[Arc 1] Chapitre 5
La semaine suivante arrive vite, et Eridan est fier de pouvoir révéler, pour la première fois, son appartement. C'est lui qui a pris l'initiative d'inviter les trois idiots -oui, il s'entête à les appeler ainsi- en utilisant l'excuse que "Puisque Gamzee va y emménager, autant jeter un œil pour voir comment il va s'installer. Et au passage les deux autres peuvent venir comme ça ils sauront où s'incruster maintenant"
Sollux reste ahuris, tout comme Gamzee et Karkat.
« ... Un appart assez grand pour deux, tu dis ? Bordel Eridan, tu pourrais héberger toute la bande, c'est pas un appart ça, c'est un château! »
Eridan leur répond par un grand sourire. Bon, il l'avoue, il a été très modeste en parlant de chez lui. Son appartement prend tout un étage de l'immeuble, on se croirait presque dans une vraie maison ! Le hall d'entrée donne directement sur le vaste salon, qui est lui-même relié à la cuisine. Cuisine style américain, attention ! Il n'y a qu'un comptoir pour séparer les deux pièces, donnant un grand espace ouvert. Le salon possède un large canapé situé face à une télé écran plat, et Karkat est le premier à s'outrer :
« Putain, t'as une télé incurvée ?! Tu déconnes ! »
Le plus petit part s'extasier devant l'écran, tandis que Gamzee va tranquillement ouvrir les portes. Il n'y a pas de couloirs, le salon est le lieu de passage pour passer d'une pièce à l'autre. Gamzee jette juste un oeil rapide : un bureau, la chambre de Eridan, une salle de bain - bon sang, y a une douche ET une baignoire ? - ainsi qu'une buanderie...
« ... Whoua bro, c'est le feu ! » commente Gamzee, les yeux pétillants, même s'il ne paraît pas tant surpris que ça. Sûrement a-t-il déjà vécu dans ce genre d'endroit, avant que ses parents ne le mettent dehors.
Sollux et Karkat, eux, ne savent plus où regarder. Ce n'est pas seulement le côté luxueux de l'appartement qui les perturbe, mais également la propreté irréprochable. Le salon est si... pur, dénué d'affaires personnelles. On pourrait croire que personne ne vit là, que ce n'est qu'une photo dans un magazine de design.
Sollux regarde Eridan, cherche les bons mots avant de demander :
« ... c'est pas..trop grand, pour une personne ? »
Autrement dit : tu t'es pas sentit putain de seul durant tout ce temps ?
Eridan s'embarrasse, fait la moue, détourne le regard et hausse les épaules :
« Mieux vaut trop que pas assez, non ? »
Autrement dit : Si, mais maintenant je suis plus seul.
Cela arrache un sourire à Sollux, qui décide de se détendre et faire comme chez lui. Il va rejoindre Karkat près de la télé :
« J'ai amené ma switch. On la branche à l'écran ? Ça peut rendre grave bien.
- Oh ouai ! Un mario party ! s'enchante Karkat.
- Non, plutôt Mario Kart.
- Dans tes rêves, t'as torché le jeu! Y a aucun plaisir à jouer quand tu fais que gagner !
- Gagner ? Je ne gagne pas. Je vous E-C-L-A-T-E. »
Sollux aborde une mine moqueuse et Karkat rougit de honte :
« TU VAS VOIR, C'EST MOI QUI VAIS T'ÉCLATER ! »
Eridan retient un rire, décide de les laisser s'installer pendant qu'il rejoint Gamzee dans... merde, où est-il passé ? Il jette un œil dans les autres salles, pour finalement le trouver dans sa propre chambre, écrouler sur son lit.
Eridan se racle la gorge, espérant que sa gêne ne soit pas trop visible. A part Feferi, personne n'est jamais rentré ici, encore moins un beau mec qui l'a déjà touché un peu trop intimement.
« Gamzee ? »
L'interpellé, qui fixait le plafond, se redresse sur les coudes et lui sourit :
« Hey bro~ Désolé, ton lit avait l'air tellement confortable, j'ai pas résisté~ »
Eridan hausse les épaules, continue de le regarder en silence, avant d'hésiter :
« ... Est-ce que ça va ? Tu pensais à quoi ?
- A la chance que j'ai de me trouver là ! Eheh, c'est génial, trop génial ! »
Le plus grand le saisit, le tire pour le faire tomber sur lui. Eridan pousse un couinement, devient cramoisie. Merde, il n'arrive définitivement pas à s'habituer à ce genre de geste.
« T'es le meilleur Eridan, franchement le meilleur bro de tous les temps !~
- Pff... évidemment, oui. »
Eridan essaie de garder la tête haute, de ravaler sa gêne, mais difficile de rester calme quand on vous enlace ainsi, sur votre lit, dans votre chambre, et qu'on vient vous embrasser sur la joue, puis au bord des lèvres... et sur la bouche...
« S-Stop ! » s'exclame l'hôte en plaquant sa main sur la bouche de Gamzee.
