Chapitre 8 : Lendemain de soirée
Les rayons du soleil pénétrant par la baie vitrée éveillèrent peu à peu Damaris qui mit quelques secondes à se rappeler où elle était. Elle se retourna sur Louise et Nina qui avaient passé toute la nuit sur le canapé lit, alors que Damaris était certaine que leur lit était bien plus confortable. Elles semblaient encore endormies, enlacées l'une à l'autre. Damaris se leva en faisant le moins de bruit possible.
Elle se rendu à la cuisine, tout y était parfaitement rangé, aucune déco ne venant dénaturer la beauté du lieu. Tout était de couleur sombre, le carrelage noir, la crédence de carrelage métro noir et les portes de placard sombre. Seuls les plans de travail se démarquaient par leur bois clair. Mais la pièce était quand même lumineuse, avec la grande baie vitrée qui donnait sur la terrasse suspendue et les murs de couleur clair. Elle admira le jardin et se rendu compte que ce qu'elle avait pris pour un bois dense dans l'obscurité de la nuit n'était finalement que quelques arbres, chênes et sapins, aux troncs épais qui dissimulé un peu les rayons du soleil. Elle hésita à fouiller les armoires à la recherche d'un petit déjeuner, mais elle resta encore absorbée par la beauté des lieux. Ça n'avait rien à voir avec son appartement d'étudiante, ni même avec la maison familiale. Elle avait l'impression de se retrouver dans le loft d'un personnage de série américaine résidant dans les beaux quartiers de Los Angeles, les sapins remplaçant les palmiers, ou encore à New-York dans appartement donnant sur Central Park.
Elle entendit quelques murmures provenant du salon, et bientôt quelqu'un se leva. Elle vit Nina marcher en trébuchant les yeux plissés à cause de la lumière qui provenait des deux vitrés faisant l'angle de la terrasse suspendu entre le salon et la cuisine. Nina proposa un café à Damaris en chuchotant dans une grimace, puis elle l'invita à la suivre sur la terrasse.
— Désolée d'avoir squatté ton lit, dit Nina avec la voix grave du matin, j'espère qu'on ne t'a pas empêché de dormir.
— J'ai dormi comme un bébé.
— Tant mieux. Tu m'as l'air bien fraiche pour un lendemain de soirée ma jeune Damaris.
— Tu trouves ? questionna Damaris en rougissant. Pourtant je suis exténuée.
— Si toi tu es exténuée, moi je suis à la limite du coma. C'était une bonne soirée, continua Nina après une pause, faut qu'on se refasse ça.
Damaris ne répondu rien, admirant le jardin, appréciant les rayons du soleil qui venait réchauffer sa peau au travers des branches feuillus. Il semblait grand, comme la maison. Elle se demandait quelles autres pièces la composée pour qu'il n'y ait pas de chambre d'amis. Elle supposé que la chambre de Nina et Louise se trouvait à l'étage. Il y avait la porte au fond de la salle à manger qui cachait une autre pièce, et ensuite le rez-de-chaussée dont Damaris n'avait aperçu que la façade dans l'obscurité de la nuit.
Nina lui demanda si elle n'était pas attendu aujourd'hui, Damaris n'avait rien de prévu.
— Tant mieux, Louise peut être une vraie marmotte quand elle a bu, confia la femme brune. Tu voudras faire un petit plongeon ? ajouta-t-elle en indiquant à Damaris où regarder d'un geste du menton.
Damaris tourna la tête vers ce que lui montrait Nina, en contre bas de la terrasse se trouvait une petite piscine creusée.
— Je n'ai pas de maillot, fit remarquer Damaris.
— T'inquiète, on est à l'abris des regards indiscrets, dit Nina avec un clin d'œil avant d'ajouter, je dois avoir un short de bain et un débardeur à te prêter.
— Faisons ça, dit Damaris.
C'était déjà la fin du mois de juillet, l'été passait bien trop vite au goût de Damaris qui n'avait pas le temps d'en profiter avec son travail.
— Cette maison est magnifique, dit Damaris, et la piscine c'est la cerise sur le gâteau.
— Il parait que je suis un bon parti, tu devrais en profiter, dit Nina avec un sourire en coin.
Damaris ne répondu rien, elle savait ce que Nina attendait, mais elle ignorait encore ce qu'elle voulait. Nina espérait que son charme finirait par faire effet, mais elle sentait bien que Damaris avait encore quelques réticences, il ne fallait pas que ça dure longtemps, Nina n'était pas connue pour sa patience.
— On devrait peut-être attendre que Louise se réveille avant d'aller dans la piscine, dit Damaris pour changer de sujet.
— Je te l'ai dit, une vraie marmotte. Elle ne nous en voudra pas, elle en profite quand elle veut de cette piscine.
Damaris accepta, la température augmentant rapidement malgré l'ombre des arbres sur la terrasse. A l'intérieur, la température était parfaite, loin de l'étouffement de son studio en cette période. Damaris jeta un coup d'œil à Louise encore endormie sur le canapé de lit en allant à la salle de bain pour se changer. Elle avait envie d'exploré la maison y découvrir des secrets, mais ce n'était pas très poli.
Elle ressorti sur la terrasse et descendit les escaliers qui menait au jardin et à la piscine. Elle s'assit au bord, y trempant ses jambes. L'eau était fraiche, ce qui était parfait avec la chaleur qui avait encore augmenté. Nina n'hésita pas, et fit un plongeon presque parfait qui l'éclaboussa de quelques gouttes.
— Ne sois pas peureuse, rentre d'un coup, dit Nina. Tu vas voir, ça fait un bien fou.
Elle jeta de l'eau sur Damaris pour l'inciter à entrer dans le bassin. Elle fut surprise de ne pas avoir pied, surtout que plus loin dans le bassin, Nina semblait tenir sur la pointe des pieds alors qu'elle était plus petite qu'elle. Elle s'approcha jusqu'à avoir pied à son tour. La piscine rectangulaire devait faire trois mètres sur sept, et entre un mètre quarante et plus d'un mètre soixante-dix. Une piscine creusée de cette taille était un atout de plus à cette superbe propriété. Damaris se sentait comme une pauvre orpheline qui se retrouvait princesse du jour au lendemain.
Elles nagèrent et s'amusèrent à se jeter de l'eau avant de prendre appuie sur le rebord du bassin.
— Tu penses que Louise dort encore ? demanda Damaris.
— Elle te manque ?
— Je commence à avoir faim.
Nina sourit et ses yeux pétillèrent. Elle sortit de la piscine en s'appuyant sur ses avant-bras. Damaris ne put s'empêcher d'observer le corps parfait de Nina, ses muscles fins, son ventre plat, son bronzage parfait. Elle croisa son regard et se senti rougir. Nina eut un sourire taquin, elle n'avait aucun doute de l'effet qu'elle faisait à Damaris, elle était consciente de son corps qu'elle entretenait quotidiennement.
— Je vais nous préparer quelques choses, dit Nina en prenant le chemin de la maison, l'odeur va la tirer du lit.
— Tu veux de l'aide ?
— Tu es mon invité, profite de la piscine.
Damaris fit la planche sur l'eau. Elle observa la maison qui semblait gigantesque sous cet angle. Elle était constituée de cubes, empilés les uns sur les autres. Une vraie maison moderne. Les murs extérieurs était soit recouvert de crépit clair, soit de large planche de bois sombre rappelant les troncs des arbres du jardin. La terrasse et la cuisine sous soutenue par des poteaux métalliques gris anthracites comme les contours des fenêtres et les portes, ce qui donnait un air industriel à la bâtisse.
De là piscine, Damaris pouvait apercevoir une pièce du rez-de-chaussée, derrière une baie vitrée formé de porte coulissante. C'était ce qui semblait être un salon de jardin, orienté vers la piscine. Elle y voyait aussi des bains de soleil et un grand barbecue rangé dans un coin de la pièce, ainsi ce qu'elle devina être une table et des chaises.
Elle pourrait se faire à cette vie, sortir jusqu'au bout de la nuit, se réveiller à côté de deux belles femmes, passer la journée au bord d'une piscine, rouler en voiture de sport... c'était un peu un rêve qui prenait forme, un rêve qu'elle n'avait jamais fait, mais un rêve qu'elle appréciait. Les rêves qu'elle faisait ces derniers temps tiraient plus sur la luxure des corps de Nina et Louise, que de la luxuriance de leur patrimoine.
Elles étaient toutes les deux magnifiques et si différentes. Nina était fine, androgyne avec ses cheveux courts, ses petits seins. Alors que Louise était plus charnue, des formes généreuses, ses long cheveux roux cuivrés et ses lourdes boucles. Elles étaient plus que deux corps, elles formaient un couple, un duo enivrant. Damaris aimait les regarder ensemble, espionner leur complicité, deviner les petits regards, les petits sourire qu'elles échangeaient.
