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⚜ мαrια ⚜

Lorsque les portes se refermèrent derrière moi dans un bruit assourdissant, je me sentis immédiatement perdue et immensément seule. Mon cœur tambourina dans ma cage thoracique et l'espace d'un instant, je voulus me retourner pour supplier de nouveau Louis mais le peu de fierté qui me restait m'en empêcha et je jetai un regard aux gardes qui ressemblaient plus à des statuts de cire qu'à des êtres humains puis, je m'éloignai sans savoir où me réfugier.

Il était bien tard et je me doutai bien que mon errance dans cette demeure à pareille heure ne pourrait que gonfler les gorges chaudes qui se permettraient de répandre des rumeurs à mon sujet auprès des membres de la Cour si jamais je venais à être repérée. Je souhaitais plus que tout éviter un scandale et envenimer la situation précaire dans laquelle je me trouvai parce que j'avais eue l'audace et la bêtise d'être une personne honnête.

Je n'avais aucune envie de découvrir pour le moment les conséquences que mon honnêteté pourrait engendrer. Je n'étais pas prête à faire face à un nouveau problème. J'étais épuisée et manquais terriblement de repos puisque mes nuits étaient sans cesse peuplées de cauchemars.

Malgré tout bon jugement, je me résignai à revenir sur mes pas et affronterai à nouveau le courroux de Louis s'il le fallait mais il était hors de question que je passe la nuit à errer telle une âme tourmentée dans un lieu qui m'était inconnu.

Je fus autant soulagée que surprise de ne guère trouver Louis dans notre chambre mais je remerciai le ciel pour ce moment de répit et retirai la robe que je portais depuis le début de la soirée pour une tenue plus légère et confortable. Une robe de chambre vaporeuse faite dans le plus pur et le plus doux des cotons.

Je caressai mon ventre tout en inspirant profondément. Tout ce stress n'était certainement pas bon pour le bébé et me retrouver dans cette époque me stressait encore plus car le taux de mortalité infantile était affolant surtout que je risquais, moi aussi, de mourir en couche. Bien que je sois médecin, je n'avais guère eu l'occasion d'aider une femme enceinte à mettre un enfant au monde.

— Putain de merde ! me permis-je de jurer dans un soupir irrité.

Il me faudrait établir un plan pour ma grossesse car il était hors de question que je permette que la vie de mon enfant ainsi que la mienne soient mises en danger par l'incompétence et le manque de connaissance des médecins de cette époque surtout si j'allais me retrouver à la rue dans peu de temps. Je ne me faisais guère d'illusions et savais que Louis me renverrait le lendemain en Espagne mais je ne retournerais pas là-bas et m'échapperais lorsque l'occasion se présenterait.

Je m'installai sur une chaise longue qui ressemblait à une sorte de canapé ancien et fermai les yeux tout en espérant que cette nuit puisse m'éloigner de ce cauchemar éveillé dans lequel je vivais depuis quelques mois maintenant.

Je somnolai sur la banquette et Morphée était enfin disposé à m'accueillir dans ses bras lorsque la porte de la chambre s'ouvrit à la volée, me faisant sursauter, chassant ainsi le sommeil de mon corps. Je levai les yeux et rencontrai les prunelles indéchiffrables de Louis. Il me dévisagea un bref instant, le regard fait de marbre avant de refermer doucement la porte, nous enfermant ainsi dans la pièce.

Ma gorge se fit sèche lorsqu'il s'approcha et mon corps se figea malgré moi, tétanisée par une peur que je n'avais pas ressenti tout à l'heure lorsque j'avais confié ma vie et par la même, celle de mon enfant, entre ses mains.

— Qui d'autre est au courant ? me questionna-t-il.

Je masquai ma confusion à la question posée et pris une discrète bouffée d'oxygène, soulagée de sentir mon corps se détendre lentement.

— Vous ainsi que María Elena et une jeune domestique dont le prénom m'échappe, répondis-je.

— Qui est María Elena ?

