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Chapitre 3


_ « Jung HoSeok, je te présente Park Jimin, le nouveau professeur de littérature, me souriait le directeur.

_ ... Je... Suis renvoyé ? Demandai-je inquiet.

_ Renvoyé ?! Ha non ! Monsieur Park prendra la moitié des classes. Mais, tu restes parmi nous, si tu le veux bien. On a pris cette décision après le conflit avec... DongJung, ton fils... M'expliqua-t-il. J'espère que tu ne te sens pas trahi ou quelque chose comme ça... ?

_ Ha... Non, au contraire, je suis content d'avoir un collègue. »

Je souriais en regardant le jeune homme. Il se courba devant moi avec un sourire. Le directeur nous laissa tous les deux, dans la salle des professeurs. J'allai m'asseoir à mon bureau.

_ « J'arrive de Busan, ça fait une semaine à peu près que j'ai commencé les cours, m'informa-t-il. Vous étiez en congé maladie... Tenez, voici la liste des classes que j'ai... »

Il me tendit une feuille. Je la lus et je n'avais plus les classes de mes fils. Ce n'était pas plus mal. Je souriais et je lui rendis. Je lui fis que s'il avait le moindre problème, il pourrait m'appeler ou me demander de l'aide quand il voulait. Il me fit un sourire et il sortit pour aller en cours. Du coup, mon emploi du temps était allégé. Je n'avais pas cours avant onze heures, ce matin. Je pouvais donc me remettre dans le bain, en revoyant où je m'en étais arrêté avec mes classes.

Dix heures trente. Je sortis de la salle des profs. J'allai vers la cafétéria pour me prendre un café. Je devais être en forme pour retrouver mes élèves adorés... Humour ! Bref, je repensai alors à la séance avec le psy... EunSoo avait totalement craqué sur lui, et inversement. Je faisais comme si de rien n'était, mais quand elle me disait qu'elle sortait avec ses copines, avec un grand sourire, je me doutais que c'est pour le retrouver lui ! Le mannequin-acteur-sexy et voleur de femme. Mais bon, on était à un point où elle partirait avec n'importe quel homme. Mais quand est-ce qu'on allait se parler, pour décider de divorcer ? Elle allait toujours repousser ce moment mais on ne pouvait plus continuer à vivre comme ça... C'était impossible pour nous et pour...

_ « Bonjour Monsieur Jung, me fit une voix douce.

_ Bonjour JungKook. »

Je continuai de marcher sans m'arrêter. J'avais répondu sans faire attention à qui m'avait parlé. Je me rendis compte de mes paroles. JungKook ?

_ « Monsieur ? »

Je m'arrêtai et je me retournai. Pourquoi j'avais dit JungKook ? Mais je fus rassuré en voyant que c'était bien lui. Mais alors, j'avais reconnu sa voix ? Je le regardai, surpris par moi-même. Il sembla l'être un peu mais son sourire étrangement pervers arriva sur ses fines lèvres, comme quand il était venu à la maison.

_ « Oui... ? Lui demandai-je finalement.

_ ... Bonne journée... »

Il me regarda intensément avec son sourire en coin. Je déglutis mais il ne le vit pas car on était à une dizaine de mètres l'un de l'autre. Il tourna alors les talons et continua son chemin, à l'opposé du mien. Je le regardai partir. Mais... Je l'avais appelé JungKook ? J'avais pour habitude de vouvoyer tous les élèves du lycée, même mes fils. Je repris ma route, en étant plus que troublé par ce qui venait de se passer. Puis, il voulait vraiment me souhaiter une bonne journée ou c'était parce qu'il était troublé du fait que j'ai prononcé son prénom ? Je m'arrêtai et me retournai. Il n'était plus là. Je baissai la tête en essayant de réfléchir mais impossible ! Dès que je le voyais, il m'embrouillait complètement. Je m'énervai ! Je ne savais même plus pourquoi j'étais venu jusqu'ici... Impossible de me souvenir ce que je comptais faire avant de le croiser. C'était horrible comme sensation. Je retournai sur mes pas, pour remonter en salle des profs. Pourquoi il m'avait arrêté ? S'il n'avait rien dit, peut-être que j'aurais su où j'allais.

Onze heures. J'attrapai rapidement mes affaires et je filai en cours. J'avais des deuxièmes années. Ils furent étrangement heureux de me voir. Je trouvai ça suspect.

_ « Ca me surprend que vous soyez aussi contents et prêts à suivre mon cours... Leur dis-je en les regardant d'un œil suspect.

_ ... Monsieur... Vous êtes le meilleur professeur de littérature du monde à côté de votre remplaçant qu'on a eu ! Me dit un élève, sincèrement.

_ Ha ! Vous avez eu un monstre ?! Souriais-je.

_ C'est Monsieur Park ! Il donne des cours aux autres classes et il est horrible ! Cria une fille avec peur.

