Chapitre 8
Le coma...
Le coma, c'est ce sommeil et ce monde parallèle où tout peut changer en un instant et dans lequel j'ai été plongé il y un mois déjà, depuis cet accident où j'ai rencontré une personne qui deviendra plus tard celle que j'aime aujourd'hui....
Un mois qui semblât durer le temps d'une brise passagère par moment. Mais qui, par d'autres, me semblât aussi long que l'Amazone. Un mois qui côtoya mes délires, ma douleur, mon impuissance et mon attente.
Mes délires, ces longs rêves interminables où l'on vit et ressent tout. Comme une deuxième vie, comme si je ne dormais jamais. Aller jusqu'à m'imaginer que maman est vivante, que j'ai d'autres frères et sœurs que mon ainée, et que je suis en train d'étudier dans un lycée où je ne me suis jamais fais harceler... Dit comme cela, ça parait tout beau, tout rose... Mais en réalité, je suis là, allongé, l'esprit embrumé régulièrement par des médicaments, dans l'impossibilité de me réveiller. Comme lorsque l'on fait un mauvais rêve.
Ma douleur... Tout le monde parle à côté de moi. Les infirmiers, quand ils sont là, disent des choses que je n'aimerais pas entendre comme "il est probable qu'il meurt le pauvre". Pourtant, je suis là. J'entends, je vis, je ressens. Je ressens la chaleur de mes brûlures, le sang séché de mes blessures qui se colle aux bandages, la dureté de mes bleus. Au début, j'étais bandé de partout et j'avais chaud, soif aussi. Je suis là, oui, compressé pas ces pansements, allongé sans que je ne puisse bouger.
Mon impuissance, c'est bien le pire dans tout ça. L'impuissance de pouvoir parler à Sara que j'entends, l'impuissance de pouvoir ouvrir mes yeux. L'impuissance! L'impuissance de pouvoir leur dire à tous que je dors en apparence mais que je suis là, conscient. Celle de l'entendre partir de la chambre d'hôpital et de ne pouvoir la retenir. Ou encore celle de l'entendre pleurer et de ne pas pouvoir la réconforter.
L'attente, une longue attente... Celle qu'enfin l'on arrête de m'injecter ces produits et cette nourriture sans goût. L'attente de pouvoir parler, boire, manger. L'attente de me réveiller de ce rêve qui est devenu au fil des jours, un cauchemar. L'attente de me réveiller du coma.
J'ai fini par accepter de garder une trace de ces blessure sur mon corps. J'ai accepté l'idée de rester allongé toute la journée... Mais je n'ai pas accepté celle de ne jamais pouvoir tenir Sara dans mes bras. Je me réveillerais. Que le destin le veuille ou non, je le ferais.
À mon réveil, j'affronterais la réalité de face. Je sais qu'il se pourrait que je ne sache plus marcher ni parler lorsque j'ouvrirais les yeux... Mais j'apprendrais à nouveau à contrôler mon corps. J'irais voir mon père et Liam pour tout régler. Plus jamais je ne me ferais harceler! Plus jamais je ne me ferais battre! Lorsque j'ouvrirais les yeux, je serais Mathis, le revenant de l'autre monde et un homme nouveau.
Je m'appelle Mathis.
Et un jour, je me réveillerais.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro