Une nouvelle journée commença. Je devais aller voir le client d'hier car il avait mis un zéro en trop sur le chèque. Mais avant ça, je devais réussir à sortir de mon lit chaud. C'était dur car il faisait froid dans ma chambre. A croire que je n'avais plus de chauffage. Je me levai et j'allai regarder la température. Quinze degrés... Mon radiateur était gelé. Merde... Je soupirai. J'allai dans la salle de bain. J'allumai l'eau de la douche mais sans m'y mettre. C'était logique, je n'avais pas d'eau chaude. Je pris mon portable et j'appelai NamJun. Je m'en foutai qu'il soit quatre heures du matin. Bien sûr, il ne répondit pas. Je soupirai et je m'habillai en jogging et gros sweat. Je descendis dans la cuisine. J'allumai le robinet. Pas d'eau chaude pour la vaisselle... Pas de chauffage dans la salle. Est-ce que je pouvais quand même ouvrir alors qu'on ne pouvait pas accueillir les clients ? Je devais vite me décider, pour prévenir HaNeul. Je préférais ne pas ouvrir aujourd'hui et arranger le problème. Je montai pour envoyer un message à HaNeul. Je l'informai du problème. Puis j'écrivis l'information sur mon ordi pour l'imprimer et l'afficher sur la porte. HaNeul avait vite répondu en disant qu'elle allait quand même venir au cas où j'aurais besoin d'aide. Je lui fis de se reposer et de ne venir qu'en milieu d'après-midi. Elle ne répondit pas, donc j'en déduisis qu'elle s'était rendormie. Moi, je me serais bien recouché mais il faisait trop froid. Je redescendis dans la cuisine et j'allai dans mon bureau. J'avais deux sweats, mon jogging épais et deux paires de chaussettes. J'avais ma capuche et je dessinai des croquis de gâteaux.
Ca faisait une heure que je dessinais. Il ne faisait pas encore jour. Je fermai les yeux en gardant mon crayon dans ma main. Je sentis ma tête partir en avant. Je posai alors mes bras sur ma table de dessin et je posai ma tête dessus. Je fermai les yeux et je m'endormis.
Une sonnerie me réveilla. Je me redressai rapidement. Je regardai autour de moi. J'avais oublié que je dormais dans mon bureau. Mais... La sonnerie venait de mon rêve car je n'avais pas d'appel manqué. Je m'étirai et je regardai l'heure. Neuf heures. Je voulais aller voir le client, comme ça, ça sera fait. J'allai m'habiller un peu mieux. Je redescendis et je pris les invendus de la veille. Je les mis dans une boite en carton et j'allai la mettre dans le coffre de mon scooter. Je mis mon casque et je partis. Mon gros blouson m'empêchait d'avoir froid. Je roulais jusqu'à GangNam. Je me souvenais à peu près du chemin. J'arrivai au parking souterrain. Le garde vint me voir. C'était le même qu'hier. Je relevai la visière de mon casque et lui fit un sourire. Il me fit qu'il revenait. Il alla passer son coup de fil. Il revenait quelques secondes après.
_ « Vous pouvez y aller. Vingtième étage.
_ Merci ! »
Il ouvrit la barrière et j'y allai. Je me garai sur une place normale et je retirai mon casque. Je l'attachai à ma roue, avec l'antivol. Je me recoiffai dans le rétroviseur et je pris la boite avec les invendus. J'allai à l'ascenseur et je montai au vingtième étage. Les portes s'ouvrirent sur un grand espace. Il y avait un grand comptoir en cercle. Il y avait plusieurs femmes qui y travaillaient. Je m'en approchai doucement. Une jolie blonde me fit un sourire accueillant.
_ « Bonjour, je viens voir Monsieur Jung.
_ Sur votre gauche, toujours tout droit. Traversez la grande salle et ça sera les grandes portes.
_ Très bien, merci. »
Je lui fis un sourire et je pris le chemin qu'elle m'avait indiqué. Je traversai un petit couloir et j'ouvris une autre porte. Je tombai sur une salle encore plus grande... Il y avait une vingtaine ou une trentaine de bureaux. Ils étaient presque tous occupés par des employés qui téléphonaient ou travaillaient sur leurs ordis, dans un brouhaha. Ils arrivaient à travailler dans de telles conditions ? Mais tout le monde semblait speed et très occupé. Je continuai mon chemin comme m'avait dit la fille. Je vis les grandes portes au fond de la salle. Certaine personne me regardait en se demandant où j'allais. Je m'approchai de plus en plus mais... Je le vis sortir rapidement de son bureau. Il ne m'avait pas vu, encore.
_ « KIM !!! Je t'ai dit que j'attendais le dossier dans... ! Ha... »
Il arrêta de crier en me voyant. J'étais un peu effrayé car jamais je ne l'aurais imaginé en train de crier ainsi. Il était plutôt calme et souriant d'habitude... Enfin pour le peu de fois où je l'avais vu. Tout le monde nous regarda. Je me courbai devant lui. Il me fit un sourire et il tint sa porte en m'invitant à entrer. Je le remerciai et j'entrai. Il me suivit et ferma la porte derrière lui. Je regardai son bureau. Il était plutôt chouette. Il devait faire la taille de ma boutique, en comptant la cuisine et mon bureau minuscule. Il alla s'asseoir dans son fauteuil en cuir. Il me fit un sourire. Je m'asseyais en face de son bureau, dans le petit fauteuil.
_ « Je vous ai apporté les invendus d'hier, souriais-je en posant la boite sur son bureau.
_ Hoo ! Qu'est-ce qu'il y a ? »
Il ouvrit la boite comme un enfant qui recevait un cadeau. Il garda son sourire en parcourant les pâtisseries.
_ « Elles ont toutes l'air délicieuses. Vous voulez un café ? Me demanda-t-il.
_ Heu... Pourquoi pas. » Souriais-je.
Il appuya sur un bouton de son téléphone et il demanda deux cafés. Il me donna un gâteau et il en prit un également.
_ « Donc, vous vouliez me voir ? Me demanda-t-il.
_ Oui, c'est pour le chèque d'hier... Dis-je en le sortant. Vous avez mis un zéro en trop. On avait dit trois millions et vous avez mis trente millions, souriais-je.
_ Ha... A vrai dire, ce n'est pas une erreur. Au fait ! Mes invités étaient vraiment impressionnés par vos créations ! Je vous ai recommandé à beaucoup de personnes, donc attendez-vous à être débordé aujourd'hui !
_ Aujourd'hui... ? Je n'ai pas pu ouvrir... Lui avouai-je. Mais en quoi c'est normal, trente millions ? Expliquez-moi.
_ Vous n'avez pas ouvert ? Pour quelle raison ? Me demanda-t-il en fronçant les sourcils.
_ Pas d'eau chaude et pas de chauffage, mais répondez...
_ Vous avez vérifié le compteur électrique ? Ca peut venir de là des fois...
_ Arrêtez d'esquiver ma question ! Criai-je.
_ ... »
Merde... Pourquoi j'avais crié comme ça ? Je fus gêné et je me courbai devant lui. Il semblait surpris mais pas en colère.
_ « Trente millions pour vous faire comprendre mes intentions, dit-il sérieusement.
_ Vos intentions... ? Lui demandai-je.
_ Si l'occasion se présente un jour, je souhaite investir dans votre rêve, dit-il clairement.
_ ... P... Pourquoi ? Lui demandai-je, troublé.
_ Vous avez du potentiel, énormément de potentiel. Votre investisseur actuel est peut-être un ami mais comme on dit : « ne jamais faire d'affaire avec un ami ». Il vous dépouille et vous pensez que c'est pour la bonne cause. La jeune fille qui travaille avec vous a raison. Il vous faut quelqu'un qui s'y connait et qui peut faire grandir votre rêve. Et pour être honnête, je suis tombé amoureux.
_ A... Moureux... ? D'HaNeul ? Lui demandai-je, surpris.
_ Haha ! Non », souriait-il.
Alors... Il était gay ?! HaNeul avait raison ? Il était gay et ... Il était amoureux de moi ? Je me mis à rougir... C'était pour ça l'argent en plus ? Il voulait que je lui tombe dans les bras ou quoi ?
_ « Je suis tombé amoureux de vos pâtisserie, continua-t-il sérieusement. Elles sont justes divines. Alors je ne veux pas qu'un tel talent disparaisse comme ça. »
Ouf !! Il n'était pas gay ! J'eus un sourire en regardant mon chou sur le bord de son bureau. Je le pris dans ma main et je le mangeai. Mais... Mes pâtisseries me représentaient... Elles étaient une partie de moi alors techniquement... Il aimait une partie de moi. Non mais pourquoi je pensais à ça moi ?! Raaah, je commençais à faire comme HaNeul et à voir des gays partout.
_ « Donc quand votre investisseur aura un moment, prévenez-moi pour que j'aie une discussion avec lui, souriait-il.
_ ... Et si je n'ai pas envie ?
_ ... Vous ne voulez pas gagner d'argent et faire évoluer votre entreprise ? Me demanda-t-il surpris.
_ Si mais... Je ne sais même pas dans quoi vous travaillez... Je ne sais rien de vous, et je ne veux pas mettre mon rêve entre les mains de n'importe qui, lui avouai-je.
_ Vous voulez me connaitre, c'est ça ? Souriait-il en coin.
_ Heu... Pas personnellement mais... Enfin, bafouillai-je comme un gamin de quinze ans.
_ C'est pourtant ce que vous avez dit, dit-il en se levant et en me tournant le dos pour regarder par sa fenêtre. Mais... Pour mon entreprise, j'investis principalement à l'étranger. Dans des sociétés de communication, dans une dizaine de pays étrangers. Au Japon, en Chine, aux Etats-Unis, en Angleterre, en Australie, en Indonésie, à Taiwan, en France, au Brésil et à Singapour. Moi, je ne fais pas grand-chose, à part recevoir les PDG de mes filiales et de discuter de projets d'investissements. En fait, on peut dire que j'investis juste. Je décide où je place l'argent de l'entreprise... Il faut juste prendre les bonnes décisions, dit-il en se retournant vers moi.
_ Au moins vous dites « l'argent de l'entreprise » et pas « mon argent »... Souriais-je en regardant mes mains sur mes genoux.
_ Certes l'entreprise est à mon nom mais c'est l'argent de mes actionnaires, investisseurs et employés. Ok, je vis aisément mais ça c'est tout patron d'une bonne entreprise. Et ça pourrait être vous... Vous pourriez engager une équipe, ouvrir d'autre boutique à Séoul, en Corée du Sud puis dans le monde. Vous pourriez vivre de votre rêve et... Faire vivre d'autre personne, en créant des emplois et même en ouvrant une école de cuisine, souriait-il en s'asseyant sur l'autre fauteuil à côté de moi.
_ ... Je...
_ Monsieur, vous avez une réunion dans dix minutes, lui dit surement son secrétaire en entrant sans frapper.
_ Et frapper, ça te fatiguerait ?! Lui demanda-t-il en râlant. Aish... Imagine on était occupé !
_ Je ne suis plus surpris avec vous, souriait son secrétaire.
_ ... »
Monsieur Jung me regarda. Il me fit un sourire pour me rassurer qu'il n'était pas un psychopathe. Il se leva et s'excusa pour le café qu'on n'avait pas eu finalement. Je me levai aussi. Il prit la boite en carton pour manger les pâtisseries en chemin. Je sortis de son bureau et il me suivit.
