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Chapitre Second


Shibuya, Shouto Bunkamura st. Tokyo, 2023

Résidence Ryōshō

POV Izuku :

C'est le grand jour. Mon premier jour de repos depuis l'ouverture du café. J'ai un peu de peine de laisser mes amis seuls, mais savoir que je vais passer ma journée avec Katsuki me ravi. Hier, lorsque que le client l'insultait, j'ai cru comprendre qu'il y a eu un scandale médiatique avec lui. Il serait donc connu ? J'en ai longuement parlé avec Denki au téléphone. Et Shoto et Shinso m'ont appris que c'est lui qui a subi l'accident avec le riche réalisateur il y a un an.

J'entre dans la cuisine toujours en regardant mes pieds et en réfléchissant à l'incident d'hier.

- Zuku, tu marmonnes !

Je sursaute, oubliant totalement que nous sommes une colocation. Shoto me regarde, assis sur sa chaise de bar, avec amusement. Shinso lui est complétement désespéré.

Je m'assieds près de mon ami bicolore. Sa beauté en surprend toujours plus d'un, il a un style particulier, mais il lui va tellement bien que tout le monde l'accepte plus ou moins.

Oui, il faut toujours une ombre au tableau, son père lui ne le vois pas d'un bon œil. Il faut dire qu'il se teint les cheveux très régulièrement, les abimant énormément, Cependant, ses yeux hétérochromes, sont juste captivant. Mais ce n'est qu'un parent beaucoup trop strict et toxique, je me demande comment il a pu obtenir la garde de ses enfants.

- Zuku, ici la terre.

- Pardon, je suis un peu à l'ouest ce matin.

- C'est ton rendez-vous avec CE cher voisin qui te perturbe autant ?

Je lui donne un petit coup à l'épaule.

- Je me sens coupable de vous laisser seul au café...

- Tais-toi ! profite de ton jour de repos au lieu de te plaindre.

- J'aimerais tellement passer mon jour off avec une si belle personne. S'exclama Hitoshi.

J'obéis sagement comme un enfant, qui se fait durement refuser un caprice. Nous déjeunons dans un calme habituel, mes deux amis me charrient beaucoup, mais ils ont aussi besoin de leur moment de calme où ils redeviennent les taciturnes que j'ai connus au début de nos années lycées.

Mes deux collègues me jettent de la maison en m'interdisant de rentrer avant demain. J'acquiesce une nouvelle fois, dans la précipitation. Je marche jusqu'à l'escalier et avant de poser un pied dans la mauvaise direction, j'appelle Katsuki.

- Je me suis fait chasser de chez moi. Tu m'envoies ton adresse ?

- D'accord.

Je reçois le message dès qu'il a raccroché et je remarque qu'il me suffit de monter un étage. Notre immeuble est une copropriété remplie de personne assez aisée financièrement donc ce n'est pas très peuplé, mais les appartements sont très grands.

Je cherche le numéro indiqué. Une fois trouvé, je constate que l'étage est composé de deux appartements, je toque au bois dur de cette porte qui nous sépare. Du bruit s'élève de l'appartement, je commence à m'inquiéter qu'il se soit fait mal ou qu'il ait renversé ou cassé quelque chose pour m'ouvrir, mais mes pensées sont vite coupées par cet homme. Il se tenait là, devant moi. Ses chaussons aux pieds, un short noir et un t-shirt de la même couleur avec une tête de mort imprimé dessus comme motif. Sa main gauche est repliée pour tenir la porte tandis que sa main droite tente de réfréner une boule de poil assez conséquente. Il m'invite à entrer, mais je suis époustouflé par son incommensurable beauté. Ses cheveux sont aussi coiffés que possible et cette tenue décontractée de maison, me gonfle la poitrine d'un sentiment que j'essaie d'oublier à chacune de nos entrevues.

Il finit par me tirer à l'intérieur après avoir calé la porte avec son corps. Il ne prend même pas la peine de la refermer qu'elle le fait toute seul et dans un claquement plutôt doux, puis elle se verrouille. Il continue à me traîner vers le salon, mon poignet dans sa main gauche et l'accroche de son chien dans la droite. Il m'emmène et me tire avec lui, nous laissant tomber dans les délicats coussins du canapé. Le gros chien à la robe gold s'allonge à ses pieds, le regard tournés vers moi sans pour autant ressentir d'animosité pour ma personne.

Je ne parle pas. Mes yeux contemplent cet appartement incroyable qui s'offre à moi. Katsuki lui ne cherche pas à faire la discussion et caresse son chien, en éteignant l'ordinateur qui est posé sur la table basse pour le déposer sur un autre meuble entre les deux canapés.

- Alors ?

Mes yeux se posèrent une fois de plus sur lui, il se tient droit et caresse la tête de son chien posé sur sa cuisse. Il ne me regarde pas, le corps et le cou complètement raide. Je lui attrape la main et lui souris, même s'il ne pourra pas le voir.

- Tu as un très bel appartement.

Il hoche la tête et attend certainement que je continue à faire la discussion. Je l'observe longuement et je rigole tout seul.

- Quoi ? demande-t-il, gêné.

- Rien, je me disais que tu avais l'air tendu.

Il se raidit encore plus, me faisant rire de plus belle. Il ne sourit pas et il tire la gueule même.

- C'est parce que tu es chez moi. Pas grand monde vient me voir.

- Ah oui ? Combien de personne ont déjà vu cet appartement ?

- Mes parents donc ça fait déjà deux, Eijiro, trois, Hanta, quatre et Mina cinq. Ah ! Et Ochaco qui vient occasionnellement six, tu l'as déjà vue au café. Je pense que c'est tout, en dehors des agents qui s'occupent de l'entretien et des personnes qui viennent s'occuper de la santé de Ulga.

Je souris, content d'être assez important pour lui pour venir à son appartement. Je me tourne entièrement vers lui, je l'observe, heureux d'être là, mais tout de même gêner du silence. J'essaie de lui parler de la pluie et du beau temps, ma vie n'a rien d'extraordinaire, mais je ne connais pas énormément la sienne non plus.

- Katsuki, on se connait du café, mais tu ne m'as jamais parlé de toi.

- Mmm... Il n'y a pas grand-chose à dire. Tu devrais savoir grâce à Denki que j'ai fait partie d'un groupe de musique. On avait une certaine réputation, j'en étais le leader. Un jour, j'ai été pris en flagrant délit d'aimé et mes fans n'ont pas aimé pour la grande majorité. En fuyant mes fans, j'ai eu un accident avec un célèbre réalisateur, ivre mort. J'y ai perdu la vue. J'ai arrêté le groupe même si je pouvais toujours jouer et avec l'argent que j'avais récolté depuis j'ai aidé les autres membres à réaliser au moins un de leurs rêves.

- C'est vraiment horrible, mais les autres, ils le vivent comment ?

- Bien, je suppose, on discute de temps en temps, mais sans plus. Enfin juste Eijiro qui vient me voir dès qu'il pense que je retombe dans mes démons post-opératoires. J'ai beaucoup souffert de cet accident et il m'a aidé pendant tout ce temps.

Je souris et caresse le dos de sa main que je n'ai jamais lâchée. Je n'ai pas envie de remuer les mauvais souvenirs alors, je la ressers et je lui propose de parler d'autre chose.

- J'ai une salle de musique, tout l'appartement est insonorisé donc je peux me défouler à la batterie, tant que je veux.

La bonne humeur et les sourires sont de nouveau de sorti. Je lui demande de combien d'instrument, il sait jouer et au lieu de me répondre directement, il me propose d'aller voir cette fameuse salle de musique.

Nous traversons l'appartement avec Ulga, une porte coupe-feu nous sépare de la pièce. Il la déverrouille et l'ouvre, on y trouve un ministudio d'enregistrement, derrière une vitre se trouve la plus grande partie de la salle et une multitude d'instruments y traîne.

Il m'entraîne avec lui et nous sommes maintenant dans cette partie vide de meuble, mais remplis d'instrument. Il y a des micros, des guitares, une basse, plusieurs enceintes et j'en passe.

- Je joue à peu près de tout ce qu'il y a là. Violon, guitare, basse, batterie, et autres percussions, j'ai rapidement appris la trompette, le trombone et comme tout le monde, je sais jouer de la flûte. Et on n'oublie pas le piano, mais il ne rentrait pas dans la pièce, j'ai dû l'intégrer à ma console de mix et d'enregistrement à l'entrée.

Je suis impressionnée et je touche du bout des doigts les instruments non loin de moi. J'attrape une guitare et je commence à gratter les cordes sans trop savoir ce que je fais, il se rapproche de moi et appuie sur les cordes sur le manche de la guitare. Lorsque je gratte les cordes, un son à peu près correct en sort.

Nous restons un moment ici et arrive l'heure de manger, je lui propose de cuisiner pour nous. Il a longuement refusé avant que je ne me mette à bouder et à menacer de le bannir du café.

J'ouvre tous les placards, mémorisant l'emplacement d'un peu tout. Je finis par ouvrir le frigo et j'en sors quelques ingrédients. Je me permets de fouiller dans son congélateur et je décide de préparer du riz et du curry.

POV Katsuki :

Je l'attends patiemment attablé, j'entends dans la cuisine qu'il se presse, différentes odeurs délicieuses me parviennent, j'en salive déjà. Ulga s'assied à coter de moi et aboie pour la première fois depuis son arrivée. Je la laisse se dresser sur ses deux pattes arrière et prendre appuie sur mes jambes. Elle me lèche le visage et se frotte contre moi. Izuku se rapproche et je chasse la grosse boule de poils qui me pousse de plus en plus de ma chaise.

Nous commençons à manger et je me surprends à savourer chaque boucher comme si c'était la dernière. Il mange aussi avec si peu de bruit de bouche que je croirais être seul. Il ne parle pas. J'hésite à lancer une conversation.

- Tu aurais une idée pour une nouvelle recette pour le café ?

Je remarque le léger mouvement de la table, il ne s'attendait pas à ce que je parle ? Il peine à aligner ses mots, finissant de mâcher et d'avaler au plus vite pour me répondre.

- Je veux tester une recette épicée, avec de la citrouille ou de la cannelle.

Je lui laisse libre accès à la cuisine et pour le dessert, il me prépare plusieurs petites doses de café. Chacune réaliser de manière différente. Il m'a aussi confectionné quelques petits desserts rapides comme des cookies et un gâteau au micro-ondes. Je suis impressionné par sa rapidité, en moins de trente minutes tout est déjà devant moi. Je goûte minutieusement à ce qu'il m'avait préparé et je grimace dès la première gorgée. Il panique en agitant les mains devant lui, mais je repose la petite tasse et m'essuie la bouche.

- C'est bien trop fort, il faudrait le couper avec un lait aromatiser ou autres choses du genre.

Je l'entends marmonner et je continue à boire ses cafés avec, entre chacune des gorgés, une bouchée de gâteau pour me rincer le palais du gout précédent. Au bout d'une heure et d'une bonne dose de café, il choisit deux recettes qu'il soumettra à ses amis et me propose de discuter encore un peu avant qu'il ne rentre. On est allés sur les canapés du salon, Ulga dort dans son panier non loin. Elle a bien compris que cet invité n'est pas n'importe qui.

"- ça fait combien de temps que tu vis ici ?"

