tandis que je sortis mon téléphone portable, passant sur tous mes réseaux sociaux, ce qui ne dura même pas quelques minutes puisque la vie des autres ne m'intéressait pas et qu'aucune réelle et importante notification ne s'était déclenchée.
Mes jambes se balançaient d'avant en arrière tandis que mon regard restait planté au plafond à observer la lumière.
- Comment va Tom ? Me questionna mon proviseur, m'extirpant de ma contemplation et m'emmenant dans un nouveau monde, rempli d'étoiles qui passaient devant mes yeux aveuglés.
Je clignai des yeux et secouai la tête avant d'observer mes pieds.
- Très bien. Répondis-je presque sèchement.
À cause de ce foutu vieux ( pauvre de lui ), j'avais terminé mon heure en ressassant les mauvais souvenirs qui me tracassaient depuis bien trop longtemps.
La sonnerie, qui nous annonçait que nos dix minutes de pause débutait, retentit et je me hâtai hors du bureau du proviseur. En me précipitant, je me pris quelqu'un et mon téléphone m'échappa des mains.
- Oh, pardon ! S'excusa la blanche, paniquée d'avoir pu fissurer mon cellulaire.
Je le ramassai et lui assurai que ce n'était rien. Elle bondit sur ma phrase pour m'avouer être perdue avec sa sœur et qu'elles cherchaient le bureau du proviseur. Je leur indiquai son emplacement et la jeune femme aux cheveux longs me gratifia d'un rayonnant sourire.
Reconnaissante, elle se présenta, elle et sa sœur. Donc, Mirajane et Lisana venaient de rejoindre notre lycée aujourd'hui et ne connaissaient rien de Magnolia et encore moins du lycée School Fairy.
Elles se retirèrent, me laissant seule avec moi-même.
Je me trouvais adossée au mur qui nous séparait de la cour extérieure alors que mes amies débattaient sur l'emprisonnement d'extraterrestres dans la zone 51 avant que je ne mette sur le tapis le " sauvatage " du nouveau.
- Donc il t'a sauvée comme qui dirait. Affirma Juvia.
- Mmh... Mouais.
- Oh~, c'est si romantique ! S'extasia-t-elle, les yeux en cœur.
- Tu l'as remercié au moins ? Espéra l'écarlate.
J'arquai un sourcil, croisant mes bras contre ma poitrine.
- Non. Je n'y avais pas pensé.
Mes amies me scrutèrent, presque incrédules. Je préférais leur cacher le fait que j'en étais restée tellement bouleversée que rien n'avait voulu sortir. C'était bien trop embarrassant.
- T'es sérieuse ? Lâcha ma tomate d'amie.
- Fais le lorsque tu le verras. Qui sait ? Peut-être que c'est ton prince charmant !
Je haussai les épaules, pas trop emballée à cette idée.
- Je n'ai pas besoin d'un garçon dans ma vie. Déclarai-je sur un ton quelque peu dur.
Je tapai une réponse à la demande de ma mère, qui était d'acheter du pain, et l'envoyai avant de fourrer mon cellulaire dans ma poche arrière de mon pantalon troué.
- Les filles, commença l'écarlate qui fixait ses chaussures, j'aimerais vous parler d'un truc qui m'est arrivée pendant les vacances.
- Et que tu ne nous aurais pas dit ? Demanda Juvia.
- Ou que tu aurais volontairement omis de nous dire. Rectifiai-je.
Erza se râcla la gorge et nous raconta. Elle avait vécu une amourette de vacances qui, de ce qu'elle nous la décrivait, avait été des plus torrides.
Une nuit chez lui avait suffi pour immédiatement tomber sous son charme. Le reste de leurs vacances n'avait été que moments sans prise de tête où les fous rires et les petites attentions avaient fusé à longueur de journée.
Elle n'avait pu empêcher un sourire embellir son visage même si à présent, Erza ressentait une bien triste sensation de manque à son égard. Avec Juvia, nous nous lançâmes un regard, un sourire en coin.
- Et vous n'allez plus vous voir ? L'interrogea la bleutée qui restait apparement persuadée que l'amour était comme dans les contes de fée où tout pouvait s'exaucer sans problème. Oooh mon beau prince charmant m'a sauvée de mon ennuyeuse vie ! Tss... pathétique...
Erza soupira, l'air penaud, et nous avoua ne pas savoir mais qu'il n'y avait aucune chance – ce qui, pour moi, me paraissait logique –.
Je posai ma main sur son épaule afin de lui prouver de notre soutien mais que nous en reparlerions plus tard puisque nous reprenions les cours.
Je m'assis sur un banc, installé là pour que les parents n'attendent pas tous debout, et jetai un coup d'œil à l'heure sur mon portable. Plus que trois minutes. Je soufflai, souhaitant à tout prix rentrer chez moi et me couler un bon bain chaud, et basculai ma tête en arrière.
Mon regard riva vers un jeune homme adossé à un arbre, son téléphone en main. Elles m'avaient demandée d'aller le remercier... Je dois vraiment le faire pour si peu ? Je soupirai alors que la crèche locale ouvrit enfin ses portes.
Je me levai et me dirigeai dans le hall où de nombreux parents attendaient la sortie de leurs " bébés d'amour si choupinous ", qu'ils chouchoutaient plus qu'Harpagon avec sa cassette pleine d'or, tout en discutant entre eux.
À leur vue, je cherchai Tom du regard avant de le trouver. Il me remarqua et son sourire s'élargit sur ses lèvres avant qu'il ne se précipite dans ma direction, aussi énergique qu'une pile électrique. Il me sauta littéralement dans les bras et je le serrai contre moi un instant, humant sa douce odeur vanille si réconfortante.
- Comment tu vas ? Lui demandai-je tout en caressant ses cheveux courts.
- Trop bien !
- Et alors ? Ta rentrée s'est bien passée ?
- Oui ! M'annonça-t-il en sautillant, enjoué.
- Ravie de l'entendre !
Le blondinet me tira par la manche, souhaitant avoir toute mon attention, ce qui je lui offris. Il m'avoua, tout sourire, qu'il s'était fait un ami au nom d'Émilien mais que Tom prénommait Happy, sûrement en raison de sa bonne humeur.
Il se hâta à la rencontre de son nouvel ami et trébucha sur un coussin posé au sol. Les yeux de Tom s'embuèrent de larmes qui dévalèrent en trombe sur son adorable visage de bambin. Je m'approchai alors de lui, le posant sur mes genoux.
- Bah alors, mon beau ? Tu t'es fait bobo ?
Tom renifla ce qui lui sortait du nez et essuya ses larmes, acquiesçant d'un léger hochement de tête. Il releva ses cheveux qui dissimulaient son front afin de me montrer son inexistante vilaine blessure. Je baisai ce dernier et il rit.
Je l'installai dans la poussette alors que le jeune homme de tout à l'heure s'en allait avec Happy qui lui tenait sa main. Je soufflai et pris mon courage à deux mains, me levant promptement.
- Natsu ! L'interpellai-je.
Il se tourna légèrement, me jetant un regard. Je m'avançai pour les rejoindre et détournai les yeux.
- Merci pour tout à l'heure.
Je lui jetai un rapide coup d'œil et remarquai qu'il arquait un sourcil, interloqué.
- C'était rien.
- J'aurais pu gravement me blesser donc si, c'est quelque chose.
- Bon bah, de rien alors.
Je lui souris timidement, ce qu'il remarqua, l'amusant au passage.
Malgré ses supplications, j'obligeai Tom à aller se laver. Je le posai dans la baignoire et le petit blondinet se débattit avec toute son énergie de bambin de deux ans. Il tenta de s'échapper, voulant à tout prix ne pas rater l'arrivée de ma mère. Tom protesta, força, et finit par m'éclabousser.
Mes cheveux, en pagaille, et les manches de mon haut, que Tom tenait fermement, furent mouillé par sa bêtise. En fronçant les sourcils, je haussai le ton.
- Tom, ça se suffit tes bêtises maintenant ! Sois gentil et ça ira vite. Le grondai-je sur un ton qui se voulut ferme.
L'interpellé souffla, les joues gonflées, et le petit monstre se résigna.
Le vilain garnement retrouva sa bonne humeur au moment où je lui frottai frénétiquement la tête avant de doucement les masser.
Je l'étreignis de toutes mes forces, ce qui accentua son rire, et le fis ensuite tourner dans les airs. Son visage, illuminé par un éclatant sourire, me réchauffait doucement le cœur tandis que je le déposai précautionneusement dans son petit lit douillet avant d'attraper le livre du petit pousset de mes mains.
Après une bonne demi heure de contage, je me trouvais sur le sol, près de son petit lit, assoupie tout comme lui, le livre que je lui lisais toujours en main.
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Hello, hello mes padawans 🐇🐮
Me voilà de retour avec cette histoiiiiire ! Ouiiii ! Après un an d'attente ( et je sais ô combien c'est long de patienter ), je vous annonce la publication officielle de " Un cœur apaisé " ! 🥳
Alors... soyez au rendez-vous et à la semaine prochaine 😁
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