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15.

 -Sayako ?


Je lève doucement les yeux de mon dessin, et découvre Yuki devant ma table, un air probablement aussi ahuri que le mien. Son regard parcourt mon visage, ma coiffure, mes vêtements, et finit sur mon matériel de dessin, éparpillé sur ma table. Il m'a vu. Il m'a reconnu.

-C'est bien toi, Saya ? Qu'est-ce que tu fais là ?

Un petit rire nerveux sort de ma gorge, sans que je le contrôle.

-C'est toi qui demande ça ?

Il passe une main dans sa nuque, l'air gêné, et me sourit sans un mot. J'imagine qu'il ne répondra pas à ma pique. Son sourire me brise un peu plus, à croire que c'est la seule chose qu'il peut faire pour moi, désormais. Me briser.

-Tu... Je peux m'asseoir avec toi ?

J'acquiesce sans vraiment m'en rendre compte, de toute façon incapable de lui dire non. Le simple fait de le voir me fait mal, mais je peux pas lui refuser ça. Trop de questions sont restées sans réponses après son départ. Il n'est jamais revenu. N'a jamais donné de nouvelles, ni à moi, ni aux autres. J'aimerai comprendre. J'ai le droit de comprendre.


Il va chercher ses affaires à sa table, et je lui fais un peu de place, rangeant certaines de mes affaires. C'est dommage, ma lolita était bien commencée, pourtant. Un coup d'œil vers la fenêtre m'apprend que mon modèle n'y est plus, et que je ne pourrai pas finir mon dessin. Je soupire, probablement pour la millième fois aujourd'hui, puis regarde Yukihito s'installer en face de moi. Son plateau est aussi plein que le mien, m'indiquant que je vais devoir manger avec lui. Je veux bien passer un peu de temps avec lui, mais il faut pas abuser non plus...


-Alors comme ça, t'es venue étudier à Tokyo ? J'ai toujours pensé que tu resterais près de Kanao.

-J'avais besoin d'air. Et j'ai suivi Isuzu et Keiji, ils sont tous les deux à l'université ici.

-Sérieux, ils ont réussi les concours d'entrée du premier coup ? Haha, ça m'étonne pas d'eux... T'es en prépa ?

-Non, j'ai aussi réussi les examens d'entrée.

-Oh, je vois... Je suis en prépa, personnellement.


J'hausse un sourcil, surprise.

-T'as abandonné la restauration ? C'est ce que tu voulais faire, non ?

-Beaucoup de choses ont changés en deux ans... dit-il en souriant. Et ça en fait parti, je voudrai faire médecine.

Et là, j'ai envie de l'étrangler. Je sais très bien que beaucoup de choses ont changé en deux ans. Comment ose-t-il seulement me dire ça à moi ? Quel abruti. Je détourne les yeux, et regarde la rue. J'aurais voulu ne jamais le revoir. Peut-être un jour à une réunion d'anciens élèves, mais pas avant. L'homme qui se trouve en face de moi n'a plus rien de mon Yuki. Et je n'ai pas envie regarder ce qu'il est devenu.

-Qu'est-ce que tu fais, toi ?

-Rien, j'ai abandonné mes études. dis-je sèchement.

Il me regarde étonné, et je suis contente d'avoir menti, juste pour ce plaisir de l'avoir fait se taire. Il ne demande pas comment on va. Il fait semblant de s'intéresser à moi, simplement pour montrer ce que lui est devenu. J'ai envie de rentrer chez moi.

-Oh, je vois... Ça arrive, c'est pas fait pour tout le monde. dit-il, gêné.

Il m'énerve.


Je croque dans mon sandwich, toujours incapable de le regarder. Être aussi près de lui me fait mal. J'ai l'impression de mourir. Et le voir si changé est atroce. Il faut que je trouve une excuse pour m'échapper. Il m'en faut absolument une.

Soudain, me faisant sursauter, mon portable se met à sonner sur la table. Une photo d'Isuzu s'affiche, ainsi que son prénom, et je décroche sans même m'excuser. Bien fait.

-Allô ?

-Sayaaa ! J'ai oublié mes clés il faut que tu viennes m'ouvrir... lance Isuzu, l'ai abattue.

-Ah, oui bien sûr je rentre tout de suite ! dis-je en sautant sur l'occasion, et remerciant le ciel de cette intervention divine.

-Merci, tu me sauves la vie. À tout de suite !

-Oui, à toute'.


Je raccroche, range mes affaires en moins de temps qu'il en faut pour le dire, attrape mon sandwich d'une main, ma boisson de l'autre, puis regarde finalement Yukihito. Il a l'air surpris, mais ne dit rien. Ses yeux me disent beaucoup. Beaucoup trop pour moi. Je me détourne de nouveau, et sent mon cœur battre à tout allure dans ma poitrine.

-Il faut que j'y aille.

-Je peux te laisser mon numéro ? On tu me laisse le tien ? Comme ça on pourra se revoir... dit-il, la voix pleine d'espoir.

J'ouvre la bouche, incapable de dire quoi que ce soit. Mais est-ce que j'ai vraiment envie de le revoir ?...

-Je... Il faut vraiment que j'y aille...

-OK, pas de soucis. me sourit-il tristement, brisant mon cœur encore une fois. J'espère qu'on se reverra.

J'acquiesce, sans un mot, un sourire crispé aux lèvres. Puis je sors du café, sans un regard en arrière. Je veux oublier ça. Tout oublier. Cette rencontre, mes sentiments, et les siens. Surtout les siens. Alors je fais en sorte d'oublier. Je pense à Isuzu, seule, devant la porte, et me demande si elle a passé une bonne journée. Elle s'est faite de bonnes amies à la fac, alors j'espère que c'était pas trop dur sans moi aujourd'hui. Il faudra que je pense à tout lui expliquer en rentrant. Que je ne veux plus aller à la fac avec elle, et le reste.


En à peine 20 minutes, je suis chez nous. Isuzu est assise près de la porte, les genoux remontés sur sa poitrine. En me voyant arriver, un grand sourire illumine son visage. Elle a attendu un bon moment, elle doit être soulagée de me voir arriver. Je lui souris en retour, et avance vers elle, tandis qu'elle se lève.

-Non mais vraiment, quelle conne je suis parfois ! dit-elle en riant. Mais ce matin m'a un peu perturbé, je pense, comme je suis partie énervée... Non pas que ce soit de ta faute, hein, c'est moi qui ai pas fait gaffe ! T'es sortie aujourd'hui ? C'est déjà ça, j'ai cru que tu voulais juste rester seule à la maison. Quoi que j'aurais aussi compris que tu le fasses.

J'ouvre la porte, et nous rentrons en même temps dans l'appartement. On se déchausse dans l'entrée, puis enfilons nos chaussons.

-Ta journée s'est bien passé ? demandé-je.

-Oui, super bien ! Hikari-san et Mayuku-san sont vraiment des filles géniales, je suis contente d'être en cours avec elles ! On est bien tombées ! Ah, et pour les cours je te les donnerait quand j'aurais finit de les mettre au propre. dit-elle en s'asseyant dans le canapé. Et dire qu'il faut encore que je travaille ! La fac, c'est vraiment pas aussi facile que je le pensais. Enfin, c'est quand même moins stressant que le lycée, mais quand même... J'ai vu Keiji à midi, il est venu manger à la fac avec moi ! Il veut qu'on aille manger tous les trois dans la semaine, ça te dirait ?... Saya, tout va bien ?

Je la regarde, étonnée, avant de sentir des larmes courir sur mes joues. Oh merde. Je les essuie rapidement, mais je sens un sanglot monter dans ma gorge, plus rapide que moi. Oh merde.

-Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Tout va bien ? demande-t-elle en se levant, affolée.


J'ouvre la bouche, et tente de parler, mais je ne sais pas quoi dire. J'ai vu Yukihito. Il a changé. Trop. Pas assez. Ses regards m'ont brisés le cœur. L'ignorer m'a brisé le cœur. Mon corps entier tremble, et je m'effondre sur le sol, à bout de force. À quoi bon ? À quoi bon lutter, maintenant que je suis loin de lui. Je vois Isuzu me parler, mais je n'entends rien. Le bruit de mon cœur qui tambourine dans ma cage thoracique prend toute la place. Je l'ai vu, et maintenant je veux le revoir. Atrocement.

C'est un connard qui m'a brisé le cœur, et n'a jamais demandé aucune nouvelle, ni de moi, ni de ses amis. C'est un connard qui m'a trahie en partant loin de moi, en m'abandonnant. C'est un connard qui m'a laissé seule, qui a prit mon cœur avec lui quand il est partit. C'est un connard qui me l'a rendu en venant me parler. Et c'est douloureux. Plus douloureux que je le pensais. Il a ouvert des vannes que j'avais précautionneusement fermées, et je ne sais vraiment pas comment faire pour les refermer.

Je ramène mes genoux près de moi, et enfouie mon visage dans mes mains. J'ai mal. J'ai mal, j'ai mal, j'ai mal. Partout et nul part à la fois. J'ai mal à cause de lui, mais aussi pour lui. Il m'a regardé comme il me regardait avant. Et ça, c'est affreusement douloureux.  

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