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[Arc 2] Chapitre 1

BONJOUR BONSOIR !

Débutons ce début de semaine avec le premier chapitre de l'Arc 2 !

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Le problème de vivre en colocation, et cela Eridan l'a découvert à ses dépends, est que l'intimité s'est faite rare, surtout dans un appartement aussi mal insonorisé que le sien. Ne le prenez pas mal : Eridan est très heureux d'avoir accueilli Gamzee, tout comme il est heureux de recevoir les visites de Sollux et Karkat - d'ailleurs, ces deux là passent tellement de temps ici que c'est à ce demander pourquoi ils n'emménagent pas, ce serait beaucoup plus simple.

Eridan s'était autrefois habitué à une vie solitaire, rejeté par les autres, et il découvre aujourd'hui les joies d'être en couple, de se réveiller le matin enlacé par des bras tendres, de se faire câliner et embrasser fugacement à n'import quel moment de la journée, d'être bercé par les chamailleries de Sol et Kar devant les jeux vidéos, d'être entraîné dans des moments d'intimités avec Gamzee. Ils se rendent ensemble à l'université et rentrent également ensemble. Ils dorment ensemble, mangent ensemble, se lavent même ensemble.... et finalement, ce qui était doux et agréable à vivre est devenu oppressant.

Le problème, c'est qu'ils ne sont pas un couple mais un quad. Ils sont quatre, et quatre c'est beaucoup. Vraiment. Si Sollux ou Karkat veulent de l'intimité, il leur suffit de rentrer chez eux. Mais Gamzee, lui, est quelque peu dans son monde, il aime être avec des gens et ne paraît pas avoir besoin de temps seul. Quant à Eridan...

Eridan a besoin d'être seul. Au moins un peu. N'est-ce pas ironique ? Lui qui a toujours cherché l'attention des autres, qui veut être le centre d'attention, qui a peur d'être rejeté, se trouve à vouloir être seul, tranquille, un moment de répit avec lui-même. Et il se sent bête, vraiment bête de vouloir ça. Il ne peut pas simplement virer Gamzee de chez lui, car maintenant son appartement est le sien, il a le droit d'être là et de traîner comme bon lui semble. Mais c'est difficile de guetter les petites intervalles pour être tranquille, surtout lorsqu'il faut faire le moins de bruit possible.

Et non, Eridan ne parle pas des plaisirs solitaires, quand bien même cela joue. Mais pour ce genre de chose, il a les toilettes, et c'est suffisant.

Non, Eridan a besoin de solitude pour réfléchir, et autrefois il aimait réfléchir en s'allongeant simplement sur son lit, regardant le plafond vierge et se laissant aller à ses divagations. Peut-être écouter un peu de musique aussi, s'imaginer des scénarios quelconque, se laisser aller à une certaine rêverie. Mais avec ses amants dans les parages, il a juste peur de se faire interrompre, qu'on rentre dans sa chambre sans prévenir -chose que ses compagnons font souvent- ou bien qu'on l'interroge lorsqu'il sort de sa chambre, à coup de "qu'est-ce que tu faisais ?"

Eridan ne veut pas avoir à expliquer qu'il réfléchit, et ce à quoi il réfléchit. C'est entre lui et lui-même.

Mais surtout, SURTOUT, il ne peut plus s'adonner à cette activité qu'il affectionne tant. Ce secret qu'il dissimule dans des cartons au fond de sa penderie, bien à l'abri des regards. Il n'a plus osé y toucher depuis que ses petits amis peuvent débarquer à tout moment chez lui. Ce n'est pas correct, trop risqué. Il ne sait même pas exactement de quoi il a peur... de leur réaction ? Ils ne vont pas le rejeter. Il pense du moins. Il espère.

Non, c'est surtout qu'il ne veut pas avoir à expliquer ou à se justifier. C'était déjà compliqué, la première fois que Feferi a découvert ça. Eridan n'aime pas s'attarder là-dessus, n'aime pas se confronter aux gens à ce sujet, à leur opinion, car il sait qu'il va se faire juger, que les gens ne comprennent pas.

Il pense à cela alors qu'il fixe la porte de sa penderie, qu'il se figure les cartons abandonnés depuis des semaines. Il pousse un soupir las. Il s'est rendu dans sa chambre il y a de ça quelques minutes, alors que ses trois amants sont dans le salon en train de jouer. Il peut entendre les cris outrés de Karkat ainsi que le ricanement de Sollux. Ça le ferait presque sourire, si la frustration ne le démangeait pas tant. Il aimerait ouvrir la penderie, les cartons, tout. Il aimerait pouvoir faire cette activité qui lui manque.

Il se mordille la lèvre, hésitant un peu. Finalement, il regarde ses messages, regarde la conversation qu'il est en train d'avoir avec Feferi, et il ose écrire :

Eridan : Désolé Fef, j'arrive vraiment pas à me concentrer sur ce qu'on dit

Feferi : Qu'est-ce qui se passe ?

Eridan : C'est juste que

Eridan : Non, laisse, je veux pas t'embêter avec ça

Feferi : Eridan Ampora, cela fait quinze ans que tu te plains auprès de moi sans me demander la permission.

Eridan : Merci de me rappeler à quel point je suis un crétin drama queen et pitoyable

Feferi : MONSIEUR le crétin drama queen pitoyable~

Feferi : Non, plus sérieusement, tu peux me parler tu sais ? Ça n'a rien de pathétique de parler de ses problèmes, tant que tu écoutes mes conseils et que tu ne t'enfermes pas dans un rôle de victime.

