⚜ мαrια ⚜
María Elena me jeta un regard affolé avant de se tourner vers la jeune femme qui l'avait assisté pour mon bain. Elle était tout autant horrifiée que María Elena et ne cessait de regarder mon ventre comme si je portais en moi une abomination.
Je fus irritée par leurs regards et sortis de la baignoire, me moquant de ma nudité. Elles étaient des femmes tout comme moi et venaient, un peu plus tôt, de me baigner donc aucun risque que je ne puisse les choquer avec mon corps.
À peine mis-je un pied hors de la baignoire que je manquai de m'évanouir et fus in-extrémis rattrapée par María Elena qui me soutint par le bras gauche. Elle passa son bras autour de ma taille et aboya quelque chose à l'autre servante que j'eus du mal à comprendre tant mon esprit semblait flotter autour d'un nuage sombre.
Je sentis qu'un tissu fut drapé sur moi et María Elena me conduisit jusqu'à la chambre où elle m'aida à m'allonger sur le lit avant de me recouvrir.
— ¿Qué vamos a decirle a Su Majestad? Y cuando llega el doctor ... (Qu'allons-nous dire à Sa Majesté ? Et lorsque le médecin arrivera...) fit la jeune servante, paniquée.
María Elena jeta un regard autour de la pièce avant de lancer une œillade noire à la jeune qui baissa presque immédiatement les yeux.
— ¡Cállate, pequeño tonta! ¿Quieres que nos quememos? (Tais-toi, petite sotte ! Veux-tu que nous soyons menées au bûcher ?) gronda María Elena, en colère.
La jeune femme secoua la tête, toute tremblante de peur tandis que María Elena se tourna de nouveau vers moi, la mine anxieuse. Elle regarda tout autour de la chambre comme si elle pourrait y trouver la solution à son problème avant de se masser les tempes.
— Ve y dile al rey que l'infante se ha recuperado y que estará presente en la comida esta noche, por lo que es inútil mover al médico (Va faire porter au roi que l'infante s'est rétablie et qu'elle sera présente au repas de ce soir donc qu'il est inutile que l'on déplace le médecin).
— Pero... (Mais...), protesta la servante.
— Ahora, Josefina (Maintenant, Josefina), la coupa sèchement María Elena. ¿Y debo recordarle que ninguna palabra sobre Enfermedades infantiles debe abandonar esta sala? (Et ai-je besoin de te rappeler qu'aucun mot sur la maladie de l'infante ne devra quitter cette pièce ?)
Josefina secoua la tête, le teint livide.
— No, señora (Non, madame).
— Puedes ir (Tu peux y aller), la congédia María Elena.
Josefina quitta la pièce pratiquement en courant comme si elle avait le diable à ses trousses.
Je fermai mes paupières, voulant me reposer et effacer de ma tête ce mauvais rêve car je n'étais plus certaine de me trouver dans la réalité et me demandai si ce n'étaient pas les effets indésirables de la foudre. Je n'avais jamais été foudroyée de toute mon existence et pouvais donc supposer que je nageais en plein délire à cause de ses conséquences.
— ¿Quién es el que se atrevió a profanarte? (Qui est celui qui a osé vous souiller ?) me questionna María Elena, la voix froide et distante.
Je rouvris brusquement mes paupières à sa question et la fusillai du regard.
— No te permito hablar sobre el hombre que amo como una mierda, ¿está claro? (Je ne vous permets pas de parler de l'homme que j'aime comme d'une merde. Est-ce clair ?) m'énervai-je.
Et pourtant Alexandre n'était pas loin d'en être une après ce que je venais d'apprendre. Non seulement il m'avait trompé mais en plus, il avait mis en cloque cette pétasse. J'avais encore du mal à me remettre du choc de cette douloureuse découverte.
— ¡Usted vas a casar con el soberano de Francia! ¡Él es el hombre al que debes amar y quien puede descubrirte de una manera carnal! (Vous allez épouser le souverain de France ! Il est l'homme que vous devriez aimer et qui est autorisé à vous découvrir de manière charnelle !)
Je me redressai en position assise et dardai un regard glacial sur María Elena qui ne sembla guère impressionnée.