_ « Vous êtes venu comment ? Me demanda-t-il en souriant.
_ En... En voiture ! Mentis-je car j'avais honte.
_ D'accord, faites attention ! »
Il partit avec son secrétaire à gauche, pour prendre un autre couloir. Je regardai autour de moi et les employés semblaient surpris. Je baissai les yeux en me demandant ce qu'ils avaient. Mais... Au final, il n'avait pas changé le montant du chèque ! Aish ! Je n'allais quand même pas encaisser une telle somme ?! Je regardai le papier. Il voulait vraiment investir dans ma petite entreprise ? Je relevai le nez et je regardai les gens. Ils circulaient partout dans la grande salle. Je vis le nom de l'entreprise sur leurs badges. La JJ's Enterprise. Je devais faire des recherches puis en parler à NamJun. J'allai jusqu'à l'ascenseur et je descendis à mon petit scooter. Je montai dessus et j'allai vers la sortie. Je saluai le garde et je rentrai à la boutique. HaNeul était là, elle attendait devant. Je me garai et j'allai ouvrir, car elle avait froid. Elle voulut retirer son blouson mais elle sentit la chaleur.
_ « Il fait trop froid !! Dit-elle en boudant.
_ Je sais... Je vais voir le disjoncteur, lui dis-je, comme me l'avait conseillé monsieur Jung.
_ Je viens avec toi ! »
On alla au sous-sol. Elle m'éclaira avec une lampe de poche. Je vis le bouton « chauffage » vers le bas. Je le remontai et on entendit le chauffe-eau se remettre en marche.
_ « Ouaiiiiis ! Tu es trop fort !! Cria-t-elle.
_ Ca a vraiment marché... ? Lui demandai-je, surpris.
_ Oui !! Viens. »
Elle me prit la main pour vite remonter. Elle alla jusqu'au radiateur.
_ « Haaaa ! Il commence à être chaud ! Souriait-elle, heureuse.
_ ... »
J'eus un sourire. Comment il a su que le problème venait de là ? En plus d'avoir de l'argent, de vouloir m'aider, d'avoir de bons goûts, il était doué en électricité. A croire qu'il incarnait l'homme parfait. HaNeul devait vraiment tenter avec lui car elle méritait d'être heureuse et d'avoir un homme comme lui.
_ « A quoi tu penses ? Me demanda-t-elle en se réchauffant.
_ ... Que tu irais bien avec ce type, souriais-je.
_ Pourquoi ?
_ Je suis allé le voir ce matin, et c'est lui qui m'a conseillé de regarder le compteur... Il m'a aussi expliqué son rôle de PDG en disant qu'il investissait l'argent de son entreprise... Le fait qu'il ne parle pas de « son » argent, ça prouve qu'il est honnête et pas prétentieux comme la plupart de ces types. Puis, il est riche, il a des connaissances incroyables dans beaucoup de domaines, enfin, il incarne le mec idéal quoi, donc c'est pour ça que vous iriez bien ensemble.
_ Park Jimin... Soupira-t-elle en fermant les yeux. S'il était une femme, tu lui aurais sauté dessus ? Me demanda-t-elle en souriant.
_ ... Que... Bien sûr que non ! Je suis un gentleman moi ! Mais... Avoir une femme supérieure à moi, comme ça... Je ne pense pas que ça m'aurait plu.
_ Ho ! Tu es un macho en fait ! Tu ne veux pas te faire entretenir par une femme ?!
_ Bien sûr que non ! C'est humiliant si c'est la femme qui ramène l'argent et qui fait vivre la famille... Enfin... Je pense que je le vivrais mal.
_ Tssss, tu baisses dans mon estime, Park Jimin. »
Elle avait surement raison. Mon discours sonnait vieux jeu. Mais je ne m'imaginais pas me faire entretenir par quelqu'un. Je voulais être celui qui entretenait et pour ça, je devais gagner de l'argent et avoir une vie un peu plus... Stable.
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