Eridan : Ahah, c'est vrai que j'ai eu trop tendance à faire ça

Feferi : Mais tu t'es beaucoup amélioré ! Allez, maintenant dis moi ce qui se passe. Si quelqu'un t'a fait du mal, je l'encastre dans le mur !

Eridan sourit, gloussant devant cette fausse menace. Feferi est bien trop pacifique pour venir frapper quelqu'un. Quoique... Sous la colère, elle peut faire beaucoup de choses bêtes, un peu comme lui. Ah, les impulsions, quelles merveilleuses inventions hein ?

Eridan : D'accord d'accord

Eridan : Personne ne m'a fait de mal, c'est juste que

Eridan : Ne te moque pas s'il te plaît, et ne le répète pas, ça va vraiment être hypocrite et tout, mais j'aimerai un peu de temps pour moi, seul. Sauf que je ne sais pas comment le dire aux autres. J'ai peur qu'ils le prennent mal. Ce n'est pas que je ne veux pas de leur présence, je les aime vraiment, j'aime être avec eux, et je me sens trop bête de vouloir du temps seul.

Eridan : ça me semble encore plus stupide quand je le dis comme ça

Feferi : Mais non, ce n'est pas bête, on a tous besoin d'un moment pour nous. Et puis pourquoi ce serait hypocrite ?

Eridan : et bien, je veux dire, je passe ma vie à vouloir de l'attention, et là je veux être seul, c'est l'hôpital qui se fout de la charité, non ?

Feferi : il y a une différence entre être seul et vouloir un moment seul. Toi tu n'es pas seul, on est là pour toi, mais tu as besoin de moments de solitude, c'est normal, vraiment. Ne t'en veux pas pour ça, et je pense qu'ils comprendront si tu leur en parle.

Eridan : J'ai peur qu'ils m'interrogent sur 'pourquoi je veux être seul' ... et puis techniquement, j'arrive à avoir des moments tranquilles. Rien que là je suis dans la chambre...

Feferi : mais ce n'est pas suffisant ?

Eridan : non... je me sens un peu angoissé

Feferi : angoissé ?

Eridan : tu sais, comme s'ils allaient arrivés à un mauvais moment, et que je n'allais pas savoir me justifier, même quand je ne fais rien de spécial

Feferi : Eri, tu n'as nullement besoin de te justifier

Feferi : Oh attends

Feferi : d'accord, je crois que j'ai une théorie

Feferi : Tu ne leur as pas dit à propos de "ça" ? Et tu as peur qu'ils le découvrent ?

Eridan : ... oui

Eridan : Putain, je sais que c'est trop bête, je le sais, ils sont adorables, ils vont pas rompre, je le sais mais ça me fait peur

Eridan : je sais pas quoi faire Fef. J'ai pas envie de leur dire, j'ai pas spécialement besoin de leur dire, je veux que ça reste ma vie privé, mon jardin secret, mais j'ai trop peur qu'ils le découvrent et qu'ils se mettent à m'interroger et à poser plein de questions indiscrètes et je sais pas, peut être changer de comportement, et y faire allusion, et peut être faire des blagues stupides à ce sujet ?

Feferi : tu as peur qu'ils te mettent une étiquette et qu'ils ne voient plus que ça chez toi ?

Eridan : oui, je crois oui

Feferi : Je comprends, et je sais aussi comme c'est compliqué de se justifier continuellement

Eridan : C'est toujours le même discours, chaque fois que quelqu'un le découvre...

Eridan : j'aimerai juste pouvoir m'habiller comme je le souhaite sans que quelqu'un vienne m'interroger sur mon sexe ou savoir si je suis 'trans' ou je ne sais quoi

Feferi : oui... je me souviens de cette boite de nuit où on s'était rendu, tu étais magnifique, j'ai tellement enragé que les gens ne soient pas foutu de te faire des compliments mais des remarques désobligeantes.

Eridan : C'était insupportable. Tu te souviens de ce gars ? 'Ta robe est cool et tout, mais du coup t'es un gars qui se prend pour une fille c'est ça ?'

Eridan : Horrible, déjà on ne dit pas 'un gars qui se prend pour une fille', on dirait que je joue un rôle ou je ne sais quoi ! Mais limite je laisse passer, la question était maladroite, et quand les gens n'y connaissent rien ils peuvent être blessant accidentellement.

Eridan : Mais par contre, un inconnu qui vient me dire ça ! Il ne m'a même pas demandé mon nom ou quoique ce soit, il est juste venu pour satisfaire sa curiosité ! Ça lui sert à quoi d'ailleurs de savoir ça ? Il va s'en vanter 'olala, j'ai rencontré un gars qui met des robes' !

Eridan : J'enrage juste à y repenser

Eridan : Et puis merde quoi ! Je suis un garçon, je me considère comme un garçon, mais j'ai le droit d'apprécier les robes ou le maquillage !

Feferi : Surtout que ça te va terriblement bien !

Eridan : Exactement ! Je suis magnifique dedans!!

Feferi : et modeste :p

Feferi : mais oui, les gens sont curieux et aiment se mêler de la vie des autres

Feferi : je ne veux pas te forcer à le dire à quiconque, mais je trouve dommage que tu te retienne par peur qu'on le découvre. Est-ce que tu aimerais venir chez moi un de ces jours ? Juste toi et moi, une séance d'essayage tranquille !

Eridan : Vraiment, ça ne te dérangerait pas ?

Feferi : Tu plaisantes ? C'est une des choses qui m'a le plus manqué !

Eridan sourit. C'est vrai qu'ils avaient été en froid durant un moment, et pendant cette période ils n'avaient plus pris le temps de s'adonner à des activités juste tous les deux.

Eridan : Quand peut-on le faire ?

Feferi : et pourquoi pas demain ? tu rentres avec moi après les cours et tu dors à la maison ! On aura toute la nuit pour nous !

Eridan : Ce serait génial !

Cependant il hésite.

Eridan : Je vais juste en parler aux garçons d'abord, que ça ne les prenne pas par surprise

Feferi : Own, trop mignon ! Ca me fait toujours aussi bizarre de te voir attentionné avec d'autres personnes que moi !

Eridan : De un je ne suis pas 'mignon' ni 'attentionné', je suis un homme beau et charismatique.

Feferi : et modeste~

Eridan : ET de deux

Eridan : jalouse ? :p

Il peut presque deviner le rire de la jeune femme au travers de l'écran.

Feferi : Eheh, ja-mais

Il ne peut s'empêcher de sourire, appréciant de parler si librement avec elle. Par le passé il se confiait également beaucoup, mais de façon bien plus dramatique, toujours pour attirer la pitié. Aujourd'hui, leurs conversations sont plus légères. C'est une vraie discussion, un échange, et pas un dialogue de sourd. C'est plaisant, et cela lui donne la sensation qu'il a gagné un peu en maturité, même s'il a encore du chemin à faire.

Il quitte enfin la chambre mais, pour une fois, ne se sent pas coupable de s'être absenté si longtemps. Il a une bonne excuse après tout, il parlait à son amie d'enfance ! N'importe qui voudrait de l'intimité pour ça. Sollux lui-même se met parfois à l'écart pour parler avec Aradia.

Eridan passe nonchalamment pour aller se servir un verre d'eau, puis revient dans le salon et s'assoit sur le canapé, à côté de Karkat qui maltraite sa pauvre manette. Sollux est assis par terre avec Gamzee, et domine largement la partie.

« Qui gagne ? demande quand même Eridan.

- Tch, à ton avis ! rétorque Karkat. Cet enfoiré triche, c'est pas possible !

- T'es juste nul KK~ » ricane celui aux yeux bicolores.

Eridan essaie de paraître détendu en regardant l'écran, il veut amener l'information de façon naturelle. Il cherche un peu ses mots, puis retourne son attention sur son téléphone l'air de rien, comme s'il venait de recevoir un message -ce qui n'est pas complètement faux, Feferi lui a envoyé un smiley clin d'œil.

Il prend la parole, assez fort pour se faire entendre malgré le son du jeu :

« Gamzee, tu pourras te débrouiller pour le repas demain ? »

Son colocataire lui lance un coup d'oeil paresseux, quoiqu'un peu intrigué :

« Bien sûr frère, pourquoi ?

- Je vais passer la soirée et probablement la nuit chez Feferi. »

Eridan continue de regarder son téléphone en faisant mine d'y faire quelque chose, mais en réalité il ne fait que cliquer sur des applications au hasard pour s'occuper les mains et garder son air tranquille. Il ajoute :

« Après je peux aussi te faire quelque chose avant d'y aller, tu n'auras qu'à le réchauffer, ou bien je te laisse ma carte pour commander.

- C'est bon Eri, je me débrouillerai. »

Eridan ose finalement le regarder et son cœur fond devant le sourire tendre de son amant. Il lui rend un sourire timide, reconnaissant et surtout soulagé que l'autre le prenne si bien. Il jette un œil à Karkat et Sollux, qui continuent de jouer sans émettre le moindre commentaire. Cela veut dire que tout est cool, n'est-ce pas ?

Il sourit et reprend son téléphone.

Eridan : C'est bon Fef, soirée de demain confirmée !

Feferi : Eh Eh, ça va être super !

Il ne peut que sourire davantage. Oui, ça va être super !

Le lendemain arrive presque trop lentement. Eridan est impatient et il se doute que cela doit se voir. Il n'arrête pas de sourire et de rêvasser, s'imaginant cette future soirée, et il peine presque à s'endormir. Feferi ne l'aide pas, elle est tout aussi impatiente et lui envoie plein de messages. Ils prévoient ensemble tout ce qu'ils pourraient faire, et le programme est tellement chargé qu'ils ne vont sûrement pas en faire la moitié, mais bon.

La journée de cours semble également interminable. Eridan essaie de se concentrer, de prendre sagement ses notes, mais son esprit ne cesse de dériver ici et là. C'est compliqué, et rien ne s'arrange à la pause déjeuner.

Effectivement, l'heure du midi sonne et Karkat vient le chercher comme d'habitude. Ils se rendent dehors sur l'air de pique-nique, pour rejoindre leurs amis, et à peine sont-ils en vue que Feferi se lève brusquement et se précipite sur Eridan, folle de joie :

« Danny, j'ai absolument besoin de ton aide pour cette playlist ! »

Elle lui prend le bras et l'entraîner à la table, l'asseyant à côté d'elle avant de lui mettre un écouteur dans les oreilles, tandis qu'elle met le second :

« J'ai retrouvé celle qu'on avait enfant, mais je dois la mettre à jour pour ce soir ! Est-ce que tu as écouté le remix de celle-ci ? C'est incroyable ! »

Les yeux de Eridan pétillent tandis qu'il regarde le téléphone de la jeune femme, lisant le titre de la musique et écoutant le morceau, prit de nostalgie.

« Whoua, ça rappelle des souvenirs. Je ne pensais pas que tu l'aurais gardé !

- J'ai TOUT gardé! »

Ils continuent de discuter et de s'émerveiller sur les vieux morceaux, sans réellement s'apercevoir des regards surpris de leurs amis. Il faut dire qu'ils n'ont pas l'habitude de voir ces deux là si proches. Lorsque le groupe à rencontrer Feferi et Eridan, ils étaient déjà tous deux en froid, assez distants l'un envers l'autre. Aujourd'hui ils sont réconciliés et ont retrouvé leur dynamique d'autrefois -en mieux, évidemment- mais si cela leur paraît naturel, ça reste très étrange aux yeux de leurs camarades.

Tavros s'ose à les interrompre timidement :

« Hum, alors vous faites quelque chose ce soir ? »

Feferi tape des mains sous l'excitation :

« Oui ! Danny vient dormir à la maison, c'est soirée nostalgie !

- Oh, c'est cool ! C'est sympa de vous voir si proche. »

Vriska intervient :

« Sympas mais super bizarre. Whoua, j'en viens presque à regretter la période où vous vous faisiez la gueule. Toutes vos mièvreries là ... beurk ! »

Tavros donne un coup de coude à la jeune femme :

« H-Hey ! Vriska, c'est pas sympas ! »

Elle lui tire la langue :

« Attention toi, sinon je te fais mourir à notre prochaine session de jeu de rôle !

- Ah non, t'as pas le droit ! »

Eridan essaie de ne pas rire, il n'a pas envie d'attirer aussi les foudres de Vriska et d'en subir les effets indésirables. A la place il se reconcentre sur Feferi et sur la musique, se laissant envahir par les papillons de nostalgie. C'est grisant.

Lorsque la cloche sonne à nouveau, il s'apprête à retourner en cours avec Karkat mais est surpris de voir Sollux les accompagner. C'est étrange, celui aux yeux vairons a pourtant encore une heure de pause, et il en profite habituellement pour coder. Eridan n'en dit rien cependant, il est plutôt heureux de pouvoir faire la route avec eux.

Au début la conversation est normale, Karkat évoque le dernier film qu'il a vu, un vrai navet d'après lui. C'est apparemment un de ses amis qui lui a conseillé - un certain John - et il se plaint qu'il a des goûts épouvantables et qu'il ne sait même pas pourquoi il continue de faire l'effort d'écouter ses recommandations.

Puis soudain, la discussion glisse sur un terrain qui l'inquiète un peu, quand Sollux demande d'une voix trop innocente pour ne pas cacher quelque chose :

« En parlant de film, vous en regardez un avec Fef ? »

Eridan le regarde mais Sollux observe naturellement devant lui, l'air de rien. Ca semble justement trop 'naturel' pour être vrai encore une fois. Il décide de jouer également la carte du 'tout est normal' et hausse les épaules :

« On verra, peut-être.

- Vous avez l'air d'avoir déjà un programme, tu dois bien savoir si vous allez regarder la télé.

- Ce n'est pas tant qu'on a un programme, on est pas des machines. On a juste mentionné quelques activités et on verra ce qu'on fait sur le tas. »

Cette fois Sollux le regarde, et même s'il essaie toujours de jouer la carte de la normalité, Eridan remarque qu'il se mordille les lèvres :

« Quel genre d'activité ? Je me figure mal ce que vous pourriez foutre ensemble. »

Eridan se crispe, il n'aime pas le terrain glissant sur lequel il s'engage. Évidemment il sait ce qu'ils font faire ce soir, mais c'est justement parce qu'il ne veut pas en parler qu'il va le faire chef Fef, et il n'aime vraiment pas la manière intrusive dont Sollux lui demande. Mais au fond, c'est peut-être juste la panique qui le fait paranoïer et lui donne l'impression d'être au pied du mur, alors qu'il n'y a pourtant pas de quoi s'énerver. Ainsi, sans vraiment le vouloir, il sent son coeur se pincer et répond plus froidement qu'il ne le voudrait :

« Feferi et moi avons beaucoup en commun, et ce qu'on fait ne te regarde pas. »

Sollux fronce les sourcils. Il est sur le point de rétorquer quelque chose mais s'interrompt quand Karkat se racle bruyamment la gorge. Ils échangent un regard entendu, Sollux détourne finalement la tête, abandonnant le combat, et le Vantas a un soupir silencieux.

Eridan essaie de contenir sa moue, même s'il a du mal à digérer ce début de dispute.

La fin des cours est un soulagement. Quand il peut enfin quitter l'établissement, Eridan se précipite presque dehors et attend impatiemment à l'entrée. Heureusement, Feferi ne tarde pas à le rejoindre, aussi excitée que lui. Elle lui saute presque dans les bras lorsqu'elle le voit, avant de le tirer vers la voiture qu'on lui a nouvellement offerte. Feferi a le permis depuis deux ans déjà mais Eridan n'avait encore jamais eu l'occasion de la voir conduire. C'est presque émouvant, de voir sa vieille amie s'asseoir du côté conducteur. C'est une chose qu'il n'aurait jamais crû voir lorsqu'ils étaient enfants.

« ... Tu fais tellement adulte Fef. »

Elle rit :

« Ahah, d'où ça sort ça ? »

Il sourit tendrement, en sentant cette pointe de fierté saisir son coeur. Feferi a toujours été si admirable à ses yeux. Elle est gentille, altruiste, et bien qu'elle ne gagne pas sa vie - ses parents lui donnent de l'argent, tout comme ceux de Eridan - elle reverse une grande partie à des associations et participe à des oeuvres caritatives, tout ça en obtenant de bonnes notes en cours.

