Chapitre 2 : Le pré-rencard
A dix-huit heures, Louise arriva au café, elle salua Damaris qui lui demanda d'attendre quelques minutes qu'elle passe aux vestiaires.
Elle s'installa à une table et son téléphone sonna :
– Tu es déjà au café ? demanda immédiatement Nina au bout du fil
– J'attends Damaris.
– Vous allez faire quoi ?
– Boire un verre, dit Louise Agacée.
– Et c'est tout ? insista Nina.
– Si tu as tant que ça envie de savoir, tu n'avais qu'à venir.
– Non, c'est bon, capitula Nina, je vous laisse tranquille. Mais tu m'appelles quand vous aurez fini.
Elles raccrochèrent alors que Damaris vint rejoindre Louise, un large sourire aux lèvres :
— Je suis prête, vous voulez qu'on aille où ?
— On peut aller boire un verre dans un bar, mais s'il te plait arrête de me vouvoyer.
Elles quittèrent le café et marchèrent au travers des rues de la ville, coupèrent le boulevard Béranger, prirent des petites rues qui les amenèrent jusqu'au vieux Tours, la place Plumereau. Damaris était un peu mal à l'aise, elle ne savait pas quoi dire, mais heureusement Louise savait tenir la conversation. Elle l'interrogea sur son travail au café. Elles s'arrêtèrent devant un bar et demandèrent une table en terrasse. Damaris était enchantée par ce rendez-vous, mais elle se demandait encore si c'était en toute amitié ou si c'était un rencard. Louise remarqua qu'elle était en pleine réflexion et l'interrogea :
— Quelque chose ne va pas ?
— Non, tout va bien, dit Damaris en souriant. Si ce n'est que..., elle marqua une pause se sentant stupide. Non rien.
— Dis-moi, qu'est ce qui te préoccupe ? insista Louise.
— Non, vraiment rien, c'est stupide.
Louise insista du regard, elle voulait savoir s'il y avait un problème et Damaris ne mis pas longtemps à céder face à ce regard brulant.
— Très bien, mais ne te moques pas.
Louise se rapprocha de Damaris pour lui montrer l'intérêt qu'elle portait à ses propos, ce qui intimida un peu la jeune femme.
— Eh bien, commença-telle hésitante, je me demandais si c'était un rencard ?
Louise ne put s'empêcher de rire et Damaris se sentit très bête d'avoir posé cette question.
— Je ne suis pas très subtile, dit Louise en reprenant son calme. Est-ce que tu voudrais que ça en soit un ? demanda-t-elle le plus sérieusement du monde.
— Je ne sais pas, répondu Damaris en rougissant.
— Dire que c'est un rencard, c'est peut-être un peu trop de pression. On peut dire que c'est un pré-rencard.
— Un pré-rencard ?
— C'est vrai, ça ne veut pas dire grand-chose, reprit Louise en souriant. Disons que ce soir on boit juste un verre. C'est l'occasion de se voir en dehors de ton lieu de travail. Et si ça se passe bien, on pourra envisager un vrai rencard. Qu'est-ce que tu en penses ?
— D'accord, répondu Damaris avec enthousiasme. A notre pré-rencard alors, ajouta-t-elle en levant le verre que venait de déposer le serveur.
Maintenant que la situation était clarifiée, Damaris se sentait plus à l'aise et osa poser plus de question à Louise.
— Alors tu es gaie ?
— Je n'aime pas trop les étiquettes, dit Louise après une gorgée de sa boisson, mais si je devais en choisir une, je dirais bi.
— Ok.
— Et toi ?
— Cent-pour-cent lesbienne.
— Et ça ne te gêne pas que je ne le sois pas ?
— Non, pas du tout, répondit Damaris, ça devrait ?
— Non, mais je connais des lesbiennes à qui ça pose un problème, expliqua Louise. Je crois que ça remet en question leur confiance.
— Bah, pour l'instant je n'ai aucun souci avec ça.
Elles continuèrent de discuter de tout et de rien pendant plus d'une heure. Louise avait quelques années de plus que Damaris, elle était déjà dans la vie active, alors que Damaris suivait encore ses études. Mais pourtant elles n'avaient pas de mal à trouver des sujets de conversation.
De son côté, Nina s'impatientait. Louise et elle avaient prévue de se voir après ce rendez-vous, et elle ne supportait pas de ne pas savoir à quelle heure elle pourrait retrouver son amie. Les minutes défilèrent, et elle se demanda si ce n'était qu'un verre ou plus. Elle devait s'assurer qu'elles allaient bien se voir, ou si Louise comptait passer toute la soirée avec Damaris. Ne tenant plus, elle finit par appeler son amie.