_ ... A ce point-là ? Leur demandai-je.

_ Il donne une tonne de devoirs ! Des dissertations, des commentaires... Par exemple, la semaine dernière, on a tous passé six heures sur nos devoirs de littérature !

_ Six heures... Dans la semaine ? Demandai-je, inquiet.

_ Il a donné quatre dissertations à faire la veille pour le lendemain !

_ Oui !! C'est vrai Monsieur !!

_ Et si on n'en avait pas fait une, il nous virait du cours ! Donc on devait rattraper mais il ne voulait pas donner des textes pour ceux qu'il renvoyait ! »

Ils commencèrent à tous parler en même temps en se souvenant de ce mauvais souvenir. Je me souvenais alors de DaeHyun qui avait passé plusieurs nuits à travailler. A chaque fois que je me levais la nuit, sa lumière était allumée. Et ça, quasiment tous les soirs. Je compris alors son comportement... Il était souvent de mauvaise humeur, et j'avais cru que c'était à cause de sa mère et moi. Bien que Park Jimin m'aidait, je ne pouvais pas le laisser avoir ce type d'enseignement. Je ne parlais pas en tant que collègue, mais en tant que père. Puis, voir mes élèves aussi exténués... Je voulais faire mon cours mais c'était dur de ne pas aller voir ce type maintenant car je me doutais qu'il martyrisait mes fils. En plus, il avait la classe de DaeHyun, à cette heure. Mais je fis quand même le cours à mes élèves. Ils participaient, et étaient intéressés. Finalement, leur semaine de commando leur avait fait du bien. Mais les autres classes l'avaient jusqu'à la fin de l'année maintenant.

Midi. C'était la fin du cours et l'heure du repas pour eux. Je sortis et j'allai vers la salle des profs. J'espérais y croiser le nouveau. J'entrai et je vis deux élèves attendre devant le bureau du directeur. Je reconnus DaeHyun, assis, qui baissait la tête pour regarder ses mains sur ses genoux. Jamais mon fils n'était aussi soumis. C'est alors que Park Jimin fit son apparition. Il revenait de son bureau et il se tenait devant DaeHyun et un de ses camarades de classe. Je m'approchai, même si je savais que je ne devais pas intervenir. Mais, c'était dur de voir cet homme faire peur à mon enfant.

_ « Réponds quand je te parle ! Dit sévèrement Park.

_ ... »

DaeHyun resta silencieux. Il serra ses doigts pour agripper son pantalon. En fait, il n'était pas soumis ou effrayé, il était en colère. Il voulait surement frapper son prof mais il se contenait. Il serra les dents avec fureur.

_ « Monsieur Park, je... Commençai-je.

_ Réponds à la fin ! »

Il frappa alors la tête de mon fils. Il voulut recommencer car DaeHyun ne disait toujours rien. J'attrapai alors le poignet de cet homme. Il me regarda surpris. Je vis les deux jeunes me regarder. Mon fils était surpris.

_ « C'est comme ça que vous vous faites « respecter » par vos élèves, en les frappant ? Lui demandai-je sur un ton sec.

_ A croire que leurs parents les ont mal élevés, dit-il en me défiant.

_ Je crois que le problème vient de vos parents à vous. Vous faites subir aux jeunes ce que vous avez subis et je ne peux pas l'accepter.

_ Papa... Me dit mon fils.

_ On m'a informé de votre méthode de travail. Je pense qu'on doit en discuter. »

Le directeur sortit de son bureau. Il vit la confrontation entre Park Jimin et moi. Il vit aussi les deux jeunes, assis, qui attendaient.

_ « ... Monsieur Park, vous m'avez envoyés ces deux jeunes, je vais m'entretenir avec eux.

_ Occupez-vous d'eux et aussi de Monsieur Jung, qui m'a insulté.

_ Insulté ?! »

Le directeur et moi-même avions parlé en même temps. Il savait très bien que ce n'était pas mon genre. Il me regarda, surpris. Je l'étais aussi et ce Park Jimin partit, sourire aux lèvres. J'entrai alors dans le bureau du directeur, avec mon fils et son camarade. Le directeur s'asseyait sur son fauteuil en soupirant. Les jeunes s'asseyaient devant son bureau et je restai debout.

_ « Mais qu'est-ce qui t'a pris d'engager un professeur comme lui ?! Demandai-je au directeur que je connaissais bien.

_ Ecoute... Je n'avais pas le choix ! Il fait partie de l'élite, et... On m'a dit de le prendre lui, pour qu'il remonte le niveau des élèves en littérature, sinon... J'allais devoir supprimer cette matière et donc... Te renvoyer... M'expliqua-t-il.

_ ... Les élèves m'ont clairement dit qu'ils ont peur de lui, je sais aussi qu'il leur a donné tellement de travail, qu'ils ne dorment plus assez, fis-je en posant une main sur l'épaule de mon fils.

_ ... C'est votre cas ? Demanda-t-il aux deux élèves.

_ Oui, Monsieur. »

DaeHyun acquiesça. Le directeur soupira. Il ne savait pas quoi faire. J'humidifiai mes lèvres avec anxiété puis...

_ « Je trouverais un autre travail, lui dis-je.

_ ... HoSeok !

_ Papa...

_ Monsieur Jung...

_ Je sais que cette matière n'est pas si importante, que les élèves que j'ai ne sont pas très bons, et je préfère perdre mon poste que de les voir épuisé et mettre leur santé en danger. Je parle en tant que professeur, mais aussi en tant que père. Mes deux fils ont ce... Tyran ! Alors, ma décision est prise. »

Le directeur me regarda, en réfléchissant. Il vit que j'étais sérieux. Il soupira et me fit qu'il allait en parler au Conseil d'Education. Je le remerciai.

On sortit du bureau et plus aucun prof n'était là. Le camarade de DaeHyun partit rapidement, en me remerciant. Je regardai alors mon fils. Il garda le regard baissé. Je n'aimais pas le voir comme ça, lui d'habitude si en forme et fort.

_ « Ca va ? Lui demandai-je.

_ Hum... Fatigué, souriait-il.

_ Je suis désolé de n'avoir rien vu avant... Je vais tout faire pour que ce type parte de ce lycée, souriais-je.

_ Mais ça veut dire que tu vas perdre ton travail ! Comment... Comment on va faire ?! Maman ne gagne pas assez pour nous cinq, alors... »

Il mit sa main sur ses yeux. Je regardai autour de nous et je le tirai contre moi. Je ne supportai pas de voir mon fils pleurer et s'inquiéter pour la famille. Il ne devait pas être aussi inquiet et vouloir aider. C'était mon rôle à moi, alors je devais le rassurer et lui assurer que tout ira bien. Il essuya ses larmes et se décrocha de moi.

_ « Au fait, pourquoi il voulait que tu vois le directeur ?

_ ... KyungSoo n'avait pas fait ses dissertations, le prof commençait à l'engueuler mais j'ai pris sa défense. »

Un long sourire apparut sur mon visage. Il me regarda surpris.

_ « Je suis fier de toi, mon grand ! »

Je le tirai contre moi et le câlinai exagérément. Il râla puis se mit à rire. Je le lâchai et je pinçai ses joues, comme quand il était enfant. Il retira mes mains en boudant et il partit rapidement. Mais sérieusement, j'étais vraiment fier de lui. Je voulais qu'il ait ce genre de comportement, même s'il risquait d'avoir des sanctions. Mon fils avait un grand cœur.

Je descendis peu de temps après lui, pour aller manger au self. Je pris du riz et du bœuf mariné. J'allai m'asseoir dans la salle des profs. Tous mes collègues étaient là, y compris Park Jimin. Beaucoup de mes collègues féminins étaient accrochées à lui, à cause de sa belle gueule. Je l'ignorai au maximum même si j'avais envie de lui refaire le portrait. Il me regarda avec son air hautain qui me disait clairement qu'il était supérieur à moi. Raaaah ! Je lui aurais bien foutu des baffes à ce gosse ! Je terminai vite mon plateau et je partis. Je sortis du self et j'allai en salle des profs, à mon bureau. J'étais tout seul et ça me faisait du bien. Je réfléchissais à beaucoup de chose quand quelqu'un frappa à la porte.

_ « Oui ?

_ Monsieur Jung ? » Fit la douce voix.

Qu'est-ce qu'il faisait ici ? Il entra et vint jusqu'à mon bureau. Je déglutis en le regardant approcher.

_ « ... Tu... Heu vous avez besoin de quelque chose ? Lui demandai-je.

_ ... »

Il se mit à sourire en me regardant dans les yeux. Je détournai le regard, gêné par son sourire en coin. Je le vis alors s'asseoir sur le coin de mon bureau. Je le regardai, surpris.

_ « Je voulais vous demander si votre blessure allait mieux, souriait-il.

_ Tout va bien, dis-je en me levant.

_ ... Madame Jung va bien ?

_ Bien sûr, tu ferais mieux d'aller en cours. »

Tu... ? Pourquoi je n'arrivais pas à le vouvoyer ? J'y arrivais avec mes fils, alors pourquoi pas lui ?! Il se leva aussi et il regarda mon torse. Je baissai les yeux sur ma chemise. Je vis que j'avais un bouton de détaché. Je n'eus le temps de réagir qu'il posa son index dessus.

_ « Vous avez un bouton de détaché... Me dit-il avec une voix limite dragueuse.

_ ... J'ai vu... »

Son doigt me troubla. Il le retira et me fit un sourire avant de partir. Je le regardai en rattachant mon bouton. Je gardai les lèvres entrouvertes, hypnotisé...





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