Le plus grand cligne des yeux, surpris, et Eridan se mordille la langue avant de détourner le regard :
« ... E-Ecoute... c'est pas que j'aime pas, mais là... non. Pas là, pas comme ça, pas ici.
- ... Comme ça ? Ici ?
- ... je... tous les deux...Dans ma chambre... c'est... »
Gamzee le fixe encore, en tentant de comprendre ce qu'il veut dire, et Eridan se retient de l'insulter de tous les noms pour lui causer un tel embarras. Merde, il doit vraiment l'expliquer comme ça, à voix haute ?!
Eridan fuit désespérément son regard, et sentir son souffle contre sa paume ne l'aide pas.
« ... c'est...trop intime... »
Gamzee semble enfin comprendre, car ses yeux s'écarquillent légèrement. Mais au lieu de s'arrêter, il attrape le poignet d'Eridan pour qu'il lui retire de sa bouche, et il offre un sourire malicieux :
« Tu veux fermer la porte ? Les bros nous dérangeront pas~ »
Eridan se relève d'un coup et son expression est à mourir de rire. Il grimace sous la panique, l'embarras, la gêne intense qui lui serre le coeur et lui donne envie de fuir :
« NON !! »
Il a perdu le contrôle de sa voix, son cri résonne dans tout l'appartement. C'est tout le problème d'avoir un grand espace : l'écho est trop bon. Lui et Gamzee se fixent, l'un mort de honte, l'autre stupéfait. Eridan prend la fuite, se précipite vers la sortie, traverse le salon pour se rendre à la cuisine. Gamzee lui emboîte le pas, ses grandes jambes lui permettent de le rattraper aisément bien qu'il n'ose pas le toucher :
« Hey, Eri, c'était une blague ?
- Tes blagues sont à chier !!
- Bon, c'était peut être pas complètement une blague...?
- De mieux en mieux !
- Tu sais que je te forcerais jamais à quoi que ce soit, hein...? »
Eridan ne répond pas. Le souvenir de l'amphithéâtre lui revient, mais il se retient de l'évoquer. Ce serait trop méchant de l'accuser de l'avoir forcé à ce moment, sachant que Eridan s'est quelque peu laissé faire et qu'il a apprécié le traitement. Mais merde... !
« ... T'es chiant putain. » dit-il, boudeur, en faisant le tour du comptoir et en se focalisant sur la préparation d'une boisson chaude, histoire d'avoir les mains occupées et de ne pas avoir à regarder les autres.
Ca n'empêche pas Gamzee de venir se coller à son dos et l'enlacer timidement, avec l'attitude de celui qui a fait une bêtise et essaie de se faire pardonner :
« Désolé... tu m'en veux ? »
Eridan lui jette un oeil, se tend devant son regard de chien battu, fini par grogner en se reconcentrant sur sa boisson :
« ... non. C'est pas ça.
- C'est quoi alors...? »
Karkat les regarde depuis l'autre côté du comptoir :
« Il est gêné, imbécile ! Tu vois bien qu'il a pas l'habitude ! »
Gamzee fait la moue :
« C'est vrai Eri ? T'es gêné ?
- N-Non, je suis pas gêné ! Je suis juste...je... Argh, oui, je suis gêné ! Voilà, content ? »
Eridan se dégage de sa prise et va prendre appuie contre le plan de travail, sa boisson entre les mains. Karkat roule des yeux et regarde Gamzee :
« Faut que t'y ailles doucement, crétin. Tout le monde est pas à l'aise avec les contacts physiques.
- Comme toi ?
- JE SUIS TRES A L'AISE AVEC ÇA D'ABORD ! »
C'est Karkat qui est maintenant cramoisie, et Gamzee rigole. Il fait le tour pour rejoindre le plus petit, se penche, lui fait un clin d'oeil :
« Et bien va s'y, montre moi~ »
Karkat pousse un juron, vient l'embrasser, mais avec une telle véhémence que leurs dents se cognent, et le bruit fait grimacer Eridan, ainsi que Karkat, alors que Gamzee cligne des yeux et finit par exploser de rire :
« Ahah, trop violent ptit bro !~
- L-La ferme !! »
Gamzee lui tapote la tête, amusé, puis s'éloigne pour rejoindre Sollux dans le canapé. Karkat semble être celui qui fait la gueule maintenant. Il rejoint Eridan dans la cuisine, les mains dans les poches :
« Tch, qu'il est chiant... »
Eridan dissimule son sourire et se contente d'hocher la tête. Il propose ensuite :
« Tu veux boire quelque chose ?
- ... Mm... de l'eau, pour l'instant. »
L'hôte hoche la tête et lui sert un verre. Karkat le saisit, prend une petite gorgée, avant de reposer le récipient sur le comptoir sans sembler s'y intéresser plus que ça. Il regarde Eridan avec hésitation, paraît vouloir dire quelque chose mais reste finalement silencieux.
« ... Quelque chose ne vas pas ? » demande celui à lunettes.
