Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre XII : Cœur

Eren


« Je t'ai donné tout mon amour, Eren. Et je le ferai toujours. »

À ces mots, je restai figé. Je ne m'attendais pas à cette déclaration... Chacun de ses mots doux percutèrent mon esprit. Après toutes ces années... Elle l'avait dit... Elle l'avait enfin dit. En fait... Depuis le jour où elle m'avait remercié pour l'écharpe que je lui avais offerte,j'avais eu des doutes... mais l'entendre de sa bouche changeait tout pour moi.

Je dois admettre que cela n'avait pas toujours été évident à mes yeux... C'était pourtant sous mon nez depuis le début... Mais le chemin avait été long... Depuis notre rencontre, elle n'avait jamais cessé de me suivre, partout où j'allais, avec une insistance et une attention presque exagérées. Elle m'était infiniment reconnaissante, peut-être même trop, et je le savais bien. Elle avait gardé mon écharpe précieusement, elle me désignait même parfois comme sa famille. Cependant, à l'époque... Je n'avais pas encore réalisé ce que "famille" signifiait vraiment à ses yeux. J'étais simplement heureux d'avoir pu la rendre heureuse à nouveau après ce qu'elle avait vécu. Je me suis toujours félicité de​ ma décision, ce jour-là. Je lui avais offert une nouvelle vie, mais, sans le savoir, je lui avait aussi donné une raison de vivre... Et c'est ainsi que j'avais gagné une amie fidèle.

Une amie... Cela s'était imposé dans mon esprit sans que je me pose de questions. J'étais trop ignorant à l'époque. Je n'étais pas capable de voir la vérité sur ce qu'elle pensait. Jusqu'à il y a pas si longtemps, je prêtais rarement attention aux autres, à ce que je leur disais et à ce qu'ils pouvaient ressentir. J'agissais selon mon instinct, parfois égoïste... J'espérais ne plus jamais redevenir comme cela... Je vivais simplement, sans me préoccuper de grand-chose. Notre vie avait repris son cours normal à Shiganshina, après ce jour de 844.

En 845, tout avait changé. Les titans nous prenaient déjà notre liberté, et ensuite ils me prirent ma vie. Ils ne me prendraient pas mes rêves. Je m'étais juré de les exterminer. J'étais aveuglé par la colère. Nous avions intégré, l'armée, dans la désormais célèbre 104e brigade d'entraînement. Trois ans avaient passé, et j'étais toujours le même, toujours obstiné à vouloir détruire l'ennemi. Mais toujours aussi ignorant...

Cependant, cela avait fini par changer. J'avais perdu des amis. Par la force des choses, j'étais devenu l'espoir de l'humanité. Des gens se sacrifiaient pour que cet espoir survive. Des frères étaient devenus des ennemis. Ceux que je voulais anéantir se trouvaient être en fait comme nous victimes de cette guerre. Nos vrais ennemis n'étaient pas les titans. Peu à peu, je pris enfin conscience l'extrême complexité du monde. Je cessai de croire naïvement que nous pouvions juste tous les tuer. J'abandonnai ma vision manichéenne des choses. Ma vision sur tout ce qui m'entourait avait changé. Et puis, dans le même temps... Quelque chose avait changé entre Mikasa et moi. Ses sentiments avait-ils vraiment changé, ou étais-je seulement capable de les voir désormais ? Je ne saurais le dire réellement... puisque je n'y avait jamais prêté attention avant... Mais, en y repensant, cela expliquait tant de choses... Elle m'avait toujours aimé. La jalousie de Jean, sa fidélité sans bornes, ses mots, son comportement excessivement protecteur... Et moi qui ne voyais que la faiblesse que sa protection me faisait ressentir... Je l'avais rejetée pour cela. J'avais été sans cœur et j'avais dû briser le sien. Quelle naïveté égoïste... Je ne voyais pas la vraie signification de son comportement. Je n'aurais jamais pensé que quelqu'un puisse m'aimer. Il n'y avait aucune raison, n'est-ce-pas ?...

Et pourtant... Mikasa m'aimait. Quand notre passé était revenu nous hanter, quand notre mort semblait inévitable, cela était devenu limpide. Pour tout ce que je lui avait donné, sans même que je me rende compte de l'ampleur de mes actes, elle m'aimait. Cela m'ouvrit les yeux. Je l'avais rendue heureuse, à tel point qu'elle me vouait désormais un amour inconditionnel. Je lui avais avait donné mon écharpe et tout ce que cela signifierait, j'étais devenu tout pour elle. Alors, défiant la mort, je pris la décision de continuer. De continuer à essayer de la rendre heureuse, de l'entourer de cette écharpe, de faire tout ce qui était en mon pouvoir pour la protéger quand elle en aurait besoin. Peu importe ce que je devrais faire, je me battrai toujours, comme en ce jour où je l'avais entourée de mon écharpe. J'en fis la promesse.

Seulement... après tout ce temps... son amour était resté comme un non-dit. Ce moment avait été mêlé à tant d'événements... Tellement de choses étaient arrivées. Mais je savais que ni elle ni moi n'avions oublié ce moment. Et pourtant, nous n'en avions pas reparlé pendant des années. Je n'avais jamais osé en parler... Qu'aurais-je pu dire ? Tout était encore si compliqué... Et cela n'avait fait qu'empirer au fil des évènements.

