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Chapitre XX : Peur

Musique :進撃 St20130629 巨人

Par Hiroyuki Sawano

https://youtu.be/ES0RM3Hwq8Q

Affairés aux derniers préparatifs sur leur armement, les soldats enchaînaient les mouvements mécaniquement. Ce manège machinal était devenu une symphonie assourdissante, résonnant tout autour de moi. Bruits de cliquetis métalliques de chargeurs armant les fusils. Bruits de l'acier qui tintait en remplissant les cartouchières. Bruits de lames se glissant en chuintant dans le cuir. La machine de guerre se mettait en branle.

Aucun geste erratique, seulement une chorégraphie sinistre, réglée au millimètre près par des années d'expérience et de standardisation militaire doctrinaire. À la guerre, les hommes devenaient des machines. Les machines ne faisaient pas de faux mouvement, pas d'erreur. Elles n'avaient pas non plus de sentiments. Elles étaient facilement corrompues par des idées qui les soumettaient et les asservissaient. Elles n'avaient pas d'états d'âme. Les êtres humains à qui elles donnaient la mort n'étaient rien pour elles. Et elles ne reculaient pas face au péril, ne ressentaient pas de peur...

Puis, cette cacophonie silencieuse laissa place à un profond malaise. Les masques stoïques frémissaient. Une larme fautive parvint à se glisser à travers un visage de fer, témoin discret du véritable sentiment général des troupes. Les hommes ne devenaient jamais complètement des machines... Ils avaient peur. Ces visages qui s'efforçaient tant bien que mal de garder une expression imperturbable m'étaient familier. Je voyais constamment la même chose chez mes camarades, et aussi bien trop souvent lorsque je m'observais dans une glace. Chacun cachait ses émotions plus ou moins bien, mais là réalité restait la même. Ils savaient que dans quelques minutes, ils devraient survivre par eux-mêmes, seuls, et que la mort, dissimulée, pourrait leur sauter dessus à chacun de leur pas. Leur pire cauchemar, un homme-titan, était là, quelque part, camouflé, et chacun de ces hommes, priait pour ne pas être celui qui aurait à lui faire face.

Viktor fit un signe de la tête. Ses troupes se retournèrent et marchèrent en rythme, sans se retourner. Suivant les directives, ils s'éloignaient du groupe central, se dispersant dans chaque direction, livrés à leurs pensées et à leur propre solitude. Ne restaient plus autour de moi que quelques hommes, immobiles. Les heureux élus, semblait-il...

« Bien... marmonna Viktor en regardant les silhouettes s'éloigner. Voilà qui est fait... On va pouvoir se mettre en route. Mais avant cela... »

Il marqua une pause, et tourna la tête vers moi, très lentement, me sortant de mon état de simple observatrice de l'action par un regard glaçant. Il esquissa un sourire faussement bienveillant et marcha tranquillement dans ma direction.

« ... j'ai une petite promesse à tenir, acheva-t-il. Je t'avais dit qu'on en avait pas fini, pas vrai ?... Eh bien voilà. J'ai une proposition à te faire. Rien de plus honnête. Karl, dis-lui. »

En même temps, il dénoua mon bâillon. Je fis jouer ma mâchoire endolorie. Karl s'approcha tout près de moi et parla à voix basse :
« Tout l'équipage que tu as vu, mes compagnons... Nous avons un seul but : rentrer chez nous. Nous voulons revoir nos familles, nos enfants... Ce serait juste, n'est-ce pas ? Qui pourrait prétendre avoir le droit de nous en empêcher ? »

Il marqua une pause. J'étais déconcertée par ce changement de discours. Essayait-il vraiment de m'attendrir et de gagner ma pitié ? Se substituer à Viktor pour m'interroger ne changerait rien. Je n'avais pas de pitié à donner, et encore moins à un ennemi qui me voue une telle haine et la déverse sur moi de toutes les manières possibles. J'étais tout de même curieuse de ce que pouvait être leur "proposition".

« Et justement... C'est là que nous avons un problème, continua-t-il avec une mine embarrassée. Ton compagnon, le détenteur du Titan Originel... C'est le seul obstacle à notre survie. Et pas des moindres... Mais il y a un moyen que cela ne se termine pas en bain de sang... Si tu coopères avec nous, nous pourrons faire en sorte que personne n'y perde la vie. Tu dois nous aider à le capturer. Si tu fais cela, rien ne t'arrivera, et nous laisserons partir en toute liberté. Tu sais comme moi que nous avons tous à y gagner. Qu'en dis-tu ?

- Et Eren ? répondis-je, extrêmement dubitative. J'imagine que vous n'avez pas l'intention de le relâcher après ?

- Je ne peux rien promettre à propos du Titan, répondit Karl. Après ce qu'il a fait, nous ne pouvons prendre aucun risque. Mais si ça peut te rassurer, il est aussi précieux pour nous...

- Menteur, crachai-je. Vous le tuerez. Vous le tuerez comme vous avez tué les autres. Devoré vivant dans un sacrifice barbare, dans votre quête inhumaine de pouvoir ! »

J'avais presque crié, les larmes me montant les yeux. Toute la pression accumulée commençait à me faire perdre mon sang-froid. Comment ces monstres osaient-ils me demander ainsi de le trahir...

« Nous n'avons pas le choix ! répliqua-t-il Soit l'ennemi détient le pouvoir et nous mourons, soit nous l'avons et survivons. C'est ça, la guerre... Tant que le Titan nous sera hostile, cette lutte continuera...