Karkat se triture les doigts, les yeux rivés sur le sol, grimaçant alors qu'il cherche désespérément ses mots. Et visiblement, être incapable de parler, de s'expliquer, le frustre énormément, le fait rougir de honte. Il semble juste avoir envie de prendre la fuite, mais est tiraillé par son ego qui le pousse à faire face, qui essaie de le faire parler.
« Je... »
Eridan ne sait trop comment l'aider. Alors il reste silencieux, attentif, patient. Qu'est-ce que le plus petit peut bien avoir à révéler, pour que cela paraisse si dur d'en parler ?
« PUTAIN ! » jure Karkat, qui s'énerve contre lui-même, contre les mots qui ne sortent toujours pas.
Il trépigne, tape du pied, ouvre et referme la bouche à plusieurs reprises. Eridan se sent mal pour lui, devine comme il doit se sentir humilié de donner un tel spectacle. Mais même s'il aimerait le rassurer et le prendre dans ses bras, il a peur que cela n'aide pas, que ça n'embarasse son camarade que davantage.
Mais Karkat lui saisit soudain le main, la serre fort, en tremblant, avant de fermer les yeux, prendre une inspiration, et déballer d'un coup :
« EstCeQueJePeuxTembrasser ?! »
Il a presque crié, et à présent, il reste figé, les yeux fermés, attendant sa réponse comme un supplice.
Eridan cligne des yeux, ahuris :
« ... M'embrasser ? » répète-t-il en craignant d'avoir mal compris.
Karkat s'empourpre, hoche vivement la tête sans oser se répéter. Eridan reste silencieux, pris de court, il ne s'attendait clairement pas à une telle demande.
Subitement, Karkat le lâche, recule, comme s'il s'était brûlé :
« Non, Non laisse tomber, oublie, c'était de la merde, oublie ! »
Il va pour quitter la cuisine mais Eridan le retient par la main, sentant que quelque chose ne va pas, que Karkat n'est plus seulement nerveux mais carrément paniqué.
« Mais non, j'ai juste été surpris !
- Rah, non, laisse tomber putain ! J'aurai pas dû demander, je sais même pas ce que j'attendais! Je suis pas Gamzee ou Sollux, je sais même pas pourquoi j'essaie ! »
Eridan écarquille les yeux, avant de froncer les sourcils et le tirer, le forçant à lui faire face, à le regarder :
« Mais t'as pas besoin de leur ressembler pour m'embrasser !
- Évidement que si ! Je suis pas... J'ai pas la même aisance ou la même putain de façon de faire tourner la tête ! Regarde ça, face à eux tu perds tes moyens, face à moi tu me parles comme si j'étais un gosse ! »
Karkat dégage ses mains et les ramènes contre lui, croisant les bras, les épaules voutés, se refermant sur lui-même alors qu'il baisse les yeux fébrilement :
« Vous faites tous ça... toujours à me traiter comme si j'étais un putain de gamin! Ils me laissent même pas une chance d'être ... »
Mais il s'interrompt, se mord la lèvre, si fort qu'Eridan perçoit déjà un peu de liquide rougeâtre paraitre. Il comprend que ce n'est pas qu'un problème avec lui, mais bien un problème avec Gamzee et Sollux dont il n'a pas connaissance. Quoique... il se doute, au fond, de la nature du problème.
« ... je t'emprunte la salle de bain. » grogne Karkat avant de quitter la cuisine... pour blêmir quand il voit ses deux amants le fixer depuis le canapé. Merde, oui, c'est vrai que ce putain d'appart n'a pas le concept "d'espace privé"
Gamzee se redresse, inquiet :
« ... Karka... »
Mais le plus petit l'ignore, claque la porte de la salle de bain derrière lui. Il n'a pas tant l'air d'en vouloir aux autres mais plutôt à lui-même.
Sollux grimace et quitte le canapé, se rapproche de la salle d'eau, toque doucement :
« ... Karkat, ouvre s'il te plait. »
Silence. Sollux insiste :
« Je peux entrer ? Seulement moi ? ... S'il y a un problème, je préfère qu'on en parle. »
Un clic. Sollux ouvre la porte et s'engouffre dans la salle de bain, prenant soin de refermer derrière lui.
Eridan quitte la cuisine à son tour pour avoir un visuel sur Gamzee mais s'étonne de ne pas le voir. Il fait le tour du canapé, pour prendre conscience qu'il s'y est recroquevillé après avoir rabattu sa capuche sur sa tête. Il paraît si petit et vulnérable dans cette position, Eridan sent son coeur se serrer. Il se rapproche, s'assoit à côté de lui, vient lui frotter gentiment le bras.
« ... je suis vraiment un putain de mauvais copain, hein...? demande piteusement Gamzee, caché sous sa capuche.