Je me reconcentre sur lui, sa présence, sa main dans la mienne et sa voix.

"- Cinq ans, je crois ? Je sais plus trop."

"- Et vous ?", je demande, peu sûr de la formulation.

"- Deux ans. À la base, c'est l'appartement du père de Shoto, mais il s'est fait jeter de chez lui donc avec un projet commun en tête, on a partagé nos galères."

Les discussions filent d'elles-mêmes et nous amènent à divers sujets, mais j'essaie tout de même d'orienter les sujets vers lui.

"- J'ai une question indiscrète à te poser... la dame avec qui tu étais venue essayer la formule de couple au café, c'est ta copine ?"

Je rigole à gorge déployée, son ton timide et sa main tremblante montre une réelle appréhension de ma réponse, mais elle cesse de trembler lorsqu'il m'entend rire pleinement.

Il laisse échapper une remarque d'admiration et j'essaie de respirer calmement, mon rire ne semble pas vouloir s'arrêter.

"- C'est une emmerdeuse de première qui était hospitalisée dans la chambre adjacente à la mienne. Je ne comprenais pas tellement ce qui m'entourait et c'est elle qui m'a appris à vivre avec ce handicap."

S'échappe de ses lèvres, un simple ah entre l'étonnement et le soulagement.

"- Et toi ? Tu as quelqu'un ?"

Il me lâche la main pour les secouer et panique à cette idée.

"- Calme-toi, t'a le droit d'avoir une vie sexuelle ou romantique hein."

Il revient me prendre la main, me demandant s'il peut s'allonger. Je hoche la tête et je sens un oreiller venir se poser sur mes genoux et sa tête par-dessus. Je passe ma main libre dans ses cheveux en de lente papouille. Je ne cherche pas à le réconforter ni rien, juste mes gestes sont automatiques, je n'y réfléchis pas à l'avance.

"- Disons qu'en amour, je n'excelle pas, ce sont soit des connards, soit des personnes qui ne sont pas tellement dans le même délire que moi."

Je l'écoute attentivement, le poussant, par mon silence et ma tête baisser vers lui, à continuer.

"- J'ai pas grand-chose à ajouter, je tombe amoureux de gens qui me brise le cœur quoi qu'il arrive."

Il marque un long silence avant de se retourner.

"- Si je t'avoue un truc, tu peux me promettre de ne pas me juger ?"

Je réponds positivement dans le flou complet de ce qu'il pourrait me dire.

"- j'aime pas vraiment les étiquettes, donc je vais essayer d'aller au plus simple. En ce moment, un garçon me fait espérer... un peu trop." ma voix s'éteint sur cette dernière partie.

Je ne réponds pas, il me fait assez confiance pour m'en parler alors je n'ai pas assez d'audace pour oser parler au risque de le couper dans sa révélation.

"- Il m'attire, mais je ne sais pas ce qu'il pense de moi et il semble m'envoyer des signaux aussi. Mais je ne sais pas si c'est juste dans ma tête ou si c'est vrai."

"- il est aussi attiré par les garçons ?"

"- je ne sais pas"

...

Plus personne ne parle, je sens son regard me brûler, mais je n'arrive plus à parler pour poser de question.

Il finit par se retourner et soupirer en ajoutant une remarque qui se voulait inaudible, mais que j'ai bien comprise " à toi de me le dire".

Ma main, c'est arrêter de jouer dans ses cheveux bouclés et d'une douceur incroyable.

"- Pourquoi devrais-je te dire s'il est de ce bord-là ? Je ne sais pas qui c'est."

"- Tu m'as entendu ?"

Il se relève et se recroqueville dans son coin en marmonnant dans sa barbe.

"- Si tu veux savoir, tu as toutes tes chances de le séduire, tu ferais même tourner la tête des hétéros."

Izuku avait bougé, le bruit de tissus et les remous sur le canapé m'ont fait comprendre qu'il s'est redressé. Ses marmonnements recommencent un petit moment, mais un murmure me ramène à la raison.

"- Tu en parles avec une certaine distance..."

Je suis surpris de cette remarque, je pensais qu'il le savait lorsqu'il m'a défendu auprès des clients qui m'avait reconnue. J'ai bien cru avoir perdu mon havre de paix à ses côtés.

"- Dit moi les choses, je suis peut-être aveugle, mais pas sourd."

Je le sens sursauter, je devine en lui une certaine gêne. Son silence parle pour lui.

"- Je.... " Il marque une pause, je l'entends inspirer fortement par la bouche. "Tu. Tu... TU ME PLAIS."

Je me fige complètement. J'entends Ulga se lever, elle vient certainement voir ce qu'il se passe. Je sens sa tête se poser sur ma jambe, mais plus aucun bruit ne provient de mon invité.

POV Izuku :

Je n'ose plus bouger, je lui ai hurlé mes sentiments sous la pression. Ulga l'a rejoint et il la caresse sans un mot, la tension qui règne dans la pièce va finir par me tuer sous son poids.

Katsuki a l'air un peu surpris. J'ai honte, je n'aurai vraiment pas dû dire ça et mes jambes refusent de me faire sortir d'ici. Enfin, même si j'en sortais, les garçons ne voudront pas me laisser rentrer. Je me recroqueville sur moi-même et Ulga quitte son maitre pour venir me lécher le bras. Katsuki soupire finalement.

"- Je ne sais pas trop comment dire. Ne va pas te méprendre, je ne suis pas en train de refuser tes sentiments, mais je ne peux pas les accepter pour le moment non plus. Pour être plus claire, il faudrait que je sois honnête avec toi, mais je n'arrive toujours pas à l'être avec moi-même. Tu vois, mon accident a plus d'un an, mais j'ai encore du mal à vivre depuis. Je suis plutôt indépendant pour mon plus grand bonheur, mais je ne sais pas si je peux déjà recommencer à aimer."

Il marque une longue pause, ou il semble luter contre ses démons.

"- Quand j'ai dit que les fans n'ont pas apprécié que j'aime quelqu'un, c'est parce que cette personne faisait partie de notre groupe. Il est mort dans l'accident. On sortait ensemble depuis le lycée et quand la nouvelle a été médiatisé, on a pris toute la haine du monde dans la gueule. Ça fait un an qu'il n'est plus de ce monde et je ne sais pas encore si je peux me permettre d'aimer à nouveau. J'ai toujours cette culpabilité de ne pas avoir démenti les faits publiquement."

Un silence nous prend tous les deux. Je ne sais plus quoi dire. Il a ses démons intérieurs et j'ai les miens, mais sa vision du monde est encore bien pris dans son ancien métier. Il a son passif et j'ai le mien, je veux croire en nous. Il ne me rejette pas, mais n'accepte pas mes sentiments non plus. La souffrance se mêle à un soulagement et vient enlacer mon cœur pour ensuite le serrer doucement.

Les larmes me montent aux yeux. Ulga aboie lorsque la première s'échappe et vient rouler le long de ma joue. Je sursaute et Katsuki soupire comme s'il avait arrêté de respirer.

"- Je suis vraiment désolé, je ne sais plus trop quoi te dire."

"- Tu pourrais commencer par me répondre. Je ne t'ai pas demandé de sortir avec moi, je t'ai juste avoué mes sentiments." crachais-je, me surprenant moi-même.

Son visage exprime sa surprise et après quelques petites secondes son expression change et c'est une certaine peine et une pointe de culpabilité qui vient maquiller ses traits.

"- Je t'aime bien..."

Sa réponse accentue la douleur qui enlace mon cœur. Mes larmes n'attendent pas plus pour dévaler mes joues à toute vitesse et des sanglots secouent mon corps sans que je puisse me contrôler.

Je remarque que Katsuki amorce un mouvement hésitant. Après de longue seconde à certainement lutter avec sa conscience, il se rapproche de moi et tâtonne pour essayer de me prendre dans ses bras. Je ne bouge pas, je ne veux pas de lui, mais je ressens le besoin d'être dans ses bras. Mes sentiments se contredisent et me perdent dans un torrent de sensation qui me rappelle toutes mes anciennes relations merdiques. Cette simple sensation de déjà vue me secoue le corps d'un violent frisson de bien-être, qui me dégoute au plus au point. Je pense que mon hôte l'a sentie, car il ressert un peu plus sa prise.

"- Je ne pensais pas revivre ça avec toi." avouais-je déçu.

"- Je ne pense pas être celui qu'il te faut." me répond-il directement.

"- Et comment tu peux savoir ce qu'il me faut ? Je t'ai trouvé beau dès le premier jour, j'ai été hypnotisé par ta personne. Je ne pensais pas tomber si vite sous ton charme, mais je ne pensais pas autant souffrir de ses sentiments non plus et pourtant je n'ai jamais été aussi mal pour qui que ce soit."

Je sens sa prise sur mon t-shirt se resserre encore un peu. Il me plaque contre son torse et vient murmurer de douces excuses, au creux de mon oreille. Je ne bouge pas, le regard dans le vide. J'essaie de me déconnecter de toute cette douleur. En cet instant, je ne veux plus rien ressentir, juste sombrer et ne plus rien ressentir.

- Je suis désolé, Izuku. Je ne sais pas ce que je veux ressentir pour toi. Je suis sûr d'une chose, c'est que la culpabilité me ronge. Je m'en veux que mon incapacité à me remettre de mon passé déchirant et ça nous prive d'un avenir radieux.

Je tourne lentement la tête vers lui. Mon cœur me fait moins mal, mes sanglots se tarissent petit à petit et mes larmes cessent. Je le dévisage, essayant de comprendre et de chercher une solution pour faire cesser cette situation horrible ou nos passées se confronte dans un douloureux quiproquo.

Je le remercie quand même de m'avoir accueilli chez lui. Mes pensées sont bien trop confuses, biaisé et instable pour proposer ne serait-ce qu'une idée rationnelle.

J'ai envie de lui crier de se reprendre en main, d'aimer à nouveau, mais je ne sais rien de lui au bout du compte. Je ne sais pas comment il gère ses sentiments, ni à quel point il l'aimait, peut-être même qu'il l'aime toujours et que je ne rivalise tout simplement pas avec lui. Je ne suis probablement qu'un serveur un peu sympa qui n'est pas désagréable à écouter, qui le fait rire et qui arrive à comble le vide dans sa vie. Mais qui suis-je pour parler ?

Je ne connais ni son passé ni son entourage alors, je ferme ma gueule et part pleurer quelques jours encore dans ma chambre tout en insultant la vie, le destin et mon stupide cœur qui n'aime que des connards ?

Il me raccompagne, les pieds trainant un peu, le poing fermement accroché à la poignée du harnais de Ulga. Je me sens terriblement gêner, mais je sors de l'appartement avec une certaine hâte. Je ne prends pas la peine de lui accorde le moindre mot que je me dirige vers l'ascenseur. Je ne me retourne pas, toujours aussi ravagé par la peine.

Je déambule dans le couloir de mon étage comme un zombie, je suis vidé. Vidé d'énergie, vidé d'envie, vidé d'espoir. Lascivement, mon poing vient cogner contre ma propre porte. Des petits bruits de pas viennent m'ouvrir et Hitoshi, vêtu d'un simple caleçon, les cheveux en bataille, sa peau parsemé de quelques marques rougis et une mine surprise puis inquiète, m'ouvre la porte. Je ne prends pas la peine dire quoi que ce soit que je m'effondre dans ses bras. Encore une fois me voilà à la merci de mes sentiments, de ce mal-être, sans pouvoir articuler un mot, sans pouvoir voir la peine que j'engendre sur leurs visages, mon corps se laisse aller contre son torse chaud. Une paire de bras m'enlace, puis une autre et je pleure comme la madeleine que je suis dans les bras de mes colocataires.

Je me sens porter dans l'appartement que l'on partage. J'entends juste un peu de bruit dans la cuisine, où une odeur sucrée s'en dégage. Je me redresse pour faire face à mes amis qui me regardent tous deux, aussi, alors que je suis en proie à une déferlante d'émotions variée.

La fin d'après-midi se passe dans une série de confessions, sous un plaid, une tournée de thé et de petits gâteaux comme accompagnement. Je leur raconte ma journée avec Katsuki, le moment incroyable que j'ai pu passer sur ses genoux, le stress qui a suivi et notre "dispute". Je leur avoue ma peine avec une facilité déconcertante en y repensant, je ne verse plus aucune larme, je doute qu'il m'en reste avec tout ce que j'ai déjà épanché. Je pense déjà avoir pleuré pour une année complète.

Hitoshi à essayer de me faire rire en le traitant de tous les noms, mais rien n'y fait. Ils ont même parlé de le bannir du café, mais j'ai catégoriquement refusé, menaçant de quitter et mon emploi et l'appartement s'ils le faisaient. J'ai aussi précisé qu'être méprisant ou amer, avec lui, ne servira à rien. Ils ont grogné comme les gros ours protecteur qu'ils sont, mais je sais qu'il essaie simplement de m'aider. Cette nuit, on a juste dormi ensemble dans le salon après avoir déplié le canapé pour en faire un lit géant. Une nuit de sommeil réparatrice m'emporte et m'apaise.

Le lendemain matin, à peine réveillé que la journée d'hier tourne en boucle dans ma tête, dès le début de la journée, mon visage trahit une peine immense. Je reste sous mon plaid sans bouger un moment quand j'entends quelques chuchotements et quelques bruits de baisé. Mon esprit me renvoie directement dans mes souvenirs. Hier, en rentrant, j'ai quand même pas interrompu quelque chose entre eux... Je plaque mes mains sur ma bouche, surpris de cette potentielle nouvelle qui ne fait que se confirmer depuis que je vis avec eux. Je souris tristement en pensant à leur relation et fini par leur adresser quelques mots.

"- Ayez un peu pitié de ceux qui ne trouvent personne." lançais-je en me retournant.

Ils se figent, la vue qui s'offre à moi me fait un peu sourire et je ne le cache pas. Shoto enlace Hitoshi par-derrière et garde sa tête dans le creux de son cou. Je leur lance mon plus beau sourire, sincèrement heureux qu'ils vivent une belle histoire même si je ne suis pas sûr qu'elle soit sentimentale.

Ils s'empourprent à vue d'œil et je rigole franchement bien moins peiné que la veille. Ils me rendent mon sourire et me proposent de rester en congé pour la semaine, mais je refuse toujours fermement. Je ne veux pas leur laisser ma charge de travail et disons que les déceptions amoureuses font quasiment partie de mon quotidien. Je ne compte plus le nombre de râteaux que j'ai pris, ni le nombre de connards qui se sont amusé avec mes sentiments. Et cette fois, je sais que je ne suis pas le problème, ce qui me change radicalement des discours habituels de rupture ou de refus.

POV Katsuki :

Hier, la journée s'est mal finie, je ne sais pas à quel point je l'ai blessé, mais moi, je suis juste mort. J'ai annulé le cours sans prétexte, j'ai juste parlé d'un problème personnel et ils m'ont demandé de le reporter. J'ai ensuite appelé Eijiro pour savoir s'il pouvait gérer le problème. Il m'a juré de s'en occuper et m'a prévenue que je serai un peu dérangé ce soir parce que Mina et Hanta ont entendu parler de ce nouveau boulot. Je me suis réfugié toute la journée dans ma safe place, mon petit studio maison. Je me suis déchaîné dans la musique, me cassant presque la voix en hurlant des paroles inventée sur des rythmes que j'avais l'habitude de jouer avec le groupe.

Des souvenirs douloureux me reviennent et me hantent. Je lâche l'instrument et pris d'une rage incontrôlable, je me lance dans l'apprentissage des high notes. Je chante encore et encore la même phrase dans un anglais parfait, où je laisse ma voix s'emballer sur cette high note. Je peine à la tenir et cela termine de ruiner le peu de positivité qui me restait. Je finis par avoir un mal de gorge horrible et je quitte cette pièce, le ventre rongé par la culpabilité, la gorge abimés par la peine, la tête en vrac et les yeux en larmes.

À peine sorti, Ulga vient se frotter à mes jambes. Je lui fais un câlin et me prends un verre d'eau, non sans peine. En sentant le plan de travail de ma cuisine sous ma paume, repensant à la journée d'hier où j'ai été le pire des bâtards. Je me laisse tomber à genoux dans ma cuisine, contre le sol froid de ma cuisine. Je finis par m'y asseoir en repassant silencieusement tous les souvenirs que j'ai d'hier dans ma tête. Je repense à nos conversations ou je regrette de n'avoir rien tenté ; de l'avoir laissé galéré à faire la discussion.

Je me rends compte que j'ai juste été con et que dès le départ, je n'ai pas été honnête avec moi-même. Je remarque tous ses gestes que j'ai eus envers lui ou envers moi qui me paressais naturel, qui me rappelait mon ex, qui font que finalement la réponse était devant moi. Si j'ai si mal aujourd'hui, si j'ai plus envie de continuer, si j'ai perdu toute envie de vivre et que la culpabilité me ronge, c'est parce que je l'aime. C'est que mon cœur, c'est enfin mis a aimé un humain vivant pour ce qu'il est. Si je ressens toute cette peine, c'est que je peux enfin avancer. J'ai tout gâché en voulant me raccrocher à ces souvenirs heureux, au souvenir d'une personne décédé, un souvenir douloureux qui me donnait l'illusion d'un bonheur éternel.

Ulga vient me sortir de ma noirceur en me grattant de sa patte le genou. Je lui tends la main et elle s'y colle avec tendresse, je laisse échapper un sourire triste qui ne me quittera plus dorénavant d'avoir accordé de vraies excuses à Izuku.

La porte se fait entendre. Je sursaute et me relève pour aller voir ce qui se passe, mais avant d'être sorti de ma cuisine, j'entends les voix de mes amis retentir depuis le pas de la porte. Ils rigolent à gorge déployée, de je ne sais quel sujet.

Je les rejoins rapidement, un peu surpris de leur arrivée inattendue. Je reconnais la voix grave et forte d'Eijiro. Je m'appuie contre mon canapé qui donne directement sur l'entrée et les regarde avec ce même sourire triste que j'avais abandonné pendant un instant pour laisser place à un certain étonnement. Tout bruit s'arrête quand je sens leur regard se poser sur moi. Des petits bruits de talons résonnent rapidement sur le sol et une masse plus petite et chaude m'enlace. Je n'ai besoin de parler, que je sens une autre personne me caresser tendrement le haut du dos. Les deux femmes qui se trouvaient proches de moi s'écarte pour me regarder certainement dans mon ensemble. Je sens ensuite quelques mains me toucher l'épaule dans des petites gestes de soutiens. Je les remercie intérieurement pour leur inquiétude et leur propose de s'asseoir dans les canapés au lieu de trainer à côté.

Une fois assis, deux groupes se forme dans la discussion générale, ceux qui connaissent Izuku, et ceux qui ne sont pas du tout au courant. D'un côté, j'ai Ochaco, Eijiro et Denki qui m'entourent et de l'autre Mina et Hanta qui ne comprennent pas trop d'où peut venir ce relâchement de ma part qui pour eux peut paraître inattendue.

Pour une fois, je laisse Ulga nous rejoindre sur le canapé et elle se pose contre moi avec une délicatesse que je ne lui connaissais pas. Ma main traine dans ses poils tandis que Eijiro et Ochaco explique comment j'ai fini par aller tous les jours avec cette routine de sortie. Ils racontent ma rencontre avec lui, Denki parle de quelques échanges qui montrent que Izuku était vachement intéressé et que je lui répondais inconsciemment avec ma gestuelle et j'ai fini par parler de cette journée d'hier.

Je parle de ma gêne totale en présence d'un tête-à-tête avec un autre homme dans ce logement qui a aussi connu ma relation avec lui. Je parle de mon manque de tact et de sociabilité, de ce moment doux qui a viré au cauchemar, de toute la culpabilité que j'ai ressentie et que je ressens encore. Je parle aussi difficilement de la peine qui me ronge et de ma journée à chanter, jouer et à me défoncer les cordes vocales sur des high notes.

Ils pouffent à cette information plus que surprenante de ma part. Toucher par mes paroles, Mina propose d'aller le voir maintenant et de lui avouer la vérité, mais je refuse et me renferme sur moi-même. Eijiro propose de lui faire une surprise ou je m'excuse et lui propose de recommencer, mais je ne suis toujours pas très emballé par l'idée. Je ne veux pas vraiment qu'il me pardonne, disons que j'ai encore besoin d'un hater pour me punir de mes actes.

La soirée continue et leurs tentatives pour me faire rire échouent toutes les une après les autres, je me permets juste se sourire triste, car malgré leurs conneries, je garde en tête tout le mal que j'ai engendré. Les paroles de mes anciens beaux-parents couplés à celle de mes propres parents me hantent toujours et à présent les paroles de Izuku me rongent, elle aussi.

Le lendemain, en sortant de ma chambre, j'entends déjà du bruit provenir de ma cuisine. Mina et Ochaco était rentré avec Hanta qui était bien trop soule pour rentrée seul, mais par peur de mes démons intérieurs et en connaissant ce qu'ils ont déjà pu entrainer, elles m'ont collé une surveillance bien ironique. Je rejoins donc le jeune couple qui cuisine ensemble. Je les salue et ils me le rendent. Je leur propose de sortir ce qui provoque un arrêt de tout mouvement. Je m'avance pour les aider, mais ils refusent et m'interdisent l'accès à la cuisine. Je grogne machinalement et rejoins le canapé ou j'allume pour la première fois depuis des lustres ma télévision. Je me laisse bercer par les nouvelles qui défilent en audiodescription sur l'écran plat qui se trouve face à moi.

Mon esprit divague vers mon futur, je n'arrive pas à me projeter dans un autre que celui qui me faisant envie il y a des années, mais il n'est plus qu'un rêve irréalisable maintenant. Ma carrière est finie, mon copain est mort et à emporter avec lui ma vue. Parfois, je pense qu'il l'a peut-être fait pour que je ne puisse voir aucun autre homme comme je le regardais. Le seul avenir qu'il me reste, c'est de faire cours à des petits richoux prétentieux et aller au café, pour profiter de la douceur des chats et pouvoir jouir de la douce voix de celui dont j'ai abimé le cœur encore un peu plus.

Je suis rapidement appelé à la table de la cuisine pour déjeuner. Je m'assieds et profite de ce bon plat préparé par mes amis. Une question m'échappe pendant que je mange sans que je puisse me contrôler.

"- Tu n'as jamais eu envie de me frappé ?"

