Chapitre 1 : Un choix simple ?
"Dans le monde des ninjas, ceux qui ne respectent pas les les règles et transgressent les lois sont considérés comme des moins que rien... Mais ceux qui abandonnent leur compagnons sont encore pires."
Ces paroles qu'Obito avait prononcé avant de partir sauver Rin résonnaient en Kakashi comme des coups de marteaux dans la tête de Kakashi qui, lui, partait détruire le pont comme l'exigeait sa mission.
Pris entre ce dilemme, choisir ses amis ou la mission, le jeune jōnin pensait avoir la bonne réponse. Il devait poursuivre son objectif initial, sans se laisser aveugler par les sentiments.
Après tout, son père avait déjà fait l'expérience de choisir ses compagnons et avait fini par dépérir dans la solitude.
Il était hors de question de suivre le même destin tragique que le Croc Blanc de Konoha pour son fils.
Il continua donc son chemin jusqu'à réduire le pont à l'état de ruine au plus vite qu'il pouvait pour faire demi-tour et porter secours à ses camarades.
Une quinzaine, voire une trentaine, de minutes s'étaient écoulées depuis sa dispute avec l'Uchiwa.
L'odeur de celui-ci était proche, à présent.
Puis, Obito fut à portée de vue.
Il affrontait un ennemi de grand gabarit, dont les senteurs disparaissaient quand celui-ci devenait invisible.
Kakashi eut à peine le temps d'admirer la ténacité de l'Uchiwa face à un adversaire de cette trempe à lui tout seul quand il sentit un danger imminent menacer son camarade.
Cette fois, la lame ennemie trancha profondément la chair du brun.
L'Hatake profita de la baisse d'attention de l'homme face à sa victoire pour le poignarder en plein cœur.
"Obito ! Ça va ? Réponds-moi ! T'as pas intérêt à mourir ici, crétin !"
Malgré les provocations que lançait Kakashi, pas le moindre son ne sortait de la bouche de son compagnon.
Les pulsations du cœur de l'Uchiwa ralentissaient sous les mains impuissantes de l'argenté.
Refusant de s'adonner au désespoir avant d'avoir réussi le sauvetage de sa camarade, le fils du Croc Blanc fit irruption dans la cachette de pierres, son sabre en main.
S'en suivit un intense combat où les deux opposants primaient sur la vitesse pour se défaire de l'autre.
Le ninja d'Iwa avait un avantage certain sur celui de Konoha, qui ne se démontait pas. Au contraire, sa rage de vaincre prit forme en un Chidori aux éclairs plus sauvages que lors de leur premier affrontement.
Peu importait le danger qu'engendrait sa nouvelle technique, c'était le seul moyen pour lui de surclasser la rapidité de cet homme qui avait enlevé Rin.
L'assaut du Raiton put faire mouche au prix d'une profonde blessure au visage qui ne partirait jamais. Au moins, l'ennemi n'était plus.
Kakashi prit une minute pour déverser ses larmes, celles qu'il avait destinées au décès d'Obito, celles qu'il ne voulait montrer à personne parce qu'il les considérait comme un aveu de faiblesse.
L'émotion mélangée au sang qui ruisselait sur son visage dut se faire abréger afin de ne pas s'éterniser. Ils étaient toujours en territoire ennemi et Rin était toujours sous l'emprise d'un genjutsu.
"– Kakashi ? Qu'est-ce qui c'est passé ? Et ton visage ?! paniquait Rin.
– On retourne au camp. dit simplement le capitaine.
– Et où est Obito ?
– ... dehors... je vais... aller le chercher..."
Seuls des murmures sortaient à présent de sa gorge. Il n'avait pas le courage de l'annoncer à vive voix, alors, il alla rejoindre l'Uchiwa, le plaçant sur son dos précieusement sur son dos.
Son visage le faisait souffrir autant que le regard dévasté de le médecin de l'équipe quand il l'avait rejoint de nouveau.
Elle avait toute fois eu la décence de ne pas lui poser plus de question.
Même arrivés au campement, Kakashi était réticent à faire soigner la grosse plaie qui lui barrait le visage. Il considérait cela comme une conséquence directe de son choix, conséquence qu'il devait assumer.
Il aurait dû convaincre Obito de poursuivre la mission, puis de sauver Rin. Ils auraient pu s'en sortir tous les trois cet idiot l'avait suivi.
S'il avait été un meilleur chef d'équipe, il aurait su garder l'Uchiwa à ses côtés, le persuader que Rin allait s'en sortir le temps qu'ils détruisent ce fichu pont.
Ou aurait-il dû se laisser convaincre par son ami ?
Au retour de Minato, un silence pesant régnait entre ses élèves.
