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Chapitre 14

C'était la nuit, et j'avais paniqué. Le corps lourd et l'esprit encore ailleurs, je n'avais cessé d'appuyer, difficilement, sur le bouton rouge accroché à mon lit. J'avais peur... Les bruits des machines semblaient plus imposants encore que lorsque je les entendais depuis ma salle aux perles. Les infirmiers de garde n'avaient pas pu rester bien longtemps à mes côtés, et voilà que je m'étais retrouvé seul, dans la nuit noire. J'étais déboussolé... Mes yeux n'étaient plus habitués à voir, ni mon cerveau à être conscient et éveillé. De la même manière qu'autrefois, je veux dire.

Je me résignais donc à attendre jusqu'au lendemain matin, lorsque Pascal viendrait m'expliquer la situation que je connais déjà. Aussi, c'est pourquoi je le vis entrer quelques heures plus tard, le soleil déjà levé.

-Bonjour ! Mathis Gérin, c'est cela ?

Je hochai la tête doucement tandis qu'il s'approchait de mon lit.

-Je vais effectuer quelques tests pour un bilan, vous permettez ?

À nouveau, je hochai la tête. Je me sentais fatigué et las, alors que pendant tout ce temps, je n'avais fait que dormir, en soi. Alors pourquoi donc je bataillais contre mes paupières qui se fermaient d'elles-mêmes ?

-Arriveriez-vous à parler ? demanda Pascal après avoir vérifié le comportement de mes iris face à la lumière de sa lampe de poche.

Je toussai en essayant une première fois. La sonde digestive m'avait irrité la gorge.

-Je... Où est Sara...? Tentais-je, une seconde fois

C'était la seule chose qui m'importait à l'instant. Sara. L'avaient-ils prévenu de mon réveil ? J'avais hâte ! Voir son visage, ses yeux, sa bouche de laquelle elle tirait de si beaux mots... Entendre à nouveaux ses pas enjoués et sa voix cristalline... À la côtoyer pendant plus de trois mois, sa présence m'était devenue vitale. J'avais soif de ses récits de  vacances, de ses difficultés en géographie mais surtout, de ses caresses affectueuses. Il était loin le temps des étreintes familiales ! Cela m'avait fait beaucoup de bien de me sentir à nouveau aimé, en sécurité entre ces murs blancs.

-Sara ? C'est une amie à vous ?

Je ne compris pas la question.

-Oui... Je parle... Je parle de celle qui m'a rendu visite tout ce temps ! baragouinais-je.

Pascal se retourna vers Mahdi et Alicia, jusque-là en retrait.

-Une Sara, cela vous dit quelque chose ?

Je clignai des yeux pour essayer de ressembler mes pensées. Pourquoi poser une telle question alors qu'ils la connaissent tous ? Sara est tout de même passée me voir presque chaque jour durant ces trois mois !

Mon sang se glaça lorsque je le vis hocher négativement la tête.

-Si c'est une blague, ce n'est pas drôle! m'écriai-je essayant de mettre de côté ma douleur et ma difficulté à parler.

J'articulais du mieux que je le pouvais.

-Calmez-vous! Je pense que vous avez rêvé, c'est courant pour un comateux. J'ai déjà vu certains patients croire qu'ils avaient une petite soeur alors qu'ils étaient enfants uniques. Il se tut quelques instants pour que les informations soient assimilées. Ça ne m'étonne donc pas que vous vous soyez imaginé une amie...

Quelle est donc cette ânerie qu'on me chante là ? Je n'ai pas pu imaginer Sara, n'est-ce pas...? Des larmes commencèrent à remplir mes yeux tandis que je me remémorais tous ces moments passés avec Sara. Elle, en pleurs lors de notre première rencontre, en pleurs aussi lorsqu'elle m'annonça l'AVC de sa grand-mère ou encore lorsqu'on proposa de signer ma mort... Elle, en joie quand elle m'informa que ses parents allaient payer les frais d'hôpital, en joie quand elle apprit mon nom... Ce premier toucher, quand elle m'hydrata. Une première fois, puis une seconde...

Tout cela serait le fruit de mon imagination ? Rien... Ne se serait passé ?

-Mais... Vous vous appelez bien Pascal, n'est-ce pas ? Et vous, Mahdi, ou encore vous, Alicia, pas vrai?

Ma voix tremblait, serrée entre les étaux qu'étaient devenus ma gorge.

-C'est exact... Votre cerveau a probablement enregistré certains faits réels qui se passaient autour de vous, mais vous l'avez mélangé avec un souvenir, ou un espoir... Ou tout simplement basculer des rêves à l'éveil, régulièrement ? tenta d'expliquer Alicia en s'avançant vers moi, un sourire triste au visage.

-Dans... Dans ce cas, est-ce réel que Pascal et vous, vous êtes en couple ? Ne me dites pas que toutes ces choses qui se passaient près de moi... Sont aussi fausses...?

Mon médecin général et l'infirmière se mirent à se comporter étrangement tandis que Mahdi les regardait, ahuri. Je suppose que cette fois-ci, je touchais un évènement qui s'était vraiment passé ? Comment oublier ce soir-là, lors duquel les deux s'étaient rejoints dans ma chambre, pour vérifier mon état une dernière fois avant de rentrer chez eux ? Pascal avait alors abordé Alicia d'une voix hésitante, et lui avait tendu une peluche panda... Je connaissais plus romantique, mais le cadeau avait fait son effet et ils s'étaient embrassés amoureusement après avoir décidé de sortir ensemble.

-Bien ! Je... Je pense qu'on devrait vous laisser vous reposer ! s'exclama Alicia en se dépêchant d'atteindre la porte et de sortir de la pièce.

Ses petits pas claquants s'éloignèrent aussi rapidement, après que mes oreilles perçurent une respiration ressemblant à un signe de soulagement.

-Je vais faire de même ! lâcha Pascal en prenant à la hâte ses affaires.

Il disparut aussi vite que sa collègue. Je me tournai vers l'infirmier encore présent.

-Peut-on me laisser seul ? J'ai... Besoin de réfléchir...

Il hocha énergiquement la tête, toujours abasourdi par la nouvelle de tout à l'heure, et lassa place au silence derrière lui.

Je pouvais enfin me laisser aller...

Le jour m'accueillit en larme, dépassé par les évènements. Comment avais-je pu m'imaginer des scènes aussi réelles ? Aussi précises ? Surtout, comment mon cerveau avait-il fait pour que je n'arrive pas à différencier le vrai du faux??

J'enfonçai ma tête dans l'oreiller.

Pourquoi la vie ne m'aime-t-elle pas...?

J'avais enfin trouvé l'amour, probablement réciproquement, et voilà que tout avait disparu, en fumée.

J'avais enfin trouvé le courage de me battre pour vivre, et voilà que tout m'abandonnait à nouveau... À quoi bon me démener dans ce cas.?






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