Chapitre 1
Lee range les affaires de son bureau dans un carton, sous le regard désolé de ses collègues. Elle se protège, évitant leur regard remplit de pitié. Les larmes viennent brouiller sa vue, mais sa honte la submerge.
Une heure plus tôt, Lee reçut une convocation des ressources humaines. Quand elle est entrée dans le bureau, elle ne s'attendait pas du tout à cela. Pourtant, le regard du directeur et son air froid auraient dû la mettre sur la piste. Sans émotions, on lui expliqua que l'entreprise était sous enquête contre le fisc et que malheureusement, les finances n'étaient pas au beau fixe. C'est donc à cet instant, qu'on lui mit sous le nez son contrat de licenciement. Elle était la dernière arrivée et ses absences répétées ne l'aidaient en rien. Elle a donc signé la dernière page, ne prenant pas la peine de vérifier les conditions. Elle ne leur dédia aucuns regards, aucuns sons ne purent sortir de sa bouche. Elle préféra quitter le bureau avant de craquer, une fois encore.
Elle quitte le bâtiment sans un regard en arrière. Malgré tout, devant l'immense immeuble qui parvenait à l'aider à oublier sa vie, elle s'arrête, attendant sur le trottoir, se faisant bousculer par quelques personnes au passage, ne la voyant pas. Elle est discrète et les personnes qui la croisaient lui rappelaient souvent.
Une fois dans son appartement, Lee se sent anéantie. Elle n'aime pas réellement vivre ici, entre ces quatre murs qui lui rappellent sans cesse, les mauvais moments. Mais malheureusement, elle n'a pas les finances pour quitter ce studio au loyer plutôt convenable pour le centre de Paris. Elle dépose le carton, le claquant sur le parquet, sentant l'angoisse lui monter à la gorge. Un manque de souffle évident s'empare d'elle. Elle se met à paniquer rapidement, par manque d'air. Sa respiration se fait haletante alors qu'elle se précipite vers la cuisine. Elle ouvre les placards avec hâte, cherchant ce flacon précieux qui l'aide à reprendre ses esprits. Les larmes coulent à flots sur ses joues rosées par le stresse. Quand elle trouve enfin ses médicaments, elle ouvre, tremblant de toute part. Une fois les anti-dépresseurs dans sa bouche, tout devient plus clair. Elle se laisse glisser sur son réfrigérateur, en sueur. La chaleur l'envahit, son front perle de sueur et pourtant sa peau est si froide. Elle souffle bruyamment, frottant son visage pour se remettre les idées en place. C'est à ce moment, assise sur le sol, qu'elle se met à détailler le taudis dans lequel elle vit. Il n'est pas très grand, assez pour elle seule, mais tout ce qui traîne sur le sol, envahit une bonne partie des pièces. Elle ne se souvient pas la dernière fois qu'elle a prit son aspirateur pour venir nettoyer le sol. Des restes de nourriture jonchent sur les plans de travail de la cuisine, des canettes de bières ou d'autres boissons ont eut lieu domicile dans son évier. Elle fuit l'évidence, elle est dépressive, mais en rien elle ne devrait se laisser aller de la sorte. Lee est quelqu'un d'organisée, quand son esprit est clair, mais dans des moments comme celui-ci, plus rien ne compte à part l'envie d'en finir. Et des moments noirs, elle en a vécu tellement ces derniers temps, qu'elle a l'impression que rien ira, qu'elle ne vivra jamais une vie paisible et remplit de bonheur . D'ailleurs, le bonheur, elle ne sait pas ce que c'est, enfin elle ne reconnaît plus la sensation de bien être.
Lee se met sur ses jambes quand sa respiration redevient stable et que la chaleur s'évapore de son corps. Elle s'appuie sur l'ilot central de la cuisine, il faut qu'elle nettoie, mais son courage a fichu le camp quand elle s'est mise debout. Elle prend juste les boîtes de pizza et quelques papiers pour les jeter dans la poubelle et le pas lourd, elle vient se jeter sur son canapé en cuir noir, juste en face de la cuisine. Avec fainéantise, elle s'étend vers la table basse pour attraper la télécommande de la télévision. Elle zappe les chaînes comme une professionnelle, mais quand elle tombe sur une chaîne dédiée aux mangas, elle jette la télécommande sur le sol et attend juste les épisodes qu'elle attend chaque jours.
Pour se libérer de sa vie réelle, Lee s'est lancée corps et âmes dans le manga Naruto, trouvant un échappatoire aux travers des épisodes et des livres qu'elle lit chaque jours. Ainsi, en se plongeant dans la vie des ninjas de Konoha, elle oublie que sa vie n'est en rien, celle dont elle rêvait étant enfant.
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Dans un autre monde, remplit de couleurs et de fantaisie, des bruits d'explosions se font entendre au plein cœur d'une forêt. Pleins de hargnes, deux ninjas se combattent. L'un, aux cheveux argentés, arborant le bandeau frontal de Konoha et le seconde, portant le manteau de l'Akatsuki, d'un noir comme la nuit, orné de nuage rouge, cachant son visage sous un masque orange. Ils sont tout deux, épuisés par le combat qui se déroule depuis quelques heures maintenant, mais leur niveau est tel, qu'ils ne parviennent, ni l'un, ni l'autre à prendre le dessus. Il suffit d'une seule seconde d'inattention au ninja de Konoha, pour laisser son adversaire à créer une brèche. Un tourbillon presque imperceptible s'ouvre, entourant le shinobi. Rapidement, il est transporté à l'intérieur...
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Cela fait déjà deux heures que Lee est captivée par les épisodes de son manga favoris. Elle s'étire sentant ses membres s'ankyloser. Elle se lève, sentant la fatigue l'engourdir. Elle prend rapidement un repas minute, et saute dans la douche qui est bien plus longue. Avant de se mettre au lit, elle prend son ordinateur portable et commence à se perdre sur l'internet. Avant de trouver le sommeil, cela est devenu un rituel. Rapidement, elle se retrouve sur un forum des fans de mangas et spécialement de Naruto. Elle lit plusieurs commentaires mais ce qui l'intrigue, est le lien qu'un internaute a partagé. Elle clique dessus, sans savoir dans quoi elle s'engage. Des explications de mundras présent dans le manga y figurent. Ainsi, les accros de cet animé, peuvent s'amuser à s'entraîner à les reproduire. Lee s'amuse alors à en essayer quelques uns qui lui paraissent facile à exécuter. Mais rapidement, son envie de ne rien faire l'envahit, elle referme donc son ordinateur et se trouve quelque peu puérile pour une femme, âgée de vingt sept ans. Elle se cale sur son matelas, s'entourant de ses oreillers et se recouvre de sa couette, se sentant bien plus à l'aise dans son lit. Les médicaments qu'elle prend tout les jours, lui donnent rapidement le tournis et son lit est son meilleur allié dans ce cas. Pourtant, le moment du couché, elle le redoute car son sommeil est rarement accompagné de rêves agréables. Son sommeil est artificiel, dû au traitement et il l'envoie dans un néant pour quelques heures...
Le sommeil de Lee devient léger, elle peut le sentir car son corps se contracte. Elle se tourne dans sa couette, cherchant une position afin de mieux repartir dans le noir mais d'un seul coup, un fracas retentit. Elle sursaute, ne s'attendant pas du tout à un bruit à une heure si tardive. Elle attend, restant dans sa position, pensant avoir totalement imaginé ce son, mais rapidement, un autre bien plus fort, se fait entendre. Elle sort de son Lee, la tête toujours tournoyante, mais la peur qui l'envahit prend le dessus. Elle avance vers son couloir, qui va de suite l'emmener où des bruits suspects retentissent. Elle ouvre la porte et s'insinue dans l'allée avec discrétion. Au passage, elle attrape un vase vide qui se trouvait sur la seule commode du couloir. En arrivant dans le salon, les bruits se font plus distinctes, elle brandit alors le vase au dessus de sa tête, prête à frapper si nécessaire. La pièce est sombre mais elle aperçoit, tout de même, une silhouette. Elle tâtonne le mur près d'elle, cherchant l'interrupteur. Quand elle le sent sous ses doigts, elle appuie dessus et allume la lumière. Eblouit durant quelques instants, elle cligne plusieurs fois des paupières. Quand elle s'adapte à la lueur de la pièce, elle voit un homme, très grand lui faire face. Elle fait pour le frapper à l'aide de son arme de pauvre, mais il esquive rapidement son attaque peu énergique. L'homme s'écarte, levant les mains comme pour lui prouver qu'il ne lui veut aucun mal. Elle reste distante, le dévisageant, prête à hurler au secours, mais son accoutrement la fait hésiter et surtout l'intrigue.
L'inconnu est vêtu d'un pantalon bleu nuit, lui arrivant à mi mollet, se terminant avec des bandages. A sa cuisse droit, un second bandage entoure son membre, un sacoche y est attachée. Il porte une veste verte feuille, par dessus un haut à manche longue, de la même couleur que le bas. Un écusson rouge est posé sur ses épaules. Des mitaines bleu, contenant une plaque en métal sur le haut des mains. A sa tête, un masque cache la moitié de son visage et un bandeau son œil gauche. Ses cheveux sont aussi argentés que le métal et ils sont en bataille, les pointes tombant légèrement sur le devant.
Lee cligne plusieurs fois des paupières, il lui rappelle un personnage de Naruto, mais cet homme doit être fou !
- Qui êtes vous ?! Que faites vous chez moi ?!
L'homme la fixe, il est complètement perdu, regardant autour de lui, détaillant la pièce dans laquelle il se trouve. Il lève les mains vers son visage, s'observant. En l'observant, Lee a l'impression de se trouver devant un fou allié, sorti de l'asile. Il pose son regard désorienté sur Lee et d'un seul coup, il tombe sur le sol, inconscient. Cela surprend Lee, qui hurle quand elle voit son corps inanimé sur son parquet. Elle garde tout de même le vase contre elle, et sans réel courage, elle avance vers lui, avec précaution. A un mètre de lui, elle tend la jambe pour le taper fortement de son pied et revient à sa place initiale en courant. Il n'a pas bougé d'un millimètre. Elle retourne vers lui, un peu plus détendu, elle s'accroupit, prenant son pouls au niveau de son poignet. Il respire encore, ce qui la rassure. Ce serait vraiment mal vu, d'avoir un homme mort au milieu de son salon, n'est-ce pas ? Plus rassurée de le voir ainsi, elle s'assoit sur son canapé, gardant le vase entre ses doigts. Elle ne parvient pas à retirer ses yeux de lui, il lui rappelle tellement Kakashi, de Naruto, qu'elle en attrape des frissons. Mais cela est impossible ! C'est un personnage de manga !
Une heure plus tard, l'intrus décide de reprendre ses esprits. Lee se recule, ne l'ayant pas quitter un seul instant. Elle s'assoit sur le dossier de son canapé, brandissant toujours son arme maison. Il s'appuie sur son coude, secouant la tête de droite à gauche. Il se met à observer autour de lui, l'esprit toujours ailleurs, quand il toise Lee.
- Où suis-je ?
- Chez moi.
- Non mais où ?! S'énerve-t-il.
- A Paris.
- Paris ? Je... Je ne connais pas...
Lee le regarde étonnée, comment ne pas connaître Paris ? Une des villes les plus connus au monde ! Il arrive à se lever, avec bien de la difficulté, s'installant sur le fauteuil, prenant sa tête entre ses mains. Il respire fortement, essayant de comprendre où il se trouve. Lee se détend voyant qu'il n'est pas agressif, mais garde tout de même le vase, il suffit d'un mauvais comportement et hop, elle lui flanquerait sur le coin du crâne. « On est jamais trop prudent », pense-t-elle.
- Vous vous appelez comment ?
- Je suis Kakashi Hatake.
Elle reste interdite face à sa réponse, le dévisageant avec incompréhension. Se moque-t-il d'elle ? Si c'est le cas, Lee ne trouve pas cela très hilarant...
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