Cela faisait des semaines qu'elle était attachée sur cette chaise. Elle avait des fourmis dans les jambes et elle ne sentait plus ses poignets. Il ne la détachait jamais. Il se contentait de la débailloner une fois par jour pour la nourrir, et de l'emmener aux toilettes de temps en temps. Elle ne pouvait pas se laver. Elle et sa chaise étaient dans un pièce aux murs, au sol et au plafond en béton gris, complètement vide. Et puis, une fois par jour, il venait avec sa caméra, et la frappait, lui faisait du mal. Il filmait tout ça et finissait toujours en s'adressant à la caméra par les mots "libérez Jackal Talewood". Le reste du temps il n'était pas là.

Dans ses pensée confuses, elle comprenait vaguement, la situation. Son geôlier se filmait la battant, réclamait sa rançon, il mettait les vidéos en ligne, et faisait cela tous les jours. Elle se souvenait vaguement que Jackal Talewood était un terroriste qui avait posé des bombes dans plusieurs lieux publics et les avaient fait exploser en même temps, causant des dizaines de morts et des centaines de blessés il y a deux ans, et avait été arrêté et incarcéré récemment. Elle comprenait que l'état refusait, et tentait plutôt de la retrouver d'eux même.

Elle remua sur la chaise. Elle sentait qu'il reviendrait bientôt. C'était le moment de douleur de la journée. Le reste du temps, elle restait passive, perdue dans ses pensées et souvenirs.

Il entra dans la pièce. Il tenait une sorte de trousse à la main.
Il s'accroupit devant elle,

- Aujourd'hui on va changer de jeu. Je l'ai appelé : à chaque fois que tu crie je sort un nouveau jouet. Qu'en dis-tu poupée ? Je ne pense pas avoir à t'expliquer les règles...

Et il sortit de la trousse une lourde pince en métal.