— No me voy a casar con nadie, María Elena. Ahora, por favor, déjame en paz, por favor (Je ne vais épouser personne, Marie-Hélène. Maintenant, veuillez me laisser en paix, je vous prie).
— Tendrás que hablar conmigo, infante. ¿Quien es este hombre? (Vous allez devoir me parler, Infante. Qui est cet homme ?) me demanda-t-elle.
Mon cœur se serra douloureusement dans ma poitrine et des larmes roulèrent sur mes joues. Depuis mon réveil, j'avais fait de mon mieux pour ne pas penser à lui et essayer d'oublier qu'il allait avoir un enfant avec une autre tandis que je portais en moi le fruit de plusieurs années de mariage.
— El hombre que amé y aún amo (L'homme que j'aime et que je continue toujours d'aimer), murmurai-je. Un hombre que fue brutalmente arrebatado, María Elena (Un homme qui m'a fait énormément souffrir, Marie-Hélène).
Je crus lire de la compréhension dans le regard de la vieille dame avant qu'elle ne pousse un profond soupir.
— En tres días, saldrá para Francia y tendremos que resolver este problema lo antes posible (Dans trois jours, vous vous mettrez en route pour la France et il nous faudra solutionner au plus vite ce problème).
— No hay nada que resolver porque no hay problema. Mantengo a mi hija y planeo criarla sola (Il n'y a rien à solutionner car il n'y a aucun problème. Je garde mon enfant et compte l'élever toute seule), déclarai-je.
Ce n'était pas ainsi que je songeais fonder une famille mais Alexandre ne me laissait guère le choix. Il allait construire une famille auprès de sa maîtresse et bien que je sois en colère contre lui, je ne souhaitais nullement briser son nouveau foyer. Aussi, je préférais ne pas lui dire que nous allions avoir un enfant.
Maria Elena me regarda d'un air critique.
— ¡Su alteza real, sea razonable! Su Majestad te mataría si supiera que has sido deshonrado y muchos nobles y sirvientes que han estado en contacto contigo serán llevados a la hoguera. La alianza que debe ser sellada entre Francia y España por su matrimonio con el soberano de Francia sería cancelada (Votre Altesse Royale, soyez raisonnable je vous prie ! Sa Majesté vous tuerait s'il venait à apprendre que vous avez été déshonorée et beaucoup de nobles ainsi que domestiques qui ont été en contact avec vous se feront menés au bûcher. L'alliance qui doit être scellée entre la France et l'Espagne par votre mariage avec le souverain de France serait annulé.)
Je fronçai les sourcils, quelque peu perdue par le discours de María Elena ainsi que la peur qui semblait animer chacun de ses gestes.
— ¿Por qué no te detienes con esto, Su Alteza Real? ¿Y por qué dices que estoy prometido al soberano de Francia? ¡Tenemos una democracia ahora a diferencia de España! (Pourquoi n'arrêtez-vous pas avec ce "Votre Altesse Royale" ? Et pourquoi dîtes-vous que je suis promise au souverain de France ? Nous avons une démocratie maintenant au contraire de l'Espagne !)
— Te lo prometemos al Rey de Francia, Su Alteza Real. Ayer, parecía estar encantado con esta alianza entre nuestros dos reinos, aunque Su Majestad estaba enojada por los términos del tratado que firmó con el Reino de Francia (Vous êtes promise au roi de France, Votre Altesse Royale. Hier encore, vous sembliez être ravie de cette alliance entre nos deux royaumes bien que Sa Majesté ait été en colère à cause des termes du traité qu'il a signé avec le Royaume de France), m'informa-t-elle d'un ton sérieux.
Prise soudain d'un doute, je demandai :
— ¿Cuál es el nombre de este rey? (Quel est le nom de ce roi ?)
— El rey Luis de Borbón (Le roi Louis de Bourbon), me répondit-elle, confuse.
— ¿En qué año estamos, María Elena? (En quelle année sommes-nous, Marie-Hélène ?)
— Estamos en 1660, Su Alteza Real. El dieciocho de abril del año 1660 (Nous sommes en 1660, Votre Altesse Royale. Le dix-huit avril de l'an 1660).
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