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Chapitre 6 : Des rencontres incongrues


Doucement, je me réveille. Je m'étire et tente de détendre mes muscles, sans comprendre pourquoi ils sont crispés à ce point. Seulement, au moment où je bouge ma jambe, comme pour sortir de mon lit, je me souviens du jour précédent. Mais trop tard, mon corps bascule déjà dans le vide, alors que mes yeux sont à peine ouverts.

Dans un sursaut de lucidité, je tente littéralement de m'accrocher aux branches. La corde nouée autour de ma taille me retient, ainsi que mes bras enroulés autour de mon lit naturel de fortune, sur lequel j'ai dormi cette nuit. J'y enroule également mes jambes pour ne plus sentir la pression de la corde qui écrase mes organes.

Je tremble de peur, mais parviens tout de même à retourner sur mon support. Je suis désorientée, mais cependant le suis encore plus en relevant le regard. Posé sur une branche, à seulement deux mètres de moi, je vois un geai. L'oiseau a belle allure et semble me fixer, prêt à s'envoler au moindre de mes gestes. Le jour commence tout juste à se lever, je me demande un instant s'il s'est habitué à ma présence, en l'espace de quelques heures d'immobilisme. Puis soudain, il décolle et me laisse seule, penaude sur ma branche.

Je me détache et attrape le plat de conservation au fin fond de mon sac. Je regarde la mixture épaisse avec dégoût, ouvrant tout de même le couvercle. La nourriture ne va pas tarder à moisir, or je ne sais combien de temps va durer mon périple.

La voiture a roulé probablement moins d'une heure, je devrai arriver dans le coin où je me suis fais ligotée dans une dizaine d'heures, si je ne me trompe pas de route. Seulement, avant cela, nous avions parcouru une distance déjà conséquente, lorsque je suivais oncle Norbert. Je ne sais pas si je vais pouvoir reconnaître les bois qui bordent mon village. Et pire que cela, je n'ai pas un sens de l'orientation particulièrement efficace. C'est pour cette raison que je décide de retourner près de la route, une fois le plat d'aubergines, d'avocat et de céleri entièrement mangé.

Avant de retrouver le bitume, je me rends à une source d'eau claire, buvant à petites lapées dans mes mains creusées en puit. Il fait tellement chaud que je ne doute pas un instant que ce crochet vers un point d'eau sera loin d'être le seul, me faisant perdre un temps considérable. Je regrette un instant de ne pas avoir chipé une bouteille en verre, ou tout autre contenant pouvant transporter... de l'eau...

— Non mais, quelle sotte ! m'insulté-je à voix haute.

Je descends la lanière sur mon épaule et glisse le sac devant moi, avant d'actionner la glissière. À l'intérieur de la grande poche, je retrouve mon plat en verre vide, avec son couvercle hermétique.

Avec un sourire, je me penche de nouveau vers le ruisseau et entreprends de rincer le reste de purée à l'aide de mes doigts. Puis je remplis le rectangle à ras bord, avant de replacer le couvercle. Je penche le plat d'un côté, puis d'un autre, testant son étanchéité.

— C'est parfait, je suis un génie !

Je suis encore pleine de fierté quand je débouche sur le sentier routier, où je tombe subitement nez à nez avec un homme, à la peau vraiment très claire, d'une trentaine d'années. Ses grands yeux bleus se sont trouvés grands ouverts, face à ma soudaine apparition.

Au moment où je m'apprête à faire demi-tour, pour fuir en décalant dans les fourrés, son visage passe de la surprise à la gentillesse.

— Bonjour. Excusez-moi, vous m'aviez fait peur !

Je le regarde, décontenancée. Est-ce vraiment juste un passant, qui se trouve là par hasard ? Seulement, sauf erreur de ma part, toutes ses forêts appartiennent à mon village. Chaque famille est propriétaire d'une gigantesque parcelle, dont celle-ci fait probablement partie. Mis à part les terrains habités, souvent par des maisons ou de petits fermages, les forêts et les champs nous appartiennent.

— Qu'est-ce vous faites ici ? demandé-je, brusquement sur la défensive.

Je l'observe d'un œil nouveau, détaillant ses vêtements. Comme le chasseur au pick-up, il porte une tenue de camouflage. Il a également un énorme sac à dos d'apparence militaire, qui le dépasse de plus d'une tête.

— C'est une propriété privée, ici, monsieur. Le loisir de chasser y est interdit.

Petite nuance de ma part, puisque ma famille et moi-même chassions dans ces bois. Seulement, nous le faisions rarement, uniquement pour nous nourrir. Et la viande était le genre de denrée qui n'apparaissait sur notre table qu'une fois par semaine, pour nos besoins nutritionnels et jamais par loisir.

Cependant, malgré mes mots, l'homme ne semble pas inquiet, ni embêté. Au contraire, il hoche la tête, comme s'il savait déjà que chasser était interdit dans le coin.

— Merci de votre bienveillance, mais je ne suis pas un chasseur. Je suis simplement un photographe amateur.

Pour le prouver, il me désigne une sacoche qui pend contre sa cuisse. Méfiante, je ne m'approche pas de lui pour autant.

— Qu'est-ce que c'est ?

— Mon appareil, dit-il comme si c'était l'évidence même.

— Prouvez-le.

Ne jamais croire en personne, encore plus si celle-ci vous paraît louche. Alors, j'attends en silence et celui-ci cède, ouvrant la fermeture du compartiment. Il en sortit un gigantesque appareil photo, duquel il visse un encore plus énorme objectif. Il prit la lanière et la mit autour de son cou, afin que l'objet reste posé sur ses abdominaux plats.

Je me sens un peu idiote de m'être trompée, toutefois je ne me démonte pas pour autant.

— Et votre gros sac, c'est pour quoi ?

— Du matériel pour me camoufler, pour que les oiseaux puissent m'approcher sans m'apercevoir.

— Oh, j'ai vu un geai, tout à l'heure, à moins de deux mètres de moi !

Je mords mes lèvres, médusée par ma propre réaction instinctive. Je retire toutefois vite mes dents de ma peau, car mon visage tuméfié me fait encore souffrir. J'ai tendance à trop aimer les gens qui sont obsédés par un sujet en particulier, ne cessant de vouloir alimenter ma compréhension en eux. 

— Super, c'est rare qu'ils se laissent approcher.

Sur ces paroles pleine de gentilesse, il se dirige vers un sentier qui pénètre dans la forêt.

— Attends, mais tu vas où, comme ça ? demandé-je en le poursuivant à l'orée des bois.

Je l'ai tutoyé par accident, comme je n'ai pas beaucoup l'habitude d'utiliser une manière de parler trop formelle.

— Quoi ? répond-il, visiblement décontenancé.

Il me regarde de haut en bas, jusqu'à apercevoir ma main, qui agrippe le tissu rude de son sac.

— Quoi, tu vas vouloir fouiller mon sac à dos, aussi ? plaisante-t-il.

Seulement, quand il me voit vivement hocher la tête, son expression change du tout au tout. Je vois poindre la surprise, vite succédée à une petite étape où il semble chercher à définir si je blague ou non, pour finir sur une pointe d'exaspération. Si je peux résumer en quelques mots, il me trouve complètement barge. Toutefois, je me moque de son opinion, devant à tout prix vérifier ses affaires afin d'être bien sûre qu'il ne va pas partir chasser je ne sais où. On est jamais trop prudent.

Du coup, je le fixe avec un air intrigué jusqu'à ce qu'il cède. Il soupire longuement en faisant glisser son sac jusqu'au sol, où il atterrit lourdement. Il l'ouvre et immédiatement, je plonge mes deux mains dedans, pour sortir les affaires soigneusement pliées, les unes après les autres. Le jeune homme a l'air passablement énervé, en me regardant faire. Je peux le sentir me scruter, comme s'il cherchait à percer mon mystère.  Ou bien, peut-être qu'ilme trouve jolie et qu'ilest incapable de détournerle regard. Attelée à ma tâche, j'ai bientôt entièrement vidé le sac. Les seuls objets suspects que je trouve sont un gros briquet et un couteau suisse.

J'écarte rapidement le deuxième objet, puisqu'il est plus utile que dangereux. Moi-même, j'aurai aimé en avoir un sous la main.

— Je peux y aller, maintenant ? demanda-t-il alors qu'il tente de faire rentrer tout son bazar dans le compartiment.

Je me penche, lui tend les objets pour l'aider, même si je me sens plutôt inutile. J'arrive à peine à replier les tissus imperméabilisés comme il faut, pourtant le gaillard ne s'énerve toujours pas. Je le trouve même bien trop réservé, comme s'il se contenait perpétuellement. Ça m'effraie un peu, car les gens comme ça risquent toujours d'exploser un jour ou l'autre, sans qu'on puisse prévoir quand.

— Oui, je suis d'accord, réponds-je distraitement. Mais attention à ne pas faire de feu. Il fait chaud et tout est sec en cette saison.

Il hoche la tête et je ne pense pas avoir à lui apprendre qu'une puissante canicule s'est installée depuis quelques jours. Alors, ayant convenablement agit, pour la sécurité de la forêt et de ses occupants, je retourne sur la route étroite, direction la maison.

Avant de m'élancer, je regarde une derrière fois dans sa direction, et croise son regard, teinté d'une expression bizarre que je ne reconnais pas. Presque comme s'il était triste de me quitter, ou bien peiné. Je lui fais signe de la main, un mince sourire aux lèvres. Lui me salue en tirant sur son chapeau hideux de pêcheur, comme s'il était un cowboy qui vient de l'ouest. Avant de me quitter, je l'entends murmurer tout bas :

— Si c'est votre famille qui vous a blessée ainsi, vous devriez en partir. Fuir la violence est toujours le meilleur des choix.

Je le fixe, étonnée par ses propos. Fuir les miens ? Alors qu'il font tout pour que je sache me défendre, que je puisse agir de manière rationnelle, sans me laisser guider par mes émotions négatives ?

— Ne vous inquiétez pas pour moi, je suis bien plus coriace que j'en ai l'air, dis-je finalement, pleine de confiance en moi.

Puis je me retourne, l'entendant soupirer dans mon dos, puis je démarre les premiers mètres de ma journée, qui se transformeront probablement bientôt en kilomètres.

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