Mais après tout ce temps... Elle avait décidé de me confier ses sentiments... Je ne savais plus quoi faire, plus quoi dire... Je restai muet. Les minutes passèrent. Le seul son audible était celui de la mer, frappant à répétition sur la coque du navire, encore et encore.

Je ne savais pas ce qu'elle pensait de mon silence, mais... Je ne voulais pas le briser. Pas encore. Je voulais d'abord qu'elle comprenne que ses mots ne me laissaient pas insensible. Je ne voulais pas lui mentir, alors le silence était préférable... Et pourtant, le moment viendrait. Le moment où elle voudrait savoir la vérité. Je ne voulais pas la blesser, mais après de tels aveux, elle voudrait savoir si son rêve avait un futur... Mais comment pourrais-je lui dire ? Comment lui faire comprendre ?... La vie était cruelle de nous imposer cela...

Je devrais tôt ou tard lui dire, même si cela lui briserait le cœur. C'était la meilleure solution. Mais, pour l'instant nous devions sortir d'ici. Nous devions vivre. A défaut d'autre chose, je voulais au moins lui offrir un futur. Je ne voulais pas qu'elle meure ici à cause de moi. Avec difficulté, je commençai à parler :

« Mikasa. On va sortir d'ici. Je te le promets. Ce n'est pas ces chaînes qui nous emprisonnerons.

- Comment ? Comment veux-tu que nous sortions d'ici ? Nous sommes seuls... Et impuissants...

- Nous ne sommes pas impuissants, Mikasa. Ils ne sont que quelques soldats. On peut les vaincre. Il faut juste... se débarrasser de ces chaînes.

- C'est impossible... Il nous faudrait la clé. Elle sont trop solides pour être brisées. Il faut se rendre à l'évidence... On est piégés. J'aurais aimé pouvoir empêcher ça, Eren... Mais je n'en ai pas été capable. Je suis désolée... Je suis désolée pour tout... J'aurais voulu... être assez forte... »

Je la comprenais. C'était son combat, et elle avait avait l'impression de ne pas être à la hauteur. Je savais que c'était faux, elle l'avait toujours prouvé... Mais elle était vraiment désespérée... Les mots ne sauraient la réconforter. J'allais agir. C'était à moi de lui rendre l'espoir.

« Tout n'est pas perdu. On a encore une chance. Je t'ai dit qu'on sortirait d'ici. En fait... Les soldats ne nous ont pas bien fouillés.

- Et alors ?... Ils auraient dû ?

- En fait, oui... Parce que s'ils l'avaient fait, ils auraient découvert une lame cachée dans ma botte.

- Tu as caché une lame dans ta botte ?! demanda-t-elle, surprise. Mais... Tu aurais pu te blesser ! »

J'ignorai sa remarque... Elle s'inquiétait vraiment pour ça, là, maintenant ?... Elle avait vraiment un sens des priorités très particulier...

« C'est vrai que je suis pas le genre à prendre des précautions... Et pourtant...

- Non... C'est pas ce que je voulais dire...

- Bref. Tu devrais pouvoir attraper la lame dans ma botte, si je la tends vers tes mains...

- Mais qu'est-ce que tu comptes faire avec ? demanda-t-elle avec doute.

- Quelle question. Sortir de là, bien sûr. »

Je tendis mon pied en arrière, vers elle. Je sentis ses doigts fins s'infiltrer sous le cuir, contre ma jambe. Elle finit par atteindre la courte lame en contorsionnant ses poignets. Elle l'extirpa de la doublure du cuir ou elle était cachée.

« Et maintenant ? » demanda-t-elle.

Je me préparai mentalement. C'était maintenant qu'arrivait la partie la plus douloureuse...

« Tu vas pouvoir me libérer.

- Comment ? Cette lame ne suffira jamais à couper tes chaînes... Elle s'émoussera bien trop rapidement.

- Elle ne pourra pas sectionner mes chaînes... Mais mes poignets, oui.

- Qu... Quoi ? Eren... Tu veux que je te coupes les poignets ?

- Exactement. En coupant mes mains, je pourrais sortir d'ici et trouver un moyen de nous faire échapper tous les deux.

- Non... Je ne peux pas, Eren. Je ne peux pas faire ça... C'est horrible...

- Tu fois le faire, Mikasa... C'est notre seule chance... Ne t'en fais pas... La douleur sera brève. Ça se régénérera...

- Je... Je n'y arriverai pas... Pas à toi... »

Soudain nous entendîmes des voix de l'autre côté de la paroi métallique. Elles étaient encore inintelligibles, mais leur source se rapprochait.

« Mikasa. Tu dois le faire, maintenant. Sinon, il sera trop tard. C'est maintenant ou jamais. J'ai confiance en toi.»

Je sentis le fil de la lame glacée se poser contre mon poignet.

« Très bien. Continue. Et n'oublie pas : même si je crie, que je pleure de douleur ou que je te supplie d'arrêter, tu dois continuer. Promets-le moi.

- Mais...

- Promets-le moi, l'interrompis-je. Il le faut.

-Je... Très bien, soupira-t-elle finalement. Je te le promets. »

L'acier entailla alors ma peau. Je sentis un liquide chaud couler sur mes doigts. Je m'efforçai de ne pas y penser. Il me faudrait être fort. C'était pour nous sauver tous les deux...

La lame entra plus profondément dans ma chair. Elle trancha mes veines et mes artères, et le sang coula abondamment sur le sol.

La douleur devint insoutenable. Je n'avais jamais connu une telle douleur physique. Je serrai la mâchoire de toutes mes forces. J'entends un craquement dans ma bouche : une dent qui se cassait à cause de la contraction de ma propre mâchoire. La lame commença à découper mon os. La partie la plus dure. L'acier aiguisé coupa lentement. Trop lentement. C'était un enfer interminable. Tout mon corps me criait de régénérer cette blessure béante, mais je m'efforçai de retenir la guérison.

« Eren... Je suis désolée... » gémit Mikasa, en pleurs.

Je ne répondis pas. Je savais que si je desserrais la mâchoire un seul instant, je laisserai échapper un hurlement de douleur. C'était aussi une épreuve difficile pour elle. Tout mon corps était contracté par la souffrance. La lame trancha mes nerfs. Je ne sentais même plus ma main et le sang chaud ruisselant dessus, mais l'atroce douleur de mon poignet était elle toujours présente.

Mon os finit par se rompre totalement. Enfin. Incapable d'attendre une seconde de plus, je tirai mon bras de toutes mes forces. Les quelques fibres de chair reliant encore ma main à mon bras s'arrachèrent brutalement. Ma main sans vie tomba au sol.

Je laissai aussitôt mon pouvoir opérer. Une vapeur brûlante s'échappa de la blessure sanglante. La peau recouvrit à nouveau mon moignon, et en même temps, la douleur s'atténuait. Je respirais bruyamment, et mon cœur cognait dans ma poitrine. Ça avait marché. Mon bras était désormais libre. Mais mon autre main était toujours coincée par les chaînes. Le calvaire n'était pas terminé.

À ce moment nous entendîmes à nouveau les voix des soldats. Elles s'étaient rapprochées. De toute évidence, ils venaient vers nous... Leur conversation devenait compréhensible.

« ... aucune chance ! criait-une voix d'homme aiguë. Qu'est-ce qu'ils croyaient !? On allait forcément presque tous y passer ! On se retrouve face à deux putain de titans, et maintenant quoi? On est bloqué sur ce tas de ferraille sans pouvoir repartir de cette île maudite ! J'ai une famille, j'ai des enfants, Franz ! Je peux pas les laisser comme ça !
- Bon sang, calme-toi, Paul, fit un autre homme à la voix grave. Moi aussi j'ai une famille, je te signale. Et je te rappelle que c'est grâce à ce tas de ferraille que t'es encore en vie. Et puis on a réussi à capturer deux de ces démons, dont un titan ! Peut-être même le titan originel ! Imagine... Si l'on revient à Mahr avec l'originel, notre fortune est assurée pour notre vie entière !
- Encore faudrait-il qu'on revienne vivants de cet endroit... grogna le dénommé Paul. Je te jure, si je tenais l'enflure qui a coulé le cargo...
- T'inquiète pas pour ça. Leur petite armée est aux prises avec les titans pour un bon moment, à mon avis. Et j'ai un plan. Mais en attendant... Je vais voir comment se portent nos deux invités... »

Cette conversation était bien intéressante... Cependant, le temps pressait. Ils allaient ouvrir la porte d'une seconde à l'autre. Il fallait qu'il soit libre avant...

« Mikasa. L'autre main. Vite. »

L'enfer recommença. Cela prit ce qu'il me sembla des heures, mais cela fut finalement plus rapide que pour l'autre bras. Cependant, la douleur était toujours aussi forte. Le sol était recouvert de mon sang sombre, dans lequel baignait une main immobile. L'autre finit aussi par tomber au sol, mettant fin à ma souffrance. De la vapeur sortait de mes deux membres amputés.

« Merci, Mikasa. » murmurai-je pour essayer de la réconforter.

Je voyais son visage, maintenant. Les larmes ruisselaient sur son visage pâle marqué par une cicatrice. Sa peau était éraflée et couverte de brûlures. Ses cheveux habituellement couleur de jais étaient maintenant ébouriffés et recouverts de poussière. Je m'agenouillai devant elle et plantai mon regard droit dans ses yeux gris, qui eux n'avaient pas changé.

« Mikasa... Je reviendrai. Je reviendrai te chercher. Attends-moi juste... jusqu'à mon retour. Tiens bon...
- Je t'attendrai, Eren... répondit-elle avec un léger sourire. Le temps qu'il faudra. »

Je finis par lâcher son visage du regard. Chaque seconde de plus passée ici diminuait nos chances de survie... Si jamais...

Comme pour réaliser mes craintes, la lourde porte métallique s'ouvrit devant un soldat Mahr menaçant.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro