— Un mois plus tôt —

— Un jour au mois de mai, en fin de soirée :

Les filles discutaient gaiement dans la chambre de Noam et de Tess. Elles  y allaient bon train à s'échanger des gossips autour d'un thé et des gâteaux, tandis que l'hôte de la maison, elle, se préparait pour sortir danser en boîte de nuit avec ses meilleures amies.

L'une d'entre elles la questionna sur sa décision.

— Est-ce que tu en as parlé à Noam ?

Elle secoua la tête.

— Non...

— Réfléchis y. Moi je suis certaine que tu auras le plus beau bébé du pays parce que tu vas te marier avec un beau gosse et en plus, hyper sexy ! Je sais pas si tu comprends cette théorie des attractions mais, les boxeurs c'est ton truc et lui aime la les frappes atomiques à la plastique de mannequin ! Je parie qu'il soulève plus que ton poids, plaisanta son amie, en esclaffant de rire, hilare pr sa propre blague.

Elle tentait de la faire rire, mais fut confrobtéez à un mur même sis la jeune femme était en temps normal bon public ce n'était pas le cas aujourd'hui. Tess n'était pas d'humeur. Autant qu'elle n'avait pas le cœur à la plaisanterie. Et pour cause, elle avait l'esprit occupé par quelque chose qui n'allait pas être du goût de son fiancé.

S'était sa vie dont il était question...

Elles shabillèrent ensuite et mirent leurs plus beaux vêtements. Tess opta pour un chandail dos nu et une jupe patineuse taille haute avec des strass. Elle laissa ses cheveux lâchés cette fois-ci et enfila des bottines à franges. Kirsten la siffla, admirative. Elle portait un bikini sous un minishirt ouvert sur sur son bas. Comme l'influenceuse brésilienne : Ayarla Souza.

Tous deux avaient des lunettes de soleil noires à montures carrées, à la Lady Gaga dans Poker Face.

Elles passèrent leur après-midi entre copines à faire les boutiques et à parader sur la plage. Elle firent même une partie de volley-ball avec des jeunes du coin, âgées du même âge qu'elles et se lièrent vite d'amitié avec eux. Puis elle s'arrêtèrent à un fast-food et prirent à emporter. Elles mangèrent leurs burgers dans la grande roue du parc d'attraction de Tivoli et s'échangèrent des potins sur leurs anciens camarades du lycée. Tess se sentait incroyablement bien. Puis lorsqu'elle se séparèrent, elle ressenti de nouveau ce vide en elle. Mais ce dernier fut vite comblé quand Noam réapparut.

Depuis qu'ils avait emménagé ensemble dans leur maison de bord de mer, Tess était plus observatrice aux couples autour d'elle. Il lui arrivait même de s'imaginer ce que cela pouvait être de vivre à trois. Hélas, quand cette pensée s'invitait dans son esprit, très vite la réalité revenait chasser cette dernière ne lui laissant plus qu'un goût amer.

Elle avait tant d'amour à offrir. C'était injuste.

Pourquoi elle ?

Elle devait également affronter un autre problème, de plus grande ampleur, pouvant nuir à son couplé. Son mensonge, qu'elle dissimulait sous ses cheveux.

Depuis sa rechute qui était survenue un mois après sa rémission pourtant fortuite, elle avait repris la chimiothérapie, mais face à l'acharnement thérapeutique que lui faisait subir sa maladie, Tess avait pris la décision d'arrêter la thérapie. Elle n'en pouvait plus de se rendre à l'hôpital en cachette, pour faire des perfusions toutes les trois semaines, l'obligeant à trouver des excuses pour expliquer ses absences au domicile à Noam, à ses proches. Elle ne supportait plus non plus de devoir observer son crâne raser. Elle avait elle-même choisi de les raser avant de les voir tomber.

Sa chimiothérapie était en continue, grâce à une chimio en intrathécale via un réservoir Ommaya, placé sous le cuir chevelu. Le réservoir d'Ommaya était un petit dispositif en forme de dôme auquel on fixait un tube (cathéter) court. Ainsi on administrait "l'agent chimiothérapeutique" en insérant une petite aiguille dans le réservoir d'Ommaya à travers le cuir chevelu.

Tess avait mis un terme à la chimio néo-adjuvante, mise en place suite à la rechute de son cancer. C'est pour cette raison qu'elle veillait à ne pas être démasquée en gardant sa perruque la nuit et en la retirant chaque fois qu'elle se retrouvait seule. Elle craignait la réaction de Noam s'il apprenait pour sa rechute. Il mettrait in terme à sa carrière de kickboxeur, chose qu'elle refusait de voir arriver.

Tandis qu'elle songeait à cela, Noam poussa soudain la porte d'entrée l'arrachant à ses pensées. Tess reposa son portable sur le bar de la cuisine, après avoir envoyé un texto à son amie Kirsten, puis réenfila juste à temps sa perruque, avant qu'il ne vienne à sa rencontre.

Noam déposa son sac de sport dans la vestibule et s'avança vers elle, en direction de la cuisine.

Il trouva le moment opportun pour lui faire part de quelque chose de très important.

— Il faut que je te parle d'un truc. Commença le jeune homme. Mais ça ne va pas te plaire.