Kakashi avait finalement expliqué tout le déroulement de la mission.
Ses deux coéquipiers en restèrent sans voix. L'argenté ne semblait pas regretter son choix, seulement la mort d'Obito.
Bientôt, tout le monde au village savait pour les circonstance du décès de l'Uchiwa. Les regards se tournaient avec dégoût au passage de Kakashi, lui qui ne jurait que par les règles.
Ses camarades de promotions ne le traitaient pas mieux. Tous lui en voulaient. Les plus enragés lui hurlait qu'Obito n'aurait pas dû être la victime, que lui seul aurait dû payer ce choix immoral, que cette cicatrice n'était pas cher payé.
Rin, quant à elle, évitait au maximum celui qu'elle aimait avant tout cela.
Kakashi se retrouvait ainsi complètement isolé. Personne ne voulait partir en mission avec lui. De plus, le garçon était trop tourmenté pour être envoyé au front. Alors, il restait enfermé dans le village, soit chez lui, soit au-dessus de la tombe de son père.
"– Je ne comprends pas... Est-ce que j'aurais réellement dû transgresser les règles pour aider Obito ? ... Pourtant, c'était ce que vous aviez fait... Alors pourquoi... Pourquoi est-ce que tout le monde nous déteste pour ce que l'on décide de faire ? ...
– Les humains sont des êtres complexes et compliqués... murmura Orochimaru dans l'oreille de l'argenté. Ils élèvent des héros pour les dénigrer, parlent aux morts quand des vivants les entourent, mentent à se cacher la vérité à soi-même.
– ... Et qu'est-ce que ça signifie ?"
Le serpent était déjà à la sortie du cimetière.
Cette intervention, aussi brève que mystérieuse, chamboulait les pensées du plus jeune.
Quelques instants plus tard, Rin entrait dans ce lieu de repos éternel. Elle venait fleurir la tombe de son ami, mais dès qu'elle aperçut son autre camarade, elle tourna les talons dans le but de ne pas se confronter à lui.
En deux ou trois bonds, Kakashi la rattrapa, ayant besoin de lui parler depuis cette mission.
"– Rin ! Tu m'en veux tant que ça de... vous avoir abandonné...?
– ... Tu avais tes raisons pour suivre les règles à la lettre. Seulement, je ne pourrais jamais oublier qu'Obito est mort par ta faute. Bien sûr que lui aussi a une part de responsabilité là-dedans, et je vous en veux à tous les deux pour ça... Mais... s'il avait vraiment fallu que vous continuiez la mission, j'aurais préféré que vous ne vous soyez pas séparés... quitte à ce que j'y sois restée.
– Attends ! ... T'aurais préféré mourir à sa place ? Et dans ce cas, c'est Obito qui m'en aurait voulu à mort ! Surtout qu'il t'aimait !
– Eh bien, ça signifie peut-être que nous étions condamnés..."
Cette fois, Rin s'échappa, traînant un regard dur sur l'argenté afin de ne pas lui montrer sa tristesse intérieure.
Sonné par tous ces discours, Kakashi regagna sa demeure, ignorant les appels de Minato quand il l'eut croisé dans une rue du village.
Dans son chez lui, il laissa exploser sa rage.
Contre qui ? Lui-même ne le savait. Tout ce dont il était certain, c'était qu'il détestait ce qui l'entourait, ce qu'il était.
Les livres volaient à travers le salon, les commodes s'effondraient sous les poings du jōnin. Et un cadre se brisa contre le sol.
Il s'agissait de la photo de son équipe.
Le sourire de Rin eut un effet de dégoût qui poussa Kakashi à déchirer la photo en mille morceaux.
"Condamné... Ce sont ces lois sans fondement qui nous ont condamnés à subir des sentences à nous pourrir la vie... À quoi bon les suivre si c'est pour se faire traîner dans la boue...
Peu importe si je meurs en traître... je veux être libre."
Dans ses chuchotements, le fils du Croc Blanc défit son bandeau, le posant sur un meuble encore intact.
Soudain, on frappa à sa porte.
"Kakashi ? C'est moi, Gai ! Je reviens de mission, et on m'a dit que ça allait pas dans votre équipe, en ce moment... Je peux entrer ? ... Je sais que tu es là... ... J'entre."
Gai put découvrir le déchaînement auquel son rival s'était livré, ainsi qu'à la disparition de celui-ci.
Il trouva le bandeau usé mais sans marque particulière.
Dubitatif, la Panthère de Jade fouilla les alentours avant de prévenir l'Éclair Jaune que son élève avait potentiellement été enlevé, ne se doutant pas qu'il s'agissait d'une désertion.
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