- ... Mais non. T'es juste maladroit, comme n'importe qui. »
Gamzee secoue la tête :
« ... non... non, je suis vraiment un con, je fais n'importe quoi... je fais n'importe quoi pour mes vieux, n'importe quoi pour mes potes, n'importe quoi pour mes mecs... je suis désolé, je suis désolé d'être comme ça... »
Eridan en aurait pleuré. Mais ce n'est pas à lui d'être réconforté maintenant. Il reprend un air dur, attrape la capuche de l'autre sans prévenir pour la tirer brusquement, révéler le visage défait de Gamzee. Ce dernier sursaute, le regarde, les yeux humides, avant de rester ahuris quand il voit Eridan se rapprocher et lui prendre un baiser. Un baiser long, vorace, un baiser expérimental aussi. Eridan n'a jamais fait ça, mais il n'a pas envie d'un simple frôlement. Non, il essaie de dévorer sa bouche, et ce tout en le repoussant contre les coussins.
Bientôt, l'hôte se retrouve à califourchon sur son invité, rompt le baiser, à bout de souffle. Gamzee reste muet, respire aussi vite que lui, et la situation paraît tellement incroyable. Le plus grand ne croit pas avoir déjà expérimenté ça, personne n'est jamais parvenu à juste...le soumettre ?
« P-Putain bro... »
Eridan le fusille du regard, et sa voix se fait implacable :
« Excuse toi encore d'être toi-même, et je t'en colle une, c'est clair ?
- ... mais...
- T'es ni un con, ni un taré, ni je sais pas quelle merde on a pu te dire ! T'as merdé, ça arrive, mais va pas t'apitoyer des heures non plus ! »
Parce que Eridan connait bien trop ça, ce sentiment d'être l'être le plus risible de l'univers, ce sentiment de honte et de solitude qui te donne envie de te cacher dans un coin et de ne plus jamais en sortir. Et il est hors de question qu'il laisse ses proches expérimenter la même chose.
Le rire de Gamzee revient, plus tendre, plus gaie :
« Ahah... t'es vraiment... vraiment le meilleur. »
Eridan se détend un peu, pour finalement rire à son tour :
« Ouai... Ouai, je sais. »
Ils prennent le temps de se calmer, avant que Eridan ne se relève, laissant Gamzee se redresser. Il retourne chercher sa boisson chaude et en profite pour en ramener une à son camarade. Ils s'assoient ensuite, l'un à côté de l'autre, dans le canapé, en attendant patiemment que les deux autres reviennent.
Après une vingtaine de minutes, Sollux est le premier à se montrer, très vite suivi d'un Karkat au regard fuyant et un peu rouge. Eridan et Gamzee retiennent tout commentaire mais comprennent qu'il a probablement pleurer.
Pourtant le plus petit se plante devant eux, bien qu'il ne les regarde pas directement :
« ... Je suis désolé. Je... »
Il recommence à hésiter, mais cette fois il prend une inspiration, et fusille soudain Gamzee du regard :
« JE VEUX QUE TU ME LAISSE DOMINER ! CA M'EMMERDE D'ÊTRE TOUJOURS PASSIF ! »
Son visage a reprit une belle teinte rouge, mais Eridan le tient en respect pour se montrer aussi honnête sur un sujet qu'il estime si gênant. Gamzee, lui, cligne des yeux avant de pencher la tête, confus :
« ... D'accord, oui.
- ... Sérieusement ? T'accepte si facilement ? s'étonne Karkat.
- On a jamais essayé, alors ouai je veux bien tenter. Désolé ptit bro, je pensais pas que tu voulais le faire sérieusement. Je croyais que ce truc de 'vouloir dominer' était une espèce de role-play où il fallait que je te soumette.
- MAIS T'ES SERIEUX ? JTE LES DEMANDE DES MILLIONS DE FOIS !
- Ouai, chaque fois qu'on était au lit, donc je pensais que c'était un jeu ?
- PUTAIN DONC SUFFISAIT DE TE LE DEMANDER AU DETOUR D'UNE CONVERSATION COMME CA? MAIS COMMENT TU VEUX QUE JE TROUVES L'OCCAS' ! C'EST SUPER GENANT PUTAIN ! »
Karkat plonge son visage dans ses mains en hurlant de rage. Eridan s'aperçoit que Sollux, resté en retrait, étouffe un rire derrière sa main. Lui-même se retient de pouffer, compatissant envers le pauvre Karkat qui est en train de mourir de honte.
Gamzee ouvre les bras :
« Tu veux essayer maintenant ptit bro ?
- Qu- MAIS CA VA PAS !
- Juste un baiser ? »
Karkat pousse un juron, grogne, pose son regard partout sauf sur les trois autres garçons. Il finit par se rapprocher de Gamzee :
« ...Si tu te fous de ma gueule, je te démonte... ! » menace-t-il.
Il monte sur le canapé, s'installe entre les jambes du plus grand, pose ses mains sur ses joues et le regarde timidement, semblant jauger la situation, réfléchir à comment il va s'y prendre. Gamzee garde son sourire, curieux et patient, tandis que Eridan les observe du coin de l'œil avec la sensation gênante d'être un voyeur.
Karkat finit par venir poser ses lèvres, bien plus légèrement que la fois précédente, laissant leurs bouches se mouvoir l'une contre l'autre. Sans s'écarter il bouge un peu la tête, change d'angle, presse plus fort tout en poussant Gamzee contre le dossier du canapé, venant coller son corps tout contre le sien. Il vient mordiller la lèvre inférieure, la lèche du bout de sa langue, et le plus grand frémit en ouvrant doucement la bouche. Karkat enlace ses épaules, approfondit le baiser, glisse sa langue contre sa consoeur dans un soupir chaud.
Eridan s'arrache de sa contemplation, le visage brûlant. Il fixe un point invisible, en essayant d'ignorer les mouvements du couple, les bruits mouillés qui envahissent la pièce. Merde... Merde, ils ne connaissent vraiment pas le terme "intimité", hein ?
Il sursaute quand Sollux entre dans son champ de vision, et il devine tout de suite qu'il a une idée derrière la tête. Difficile d'ignorer celui aux yeux vairons quand celui-ci se rapproche de vous et que, malgré ses lunettes, vous sentez son regard percer votre être. Eridan déglutit, recule par réflexe contre le dossier du canapé. Sollux aborde un sourire amusé, lui prend tranquillement sa tasse des mains pour la reposer sur la table, avant de monter sur le canapé et l'y coincé.
« Détends toi... » chuchote-t-il.
Il rapproche son visage du sien, et Eridan perçoit presque un rire lorsqu'il lui demande :
« Je peux t'embrasser ?~ »
Même lorsque Sollux murmure, sa voix reste hypnotisante. Eridan lutte pour ne pas détourner le regard, surtout en craignant de voir les deux autres continuer de s'embrasser. Mon dieu, c'est quoi cette situation ? Ca leur parait normal, à eux trois, de s'embrasser comme ça les uns les autres, au beau milieu du salon ? Il remonte ses lunettes fébrilement, se mordille la lèvre, finit par hocher la tête doucement.
Sollux perd son sourire, devient plus sérieux alors qu'il pose ses mains contre le dossier, de part et d'autre de la tête d'Eridan. Il imite Karkat et commence par un baiser tendre, patient, pour débuter le contact, sentir leurs lèvres se frôler, se caresser.
« ... ouvre la bouche... » chuchote-t-il, et Eridan frémit et s'exécute.
Lorsqu'il sent la langue de Sollux s'immiscer entre ses lèvres, il ferme fort les yeux et retient son souffle. Il croit entendre l'autre rire à nouveau, mais il est trop embarrassé pour s'énerver sur le coup. Il est nerveux, trop nerveux. La langue frôle la sienne, lui arrache un couinement, et Eridan rouvre les yeux de surprise, dans un sursaut qui pousse Sollux à se reculer.
« ... eu... ça va ? » interroge celui aux yeux vairons, un peu inquiet d'être aller trop loin.
Eridan cache son visage derrière son bras, la mine empourprée :
« Non ! Non, tu m'énerves, crétin ! »
Sollux retrouve son sourire, prend sa main, l'oblige à montrer son expression honteuse et timide. Il revient l'embrasser, sans quémander l'autorisation cette fois. Un gémissement étouffé est perceptible, difficile à dire qui l'a poussé. Eridan gigote, referme les yeux, la chaleur lui montant à la tête. La langue de Sollux revient titiller la sienne, leurs souffles brûlant se mêlent, et dans ce flot de sensation, l'Ampora cherche à quoi se raccrocher. Il griffe le canapé, mais sursaute en sentant une main prendre la sienne, entrelacer leurs doigts. Il entrouvre les yeux, seulement pour jeter un œil, s'apercevoir que c'est la main de Gamzee.
Mais Sollux l'empêche d'y réfléchir et le pousse à refermer les yeux, intensifiant le baiser, lui arrachant un autre bruit inqualifiable. Merde ... Il sent les mains quitter le dossier pour se poser sur ses épaules, venir dénouer son écharpe, exposé son cou à l'air libre. Un frisson le saisit, suivit d'un faible geignement quand les doigts viennent caresser sa nuque.
Sollux s'écarte, et Eridan en profite pour reprendre son souffle. Du moins pensait-il en avoir le temps, mais il rouvre les yeux brusquement alors qu'un gémissement, bien fort, bien réel, lui échappe et résonne dans le salon. Sollux, ce bâtard... ! A quel moment a-t-il glissé son visage dans son cou, a-t-il eu l'audace de venir y poser ses lèvres, de suçoter sa peau ?!
Humilier, Eridan essaie de le repousser de sa main libre, l'autre toujours emprisonné par celle de Gamzee.
« Qu- Sto-ArrêAH ! »
Il se retrouve incapable d'articulier, sa gorge se fait dévorer, happer par des lèvres gourmandes, pressées. Mordillée par des dents taquines, il couine, se tortille, se cambre. Chaque recoin de sa peau paraît le brûler, comme marqué par le moindre contact.
« S-SOL-UGH ! »
Il hoquète, la vision trouble, pris d'une fièvre qu'il n'explique pas. Il cherche de l'air péniblement, son cœur bat trop fort, il n'entend presque que ça. Ca et ses gémissements indécents, ces bruits obscènes qu'il essaie de taire, en vain.
C'est bon ? Il n'en sait rien, il ne comprend rien, c'est proche des sensations que Gamzee lui a fait ressentir, il se sent devenir tout aussi dingue, et pourtant son intimité n'est pas touchée, il n'y a que son cou qui est pris d'assaut. Est-ce que c'est normal ? C'est normal d'être dans un tel état pour ça, de gémir comme il le fait, d'avoir cette impression de perdre l'esprit ?
Le plaisir se fait étouffer par la panique qui lui saisit la gorge, par l'appréhension de ce qu'il se passe et de ce qui va suivre, de l'attitude qu'il doit avoir... quelle attitude est-il censé avoir ?
« A-ARRETE ! »
Au-delà du cri, c'est le sanglot qui pétrifie Sollux et le pousse à se redresser, à regarder Eridan.
Eridan qui n'en peut plus, qui halète, cherche de l'air comme il peut. Sa peau est chaude, son cou marqué par les suçons et les morsures - peu profondes, mais quand même. Eridan qui ne le fusille même pas du regard, mais qui au contraire fuit le contact visuel, s'extirpe de la main de Gamzee pour essuyer son visage, essayer de sécher les larmes qui lui ont échappé. Il renifle, se sent honteux de presque pleurer pour ça, fait tout pour reprendre son calme.
Le silence le frappe. Il saisit qu'il a dû interrompre les deux autres, et la culpabilité serre son estomac. Il ne voulait pas gâcher le moment, il voulait seulement ralentir Sollux, calmer le jeu. Il n'ose rien dire, ne parvient même pas à s'excuser alors que le "désolé" lui démange les lèvres. Mais le silence qui s'éternise lui fait peur, il n'ose toujours pas regarder les autres. Il les a énervés ? Il lui en veulent ?
« ... Pardon, je t'ai fait peur... ? » lui murmure doucement Sollux.
Fébrile, Eridan le regarde du coin de l'œil, et une vague de soulagement s'abat en voyant qu'il ne lui en veut pas de l'avoir arrêté. Mais fierté oblige, l'Ampora se mordille la lèvre et croise les bras, hautain :
« Non ! Mais on avait dit 's'embrasser', juste 's'embrasser' ! » gronde-t-il, et ce malgré son regard encore brillant de larmes, malgré les traces que cela a laissé sur ses joues.
Sollux grimace en l'observant, ne croit pas un instant à cette fausse colère. Il ose retendre la main vers lui, Eridan se crispe mais le laisse poser sa main sur sa joue et lui caresser doucement du pouce.
« Oui, excuse moi, je me suis précipité. Est-ce que ça va ? »
Eridan hésite, détourne le regard, passe une main sur ses yeux pour en essuyer les dernières larmes.
« ... Oui.
- Et la vérité ?
- Mais ça va je te dis !
- Redis moi ça en me regardant dans les yeux. »
Eridan s'agace, le regarde à nouveau, mais déglutit en voyant Sollux retirer ses verres, plonger des pupilles vairons dans les siennes. Ce n'est pas du jeu... non, c'est injuste, comment est-il répondre avec ce regard perçant sur lui ?
« ... Je ... »
Eridan se pince les lèvres, et peu importe comme il lutte, il finit par baisser le regard. Il essaie de cacher sa faiblesse en retirant ses lunettes à son tour, seulement pour faire mine de les nettoyer, alors qu'il cherche ses mots, cherche un moyen de ne pas s'humilier davantage :
« ... je m'attendais pas à ce que tu fasses ça, c'est tout. C'est juste de la surprise.
- Je t'ai fait mal ?
- Qu- Mais non, mais c'est pas ça !
- Peur alors ?
- Non, non j'ai pas eu peur ! »
Sollux attrape un de ses poignets, Eridan sursaute et relève la tête, et cette fois oui, cette fois c'est bien de la colère qui commence à le saisir et qui le pousse à lancer un regard noir à son interlocuteur :
« Lâche-moi !
- Eridan, c'est pas grave d'avoir peur, surtout sur ce genre de choses.
- Je n'ai PAS PEUR !
- Tu trembles.
- NON ! JE TREMBLE PAS !
- Tu hurles.
- PARCE QUE TU M'EMMERDES ! »
Eridan ne sait avec quelle force il parvient à se redresser, à pousser Sollux et le faire tomber du canapé. Sollux qui ne cache pas sa stupéfaction en terminant le cul par terre, alors qu'Eridan se tient debout fou de colère :
« J'AI PAS BESOIN QUE TU BALANCES DES ÉVIDENCES, J'AI PAS BESOIN QUE TU ME PRENNES DE HAUT, J'AI PAS BESOIN QUE TU TE FOUTES DE MOI ! »
Sollux fronce les sourcils :
« Quoi ?! Mais je me fou pas de toi ! »
Et alors qu'il se redresse, il crache avec un profond agacement :
« Arrête d'être parano, merde !
- Parano ?! Non mais c'est de mieux en mieux ! T'es le premier à dire que je dois trouver le bon partenaire, puis ensuite tu me sautes à la gorge et j'ai même pas le droit de le prendre mal ?!
- Je t'ai pas sauté à la gorge !! Et t'avais qu'à m'arrêter plus tôt si ça te gênait tant !
- J'ai essayé de te repousser, t'as rien voulu entendre !!
- Parce que tu gémissais !! C'est que t'aimait ça non ?!
- MAIS J'EN SAIS RIEN ! J'AI JAMAIS RESSENTI ÇA AVANT !
- JE CROYAIS QUE GAMZEE T'AVAIS DÉJÀ TOUCHÉ ?!
- CA N'A RIEN À VOIR !
- AH BHA BIEN SUR ! QUAND C'EST GAMZEE C'EST BON, QUAND C'EST MOI JE PEUX ALLER ME FAIRE FOUTRE !
- C'EST PAS CE QUE J'AI DIS ! »
Ils se taisent, seulement pour reprendre leur souffle, la voix éraillée d'avoir hurlé, non sans continuer de se fusiller du regard. C'est à celui qui va reprendre en premier, celui qui osera briser ce bref moment de calme, celui qui va provoquer de nouvelles hostilités ...
Mais ils sont précédés par Karkat qui s'interpose entre eux :
« Les gars, sérieusement, du calme ! »
Et pour que ce soit lui qui ordonne ça, c'est qu'il faut y aller. Ils brisent l'échangent visuel pour observer le plus petit, quelques secondes seulement, avant que Eridan ne se détourne en pestant, posant une main sur son cou, cachant les marques sur sa peau. Il fait volte face et gagne la salle de bain, ses pas claquant sèchement sur le sol, signe que sa colère n'est pas apaisée.
Karkat souffle un coup, rassuré que ça ne parte pas à en bagarre... mais c'est Gamzee qui fait le coup de grâce en observant Sollux :
« Putain, y a que lui pour te faire autant hurler. »
Sollux s'étrangle, rougit - de colère ou de gêne ? - et rétorque un magnifique "LA FERME"
Karkat roule des yeux et lui donne un coup de coude :
« Il a pas tort. Première fois que je te vois perdre patience si vite.
- Tch, je t'ai rien demandé.
- Fais pas la gueule Captor, et va plutôt t'excuser. On règle mieux les problèmes en discutant, comme tu le dis si bien. »
Sollux ne manque pas la moquerie dans la voix du plus petit, bien que ce dernier soit sérieux. Il grommelle, se masse la nuque, avant de souffler et se rendre en direction de la salle de bain, non sans oublier de remettre ses lunettes. A croire qu'il va passer sa soirée dans cette pièce...
Il toque, mais contrairement à précédemment il ouvre sans attendre de réponse, pour tomber sur Eridan qui se tient devant le miroir et qui paraît désinfecter certaines morsures. Il y a un blanc, l'Ampora l'observe dans la glace avant de simplement l'ignorer, sourcils froncés. Sollux entre et referme la porte derrière lui, mais la malaise est présent. S'il sait comment calmer le jeu avec Karkat, c'est plus difficile face à Eridan.
« ... je pensais vraiment que tu appréciais. » finit par dire Sollux, les mains dans les poches, sans le lâcher du regard.
L'hôte grogne, continue de tapoter les légères plaies de son coton, avant de sortir de la crème et s'en étaler une noisette sur le cou :
« ... je t'emmerde.
- J'essaie de discuter là. Tu peux être plus ouvert ?
- Pour dire quoi ? Te gueuler à nouveau que JE.SAIS.PAS ? Je sais pas si j'ai aimé, si j'ai détesté, si tu m'as fait putain de mal et si je veux recommencer ! J'en sais rien, Gamzee m'a rendu aussi dingue que tu l'as fait, et si tu veux tout savoir j'ai fini par chialer dans ses bras ! Voilà, heureux ?
- ... Mais... Putain, mais heureux de quoi ?! Je te comprends pas, c'est quoi le soucis au juste ? Tu nous en veux ? Parce qu'on t'a forcé ?
- Mais non !! Vous m'avez pas.. RAH ! »
Eridan se retourne vers lui, agacé :
« Laisse tomber, casse toi, retourne avec les autres, je vous rejoins !
- NON ! T'es véner parce que tu saisis pas ce que t'as ressentis ? Faut toujours essayer de nouvelles choses, c'est comme avec la moto, tu dois...
- J'EN AI MARRE DE ME FOUTRE LA HONTE ! »
Sollux ouvre grand les yeux :
« ... hein ? »
Eridan se passe nerveusement une main dans les cheveux :
« J'en ai marre de m'humilier au moindre truc que je fais, à la moindre chose qui se passe ! J'en ai marre de chialer devant vous, de dire des conneries devant vous, de flipper pour rien, de gâcher le moment, de... merde, juste merde, voilà ! Quand je te dis que 'ça va' tu peux pas juste l'accepter sans poser de question, sans insister et chercher à faire une putain de psychanalyse? Non parce que j'ai un psy pour ça ! Ou alors je vais demander à Lalonde, crois-moi cette meuf n'a pas besoin d'un diplôme pour te faire un analyse complète! »
Sollux le fixe sans un mot, puis se masse les tempes en assimilant tout ça :
« ... non mais...Bordel, Eridan Ampora, qu'est-ce qui me retient de te frapper ?
- Qu...
- Comment tu veux que je pose pas de question alors que tu m'as repoussé AU BORD DES LARMES ? Je t'ai forcé au point de te faire chialer, et tu veux que je ferme les yeux sur ça ? Mais tu m'as pris pour qui, comment tu veux que ça ne me fasse rien de te voir pleurer ? Y a pas d'humiliation ! Si quelqu'un est humilié c'est moi, moi et ma putain de culpabilité ! »
Eridan s'en outre :
« Ok, je t'ai repoussé trop violemment, mais t'allais trop vite ! C'est pas pour autant que tu dois t'en vouloir bordel ! J'ai pas besoin d'être materné à la moindre larme !
- Comment je pourrais le savoir ?! On est ensemble depuis même pas une semaine, laisse moi apprendre à trouver l'équilibre putain, une relation ça fonctionne pas juste comme ça, sur un claquement de doigt ! »
Le tube de crème tombe au sol, surprend Sollux qui s'étonne, jetant un œil par terre avant de regarder de nouveau Eridan qui a la mine ahuris.
« Quoi ? Quoi ? panique-t-il, craignant d'avoir dit une nouvelle connerie qui va relancer une violente dispute.
- ... On est ensemble ? »
La voix d'Eridan est stupéfaite. Sollux resta béat.
« ... Hein ?
- ... Quoi ? »
Ils se regardent longuement, aussi confus l'un que l'autre.
« ... Eridan ... On est ... Ouai, on est ensemble... ? Non ?
- M-Mais je sais pas, à toi de me le dire !
- Comment ça, à moi de le dire ?! Tu devrais le savoir !
- Mais d'où ?! Hey oh, m'embrasser et me toucher à tout bout de champ ça signifie par qu'on est en couple!
- Mais tu plaisantes ?! Tu te laisses toucher par n'importe qui comme ça toi ?!
- Bien sûr que non !! Y a que vous !! »
Eridan s'empourpre, porte une main à sa bouche alors qu'il détourne le regard, soudain plus timide :
« M-Mais, c'est juste que... que je sais pas, y' a pas eu de.. J'ai jamais imaginé... moi, avec vous ? C'est...C'est impensable. »
Sollux fronce les sourcils, s'avance d'un pas :
« Et pourquoi ?
- Mais... Mais parce que c'est moi ? Non mais, je sais que tu as dis que vous m'aimiez bien, d'accord, mais... Merde, regarde moi bien ! Tu te vois avoir une relation avec MOI ? Une VRAIE relation ?
- Bien sûr !
- Je parle pas d'amitié ou de sexe friend ou de... »
Sollux attrape son visage, le force à le regarder :
« Eridan ! Je te parle d'être en couple ! Pas de juste baiser !
- M-Mais...
- Toi, moi, Karkat et Gamzee ! On est tous les trois d'accord, alors... »
Sollux hésite, se mordille la langue :
« ... est-ce que toi tu serais d'accord ? Tu as déjà expérimenté un peu... On pensait que t'étais déjà... ok ?
- ... Honnêtement ? J'y ai pas du tout réfléchi...
- Sérieux ... ? Tu te laisses embrasser sans réfléchir ? »
Eridan fait la moue, lui donne une légère pichenette sur le front :
« Va te faire foutre, c'est difficile de vous résister... »
Cette fois cela arrache un sourire à Sollux :
« Vraiment ? Pourquoi ?
- Va te faire !
- On est irrésistible ?~
- Bordel Sol !
- Ah oui pardon, t'aime pas mes séances de 'psychanalyse' ~ »
Eridan se dégage avec embarra pour lui donner un coup dans l'épaule, alors que celui aux yeux vairons ricane. Agacé, l'Ampora ramassa le tube de crème qu'il s'empresse de ranger, avant de dépasser son camarade pour sortir de la salle de bain. Sollux lui emboîte le pas avec un sourire aux coins :
« Allez Eri, dis-le ! Dis-le que tu nous aimes toi aussi~
- Rah, tais-toi !
- Je vais pas te lâcher !
- Je vais te trucider Captor ! »
Karkat et Gamzee les voient revenir et échangent un regard, retenant leurs rires soulagés. C'est bon de voir qu'ils se sont calmés et qu'ils vont reprendre une soirée tranquille.
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