⚜ мαrια ⚜
Petite note d'auteure : Avant que vous ne débutiez votre lecture, je voulais venir m'excuser auprès de vous pour ce nouveau silence. J'ai dû faire un nouveau tour à l'hôpital donc j'étais de nouveau en convalescence et pas facile de l'être avec un enfant qui demande encore plus d'attention. Puis je comptais me remettre à publier la semaine dernière mais ce week-end ma fille a fait une réaction assez violente à son vaccin et elle n'a récupéré qu'hier et encore, je pense qu'elle est toujours un peu groggy.
Je suis désolée d'avoir trop parlé de ma vie donc je vous laisse à votre lecture tout en espérant que vous ne me tuerez pas à la fin de ce chapitre 😅
Bonne lecture
J'eus l'impression d'avoir été bordée, d'être en sécurité au creux d'une puissante étreinte. Dans mon rêve, j'étais observée par une paire d'yeux dans lequel se reflétait l'immensité d'un ciel nocturne. Cette couleur si intense et si unique qui me donnait l'impression d'être au large d'une côte en train d'admirer l'océan qui plonge dans les abysses d'un monde inexploré. Ce sentiment de sécurité ne dura qu'un court instant, le temps de quelques secondes avant que la cruelle réalité du monde ne me rappelle à ma souffrance.
Je me redressai dans le lit et posai mes mains sur mon ventre qui avait autrefois abrité une vie, fragile et minuscule, mais tout de même une part de moi-même.
L'envie soudaine de verser des larmes fut forte mais je réussis tout de même à museler ma peine. Perdre mon enfant était au-delà de toutes souffrances mais la douleur était partout tout en étant nulle part à la fois.
Je portai mon regard dans la pièce alentour et celui-ci accrocha les prunelles bienveillantes et chaleureuses de Philippe qui referma le livre qu'il tenait entre ses mains avant de le poser sur la table devant lui.
— Voulez-vous un peu d'eau pour vous désaltérer ? me demanda-t-il avec cette douceur qui caractérisait tout son être.
Je m'installai plus confortablement dans le lit tout en m'adossant aux nombreux oreillers qui parsemaient ma couche et rivai mes yeux sur le cadet du roi de France.
— Je ne suis pas une petite fille fragile, Philippe.
— Loin de moi l'idée de vous considérer comme telle, Maria.
— Alors cessez, je vous prie, de me regarder comme vous le faîtes maintenant, maugréai-je.
— Comment vous regardé-je ?
— Comme si j'étais une porcelaine brisée, répondis-je.
— Ne vous méprenez-vous pas sur la signification de mon regard ? me questionna-t-il.
— Me méprendre ?
Je penchai mon corps vers l'avant pour mieux observer le visage lisse et expressif de Philippe. Il affichait un air avenant, me permettant de mieux l'analyser à ma guise sans aucune pression.
— De la culpabilité ? fis-je perplexe.
Il hocha la tête, confirmant par son geste que ma déduction était bonne.
— De quoi vous sentiriez-vous coupable ? le questionnai-je, déroutée. Vous n'êtes en rien responsable de mon malheur, Philippe.
Il détourna ses yeux de ma personne et baissa la tête, comme si soutenir nos regards lui était insupportable. De mon poste d'observation, il m'était difficile de distinguer clairement les émotions qui s'affichaient sur son visage, mais j'étais prête à parier que la culpabilité était à présente lisible dans son expression.
Je paniquai aussitôt lorsque je remarquai de façon abrupte que Henri n'était pas dans la pièce. Je ne l'avais pas revu depuis l'épisode tragique qui avait coûté la vie à mon enfant.
— Henri ! Que lui a-t-il fait ? Où est-il ? criai-je soudainement apeurée.
Je ne pourrais sûrement pas me remettre de cette seconde perte. Perdre Henri serait encore plus déchirant que d'avoir fait une fausse couche car j'en étais venu à le considérer comme mon propre enfant et j'avais décidé de l'adopter.