La respiration de Tess s'accéléra à ces mots.

Qu'allait-il lui annoncer ?

Elle aurait tant aimé pouvoir s'immiscer dans son esprit en cet instant pour deviner ce qu'il allait lui dire. Or, son expression était indéchiffrable.

Après être restée un moment sans rien dire, à le dévisager avec curiosité, elle se risqua à parler.

— Je t'écoute. Répondit Tess, que son silence rendait nerveuse.

Elle se mordit la lèvre.

— Je vais me battre contre un des plus grand et dangereux kickboxeur.

Tess le coupa, déconcertée. Elle se redressa sur un coude et le fixa blême. Elle s'attendait à entendre une mauvaise nouvelle.

Ce qui ne tarda pas à arriver.

— Comment ça, dangereux ?

Aïe !

— Tout ceux qu'il a affronté sont mort sur le ring.

Il avoua cela d'une voix blanche.

L'émotion gagna Tess qui du faire un effort surhumain pour ne pas pleurer.

— Alors si j'ai bien compris tu risque de mourir si tu l'affrontes ?

Noam hocha la tête.

Elle resta soudain muette. Sous le choc.

Tess se sentait impuissante.

Quoiqu'elle ne dise, rien ne serait en mesure de le dissuader.

Elle tenta alurs le tout pour le tout.

— Tu dois déclarer forfait !

Cette réponse eut dont de l'agacer.

— Non. Je regrette mais c'est impossible. Je n'ai pas fait tous ces sacrifices pour renoncer. Ce titre c'est ma consécration ultime. Mon objectif premier dans la vie.

Tess fut blesser à ces mots.

Noam pu apercevoir son regard s'assombrir par l'émotion vive que cette nouvelle lui avait infligée. Elle était envahi par un sentiment de tristesse, semblable à la perte...

Elle pensait avoir été le centre de ses préoccupations.

Seulement Noam avait fait exprès de ne pas lui révéler ce qu'il avait réellement en tête et ce qu'il comptait faire de son futur gain. Depuis le début c'était pour elle qu'il s'était mis en tête de gagner coûte que coûte ce championnat, en mettant sa vie en danger. Il avait en réalité pour objectif de gagner les 400 000 euros, afin de s'en servir pour payer à sa bien-aimée une opération, peu importe le temps que ça lui prendrais, afin de réparer les dégâts occasionné par les cellules leucémique.

Tess le supplia du regard.

Mais il tint bon. Il refusait de céder. Toute sa vie il avait attendu ce jour. Demain serait le jour J. À l'ouverture des J.O d'Été il ferait en sorte de faire bonne impression, en travaillant son entrée.

— Il me faut cet argent. J'en ai besoin.

— Pour de l'argent tu es prêt à mourir ? S'écria Tess.

Elle était sidérée.

— Si ça en vaut la peine, alors oui.

— Pourquoi ?

— Je lui ai fait une promesse.

Tess compris. Les larmes menaçait au coin de ses yeux. Elle se tourna afin qu'il ne la voit pas pleurer et ses épaules s'affaissèrent de dépit ou de solitude. Elle n'aimait pas ça.

— Et moi dans tout ça ? Est-ce que j'ai ma place dans cet univers. Ton monde. Parfois j'ai l'impression de n'être qu'une spectatrice. Je t'attends. Je passe ma vie à attendre quand tu me sauveras. Je suis un boulet.

Son fiancé rentra dans une colère noire.

— Je t'interdis de dire cela ! Tu es tout ce que j'aime le plus sur Terre. J'ai hâte que tu sois ma femme et que tu portes mon premier enfant. Chaque jour passé à tes côtés est un rêve éveillé, Tess !

Le mot "enfant" lui fit l'effet d'un coup de poignard, mais elle tint bon. Elle décida de se convaincre qu'il disait vrai et pleura, non pas de chagrin, mais de joie.

Noam la rendait heureuse. Il trouvait toujours les mots justes. C'est fou ! Oui. Il était son chevalier preux, son Rocky Balboa et elle, était sa belle Adrienne. L'histoire se répétait. Il l'a réécrivait.

— Je t'aime. Quand est-ce que tu vas le comprendre.

Tess arrêta de pleurer et lui sourit à travers ses larmes.

Noam les chassa du pulpe de ses pouces et l'embrassa.

— Je suis désolée, s'excusa la jeune femme, d'une voix sanglotante.

Il sourit et dit avec douceur :

— Ça va aller.

Tess hocha lentement la tête.

Noam se détendit alors et la serra dans ses bras. Il aimait la gronder, mais aussi la conseiller. C'était une sorte de père spirituel.

Puis elle redressa la tête et planta de nouveau son regard outre-mer dans le sien.

— Promet-moi qu'il ne va rien t'arriver. Le supplia Tess, au bord des larmes. Elle tenait son visage entre ses mains et le fixait d'un regard intense.

Après un soupir, il céda sous la pression de son regard insistant et répondit à contrecœur.

— Je te le promets.

C'était un mensonge.

En vérité, Il n'en était pas certains. Tout comme elle n'était pas certaine d'être sûre qu'ils se retrouvent à la fin de son match.

L'épée menaçante de Damoclès dansait au dessus de sa tête en se rapprochant un peu plus chaque jour...