Elle est parfaite. Bien sûr, Feferi lui soutient le contraire, mais Eridan ne l'écoute pas. A ses yeux, elle est parfaite, une personne qu'il aimerait prendre en exemple, bien que souvent il s'inquiète de la voir trop gentille, trop naïve... mais elle n'est pas si douce et innocente, elle sait se défendre, il le sait mais il ne peut s'empêcher de psychoter.

La route se déroule tranquillement, la radio passe des musiques qui leur plaît. Ils échangent quelques mots, rit un peu, et c'est juste tellement naturel, agréable, qu'Eridan en oublie son altercation avec Sollux. A quoi bon se prendre la tête avec une semi-dispute qui n'a même pas vraiment eu lieu? Non, Eridan préfère se focaliser sur la soirée à venir.

Ils parviennent à l'appartement. Feferi s'empresse d'aller allumer la chaîne hi-fi du salon, remplissant à nouveau la pièce de leur playlist, alors que le jeune homme pose ses affaires et se met plus à l'aise. Il s'imprègne de l'endroit colorer, des nombreux bibelots accrochés aux murs ou posés sur les meubles, puis s'attarde sur l'immense aquarium qui sépare la cuisine du salon.

Il s'en approche, le cœur battant, toujours impressionnés par la faune marine. Il s'attarde sur la beauté du sable et des plantes, la minutie avec laquelle Fef' a tout mis en place. On croirait presque voir un pan de la mer. Puis se mouvant là avec une facilité innée se tient la pieuvre de compagnie de la jeune femme :

« Salut Gl'bgolyb ! » Eridan se sent sourire en s'approchant de la vitre, bien qu'il laisse quelques millimètres d'écart. Il ne veut pas toucher le verre et risquer de le salir.

Feferi rigole et le rejoint, se tenant à côté de lui. Elle observe sa pieuvre, puis son ami :

« Tu lui as beaucoup manqué!~

- J'espère bien~ »

Ils rient, observent la pieuvre continuer tranquillement sa petite vie.

« Ça fait un moment qu'on est pas allé à l'aquarium, commente Feferi. On pourrait y faire une sortie un de ces jours !

- Bien sûr, ce serait génial !

- Ce serait l'occasion de faire un rendez-vous romantique~ »

Elle lui donne un coup de coude taquin :

« Tu imagines, emmener tes trois hommes à l'aquarium~ »

Eridan rougit à leur mention et remonte ses lunettes avec embarras :

« Pff, tais-toi, je ne sais même pas s'ils aimeraient ça.

- Oh, tout le monde aime ça! Allez, imagine un peu... Vous baladant tous les quatre, bercés par les lumières bleutées... »

Elle vient s'accrocher à son bras en souriant, rapproche sa bouche de son oreille :

« Toi qui d'habitude te concentre sur les poissons, cette fois tu ne pourrais que regarder tes trois chéris~ Vous seriez sur des heures où il y a peu de monde, et à un moment vous parvenez dans une pièce où vous êtes les seuls visiteurs...~ »

Eridan retient son souffle, écoutant la voix de son amie qui devient plus basse et suave à mesure qu'elle raconte sa scène imaginaire :

« ... et là vous en profitez pour faire des bébés~

- FEFERI ! »

Il la repousse, le visage brûlant :

« Arrête, c'est n'importe quoi !

- Ahahah! Mais non c'est mignon!!~

- C'est débile, ça suffit, ne te moque pas !

- Pardon Danny mais ton expression est trop drôle ! »

Elle rit aux larmes pendant que Eridan croise les bras et fait mine de bouder, les joues gonflées et le visage rouge. Amusée, Feferi revient l'enlacer et lui titille la joue pour l'embêter :

« Boude pas ! Allez, c'était pour rire, c'est marrant !

- Gnnn, non, c'est gênant !

- Own, c'est trop mignon de te voir tout gêné pour ça~

- Arrête ou je pars !

- Même si je commande des sushis ? »

Le regard d'Eridan s'éclaire et il se retourne vers Feferi, ouvrant la bouche avant de la refermer presque aussitôt et hésiter profondément entre continuer de faire la tête ou bien montrer son grand désir de manger la plus grande merveille du monde -de son point de vue.

Feferi fait un mouvement de sourcils pour le provoquer :

« On peut prendre tout ce que tu veux, il n'y a aucune limite ce soir~ »

Il en salive presque, déglutit, et finalement et il reprend son air hautain pour rétorquer avec mauvaise foi :

« Pff, très bien, mais seulement pour te faire plaisir !

- Ahah, c'est ça ! »

Elle lui tire la langue et s'écarte, pour prendre son téléphone et passer la commande. Ils passent les prochaines minutes à choisir ce qu'ils souhaitent, et prennent presque toute la carte. Hey, ils vont probablement passer la nuit debout, ils vont avoir besoin d'énergie !

Une fois leur repas prévu, Feferi n'attend plus. Elle a trépigné toute la journée, il est temps de passer aux choses sérieuses ! Elle sautille presque sur place, le regard pétillant, avant de saisir la main de Eridan et le traîner jusqu'à sa chambre. Le jeune homme s'aperçoit qu'elle a déjà tout prévu : la penderie est ouverte, plusieurs tenues sont disposées sur le lit, le maquillage est sorti sur le bureau.

« Par quoi veux-tu commencer ? Que veux-tu essayer ?? »

Feferi ressemble à une enfant qui ne sait pas quel cadeau elle va déballer en premier, et Eridan renvoie probablement la même impression. Son regard examine les tenues, il s'en approche, saisit une robe qu'il examine minutieusement, avant de la reposer et regarder celle à côté.

