Après quelques jours, ce fut finalement Damaris qui leur proposa une sortie. Il y avait un concert organisé dans une ville voisine, elle se disait que c'était une bonne idée pour une sortie platonique entre amie.

— Tu connais l'artiste qu'on va voir ? demanda Nina à Louise en passant derrière le volant.

— Ah ce que j'ai compris, ce sont plusieurs artistes de la région qui n'ont pas encore percés.

— On pourrait pas aller à un vrai concert ? Là où on paie nos places.

— Ne sois pas rabat-joie. On va bien s'amuser j'en suis sûre.

Damaris finissait de se préparer quand son téléphone sonna. Nina et Louise étaient arrivées en bas de son immeuble. Elle avait hésité sur la tenue qu'elle devait mettre, puis elle s'était ravisée, il ne s'agissait que d'une sortie entre amies, elle n'avait pas besoin de se mettre sur son trente et un. Elle avait enfilé un jean, un t-shirt à l'effigie des Dingoes Ate My Baby et une paire de tennis.

Louise s'était installé sur la banquette arrière de sa mustang.

— Prête pour une folle soirée, dit-elle avec son enthousiasme habituel.

— Pas mal ton t-shirt, dit Nina avec un sourire à Damaris.

— Merci, t'es pas mal non plus, dit-elle en la toisant des pieds à la tête.

Nina avait un short en jean très court, laissant apparaitre ses cuisses fines, un top blanc et une veste de cuir noir. Son style collé totalement avec son comportement provocateur et la voiture qu'elle conduisait. Louise se sentit un peu exclu à l'arrière de la voiture, mais elle ne dit rien, ne voulant pas paraitre jalouse.

— C'est une bonne idée ce concert, dit Nina en jetant un clin d'œil à Louise dans le rétroviseur. Je suis sûre que l'on va bien s'amuser.

Quand elles arrivèrent à l'adresse du concert, elles furent surprises de se retrouver au milieu d'un champ à l'herbe sèche. Nina eut beaucoup de mal à ne pas faire une remarque, même quand elle vit un homme, le visage rouge, une bière à la main venir leur proposer de leur payer un verre. Elle se contenta de refuser poliment.

Damaris remarqua enfin la tenue de Louise, un pantalon noire moulant, un top noir qui laissait apparaitre son ventre dès qu'elle bougeait. Son décolleté attira irrémédiablement le regard de Damaris sur sa poitrine généreuse. Louise était plutôt ravi de l'effet qu'elle semblait avoir sur Damaris, qui remarqua son large sourire et ses yeux rieurs quand son regard revint enfin à son visage.

Ça ne passa pas non plus inaperçu à Nina, qui se retint de toute réflexion en se mordant la lèvre inférieure sans pour autant pouvoir cacher son sourire.

— Bon ! dit-elle alors que Damaris rougissait. Si c'était plutôt moi qui vous offrais un verre. Qu'est-ce que vous voulez boire ? un alcool fort ? un shooter pour se mettre en jambe ? enfin si ils en vendent...

— Nina ! gronda Louise le regard sévère.

— Quoi ? c'est vrai, on ne sait pas ce qu'ils vendent.

— Je prendrais comme toi, dit Damaris.

— Louise ?

— Pareil.

Elles s'approchèrent d'un stand qui vendait de l'alcool, Damaris et Louise restant à l'arrière pendant que Nina se faufiler dans la foule qui s'amassait. Elles s'assirent à une des tables de pique-nique installé entre les différents stands.

— Tu connais l'un des groupes qui passe ce soir ? demanda Louise à Damaris.

— Non, aucun. On va découvrir ça ensemble.

— J'aime bien les nouvelles expériences, dit-elle taquine.

Nina revint plusieurs minutes plus tard, une bouteille dans une main et trois gobelets en plastique dans l'autre.

— J'ai dû négocier avec le barman pour qu'il me lâche une bouteille de punch, dit Nina, elle m'a couté un bras, j'espère qu'il est bon.

Elle déposa la bouteille avec l'élixir artisanal d'un jaune terne sur la table et s'installa face aux deux femmes.

— Le concert est censé commencer à quelle heure ?

— D'ici vingt minutes normalement, dit Damaris.

— Très bien, vingt minutes à trois, ça devrait le faire.

Nina renversa le liquide dans les trois gobelets et elles trinquèrent.

— A notre sortie entre amie ! souligna-t-elle.

Lorsque le premier artiste monta sur scène, elles avaient à peine bu la moitié de la bouteille, elles laissèrent tomber les gobelets pour boire directement au goulot au milieu des spectateurs devant la scène.

La musique n'était pas extraordinaire, mais elles s'amusaient quand même beaucoup, l'alcool aidant. Elles observaient les personnes beaucoup plus alcoolisées qu'elles qui étaient comme en trans. Certaines personnes étaient déguisées, et elles prirent volontiers des photos avec eux et Nina leur payait des bières à tours de bras, gardant la bouteille de punch pour elles.

Nina était la plus enthousiaste à la surprise de Louise et de Damaris, elle s'agitait sur l'herbe sèche au rythme d'une musique électro en riant à pleine gorge. Elle invita Damaris à la rejoindre et dès qu'elle finit la bouteille de punch, Louise se joignit à elles. C'était une très bonne soirée, en très bonne compagnie.

Damaris s'éloigna un peu, et s'assit sur un banc pour reprendre son souffle. Elle souriait, encore euphorique, en observant les corps de ses nouvelles amies ondulaient dans la pénombre. Elle vit leur peau se frôler, leurs mains s'enlacer, leur visage se rapprocher et leurs lèvres s'embrasser. Elle fut excitée par ce spectacle, mais elle se senti de trop.

Ne la voyant pas revenir, Louise se dirigeât vers Damaris alors que Nina se dirigeait vers le stand le plus proche. Elle avança en sautillant vers le banc, et serra Damaris dans ses bras et lui embrassa la joue. Le contact de ses lèvres sembla particulièrement doux à la jeune femme.

— Pour être honnête, dit Louise, je ne pensais pas qu'on s'amuserai autant.

— Moi non plus, avoua Damaris.

— Tu commences à fatiguer ?

— Un peu, j'ai ma journée de travail dans les pattes, ça commence à être dur.

— Tu veux qu'on rentre ?

— Non, on s'amuse trop pour que ça s'arrête.

Louise était heureuse que Damaris voit les choses comme ça, elle ne voulait pas que la soirée se termine, elle espérait secrètement qu'elle dérive et que Damaris soit sous leur charme.

Nina revint avec une bouteille d'eau et de quoi manger. De parfaits inconnus vinrent discuter avec elles, alors que les artistes se succédaient sur scène. Ils abordèrent des sujets loufoques digne d'une grande ivresse. Nina avait toujours une main sur Louise comme pour stipuler qu'elle lui appartenait. Mais très vite, elle eut le même comportement envers Damaris qui ne se senti pas emprisonné mais plutôt en sécurité. Nina se mettant entre elle, et les personnes un peu trop alcoolisées et quelque peu agressifs.

Quand une fine pluie commença à tomber, elles allèrent trouvait refuge sous un petit préau à l'écart de la foule. Damaris s'assit contre le mur, fermant les yeux quelques secondes, s'endormant presque. Elle ouvrit les yeux quand elle sentit Louise s'assoir entre ses jambes et se blottir dans ses bras prétextant avoir froid. Nina s'assit à côté de Damaris en laissant ses doigts glisser dans les boucles rousses de Louise.

— Je suis exténuée, on devrait rentrer, dit Nina.

— Je crois qu'on a trop bu pour prendre la voiture, dit Damaris.

— T'inquiète, je vais appeler un taxi, répondu la brune en cherchant son téléphone. Ça ne te dérange pas dormir chez moi ? Ou tu préfères que je te commande un autre taxi.

— Non, c'est bon, je vais venir avec vous, dit Damaris sans hésiter.

Le taxi arriva une demi-heure plus tard, les trois femmes s'installèrent sur la banquette arrière. Il ne fallut pas longtemps avant qu'elles ne somnolent. Elles sursautèrent lorsque le chauffeur leur indiqua qu'elles étaient arrivées à destination. Nina paya et elles descendirent de la voiture. Elles se trouvaient devant un grand portail qui dissimulait un bois sombre et épais. Damaris se dit qu'elle était arrivée dans le château d'une sorcière.

Elles montèrent un escalier qui les mena à un balcon suspendu où se situait la porte d'entrée de la maison. Elles pénétrèrent dans la maison qui était plutôt moderne. Sur la droite de la porte, il y avait un escalier en colimaçon qui donnait sur l'étage supérieur, en face un placard, un couloir sur sa droite qui donnait sur deux portes et à sa gauche le salon qui était desservi par trois petites marches en descente. A gauche de la porte d'entrée une table de salle à manger de bois et de métal. Louise s'éclipsa à l'étage alors que Nina invita Damaris à la suivre. Elle lui montra la salle de bain derrière la première porte du couloir, et les toilettes derrière la seconde porte. Elles tournèrent à gauche et retombèrent sur le salon. A leur droite, un escalier qui disparaissait dans le mur et descendait. Derrière elles, la cuisine qui allait dans le prolongement du couloir. Le salon était bordé d'une large baie vitrée donnant sur la forêt autour de la maison. La baie vitrée continuait sur l'angle de la cuisine et donné sur une terrasse.

Louise refit son apparition, vêtu du large t-shirt qui devait lui servir de robe de nuit. Elle en tendu un autre à Damaris qu'elle accompagna à la salle de bain. Elle lui donna de quoi se faire une toilette et la laissa se changer. Une fois fait, Damaris rejoignit ses hôtes dans la cuisine qui se préparaient un bol de céréale. Nina qui avait enfilé un short en tissu léger et un débardeur blanc, proposa à Damaris un bol.

— Avec plaisir, répondu Damaris.

— Je suppose que tu ne préfères pas dormir avec nous cette nuit, dit Nina.

Damaris répondu par une grimace. Nina avait déjà ouvert le canapé dans le salon, où elles allèrent s'installer. Louise s'assit sur le canapé lit, avec son bol de céréales, alors que Nina s'installa dans un fauteuil. Elle alluma la télévision face à elles, zappant jusqu'à tomber sur un vieux dessin animé, elle replia ses jambes en tailleurs et entama ses céréales. Damaris s'installa à côté de Louise. Au fur et à mesure que l'épisode avançait, Louise prit ses aises, s'allongeant quand elle eut fini son bol.

Damaris commençait doucement à s'endormir quand Nina vint se lover derrière Louise qui avait des difficultés à garder ses yeux ouverts. Nina avait l'air complétement absorbée par le programme télé. Très vite, elles s'endormirent toutes les trois alors que les dessins animés continuaient leurs aventures.