Ce qu'elle appréciait de plus en plus c'est la façon qu'elles avaient de l'inclure dans leur relation. Ça leur semblait si naturel. Les sourires complices de Louise, et ceux taquins de Nina. Elle se souvenait sans grand mal de la nuit passée. Leur corps ondulant contre le sien sur le rythme de la musique.
Damaris se perdit dans ses pensées, ça ne pouvait être qu'un fantasme. Louise et Nina avaient toujours été ensemble, Damaris ne pouvait être qu'une passade, un peu de piment dans leur liaison. Si elles sortaient ensembles, si elles en arrivaient à se séparer, c'est Damaris la première qui sortirait de l'équation.
Ne voulant pu y penser, Damaris sorti de la piscine et rejoignit Nina dans la cuisine, elle avait passé une blouse légère pour cuisiner. Les effluves de la cuisine donnèrent l'eau à la bouche à Damaris. Nina lui dit que c'était bientôt prêt et lui demanda d'aller réveiller Louise.
Elle était couchée sur le ventre au milieu du lit, ses cheveux couvrant son visage. Damaris murmura plusieurs fois son prénom, ce qui la fit grogner. Elle entrouvrit finalement les yeux, et vis le corps à moitié nu et encore mouillé de Damaris à travers les mèches de ses cheveux. Elle referma les yeux et dit qu'elle était encore dans un rêve.
— De quoi tu rêves ? demanda Damaris.
— Qu'une jolie femme vienne me réveiller à moitié nue.
Damaris ne put s'empêcher de rougir alors que Louise ouvrit les yeux pour de bon.
— On a dormi ensemble cette nuit, constata Louise.
— Oui, et tu ronfles, taquina Damaris.
— Tu mens, dit Louise en cachant son visage sous un oreiller.
— D'ailleurs tu devrais consulter, je ne suis pas sûre que ce soit normal de ronfler aussi fort.
— Je sais que tu mens, dit Louise en regardant Damaris l'air faussement vexé.
— Aussi fort qu'un camionneur, on n'a pas eu d'autre choix que de se lever avec Nina, continua Damaris.
Un oreiller vint s'écrasé sur le visage de Damaris comme seule réponse. Elle n'eut pas le temps de riposter que Louise l'attrapa par le bras et l'attira sur le lit. Elle se retrouva allongé sur le ventre, le bras coincé par son assaillante qui s'était assis sur elle pour la contraindre à dire la vérité. Louise avait une poigne que n'avait pas soupçonnée Damaris qui fut obligée de révéler la supercherie en riant de douleur.
Nina entra dans la pièce et constata qu'on s'amusait bien sans elle.
— Maintenant que tu es réveillée, dit Nina, On peut déjeuner, j'ai préparé une salade et du saumon.
— Déjeuner ? Je veux un café moi, dit Louise.
— Je vais t'en préparer un, chérie, dit Nina en retournant dans la cuisine.
Elles s'installèrent sur la table de la terrasse, elles se remémorèrent avec entrain les événements de la soirée de la veille. Louise et Nina ne pouvait qu'être qu'admiratives de la jeunesse de leur invitée. Damaris était un peu fatiguée, certes, mais elle avait le teint frais, la voix claire, alors qu'elles avaient des cernes et la voix roque. Elles entretenaient leur corps pour rester en forme alors que Damaris était à l'âge où une gueule de bois se soignait par la consommation d'un MacDo ou d'un kebab.
L'après-midi était déjà bien avancée quand elles se de décidèrent à aller chercher la voiture de Louise, restée sur le parking du concert.
— Tu restes avec nous ce soir ? demanda Louise à Damaris.
— Ça serait avec plaisir, mais je commence à six heures demain. Faut que je dorme un peu.
Louise était déçue surtout qu'elle avait dormi une bonne partie de la journée au lieu de profiter de la présence de Damaris.
— Mais t'inquiète pas, on aura d'autres occasions de se faire une soirée, rassura Damaris.
— Mais oui Louise, intervint Nina. En plus, demain, on pourra aller embêter Damaris au café.
Damaris avait hâte, elle n'était pas encore partie, qu'elle était déjà impatiente de les revoir.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro