« Nous avons tous besoin de quelques choses dans la vie et infimes soient elles. Cela peut paraître minime devant certaines personnes mais grandiose devant d'autres, alors pensons à s'entraider fissabililah c'est une des raisons qu'Allah nous met toujours à l'épreuve ».

Il est 6 heures, le temps est magnifique, un moment propice pour les vieillards revenants de la mosquée pour faire une balade. Un instant magique qui coïncide avec le lever du soleil où le ciel est illuminé par une couleur rosâtre faisant apparition de premières lueurs. C'est à cet instant qu'Abdoul se leva pour contempler ce magnifique spectacle accompagné par les chants du coq malgré qu'il a cours à 10 heures, son corps et son esprit se sont habitués à ces moments. En sortant de la chambre d'hôte il rencontre la voisine qui revenait de la boulangerie avec du pain pour le petit déjeuner, il la salua chaleureusement avant de l'aider dans sa charge, dans son fort intérieur il admire cette brave dame qui depuis l'hospitalisation de sa maman ne cesse de l'épauler. Il n'arrêtait pas de se demander pour quelle raison faisait-elle ça ? Est ce par pure affection ou par pure pitié ? Hélas toutes ses réflexions ne sont que pures controverses car il faut juste lui poser la question pour obtenir les réponses escomptées.

Abdoul : « Je peux vous poser une question ma tante ? »

« Oui ! Vas y je t'écoute » répondit la voisine

Abdoul : « Pourquoi depuis le décès de mon père tu t'occupes de ma mère et maintenant qu'elle est hospitalisée tu t'occupe de sa progéniture ? Alors que tu pouvais faire comme tous les autres qui se foutent de nos sort »

La dame est perplexe car pour la première fois Abdoul lance une discussion envers elle, néanmoins elle va assouvir la curiosité de ce garçon

« Tout d'abord ta mère et moi sommes amies de longue date donc je me dois de protéger sa famille lorsqu'elle n'est pas là. Ensuite tu oublies que nous sommes des musulmans et nous suivons la voie du prophète PSL qui nous exige de veiller au bien-être de ses voisins, et il a tellement insisté là-dessus que ces compagnons ont cru que les voisins peuvent même nous hérités. Et ce que vous traversez aujourd'hui peut belle et bien m'arriver demain donc pour moi Il faut s'entraider »

Abdoul qui fut touché par cette réponse versa des larmes, les souvenirs du décès de son père et l'accident de sa mère l'ont tellement marqué et il s'enlaça dans les bras de la voisine qui le consolait.

A quelque pas de là toujours dans le quartier populaire de Pikine, la mère de Cheikhouna Khadija Mbaye s'est réveillée avec le corps lourd outrée par les propos du marabout, elle cherchait une solution sur comment briser le mariage de son fils. Alors elle décide d'en parler avec son mari peut-être ce dernier pourra l'aider dans cette tâche, pendant ce temps elle lui prépare un petit déjeuner royal afin de mieux accaparer son attention.

Il était 10 heures lorsque son mari sortit de la chambre et trouva une table bien garnie comme petit déjeuner puis il s'esclaffe : « Tabarakallah ! Machallah ! So meunoul bawo lou yakou yawa ! Sokhna Khadija !! »

Sa femme : « Oui sama khalife bi ! »

« Li lepp may borom ? » lui demande son mari (Tout cela est ce à moi ?)

Sa femme : « wawaw sama bour bi yay borom lekal ba sourr » (Oui mon roi cela t'appartient mange jusqu'à être rassasié)

Son mari ne perd pas de temps et commence à déguster avec vorace son petit déjeuner. Sa femme en profite pour aller au marché et ce n'est que vers 11h qu'elle rentre et trouve son mari assis au salon entrain de lire son journal

Khadija : « Aladji ya ngi tokk ? » (El Hadj tu es assis ?)

Son mari : « Oui ma ngi fi tokk ! » (Je suis assis là !)

Sa femme continue son chemin vers la cuisine pour déposer ses provisions, elle hésite encore à lui parler du problème de son fils après mûre réflexion, elle décide d'attendre qu'elle serve le déjeuner pour lui en parler comme le dit l'adage ; « On ne réfléchit pas à une solution le ventre vide ».

Pendant ce temps à Guédiawaye, Marème est seule dans la maison, son père est parti en voyage et sa mère n'est pas encore revenue du marché. Comme elle a fini les tâches ménagères alors elle se connecte sur whatsapp pour voir la réponse de son mari mais toujours rien ce dernier n'a même pas lu le message, elle se dit qu'il est peut être occupé.

L'envie d'appeler Abdoul la démange au plus profond de son être mais lorsqu'elle se rappelle les menaces de son père elle se rétracte automatiquement

« Franchement que faire ? Epouser une personne que l'on n'aime pas c'est comme manger du piment ça nous brule la langue. Je me demande pourquoi mon père m'a forcé et qui pourrait bien m'aider à sortir de ce dilemme ? » Dit-elle l'air pensif.

Retour à Pikine, le soleil étant au zénith, Khadija Mbaye attendait avec impatience la prière de Duhr pour enfin servir le repas. C'est le moment idéal que les ménages sénégalais ont l'habitude de déjeuner, un moment coïncidant aux heures de pauses dans l'administration sénégalaise dont la colonie française nous a imposé afin de gagner l'attention du peuple et leur obligé à ne pas diversifier dans la tradition. Des plans machiavéliques posés pour contrer l'expansion de l'islam.

Bref, Khadija Mbaye prépare la table et appelle son mari qui venait juste de revenir à la mosquée, ce dernier pris place et comme le veut la coutume il se lave d'abord les mains et commence à déguster le fameux plat « thiébou dieune Penda Mbaye » (riz au poisson). Tout en mangeant, il ne cesse de tarir d'éloges à sa femme qui s'occupe d'ailleurs hyper bien de lui.

Quelques instants plus tard, Ils ont terminé de manger, Khadija Mbaye débarrasse la table avant de venir servir un jus de gingembre à son mari, puis là elle lui dit

« Sangue bi je voudrais qu'on discute »

« D'accord avec plaisir lo beugue rek yalnay done diam ! » lui répondit son mari (tes désirs sont des ordres dans le sens courant)

Khadija : « Le jour du mariage de notre fils, j'ai reçu un message de sa part qui m'a fait peur très peur d'ailleurs, je te laisse écouter ensuite je t'expliquerai sa signification »

Ainsi son mari écouta le message vocal jusqu'à la fin sans émettre aucune expression de stupéfaction sur le visage

Khadija : « Voilà après je me suis rendu chez un marabout pour l'élucider mais il a été catégorique ce mariage tuera notre fils. Et tu sais bien que je n'ai rien contre ma belle famille mais en tant que mère la vie de mon fils est et sera toujours prioritaire »

« Qu'est ce que tu envisages de faire dans ce cas ? » posa son mari

Khadija : « J'envisage d'abord de t'en parler car après tout tu es le chef de la famille et en plus son père »

Son mari reste un moment muet genre pour assimiler toutes ses informations puis il reprend la parole

« J'ai bien saisi ta position et tu n'es sans savoir que Serigne Amadou a aidé notre fils pour sa préinscription et en plus de cela il nous a donné sa fille comme épouse à notre Cheikh et pour ça je lui vouerais toute ma confiance le restant de mes jours. Autrement dit, ma dignité et mon honneur ne me permettent pas d'aller voir Serigne Amadou Diaw pour briser ce mariage pour des suppositions farfelues et je t'ordonne de ne pas le faire est ce que tu m'a bien compris ! »

Khadija était perplexe face à la réponse de son mari et pour ne pas trop attiser sa colère elle répond par l'affirmative

« Oui !! »

Les problèmes se pointent devant la mère de Cheikh d'une part la vie de son fils est en jeu avec ce mariage et d'autre part son mari reste intransigeant sur sa fierté encore un autre dilemme. Et nous savons tous combien l'amour d'une mère envers sa progéniture est si fort et nul ne peut mesurer les sacrifices qu'elle peut faire quitte même à donner sa vie pour la réussite de ses enfants.

Khadija Mbaye était décidée à aller jusqu'au bout malgré l'interdiction de son mari, elle trouvera un moyen pour briser ce mariage et ainsi sauver son unique fils. Et là une idée lui est venue en tête !!!!

L'attente a été longue et je m'en excuse encore une fois. Que la paix soit avec vous !!!!

Selon vous c'est quoi l'idée ????