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Chapitre 5 - Héritages croisés

Le mardi qui suivit, Lucie attendit que Gilda ait fini de servir le thé et soit repartie du salon avant de dire à Edmond :

- Voilà, tu as vu comme moi de quel bois sont faits mes neveux : un couple d'imbéciles sans aucune éducation, égoïstes de surcroît, un flambeur manipulateur et un prétentieux égocentrique. J'ai donc décidé de ne rien leur léguer. Je suis allée chez le notaire hier et tout est réglé : lorsque je mourrai, si c'est avant toi bien sûr, tu hériteras de 40 millions d'euros plus cette maison, et Gilda de 8 millions d'euros plus la petite villa de Saint-Raphaël. Si tu mourais avant moi, Gilda aurait tout, et si Gilda mourait avant moi, tu aurais tout. Ne discute pas, c'est inutile, ce sont mes volontés.

Il se leva et la serra dans ses bras.

- Je ne sais pas quoi dire.

- Alors ne dis rien et bois ton thé.

- Ecoute, c'est à mon tour de te faire une confidence : étant placé à peu de choses près dans la même situation que toi sur le plan des héritiers, ou plutôt du manque d'héritiers, j'avais dans l'idée depuis longtemps de te léguer mes biens. Ta petite affaire m'a éclairé et a achevé de me décider : je mettrai cela en ordre dès cette semaine chez le notaire. Bien sûr, la somme n'est pas la même puisque mon patrimoine se monte comme je te l'ai dit à un peu plus de quatre millions et demi plus ma maison, mais tout de même, ce n'est pas si mal. Tu ne m'en voudras pas de ne rien léguer à Gilda avec qui je n'ai pas les mêmes liens que toi, tu feras comme bon te semble avec elle s'il m'arrivait malheur.

- Eh bien, je te remercie infiniment de cette sollicitude. Au moins, nous voilà tranquilles de ce côté-là.

Ils trinquèrent avec leur tasse, sans trop choquer la délicate porcelaine.

*******

Quinze jours avaient passé et l'on ne parlait plus de ces affaires d'héritage. Edmond avait vu son notaire et tout avait été réglé en bonne et due forme ainsi qu'il l'avait dit.

En ce jeudi après-midi de mai, il faisait un temps splendide lorsqu'il arriva chez Lucie, un peu avant 16 heures comme toujours.

Gilda servit aussitôt le thé accompagné de petits babas au rhum qu'elle avait préparés le matin.

- Gilda, vous me gâtez, dit Edmond. Le baba au rhum est mon péché mignon.

- Oh, je le sais, Monsieur Edmond, dit Gilda en souriant.

Ils burent le thé exquis. Pour une fois, c'était un Earl Grey au subtil parfum de bergamote. Edmond fit honneur aux babas au rhum. Ils étaient certes petits mais tout de même : il en avala six et pour un peu, Lucie n'en aurait pas eu !

Le soleil baignait la pièce de ses rayons et jetait une lumière irréelle sur les animaux naturalisés et les objets en ivoire.

Lucie sortait déjà le plateau du jeu d'échecs qu'elle posa sur un guéridon, puis elle apporta le plumier contenant les pièces.

Elle s'installa et commença à disposer les figurines.

Ce printemps était vraiment magnifique et, la rejoignant, Edmond se dit que la vie était belle : ils avaient la santé, de l'argent, et sans doute encore quelques bonnes années devant eux.

Ils avaient commencé la partie depuis un quart d'heure environ lorsqu'il commença à se gratter. D'abord les bras, puis le torse.

- Que t'arrive-t-il ? demanda Lucie.

- Je ne sais pas, ça me démange les bras et la poitrine comme si des moustiques m'avaient piqué.

Il ne le voyait pas mais son visage était devenu écarlate en moins de cinq minutes.

Puis il se mit à se racler la gorge et à toussoter, comme s'il s'essoufflait.

- Tu ne te sens pas bien ? demanda encore Lucie.

- Non, je ne sais pas, ça me démange de partout et la gorge me gratte terriblement.

Sa voix était soudain devenue rauque. On voyait qu'il avait même du mal à avaler sa salive.

Lucie se leva et le prit par le bras :

- Viens, installe-toi là dans le fauteuil, je vais dégrafer ton col.

Il s'affala dans le profond fauteuil en cuir. La panique se lisait dans ses yeux. Son visage virait du rouge au bleu et il salivait abondamment, sans pouvoir déglutir.

Il trouva la force de dire d'une voix encore plus rauque, presque incompréhensible :

- Crise d'allergie. Je fais un œdème de Quincke, angioedème du larynx, j'étouffe, appelle les secours, je vais mourir...

L'ancien pharmacien venait de comprendre ce qui lui arrivait.

Il était cette fois devenu tout bleu et ne pouvait quasiment plus respirer. Gilda et Lucie se tenaient debout devant lui et le regardaient mourir sans bouger.

Il ne pouvait plus parler. Ses yeux se révulsaient et il bavait.

Gilda lui essuya la bouche avec du papier absorbant.

Lucie s'approcha et se pencha à son oreille :

- Mon pauvre ami, comment as-tu pu croire que j'avais quarante-huit millions ? Mon ex-mari a dépensé notre fortune sans compter et je n'ai aujourd'hui pour ainsi dire plus un sou. Je ne peux même plus entretenir cette maison, c'est pour cela que le parc est à l'abandon et que nous habitons dans une seule aile, à cause du chauffage ruineux. Encore quelques mois tout au plus et j'aurais été obligée de me séparer de Gilda et de vendre Saint-Raphaël. Il me fallait de l'argent rapidement et tes quatre millions et demi sont les bienvenus. Les babas étaient bourrés d'huile d'arachide, tu sais, la cacahuète, ton pire ennemi allergène. Mais avec le rhum et la bergamote du thé, tu n'as rien senti, gourmand que tu es. Pardonne-moi. Je ferai bon usage de ton argent. Adieu Edmond.

Il bava encore quelques instants, ne respirant plus, puis il poussa une sorte de râle et cessa de bouger, les yeux ouverts.

- Ca y est, tu crois qu'il est mort ? demanda Gilda.

Lucie prit le pouls et dit :

- Oui, il est bien mort. As-tu vidé dans l'évier toutes les bouteilles d'huile hormis celle d'arachide, rincé le bac à l'eau chaude et gardé en évidence la bouteille d'huile d'arachide ?

- Ne t'inquiète pas, dit Gilda. J'ai tout vidé, huiles de tournesol et d'olive, dans les toilettes, c'est plus sûr. Et la bouteille d'arachide, ils ne peuvent pas la manquer, elle est sur le plan de travail.

- Parfait, alors maintenant, appelle les secours.



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