Le bruit de couvert qui rebondit sur le bord d'une assiette me répond, je n'ai pas précisé à qui je parle, mais je me contenterai de la réponse du premier qui vient.

"- Pas vraiment, Izuku est un ami qui m'a beaucoup aidé et que je respecte et aime beaucoup, mais j'ai entendu ta version seulement et je peux m'imaginer la sienne en connaissant son passé, c'est un quiproquo qui a amené deux cœurs briser à se rencontrer un peu trop tôt."

"- Moi si plusieurs fois, mais tu agis comme ça justement pour être puni par les autres parce que tu ne penses pas mériter le bonheur, tu te punis tout seul et tu pousses les autres à en faire autant. Mais tu ne t'en rends juste pas compte toi-même."

La voix de Eijiro se tarit et le silence plane, j'écoute leurs respirations sans oser parler, conscient des faits qu'il me présente, je n'ai rien à dire. J'accepte juste ses paroles avec une peine dans le cœur. Je sais que je suis un gros con.

Le repas terminé, je marche à tâtons en directions de mon petit studio. J'entends aisément que Denki me suis. Ses pas sont peu confiants, je ne dis rien et j'ouvre la porte. Je la lui tiens après être entré dans la pièce. Il entre à son tour et essaie de lancer une conversation, me demandant ce que je viens faire ici. Je lui demande juste de me guider à une guitare. Il attrape ma cane et me guide simplement à l'endroit demandé.

"- Je n'ai pas envie de rester dans mon coin, j'aimerais m'excuser, mais je ne le mérite pas."

"- Pourquoi tu penses ne pas mériter son pardon ?"

"- Parce que je l'ai fait pleurer." dis-je franchement, sans comprendre sa question.

"- Et ?"

"- C'est tout, je l'ai blessé, alors comment pourrais-je prétendre l'aimé ? c'est trop tard pour réparer les pots casser."

"- T'es vraiment con quand tu veux. Je t'ai beaucoup admiré pour ta musique, tes paroles, mais en vrai, tu ne sais rien de l'amour..."

Je relève la tête vers où je pense qu'il se trouve, à la fois piquer dans mon ego par ses paroles et intriguer par ce qu'il veut dire.

"- L'amour ce n'est pas tout rose, tu peux faire des conneries, mais il faut savoir se faire pardonner et prendre conscience de ses actes, oui quand c'est fait, c'est fait, mais les conséquences ne sont pas forcément négatives, une fin heureuse peut en découler. Désolé de te l'apprendre, mais les sentiments et les relations sont composés de moments de doutes, de blessure, mais surtout de beaucoup d'amour et de communication. Les choses entre vous sont parties trop vite, Izuku n'aime plus depuis longtemps, il lui arrive d'être attiré par des gens parfois, mais jamais plus, il c'est confesser. Il ne cherche plus de relation sérieuse, mais il t'a avoué ses sentiments, il t'a aimé très vite et même trop vite. Ne t'en veut pas d'avoir merdé une fois. Réfléchis à ce que t'as fait et essaie de ne plus recommencer, de t'excuser et de montrer même si tu n'arrives pas à l'exprimer ce que tu ressens."

Son long monologue m'a figé, j'ai toujours pensé qu'un cœur brisé est un cœur mort. Je pensais que faire pleurer quelqu'un ou le faire se sentir mal traduisait forcément une relation toxique ou je devais rendre à la personne sa liberté. Je ne voulais pas devenir malsain, je ne voulais faire de mal à personne alors, je me forçais à les laisser s'en aller. Non ! je les poussais à s'éloigner de moi.

Il se lève et ses pas s'éloigne de moi. Je soupire totalement perdu. Je dois m'excuser, mais comment ? Je passe alors des heures à réfléchir, a comment me faire pardonner.



J'ai l'air con habillé comme ça devant sa porte. Je stresse un peu, Denki m'a guidé jusqu'à la bonne porte, mais ça va bien faire quinze minutes que je tente de rassembler mon courage pour toquer. Je souffle fortement par angoisse, face à cette situation. Je veux vraiment tout lui dire, mais ça fait maintenant une semaine que je prévois cette surprise et je me dis que ce n'est peut-être pas une bonne idée, finalement. Nombre de pensées négatives m'ont traversé l'esprit et continue à le faire en cet instant. Je me prépare déjà à me faire gifler ou tabasser par ses colocataires pour avoir osé penser que je pourrais être pardonné.

"- Katsuki ?"

La douce voix vient me réveiller et je fais un quart de tour pou faire face à cette voix qui vient à peine de résonner. J'essaie d'articuler un bonjour, mes oreilles bourdonnent et ma gorge s'assèche progressivement que ses pas retentissent. Je me recule par réflexe pour lui laisser la place de rentrée chez lui. Je n'arrive pas à articuler ce que je veux lui dire. J'entends ses clefs remuer dans la serrure. Le bruit du taquet résonne et les sons continués à mourir dans ma gorge.

"- Je te raccompagne chez toi ?"

Je suis plus que surpris par ses propos. Mon visage n'arrive plus à garder un air impassible, mes sourcils s'arquent légèrement et mes yeux se dessillent tandis que les muscles de ma mâchoire abandonnent toute tension. Je suis habité par un mélange de sentiments qui n'ont pas l'air de vouloir me quitter. Après quelques secondes de réflexions, j'accepte son aide.

Je lui tends la main, n'ayant ni canne, ni Ulga pour me guider, il me semble que ce soit logique. Il n'attend pas plus pour la saisir. La douceur de ses doigts me surprend. Il passe ses journées à faire un travail monstrueux et plutôt manuel, je trouve, et ses mains sont dignes d'une célébrité. Nous marchons dans le couloir silencieusement, je suis totalement transporté par sa douceur, mais bien qu'angélique, sa voix me fait redescendre sur terre.

"- Tu voulais quoi devant notre porte ? Te faire tabasser ?" rit-il doucement

"- Certainement..." réponds-je faiblement.

"- Tu viens te faire battre une semaine après ?"

Sa voix a légèrement faibli, je peux imaginer qu'il n'est pas encore remis de cette dispute.

"- En fait, j'ai passé la semaine à écrire."

"- Écrire ?" répète-t-il confus.

Je souris, heureux de la curiosité qui résonne dans ses paroles. Il ne me parle pas sèchement, il ne m'a pas ignoré, ni gifler, et ça me pèse, mais à la fois cela me fait un bien fou. Il s'arrête net et le bruit de l'ascenseur se fait entendre.

"- Denki m'a fait ouvrir les yeux, aussi ironique que ça puisse être... donc je me suis bouger le cul. J'ai travaillé avec les enfants et durant mes heures perdues, j'ai écrit une nouvelle chanson." Récitais-je comme explication." la première depuis l'accident.", ajoutais-je tout bas.

Un silence gênant s'installe. Plus personne ne pipe mot avant d'arriver sur le pas de ma porte ou lorsqu'il lâche enfin mon bras, j'ose lui proposer de l'écouter.

"- J'aimerais que tu l'écoutes. Ça me travaille depuis notre dispute. Enfin si on peut qualifier ce moment de la sorte. Je voulais m'excuser de n'avoir pensé qu'à moi sans prendre conscience de tes sentiments." Dis-je un peu perdu, je ne sais pas où il est, ni l'expression qu'il arbore. Je donnerai tout pour retrouver la vue, voir son visage qui j'imagine est magnifique, certainement aussi sublime que sa voix, son regard d'une douceur qui égalerait celle d'un ruisseau qui couperait la forêt d'Arashiyama.

Il ne dit pas un mot, et ne bouge pas. Sa respiration a légèrement changé, mais reste près de moi. Je lève la main pour présenter ma clef. Je tâtonne pour trouver la serrure. Il reste immobile, je ne suis même pas sûr qu'il me regarde.

Une fois ouverte, Ulga vient m'accueillir en se frottant à mes pieds à peine entrés. Je me tourne légèrement en bloquant la porte d'une main. J'attends ce qui me semble être un long moment avant qu'il ne se décide à entrer, j'allais fermer la porte. C'est en sentant son corps frôler le mien que j'ai su que je pouvais lâcher la porte. Je me retourne et attends le cliquetis sonore me confirmant qu'elle est fermée pour me diriger avec l'aide de ma chienne à mon studio. Mon invité me suit aussi, m'aidant à ne pas trébucher sur des jouets qui jonchent le sol.

Une fois dans la petite salle, je laisse Ulga dans le salon, sachant très bien qu'elle n'a pas le droit d'entrée dans cette salle. Elle ne bronche pas et repart presque instantanément vaqué à ses occupations de chien. Izuku me suis de près, je me guide de la ligne imaginaire que je me suis créé depuis le temps. Je palpe ce qui m'entoure pour essayer de comprendre jusqu'où je marche. Une fois que je sens le manche d'une guitare, je demande à Izuku de s'asseoir et je tends la main dans l'air à la recherche du siège qui devrait trainer non loin de l'instrument.

Une fois assis, je gratte deux trois corde de la guitare qui semble à peu près accorder et je me racle la gorge doucement.

Je gratte doucement les cordes jouant les accords, mûrement réfléchis, un rythme doux enveloppe la pièce et je me plonge dans mes paroles fraichement apprises.

J'ai perdu ma vue, mais je vois encore,

Son sourire, un reflet, sur ce chemin en or.

Un accident a pris celui que j'aimais,

Et maintenant je traîne ce poids, ce regret.

Je marque une pause, je reprends un peu mon souffle et je continue à gratter les cordes, mélodieusement.

Je suis désolé pour la douleur que j'ai mise,

Dans ton cœur brisé, j'ai laissé ma bêtise.

Je veux te retrouver, effacer cette ombre,

Mais mon passé me hante, et ça me plombe.

J'ai une légère boule dans la gorge qui teinte ma voix de la peine qui m'habite depuis un moment déjà.

Les nuits sont longues, sans lui à mes côtés,

Et toi, si précieux, je t'ai blessé sans le vouloir.

Je ne voulais pas que tu sois une victime,

De ce chagrin, de cet amour en ruine.

. . .

Je suis désolé pour la douleur que j'ai mise,

Dans ton cœur brisé, j'ai laissé ma bêtise.

Je veux te retrouver, effacer cette ombre,

Mais mon passé me hante, et ça me plombe.

J'entends quelques petits reniflements réguliers, parasités, la douce musique qui règne sur la pièce

Si je pouvais changer le temps,

Te montrer l'amour, te tenir la main.

Je veux bâtir un futur avec toi,

Mais les souvenirs, oh, ils me tiennent en émoi.

Je n'arrive plus à retenir la larme solitaire qui voulait lui montrer que mes sentiments à son égard sont plus profonds qu'il ne le pense.

Je suis désolé pour la douleur que j'ai mise,

Dans ton cœur brisé, j'ai laissé ma bêtise.

Je veux te retrouver, effacer cette ombre,

Mais mon passé me hante, et ça me plombe.

Je termine ma chanson par un petit arrangement de notes qui expriment, je l'espère, non plus de la tristesse, mais l'espoir.

J'entends encore un reniflement et d'un coup, je sens ses bras passer autour de ma tête pour la plaquer contre lui. Je pose donc ma guitare sur le sol, pour venir lui rendre son câlin. Cacher contre son torse, j'ose lui dire ses mots qui me brulent la langue et qui mal utilisé a bien failli nous consumer de peine.

"Je t'aime"

Fin!

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