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Ils marchaient le long du mur du canyon, depuis un certain temps maintenant, mais Lava trépignait intérieurement : ils étaient bien trop lent, à ce rythme elle ne serait jamais à temps avant l'exécution de Despair !
Fred marchaient devant, suivit de Sydney puis de Matthis et elle derrière.
Comme elle s'ennuyait ferme et commençait à avoir vraiment envie de les pousser pour qu'ils se dépêchent un peu elle tenta de se calmer en discutant.
- Alors Matthis qu'est-ce que tu as fais après notre séparation ?
Il se tourna un peu vers elle
- Oh. J'ai continué jusqu'à la frontière, que j'ai longé jusqu'à la forêt ou tu m'a trouvé. Le groupe qui me poursuivait m'y a attrapé avant de se faire lui-même avoir par le groupe qui te poursuivait, et ensuite ils nous ont tous accroché aux arbres.
Il rit un peu et passa sa main dans ses cheveux.
Soudain Lava réalisa quelque chose qui l'a fit piler sur place
- Tracy !!! Où est-elle ?!
Il s'arrêta lui aussi, et se tourna complètement vers elle pour la regarder en face. Il avait l'air triste, mais il souriait.
- Oh, il l'ont tué...
Il se tut un instant. Lava ne savait quoi dire. Puis il reprit
- ... Mais bon, c'est comme ça... C'était déjà bien qu'elle est vécut aussi longtemps. En enfer, c'est difficile pour ceux comme elle : les trop jeunes, les trop vieux, ceux qui sont fortement handicapés par leur blessure de leur mort ...
Lava se sentit un peu triste. Dire qu'elle était vraiment affectée aurait été mensonge. Elle ne connaissait pas la petite fille, et en fait, elle était plus désolée pour Matthis que pour Tracy.
- Désolée...
Ils rattrapèrent les autres qui avaient continué sans eux sur quelques mètres. Sydney prenait régulièrement la parole, et sans elle l'ambiance aurait été vraiment lourde. Ils croisèrent de loin quelques âmes solitaires qui les évitèrent soigneusement. Puis Lava, n'y tenant plus, fit la remarque
- On est trop lent... Il faudrait accélérer...
Elle avait à peine finit sa phrase que Fred se retournait brutalement et marcha droit sur elle, bousculant Sydney et Matthis au passage. Il agrippa le haut de sa tunique et siffla entre ses dents tout près de son visage.
- Ne me donne pas d'ordre ! Nous t'accompagnons, t'aidons, et pourtant tu te permet de te plaindre ? Rappelle-moi qui t'as porté pendant quatre jours, s'est rapproché du centre des enfers où les démons sont plus dangereux, sans même te connaître ? J'ai déjà la gentillesse de la faire, alors ne pousse pas ma patience a bout avec tes petites remarques désobligeantes ! J'ai plus d'expérience que n'importe qui d'autre ici !
Elle resta un instant interdite, ne sachant quoi répondre et surprise du ton agressif qu'il avait employer, puis elle sentit la moutarde lui monter au nez, elle tenta de rester calme.
- Je vous remercie de m'avoir porté, mais c'est votre décision de l'avoir fait, et si j'en suis reconnaissante ce n'est pas une raison pour me donner des ordres. De la même manière que je n'ai pas à vous ordonner quoi que se soit, si je désire accélérer rien ne m'en empêche ! Alors si vous refusez d'augmenter le rythme, je vous prierais de me laisser passer, car je le ferais quitte à être seule !
Elle ne voulais pas envenimer la situation, mais il était hors de question qu'elle se laisse faire pour autant. La tension entre eux était tangible et ils ne se quittaient pas du regard un instant, ils se fixaient dans le blanc des yeux, puis finalement, Fred finit pas soupirer.
- Sydney m'a dit que tu étais une bonne personne, et Matthis m'a dit que tu l'avais bien aidé... Je tiendrais ma parole, je te suis jusqu'à la strate 4... On accélère !
Et il se retourna. Leur marche était désormais à une vitesse acceptable et Lava se sentait plus sereine.