Louis s'était toujours opposé à mon choix de garder Henri près de moi. Qui sait quelle idée lui serait passée par la tête pour s'en débarrasser pendant ma convalescence ?
Je bondis hors du lit mais fus rapidement assaillie par un léger vertige et ma vision s'obscurcit. La seconde suivante, je fus entourée par une chaleur et la puissance d'un corps d'une stature impressionnante. Je levai la tête pour croiser le regard de Philippe.
— Vous avez toujours besoin de repos, dit-il.
Il me prit dans ses bras pour ensuite me réinstaller dans mon lit. Il n'osait toujours pas soutenir mon regard et lorsqu'il m'avait prise dans ses bras, j'avais pu remarquer qu'il était pratiquement raide.
— Où est Henri ? redemandai-je.
— Il doit certainement se balader dans le château tout en s'agrippant aux jambes de mon frère, me répondit-il avec un sourire forcé.
— Louis ne le permettrait sûrement pas.
Philippe rit mais le son du rire qui s'échappa de ses lèvres me parut creux. Quelque chose n'allait pas dans l'attitude du cadet du roi. D'ordinaire, Philippe paraissait joyeux, insouciant et hédoniste. Il aimait jouir des plaisirs de la vie et semblait profiter des avantages liés à la fonction de frère cadet du roi, même si certains de ses caprices étaient rapidement freinés par le Cardinal Mazarin ou par Louis, lorsqu'il s'en souciait.
— Il semble pourtant, ma chère, que vous ne soyez pas la seule à avoir succomber au charme de ce petit ange, dit-il. Louis s'est attaché à votre fils de substitution et n'est, semble-t-il, pas disposé à le quitter des yeux. Mais, je vous prierai de garder cela pour vous.
Je n'arrivai pas à en croire mes oreilles. Il faudrait que je puisse le voir de mes propres yeux pour croire ce que mes oreilles venaient d'entendre.
— Si Henri va aussi bien que vous me le dites, pourquoi vous est-il donc impossible de soutenir mon regard ? Que vous reprochez-vous donc ? l'interrogeai-je, confuse. Vous aviez dit être à présent mon frère. Si nous le sommes alors vous pouvez partager ce qui vous mine avec moi, Philippe. Je vous assure que je ne vous jugerai point.
Il se gaussa.
— Après ce que je vais vous révéler, je doute que vous me considèreriez toujours comme votre frère.
Je fronçai les sourcils, l'inquiétude grondant subitement en moi. Depuis ma rencontre avec Philippe, jamais je ne l'avais vu aussi sérieux mais surtout aussi tourmenté, en proie à la culpabilité et au regret.
— Philippe, fis-je, alarmée par son attitude.
— Je tiens simplement à vous dire que je suis désolé pour tout ce qui s'est passé et que jamais je n'ai souhaité causer votre malheur, me confia-t-il d'une voix éraillée, le regard empli de larmes.
— Qu'avez-vous fait Philippe ? le questionnai-je, le cœur battant à tout rompre.
— Je n'ai jamais voulu cela, Maria. Je vous assure que mes intentions envers vous ont toujours été bonnes et que...
— Qu'avez-vous fait, Philippe ? le coupai-je de plus en plus secouée par la peur qui me tenaillait le ventre et me comprimait le cœur. S'il vous plaît, qu'avez-vous fait qui puisse m'avoir causé du tort ? Qu'est-ce qui est si horrible que vous ayez fait pour que vous puissiez me regarder avec tant de culpabilité lorsque vous n'êtes pas trop lâche pour détourner le regard ? Parlez, je vous prie.
— Je... j'ai... je... bafouilla-t-il.
— Philippe, le supplai-je sans savoir pourquoi ma voix avait soudainement des tremblements.
— Ce n'était pas un accident, finit-il par dire dans un murmure honteux.
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