Chapitre 5
(toujours pas relu...)
Lorsque nous sommes débarqués, je n'en croyais pas mes yeux. La terre. Après des mois et des mois d'eau salée, je pouvais enfin poser le pied sur un sol stable. Certains de mes camarades couraient, dansaient ou embrassaient cette terre. Moi je restais debout, près de la rive. Je n'osais pas avancer sur ce territoire inconnu, vers la forêt qui se dessinait devant nous. J'étais heureux de ne plus vivre sur ce maudit bateau. La peur était bien plus forte. L'inconnu. La nouveauté. Y aurait-il des hommes dans cette forêt ?
J'observais autour de moi. On se serait cru en été. La température était très agréable. Et pourtant, je savais que nous étions en janvier. La flore semblait se plaire sur cette terre baignée par l'eau de mer. Les oiseaux étaient partout. Les insectes volaient comme pour nous envelopper d'un brouillard frémissant et bourdonnant. L'odeur de la mer était toujours aussi présente que sur le bateau, mais heureusement nous étions sortis de la cale à bétail. Je fixais la forêt. Je pressentais qu'elle nous apporterait des dangers et des problèmes que nous ne pouvions pas soupçonner. Les essences n'étaient pas celle que l'on trouvait chez nous. Un de mes camarades dit tout haut à quel point il était heureux de revoir un arbre. Même s'il était différent, il ressemblait à ce que nous connaissions. En tout cas, il y ressemblait plus que n'importe quelle chose trouvée sur la mer. Mais cela était probablement lié au fait qu'on ne trouvait rien, sur la mer.
Les mâtons ne me laissèrent pas le temps de me poser des questions. Ils nous hurlèrent de sortir les affaires et les animaux du bateau. Il nous fallait vite vider le bâtiment. Cela nous prit plusieurs heures. Les animaux étaient récalcitrants, comme s'ils voulaient se venger d'avoir été enfermés dans cette cage flottante huit mois durant. Les humains étaient bien plus soumis aux ordres. Ils savaient ce à quoi ils avaient échappé en Europe. Ils savaient ce qui pouvaient leur arriver. De toute façon, le bétail restant allait finir comme celui qui avait disparu lors de la traversée, pourquoi nous aurait-il facilité la tâche ?
Lorsque toutes les bêtes furent dehors, il fallut monter le campement. La nuit était sur le point de tomber. Le soleil était sur son drôle d'état où il semble vouloir rester avec nous encore un peu, pour ne pas nous abandonner trop violemment. Silencieusement, je fis un souhait. Je ne voulais pas qu'il nous laisse. J'aurais tout fait pour pouvoir le retenir encore un peu, pour nous éclairer, nous guider et nous protéger. Quelqu'un alluma un feu. Puis un autre. Nous nous regroupâmes autour des feux. Ces ridicules petites flammes, à peine assez grandes pour que dix hommes gravitent autour, attirés comme des papillons par la lumière et la chaleur. La nuit était fraîche, je mis une couverture sur mon dos. La plupart de mes camarades ne pouvaient dormir tant ils étaient excités. Moi, je ne pouvais dormir dans je craignais de ne pas me réveiller. La nuit fut longue pour tous. Mais au matin, tout le monde était toujours présent.
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