La journée passa et la lumière commençait à décliner Matthis annonça
- La strate 4 est juste là-bas. On l'atteindra demain assez tôt.
Encore une journée... Ça ferait donc une semaine. Ils n'étaient toujours pas très rapide, mais Lava voyait bien que Sydney fatiguait déjà ce rythme. Enfin heureusement, demain elle continuerait seule, ou peut-être accompagné de Matthis, qui, lui, était rapide.
Il s'installèrent pour la nuit, tous serrés en rond selon les indications de Fred, qui prétendait qu'ainsi si l'un se faisait prendre les autres le sentirait immédiatement.
Le lendemain, il partirent dès le levé du soleil. La frontière était visible, délimitée par une petite cabane rouge qui se détachaient sur le blanc du désert qui suivait la fin du canyon. Il n'auraient besoin plus que de quelques heures. Mais Lava se sentait perturbée. Nous avons presque atteint la strate 4 et nous n'avons croisé aucun démon...
Il continuèrent en silence une heure ou deux, la température était étouffante, et cela empirait.
Lava essuya la sueur sur son front et leva les yeux sur le ciel. Il était rouge sang, et un soleil, le même qu'elle avait vu se coucher le jour de sa rencontre avec Sydney, les éblouissait et frappait sur leur tête. Quand la nuit approchait, le violet des falaises était très distinctement visible, mais en plein soleil comme à ce moment, les parois de pierre paraissaient noires d'encre.
J'espère qu'il fera moins chaud en strat...
- ... ATTENTION !
Un choc lui coupa le souffle, et elle se sentit tirée vers le haut. Le sol s'éloigna d'elle jusqu'à ce qu'elle ne touche plus la terre. Elle entendit Sydney crier son nom. La main de Matthis accrocha son pied, bloquant son ascension, mais bien vite, sa paume glissa sur sa cheville humide de sueur, et elle monta encore, décollant littéralement du sol.
Elle vit Sydney paniquée, Matthis confus à terre toujours surprit de l'avoir lâché, et Fred, le visage crispé.
Puis elle aperçut enfin ce qui la retenait. Une énorme serre, de quel oiseau, elle n'en savait rien, puisque de toute façon, il s'agissait d'un démon. Si elle l'attaquait maintenant, elle tomberait et disparaîtrait. Une aile mauve apparut un bref instant dans son champ de vision. Elle tourna la nuque, tentant de voir le démon qui venait de la saisir, mais n'y parvint pas. Soudain, un violent courant d'air lui coupa le souffle. L'oiseau démon venait de changer de direction. Ils s'élevaient toujours plus et atteindrait bientôt le haut du canyon.
Quand elle baissa la tête, attirée par un mouvement, elle crut que son coeur allait cesser de battre. Une créature, semblable à un oiseau au jambes trop longues, aux serres trop grandes, et à tête humaines, violet aubergine, fonçait vers eux. Et peut-être à cause de sa couleur, de ses yeux rouge incandescents ou des énormes crocs qui sortaient de son bec atrophié, il n'avait pas l'air franchement sympathique. Elle avait surtout peur que le démon qui la tenait la lâche en se battant.
Elle tapota la serre de l'oiseau-démon. Puis cria affolée.
- On est poursuivit, grouille-toi, pose-toi, vite !!!
Un voix éraillée comme elle en avait jamais vu, lui répondit
- Tais-toi petite âme ! Je sais ce que je fais !
Et il vira vers la gauche brutalement. Le vent lui gifla la joue, et elle perdit de vue leur poursuivant quelques secondes, quand elle le retrouva des yeux, il avait comblé la moitié de l'écart qui les séparait.
- Il nous rattrape dépêche-toi, oiseau de malheur !!!
Le démon resserra sa prise sur sa taille et elle étouffa.
- je t'ai dit que je sais ce que je fais, tu me déconcentre !
- Il arrive par la gauche !
Il s'éleva d'un puissant battement d'aile. Il avait maintenant largement dépassé le sommet du canyon, elle avait une vue imprenable sur les enfers, mais sa situation ne lui permettait pas d'en profiter. Leur poursuivant, n'était plus qu'à une dizaine de mètre. Soudain, le démon mauve arrêta de monter, et resta sur place, survolant le canyon.