« J'ai bien envie de mettre celle-ci, avec un collant.

- Oh, et avec ma ceinture, au niveau de la taille ! »

Eridan hoche la tête et entreprend de se déshabiller. Feferi est l'une des personnes devant lesquelles il ne se sent pas mal à l'aise de dévoiler son corps. Ils se connaissent depuis l'enfance, et leur amour commun pour la natation les a déjà amenés à se voir dans leur plus simple appareil. Sans parler qu'ils ont déjà effectué ce genre de séances d'essayage.

Une fois en boxer, il enfile la robe avec délicatesse, par crainte de le déchirer. Bien que lui et Feferi soient presque de la même taille et corpulence, Eridan a des épaules un peu plus larges et un manque de poitrine évident. Ainsi la coupe du vêtement est loin de donner le même résultat d'un corps à l'autre.

Le tissu glisse contre sa peau nue, il frissonne de contentement, heureux de retrouver la sensation de la dentelle. Feferi l'aide à fermer la robe, puis tourne autour de lui pour le regarder. Elle fronce un peu les sourcils, son regard le couvant de haut en bas :

« Non ça ne va pas, ça fait bizarre aux épaules.

- Je sens que ça tire un peu oui...

- Mm... Après c'est une robe pour femme. Il faudrait trouver la même avec une coupe 'homme'.

- Il faudrait passer par un styliste spécialisé. »

Feferi a un petit soupir las, puis elle continue de regarder la robe et finit par sourire :

« Et si on arrachait les épaules ?

- Quoi ?

- On retire le tissu au niveau des épaules mais on laisse le col. Attends, je vais prendre mes ciseaux.

- Mais Fef', ta robe...

- Tatata ! Pas de ça avec moi ! »

Elle récupère sa paire de ciseaux et revient auprès de lui. L'opération prend un peu de temps, afin de découper les fils correctement sans abîmer la robe ou blesser Eridan. Puis elle s'écarte et observe le résultat, un sourire naissant sur ses lèvres. Elle pose ses mains sur ses hanches, fière du résultat :

« Ah bha voilà, c'est beaucoup mieux ! »

Eridan n'est pas convaincu, alors il se retourne pour fermer l'armoire, afin d'avoir son reflet dans la porte miroir. Il fixe sa propre image, fait quelques mouvements pour se mettre en scène, réfléchit :

« ... C'est pas trop mal, mais il y a toujours quelque chose qui cloche. »

Il se sent triste car, chez lui, il a toutes sortes de robes adaptées à sa corpulence. Mais il ne les a pas emmené, ayant trop peur de les sortir et que ses amants ne les voient.

Feferi se glisse dans son dos et lui enlace la taille. Elle se met sur la pointe des pieds pour mieux caler son menton sur son épaule, tandis que ses mains s'affairent à lui accrocher une ceinture.

« Tu cherche toujours la perfection Danny. Tu ne réalises même pas comme TOUT te va bien. »

Il rougit. Le souffle de la jeune fille aussi proche de sa peau le fait déglutir et apporte une tension qu'il n'y avait pas jusque là. Ils sont si intimes à cet instant, coller l'un à l'autre, à se regarder dans le miroir.

« Je t'assure que tu es magnifique, insiste-t-elle. La seule chose qui t'a toujours fait défaut, c'est ta tendance à être possessif et hautain. Mais tu as travaillé ça, et maintenant je pense que tes copains ont du soucis à se faire. Tout le monde va tomber à tes pieds! »

Elle rit et s'écarte, l'incitant à se retourner pour regarder le résultat de la robe et de la ceinture mêlée. Elle finit son petit examen puis tape des mains :

« Viens donc t'asseoir, je vais te coiffer ! »

Il lui sourit en retour et hoche la tête, s'assoit à sa coiffeuse et attend patiemment. Il frémit quand il sent les mains de Feferi passer dans ses cheveux, évaluer ses mèches, faire quelques essais pour avoir un aperçu de ce que ça pourrait donner. Il la regarde toujours à travers du miroir, attendri de la voir si concentré, et en même temps elle semble beaucoup amusée.

Il se permet de fermer les yeux quand elle commence à le brosser. Le sensation est agréable, il aime être ainsi papouillé, choyé. C'est bien différent de quand il le fait lui-même. Elle est délicate, attentive. Il y a un autre de ces silences agréables.

« Dis moi Fef, on évoque beaucoup ma vie amoureuse, mais je suis curieux de connaître la tienne~ »

Elle rit et lui donne une petite tape derrière la tête :

« Vilain curieux~ »

Elle reprend son brossage tout en réfléchissant à ce qu'elle pourrait répondre :

« Mm... Et bien, tu sais déjà que j'ai eu un gros béguin pour Sollux, mais que ce n'était pas réciproque. Et puis maintenant qu'il est avec toi, je ne tenterai plus rien.

- Oh... Oui, c'est vrai, désolé.

- Eh oh, je n'ai pas dit ça pour que tu t'excuses voyons ! C'est rien, les sentiments ne se maîtrisent pas ! »

Tout en parlant, elle lui fait une queue de cheval. Le résultat ne semble pas lui plaire car elle la défait très vite et essaie ensuite une tresse :

« Mais du coup... Ce n'est pas tant que je suis amoureuse, mais de temps à autres je me dis 'tiens, je me demande ce que ça ferait d'être en couple avec cette personne'. Mais c'est des pensées que j'oublie vite. Il faut dire qu'être en couple n'est pas ma priorité, encore moins si je ne suis pas amoureuse. »

Il hoche la tête :

« Oui, je comprends... Après, tu peux avoir d'autres genre de relation sans nécessairement être amoureuse.