— Elle était assignée à mes services depuis ma naissance et fus comme une mère pour moi.

— Ces deux femmes sauront-elles garder ce secret ou représenteront-elles une menace pour mon royaume ? me demanda-t-il tout en m'observant d'un œil de faucon.

— Elles choisiront plutôt la mort que la trahison, Majesté.

Et cela était entièrement vrai. Je n'avais guère pu avoir le temps de mieux connaître ces deux femmes mais aucune d'entre elles ne vendraient jamais le secret de ma grossesse à qui que ce soit, encore moins María Elena qui avait été plus consciente des conséquences désastreuses que cela pourraient engendrer entre les deux royaumes que moi.

Il fit glisser son regard sur mon corps et je me rappelai soudain que j'étais vêtue d'une chemise de nuit qui ne laissait que peu de place à l'imagination. Je détestais le sentiment que son regard intense provoqua en moi. Cette sensation d'être mise à nue, de corps et d'âme. Cette vulnérabilité qui semblait faire surface lorsque je me trouvais à proximité de lui.

— J'espère pour vous, Madame, que vous n'avez guère placé votre confiance en de mauvaises gens, dit-il.

Son attitude froide et distante m'intrigua et je m'interrogeai sur ce brusque changement de comportement à mon égard. Il n'y avait pas fort longtemps, j'étais à ses yeux l'incarnation du mal en personne.

— Que me voulez-vous ? demandai-je, méfiante.

— Que vous sachiez rester à la place qui sera la vôtre lorsque nous aurons quitté ces lieux, me répondit-il.

— Quelle place ? interrogeai-je, intriguée.

— Personne d'autre que vous, mon frère ainsi que moi-même dans ce royaume ne devra apprendre votre secret. Vous tairez l'histoire liée à ce secret et ne la dévoilerez jamais à qui que ce soit. Vous jouirez de tous les avantages d'être une reine et aurez mon respect en tant que telle.

— Mais encore, fis-je, suspicieuse.

— Je vous permettrais d'être libre tant que vos actions ne porteront pas atteinte à mon honneur mais je ne serai jamais rien d'autre que votre roi et non votre époux, explicita-t-il.

— Permettrez-vous vraiment à mon enfant d'être le Dauphin et de vous succéder lorsque le moment sera venu ? le questionnai-je, incrédule.

— Encore faudrait-il qu'il se révèle être un garçon, Madame, répliqua-t-il, narquois. Vous avez été sans fard avec moi et je le serai tout autant avec vous. Je ne pourrai jamais tolérer que votre enfant, s'il est de sexe masculin, puisse me succéder au trône quand il n'en a guère la légitimité. Il est peut-être de sang royal par vous mais pas par le mien, aussi, il ne deviendra jamais roi.

— Alors qu'adviendra-t-il de lui ? demandai-je, perdue.

— Priez pour que cet enfant soit une fille, Madame.

— Qu'est-ce que cela veut-il dire ?

— Demain, nous quittons la ville alors vous feriez bien de vous reposer car le chemin est long et parsemé d'embûches.

— Lo...Votre Majesté !

Je me levai et m'approchai de quelques pas avant de maintenir une certaine distance raisonnable entre lui et moi.

— Que veut dire « Priez pour que cet enfant soit une fille » ?

— Vous m'êtes apparue tout à l'heure ne pas avoir l'esprit aux talons alors ne faîtes pas disparaître le peu d'estime que j'éprouve pour vous tandis que je m'efforce à vous accorder ma grâce même lorsque vous ne la méritez pas.

Il me dévisagea, le regard impassible, aucune émotion ne se reflétant dans ses yeux pour me permettre de deviner ce qu'il me cachait. Sans ajouter un mot de plus, il se détourna et tira les tentures qui ornaient le lit pour se dissimuler de ma vue.

Je restai immobile, incapable de déchiffrer le sens de ses dernières paroles. Ou peut-être, préférais-je jouer l'ignorante ?

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