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⚜ мαrια ⚜

J’étais assise contre la fenêtre du carrosse et laissai mon regard s'attarder sur la verdure au dehors. Il faisait beau et l’air autour de nous semblait pur et rafraîchissant. Il y avait longtemps que je n’avais respiré de l’oxygène aussi pur. Paris, la ville de mon époque, était une ville polluée et l’air y était moins sain que celui que je respirais à présent.

Je baissai mes yeux sur l’enfant endormi sur mes genoux et ne pus que m’attendrir en admirant son visage paisible. Il semblait inconscient de la laideur qui entourait ce monde, de l’horreur tapie dans l’ombre et de la tourmente qui envahissait mon être.

J’avais décidé, sans vraiment y réfléchir, de prendre soin de cet enfant mais j’en avais déjà un qui naîtrait dans quelques mois. Je doutais fort que la présence de cet orphelin à la Cour soit appréciée par les nobles. Louis y était opposé et je savais que sans un soutien affiché et inébranlable de sa part, je pourrais bien perdre ce petit garçon. Il me fallait changer de stratégie pour obtenir le consentement de Louis et réfréner quelque peu mon caractère orageux. J’étais assez prompte à la colère et aux menaces, tout comme Louis. Il fallait que l’un de nous soit plus intelligent et apaise les tensions qui régnaient au sein de notre relation.

Je caressai la chevelure lisse et douce de l’enfant et souris tristement au malheur qui était le sien. Il venait de perdre sa mère, l’avait vu mourir. Même s’il lui était incapable de l’exprimer aujourd’hui avec des mots comme un adulte, j’étais certaine qu’il avait compris ce qui se passait et que ce n’était qu’une question de temps avant que l’absence de sa mère ne se fasse ressentir.

— Je ne sais que très peu de vous, Madame, Votre Majesté, mais vous m’inspirez le plus profond des respects et la plus grande des admirations.

Je me tournai vers le frère cadet du roi, Philippe, qui était au trot sur son cheval, le regard fixé droit devant lui.

— Du respect et de l’admiration pour une personne que vous dites connaître à peine ? fis-je, perplexe. Pourquoi m’admireriez-vous ? Le respect, je peux le comprendre mais pour ce qui est de l’admiration… Pourriez-vous mieux vous expliquer, Monsieur ?

Il posa son regard sur moi et je rencontrai ses prunelles chaleureuses. Il arborait un sourire ravissant qui aurait pu charmer bon nombre de courtisanes, si seulement il avait été intéressé par la gent féminine.

— Vous savez tenir tête à mon frère et cela n’est pas chose aisée, surtout venant du beau sexe, expliqua-t-il. Il semble vous inspirer aucune peur et vous le considérez, le traitez comme un homme parmi tant d’autres. Surtout, vous avez toujours fait montre de sincérité envers lui et pour cela, vous avez gagné mon respect et mon admiration.

Nos regards furent ancrés les uns aux autres pendant ce qui me parut une éternité avant que mon cerveau ne finisse par intégrer les informations qui venaient de m’être transmises par Philippe.

— Alors, vous savez.

— Si cela peut vous rassurer, sachez que je considérerai cet enfant comme mon neveu et comme dauphin de France, m'assura-t-il.

— Et si c’était une fille ?

— Prions en ce cas qu’elle soit à votre image, répliqua-t-il en souriant avec une candeur presque désarmante.

Je fus inextricablement touchée par les mots du frère cadet du roi et me sentis moins seule en sachant qu’au moins une personne à la Cour semblait éprouver une certaine sympathie à mon égard.

— Je vous remercie, Monsieur, pour la compréhension dont vous faites preuve à mon égard.

— Aussi touchante soit votre honnêteté, je dois vous alerter, Madame, Votre Majesté, du danger que vous encourez au sein de la Cour. Vous ne pourrez révéler cela à quiconque et sachez que vous ne trouverez aucune amitié sincère entre les murs du Louvre, me prévint-il.

— Je le sais, Monsieur, dis-je, consciente du danger qui rôdait autour de mon enfant. Je ne me fais pas d’illusions quant à la vie que serait la mienne à Paris mais je tâcherai de m’occuper du mieux que je le pourrais tout en tenant à distance les vautours et charognards prêts à me dévorer vivante si l’occasion leur en était donnée.

— Je serai votre allié et un frère pour vous si me le permettez.

— Je serai honorée d’être votre sœur, Monsieur.

— Appelez-moi, Philippe, Madame, Votre Majesté.

— Si je suis votre sœur, vous êtes autorisé à m’appeler Maria.

— Maria ? fit-il, confus.

— Marie en espagnol, expliquai-je sans pour autant révéler qu’il s’agissait de mon vrai prénom. Marie-Thérèse m’incommode quelque peu du fait de sa longueur, aussi, j’ai une préférence pour Maria.

— Comme vous le souhaitez, Maria.

Philippe me sourit de nouveau et je le trouvai nettement plus ravissant lorsqu’un sourire ornait son visage.

— Philippe ! tonna la voix rageuse de Louis.

Le jeune Duc d’Orléans poussa un soupir et me lança un regard désabusé avant de passer du trot au galop pour rejoindre son aîné à l’avant. Louis semblait être encore d’humeur massacrante. À croire que le seul sentiment que cet homme soit capable de ressentir n’est rien d’autre que de la colère.

Je me perdis de nouveau dans mes pensées lorsque je fus de nouveau livrée à moi-même et imaginais divers scénarios dans mon esprit pour occuper mes journées à la Cour de Paris. Malgré le temps qui semblait s’effriter au fil des jours, je ne pouvais m’empêcher d’espérer que j’étais en plein cauchemar et qu’un jour ou l’autre, je me réveillerai dans ma chambre, retrouverai mon petit appartement et écouterai les monologues décousus de ma meilleure amie qui tentait à sa manière de me remonter le moral, que mon meilleur ami m’observerait de cet air désolé qui ne le quittait plus depuis le départ d'Alex.

Je fus sortie de mes pensées lorsque je remarquai que nous étions presque arrivés aux portes de Paris. Il était plutôt difficile d’ignorer l’odeur nauséabonde qui semblait nous accompagner. Mon carrosse s’arrêta et la porte du véhicule s’ouvrit sur l’un des cochers qui se tenait aux côtés d’une de mes femmes de chambre.

— Votre Majesté, il nous faut vous préparer avant votre entrée dans Paris, m'annonça la femme de chambre.

L’enfant dans mes bras s’éveilla au chahut causé tout autour de nous et son regard s’ancra dans le mien pendant de longues secondes avant qu’il ne puisse se détourner pour observer le monde autour de lui, perdu. Il posa de nouveau ses yeux sur moi avant de se mettre à pleurer.

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