- Quoi, des sexfriends ?

- Oh, eu... entre autres ? »

Elle termine la tresse tout en faisant une petite moue. Eridan ne sait pas trop si elle examine la coupe de cheveux ou si elle réfléchit à sa suggestion. Pour la seconde fois, Feferi défait la coupe et recommence à coiffer :

« C'est que... Oui, je pourrais, bien sûr. Mais... Je ne sais pas, c'est peut-être parce que je suis encore vierge, mais je n'ai pas spécialement envie de sexe ? Comment dire... tant que je ne teste pas, ça ne peut pas me manquer. Et j'aimerai faire ma première fois avec quelqu'un en qui j'ai confiance. »

Elle se passe une main dans ses propres cheveux, craignant qu'elle ne s'embrouille dans ses propos :

« Ce que je veux dire, c'est que je ne suis pas pressé de coucher avec quelqu'un, ni presser d'être dans une relation. Je veux prendre le temps de découvrir petit à petit. »

Il hoche la tête, compréhensif, mais tressaille vite lorsque Feferi demande ensuite :

« Et toi ? Tu l'as déjà fait ? »

Il se sent rougir et vient triturer ses bagues :

« Hum... plus ou moins...

- Mm...? C'est à dire ?

- On... Enfin, on a pas été jusqu'au bout, on a surtout fait les préliminaires.

- Ohhh ! Avec les trois ? »

Eridan sent qu'il pourrait mourir de gêne, et en même temps il souhaite vivement en parler avec son amie :

« Non... une fois avec Gamzee, une autre fois avec Gamzee et Karkat. Je ne sais pas vraiment si ça compte avec Sollux.

- Comment ça ? Je veux des détails ! »

Elle est à nouveau toute excitée et curieuse. Eridan retient un rire puis se remémore un peu les choses :

« Avec Sollux les choses étaient un peu chaudes, il m'a embrassé un peu partout, mais ... ne te moque pas, mais je l'ai repoussé dans un instant de panique...

- Oh... Il allait trop vite ?

- Oui... »

Feferi vient lui caresser la nuque :

« Alors tu as bien fait. J'espère qu'il sera plus patient la prochaine fois.

- J'espère aussi, je pense qu'il le sera, on en a discuté. »

Elle a soudain l'illumination, ayant enfin trouvé la coupe qui conviendrait. Elle s'affaire aussi à la mettre en place, non sans rire doucement :

« Il faudra absolument que tu me tiennes au courant, je veux tout savoir ! Quelles positions vous faites, qui est au-dessus, qui est câlin, qui crie le plus fort, qui...

- Fef, c'est privé ! » dit-il en boudant.

Elle rit une nouvelle fois. Ils savent tous les deux qu'ils en reparleront, Eridan aime pouvoir se confier, surtout auprès d'elle.

Enfin elle lâche ses cheveux et s'écarte :

« Terminé! »

Eridan se souvient de ce qu'elle était en train de faire. Il observe plus attentivement son reflet dans la glace et reste muet. Il tourne un peu la tête, s'observe de profil, de face, encore de profil. Son regard pétille tandis qu'il cherche les mots, qu'il examine ses cheveux soigneusement apprêtés.

« ... Whoua, c'est... »

Il se lève et retourne devant le miroir de l'armoire, pour avoir une vue d'ensemble. Il tourne sur lui-même, prend le temps de s'admirer et de prendre conscience que c'est bien lui, dans la même tenue que précédemment. Mais la coupe de cheveux change énormément de choses.

« C'est incroyable, Fef !

- Eheh, attends que je te maquille ! »

Elle lui fait un clin d'œil et part chercher sa boîte de cosmétique, puis revient se planter devant lui. C'est l'une des choses qu'il n'a jamais réussi à faire seul, se maquiller convenablement. Il n'a jamais appris. Feferi lui a déjà donné quelques astuces, mais il n'a jamais pris le temps de s'entraîner, par crainte de faire des tâches irrattrapables, ou tout simplement de se ridiculiser.

Il ferme les yeux et la laisse appliquer le fond de teint. Feferi n'en met toujours qu'un peu, tout comme le rouge à lèvre ou le fard à paupière. L'idée est de mettre en valeur les atouts déjà présents, pas de dénaturer le visage d'origine. Elle hésite à lui mettre du mascara mais abandonne l'idée, les cils de Eridan sont déjà très longs et jolis, elle en serait presque jalouse. A la place, elle prend une petite brosse pour les soigner à leur tour, puis s'occupe de coiffer les sourcils et fait un pas en arrière. Elle admire le chef d'œuvre, avant de taper des mains :

« Oh, attends, garde les yeux fermés ! »

Il ne pose pas de question, mais frissonne néanmoins quand elle lui prend les mains et lui retire ses bagues. Les bruits environnants lui indiquent qu'elle s'est éloignée, mais elle revient bien vite et lui glisse à nouveau des bagues, ainsi qu'un bracelet et un collier. Il y a un silence, elle est en train de l'examiner.

Enfin elle s'écarte :

« Là, c'est officiellement terminé ! »

Il rouvre les yeux, croise son regard dans le reflet. D'accord, avant il était beau, mais à présent il est sublime. Il s'examine, laisse ses mains glisser sur la robe, fait quelques poses sans jamais se lâcher du regard. Il ne s'était pas senti si beau depuis longtemps. En cet instant, il peut se regarder dans la glace et dire de vive voix "Je suis beau, je m'aime". Il se sent vraiment lui, l'image qu'il aimerait montrer de lui.

« Je suis beau. » il dit enfin, et si d'habitude ce genre de phrase partage une vantardise profonde, cette fois il y a surtout une émotion, une gratitude puissante.

Feferi sourit tendrement, revient dans son dos pour l'enlacer :

« Bien sûr que tu es beau. »

Le simple fait qu'elle approuve lui gonfle le cœur de joie. Il se met à sourire comme un idiot, un grand sourire presque plus grand que celui de Gamzee. Il sautille presque, surexcité, et se retourne impatiemment vers son amie :

« Prends moi en photo, prends moi en photo !! Je veux garder un souvenir !

- Ahah, bien sûr~ »

Elle attrape le téléphone de Eridan, fait son code puis va dans l'application photo. Elle en prend plusieurs, Eridan s'amusant à prendre différentes poses, puis Feferi en profite pour s'envoyer les photos par message, afin de les avoir aussi.

« Je veux en essayer d'autres !

- C'était le programme ! »

Ils se tapent dans les mains et s'empressent de reprendre à zéro. Tenue, maquillage, coiffure... Ils sont comme des enfants en train de faire leur jeu favoris. La musique accompagne leur divertissement, ils prennent également des vidéos dans lesquelles on peut entendre leurs fous rires.

Eridan n'a pas vécu d'aussi belles soirées depuis un moment.

Honnêtement, ils n'ont pas beaucoup dormi durant la nuit. La fatigue se fait sentir, Feferi baille et Eridan est persuadé d'avoir des cernes. Mais hey, un grand café, un bon petit déjeuner, et surtout des fous rires dès le matin, ça réveille !

C'est vraiment agréable de pouvoir rire sans se soucier de son image, de ne plus songer que l'autre pourrait te juger et simplement se lâcher comme bon te semble.

Feferi les conduits à l'université, Eridan se plaint des cours à venir mais en soit il reste d'une très bonne humeur. Ils se garent, prennent leurs sacs et se dirigent vers l'air de pique nique. Néanmoins le regard d'Eridan s'accroche à la silhouette de Gamzee qui marche quelques mètres devant eux, en compagnie de Karkat et Sollux.

Eridan sent son coeur se gonfler de joie à leur vue. La soirée a été si bonne, comme le réveil... Il se sent pousser des ailes et abandonne Feferi, se précipitant vers ses trois amants.

Il saute sur Gamzee, lui agrippant le pas sans se soucier de sa force. De toute façon Gamzee est bien plus grand et robuste, il le réceptionne sans le moindre mal.

« Salut !! »

Eridan s'exclame, rayonnant.

Le trio le regard avec une profonde stupeur, par certain de l'avoir déjà vu aussi enthousiaste, encore moins en public. Mais Eridan ne s'en soucie pas, il tire sur le bras de Gamzee pour le forcer à se pencher et l'embrasse sur la joue, puis il le relâche pour se tourner vers Karkat et le prendre dans ses bras. Il le relâche et se tourne vers Sollux qui, en plus d'etre confus, parait hesitant. Eridan ne peut s'empecher d'avoir un sourire taquin, il se rapproche en deux pas et l'embrasse chastement :

« La politesse veut que vous me disiez bonjour en retour ! » se moque-t-il.

Sollux semble enfin réaliser ce qu'il vient de se produire puisque son visage s'empourpre, tout comme celui de Karkat. Gamzee explose de rire et vient enlacer Eridan par derrière, venant fourrer son visage dans ses cheveux :

« 'jour Eri ! Tu m'as manqué frère!

- Eheh, j'espère bien~

- Whoua, ton sourire dès le matin c'est un putain de miracle. J'en veux encore! »

Eridan ne se sent même pas gêné pour une fois. Il lui rend son rire et se tourne pour lui déposer un autre baiser.

Sollux se racle la gorge et se reprend :

« Bon, et c'est pour quel événement tout ça ? »

Karkat roule des yeux et donne un coup de coude à Sollux :

« Hey, laisse le être content, crétin ! puis il ajoute à l'adresse de Eridan. La soirée s'est bien passée? »

Eridan sautille presque, le regard pétillant :

« C'était génial !! On a mis de la musique et on a mangé des sushi et ... c'était génial! »

Les trois autres s'attendrissent devant sa bonne humeur. On dirait un enfant le jour de noël, ou bien le lendemain alors qu'il décrit ses cadeaux.

Feferi les rejoint et elle est telle une déesse qui dénote du paysage : les cheveux aux vents, les vêtements colorés et d'une qualité supérieure, avec des formes exquises et une démarche gracieuse. Même son rire est tel un éclat de cristal :

« Dire qu'il suffit de quelques sushis pour te mettre en joie~ »

Eridan se détache de Gamzee pour se rapprocher de la jeune fille. Il lui donne un coup de coude, un sourire au coin des lèvres :

« Tu abuses, ta présence est tout aussi plaisante~

- Pff c'est ça~ On devra se refaire ça!

- Évidemment! »

Feferi rigole et l'embrasse sur la joue, Eridan se sent rougir et fait une moue faussement gênée.

Gamzee se tend, tout comme Sollux. Il faut l'intervention de Karkat pour les forcer à détourner le regard et se calmer.

« Bon, on y va ? demande le Vantas l'air de rien. Les autres vont nous attendre!

- Bien sûr, allons-y ! » Feferi répond et les dépasse en fredonnant.

Eridan va pour la suivre mais est ralenti par Gamzee qui passe un bras autour de ses épaules. Le geste lui est cependant naturel alors il ne se pose pas trop de question et fait la route avec ses trois compagnons.

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