- Qu'est ce que tu fous !?
Elle se sentit soudain tourner le dos vers la terre, et les yeux vers le ciel, puis elle eut une seconde d'apesanteur, avant la chute. Une peur incontrôlable la pétrifia, son air se bloqua dans ses poumons et le démon mauve piqua vers le sol. Elle frôla le démon violet, une des ses plumes lui griffa la joue, tandis que le vent lui arrachait des larmes quk vrnaient couler sur son visage. Si l'air froid qui s'engouffrait dans ses poumons le lui avait permit, elle aurait hurlé. Hurlé comme le vent à ses oreilles, ses vêtements claquaient contre ses flancs, elle n'avait jamais été aussi vite.
Elle voulait de la vitesse, elle était servie.
Lava tourna la tête dans un réflexe et cette fois un cri lui échappa. Le démon fonça droit sur les parois du canyon.
Elle ferma les yeux paniquée, persuadée du choc à venir, mais seul l'obscurité arriva. Elle ré-ouvrit un oeil, pour voir, à quelques dizaines de centimètres de son visage la roche qui défilait à une vitesse affolante. Ils étaient dans un fin boyaux de pierre, dans le canyon. Puis la lumière à nouveau qui l'aveugla lorsqu'ils en sortirent. Elle regarda du côté de leur poursuivant, mais il était invisible. Elle se rendit compte qu'elle avait arrêté de respirer toute la chute. Elle inspira un grand coup, et demanda d'une voix enroué et tremblante.
- On l'a semé ?
Un croassement étrange lui répondit. Le rire du démon.
- Tu ne semble pas vraiment comprendre ta situation, je t'ai eus moi, peu importe que l'autre t'ai ou pas, tu es toujours dans une situation aussi désespérée !
Ah oui. Merde. Le l'oiseau-démon planait maintenant, ses ailes gonflées par le vent déployées a droite et à gauche sur plusieurs mètres d'envergure. Elle n'avait pas grand chose à faire. Juste attendre qu'il l'amène à son nid, où bien ailleurs. Dans tous les cas, elle passerait un sale quart d'heure, si elle survivait... Elle était déjà surprise de ne pas avoir de côtes cassées vu comme il l'a serrait.
Elle en profita pour observer le paysage environnant. Ils avaient dépassé le canyon, et en dessous d'eux s'étalait d'immense plaines de sables blanc éblouissant.
- Nous sommes passés en strate 4 ?
Le démon mauve ne s'attendait visiblement pas à ce qu'elle reste aussi calme et commence une conversation. Mais'il finit par répondre.
- Oui... Quel importance ? Tu ne semble par très inquiète par ce qu'il va t'arriver... Ça m'arrangerait d'ailleurs, j'aurais bien besoin d'un peu d'énergie noire...
Elle ne répondit pas. Elle espérait qu'il continue encore un peu. Ce moyen de transport, bien que dangereux et désagréable, avait le mérite d'être très rapide. Elle commença à chantonner inconsciemment.
- Hey ! Tu te crois en vacances ?!
Et sur ces mots, il la serra, cette fois lui brisant au moins une ou deux côtes. Elle gémit, tandis que la douleur se propageait dans son corps à chaque inspiration.
Le démon commença sa descente. Il se dirigeait vers une sorte de forêt clairsemée plantées à même le sable blanc, à la limite du désert. Le sol se rapprocha a toute allure, et un peu éclair de stress la parcourue. Au dernier moment, il ralentie et la serre qui ne la tenait pas se tendit vers l'avant pour amortir l'atterrissage .
Le souffles des ailes se repliant envoya un petit nuage de sable en l'air.
Ensuite, il relâcha sa prise.
Elle ne perdit pas une seconde et bondit en avant, puis piqua un sprinte entre les palmiers et dattiers, ses pieds s'enfonçant dans le sable brûlant. Une ombre la survola quand soudain la serre démesurée du démon mauve lui barra la route.
- Pas si vite petite âme ! Je ne suis pas un taxis !
Et il piqua vers elle.
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