
Chapitre 8
- Changement de plan les garçons !
Le « maire » de notre nouvelle petite ville fit son apparition. Ses quartiers étaient situés loin des nôtres, on le voyait peu. Il préférait envoyer ses subalternes plutôt que de s'adresser au tas de prisonniers. Mais ce jour-là, lui et sa redingote étaient de passages en ville pour une information importante.
- Nous ne resterons pas à cet endroit très longtemps. Nos éclaireurs ont trouvé des terres bien plus intéressantes au nord. Nous nous en irons dans une semaine.
Ce fut tout ce qu'il avait à dire. Il s'en alla. Certains des hommes essayaient de l'attraper pour lui demander de l'aide. Nous avions peur de manquer de nourriture rapidement, les matériaux de construction se faisaient rares, la maladie gagnait du terrain. Il n'écouta rien, remonta à cheval et s'en retourna comme il était venu.
Beaucoup de mes camarades s'énervèrent. Les surveillants les calmèrent rapidement. Alors que je tirais mon ami Cliff hors de la portée des policiers, il continua de marmonner à mon oreille.
- Ces politiciens, de toute façon, ils n'entendent rien à nos problèmes. Ils ne nous ont envoyés ici que pour nous faire crever et vider leurs prisons. Ils n'en ont rien à foutre de nous ! Ces démons n'espèrent pas un seul instant que cette colonie soit pérenne !
Lorsque le moment du départ fut arrivé, nous quittèrent nos dortoirs sans vraiment en avoir de regret. Nous n'avions passé que deux semaines dedans. La terre autour n'était pas fertile, d'après les officiers. J'avais déjà entendu parler des éclaireurs qui étaient avec nous, mais je ne les avais jamais vus. Pas avant ce départ en tout cas. Ils étaient chargés de nous montrer le chemin. Nous étions répartis en groupes de cinquante personnes. J'avais eu la chance de pouvoir marcher avec Cliff, Thompson et Levinson. Cliff n'arrêtait pas de critiquer l'idée de quitter la crique sur laquelle nous étions installés. Thompson se taisait, résigné. Levinson regardait partout. Il semblait vouloir capter chaque image possible de ce nouveau lieu.
Il faut dire que marcher dans cette jungle était une expérience incroyable. Partout, la faune et la flore nous encadraient, encore plus présentes et puissantes que nos gardiens lourdement armés.
Notre groupe était parti le dernier. Nous suivions l'éclaireur qui nous était attribué. Personne ne parlait. J'étais trop tendu pour débuter une conversation. Qu'allions-nous trouver dans le nouveau campement ? Comment allions nous trouver de la nourriture en nous enfonçant dans l'île ? En restant près du rivage, nous avions un stack de poissons assuré !
Tout à coup, un bruit se fit entendre. Le craquement d'une banche au loin, derrière nous. Je fermais la marche, plus aucun groupe ne nous suivait. Un gardien vint me pousser pour que j'avance plus vite. J'essayais de lui expliquer. Sans résultat. Je continuais donc le chemin, en me retournant de temps en temps pour jeter un œil derrière moi.
Je finis par apercevoir des ombres dans la jungle. Des ombres qui n'étaient ni des arbres ni des animaux. Je reconnu immédiatement ces jambes de bipèdes, ces bras armés et ces yeux féroces. Ceux-là étaient des hommes. Au fur et à mesure de leur avancée, je les détaillais. Leur peau était sombre et peinte. Ils étaient presque nus, portant un pagne. Certains avaient d'immenses boucliers peint, sans doute faits en bois. La plupart portaient ou une épée ou un javelot. Surpris et effrayé par cette vision, je ne pensai même pas à avertir les autres. Ce n'est que lorsqu'ils se mirent à nous foncer dessus, que je compris mon erreur. Eux non plus ne semblaient pas apprécier notre changement.
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