- Ce n'est pas nous qui vous avons attaqué ! l'interrompis-je en y mettant toute ma rancœur. C'est vous, la cause de tout ça. Vous nous avez privé de notre liberté pendant plus d'un siècle, mais ça ne vous suffisait pas ! Vous avez fait de nos vies un enfer, et encore aujourd'hui vous revenez nous tourmenter ! Vous venez nous déposséder du peu qu'il nous reste, vous nous anéantirez sans pitié jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien de nous... »

Toute ma rage et ma haine était remontée en moi. Ces hommes étaient l'ennemi. Je venais seulement de réaliser ce que cela voulair vraiment dire. Cette souffrance innommable que nous avions traversée pendant toutes ces années... Ils en étaient la cause. Et maintenant que je pouvais leur dire en face, je ne pouvais retenir mes mots.

« Vous... Vous êtes des tyrans. Vous êtes inhumains. Vous êtes... des monstres. »

À cet instant je reçus un violent coup derrière les jambes, me mettant à genoux. Viktor enchaîna avec un brutal coup de pied dans l'estomac, me coupant le souffle. Sa main agrippa sous ma mâchoire et me fit lever les yeux vers lui.

« Je crois que t'as pas trop compris la situation, siffla-t-il entre ses dents serrées. T'es pas en position de nous juger. Tu sais rien de nous. Nous n'avons pas à nous justifier devant des Eldiens, ces fléaux de l'humanité qui ne font qu'amener guerres et destruction. Cette guerre doit être menée à son terme. Et en ce moment, tu es notre prisonnière, et tu te soumettras à nos ordres. Que tu le veuilles... Ou non. »

À ces mots, il dégaina un couteau militaire. Je vis sa pointe s'approcher lentement de mon œil, de plus en plus près... Je m'efforçai de ne montrer aucune peur, mais je savais que je n'étais pas invincible. Alors que la pointe allait toucher mon œil, Viktor l'en écarta. Je soupirai involontairement, soulagée. D'un mouvement brusque, Viktor ramena la lame vers mon visage et l'enfonça profondément dans ma joue droite, à l'endroit exact de ma cicatrice. Des larmes silencieuses ruisselèrent le long de mes joues. Une douleur double s'était ravivée : celle sur ma joue, insupportable, et celle plus sournoise, sur mon cœur... Les souvenirs qui resurgissaient ne faisaient que rendre la souffrance plus infernale.

« Tiens, tiens... souffla-t-il. J'ai visé juste, on dirait. Cette plaie serait-elle particulièrement... sensible ? »

À ces mots, il effectua une légère torsion avec sa lame, exacerbant encore ma douleur. Pourtant, je sentais que j'étais encore loin de céder face à ce supplice. Je connaissais désormais trop bien la douleur pour la laisser me briser. Je serrai les dents et articulai :

« Vous... Vous avez tort de me demander de collaborer avec vous. Mais ça, vous ne pouvez pas le comprendre. Vous ne savez pas ce que j'ai vécu. Parce que vous ne réalisez même pas l'étendue de vos crimes. Vous avez tué des millions de gens, de la plus abominable des manières. Des hommes, des femmes, des enfants dévorés vivants. Des familles déchirées. Tout ça, je l'ai vu. Je l'ai vécu. Ce que vous êtes en train de faire, tout ce que vous pourriez essayer de faire n'est rien en comparaison. Alors n'espérez rien de moi. Vous n'aurez rien, même sous la torture. Pour rien au monde je le trahirais, lui... Même si ma vie en dépendait...  »

Il s'immobilisa quelques secondes puis relâcha son emprise.

« Je vois, fit-il en ressuyant nonchalamment sa lame sur sa manche. Eh bien, nous verrons bien. »

Il eut un rire nerveux. Cela m'inquiétait. Il était instable, tantôt froid et concentré, tantôt emporté et émotif. Cela le rendait encore plus imprévisible. Un liquide chaud coulait de ma plaie meurtrie, gouttant de mon menton pour former une tache écarlate sur mes genoux. Karl s'avança devant moi alors que Viktor s'était éloigné. Il soupira.

« Je suis désolé de ce qui vient de se passer. Viktor est un peu... Impulsif. Mais il a ses raisons, crois-moi. En fait... Je voudrais te dire quelque chose d'autre. Comme je te l'ai dit, .aous ne recherchons plus qu'une seule chose : retourner chez nous. On n'a plus rien à faire ici. Notre flotte a été détruite. Tout ce qui nous reste à faire, c'est essayer de sauver nos vies. On a pas besoin de s'en prendre à vous. Pour nous, t'avoir en tant que prisonnière est seulement un moyen de pression contre Eren. Si tu nous permets de repartir chez nous, nous te libérerons. Et, bien sûr, nous ne ferons aucun de mal non plus à ton... camarade. Pour cela, nous avons besoin d'une information capitale, que tu détiens probablement, et qui décidera de notre sort à tous... Pendant ces trois dernières années, un total de dix-sept navires de guerre Mahrs ont été envoyés sur cette île. Que sont-ils devenus ? »

En quoi cette information était-elle si importante ? Je ne saisis d'abord pas pourquoi il me tenait à me poser une telle question. Puis, en réfléchissant à la réponse, je compris. Je compris ce qui se tramait en silence sous les plans mystérieux des Mahrs. Pour la toute première fois depuis ma capture, je comprenais qu'ils pourraient vraiment gagner. Et j'étais tout bonnement terrifiée.

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