Au bar, Damaris et Louise ne voyaient pas le temps passer, c'était un agréable moment. Quand le téléphone de cette dernière sonna et qu'elle y vu le nom de Nina s'afficher, elle s'excusa auprès de Damaris en lui disant qu'elle devait répondre. La jeune femme pouvait entrevoir le sujet de leur conversation en entendant les réponses de Louise :
— On est à la terrasse d'un bar... Quoi ? Déjà ? demanda Louise à son interlocutrice en regardant sa montre. Je n'ai pas vu le temps passé... Oui, très bien même, je te raconterai... Ok, je ne vais pas tarder... tu ne préfères pas venir me chercher plutôt... S'il te plait... Ok, à tout de suite, bisous.
Louise raccrocha et expliqua à Damaris qu'il était bientôt vingt heures, et qu'elle avait prévu un diner avec Nina. Elle s'excusa de couper court à leur rendez-vous, mais Nina allait passer la prendre à quelques rues de là où elles étaient dans quelques minutes.
Damaris avait bien compris que Nina avait posé des questions sur leur rendez-vous. Le fait que Louise prévoit de lui raconter les moindres détails de cette rencontre la mettait un peu mal à l'aise. Mais elle était ravie qu'elle ait répondu « très bien même » à la question qu'elle supposait être « ça se passe bien ? ».
Elle raccompagne Louise au lieu de rendez-vous fixé par Nina. Alors qu'elles attendaient assises sur des marches, elle lui dit :
— C'est le meilleure pré-rencard que j'ai eu.
— Ah oui ? questionna Louise en se tournant vers elle. Tu en as eu beaucoup ?
— C'est vrai que je n'ai pas beaucoup de point de comparaison, dit Damaris, mais ça me donne envie d'avoir un vrai rencard.
Louise rougit en souriant à Damaris. Elle aussi trouvait que ce pré-rencard était une réussite, et elle serait ravis de la revoir au plus vite. Malheureusement, elles n'eurent pas le temps de fixer un nouveau rendez-vous que Nina arriva au volant d'une belle voiture. Damaris était subjugué par cette voiture tape à l'œil qui semblait très onéreuse, une Porsche à ce qu'elle reconnut, mais elle ne fit aucune remarque.
Nina avait baissé sa vitre pour interpeller Louise. Elle n'eut aucun mot pour Damaris et la fixa d'un regard froid. Cette dernière avait l'impression que l'amie de Louise ne voyait pas d'un très bon œil ce rapprochement.
En montant dans la voiture, Louise lança un dernier sourire à Damaris en lui faisant aurevoir de la main. Elle claqua la portière et Nina démarra sans plus attendre. Elle se tourna vers elle, et lui dit qu'elle pouvait sourire un peu, que ça n'allait pas la tuer.
Damaris se sentait tout à coup minable sur son trotoire. Il était certain que Nina avait un certain train de vie, et si Louise avait le même, elle ne pouvait pas faire le poids, elle en était très loin.
Elle comprenait très bien que Louise et Nina étaient très proche, elles devaient tout se raconter. Elle se demanda si l'animosité de Nina pouvait être un frein dans sa relation naissante avec Louise.
Dès qu'elles arrivèrent chez Nina, cette dernière questionna Louise sur son rendez-vous avec Damaris.
— C'était comment ?
— C'était sympa, elle est très intéressante, répondu Louise.
— Tu l'as embrassé ?
— Non, mais j'en ai eu envie, dit Louise d'un ton taquin.
— Je dois comprendre que vous allez vous revoir ?
— Je pense que oui. Tu voudras te joindre à nous ?
— Non, dit Nina, pas pour l'instant en tout cas. Je préfère vous laisser faire connaissance.
— Elle te plait toujours ? demanda Louise. Je ne veux pas que ça pose des problèmes entre nous s'il se passe quelque chose entre Damaris et moi.
— Non, enfin si, elle me plait. C'est juste que quand tu es avec elle, je ne peux pas m'empêcher de penser à ce que tu peux faire.
Louise contourna la table à laquelle elles s'étaient assises et se plaça derrière Nina, la prenant dans ses bras. Elle déposa un baiser sur sa joue et dit :
— Mais je suis là maintenant. Arrête de penser à tout ça, et fait moi un sourire.
Nina se tourna vers son amie et lui fit le plus doux sourire qu'elle put. Elle ne voulait pas être désagréable, elle l'avait encouragé à faire le premier pas envers Damaris, mais elle se demandait si c'était toujours une bonne idée.
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