4. La Faille
Je n'ai jamais aimé les jeux de société, mais l'un d'entre eux me réussissais plus que les autres.
Le jeu des échecs.
Comme vous vous en doutez, j'étais imbattable !
À 10 ans, mon esprit pouvait décrypter des algorithmes d'un système informatique. Le cœur de l'information même, mais aussi le venin de notre société.
La génération Z, c'est à vous que je m'adresse.
Sur la toile nous avons l'impression de détenir le savoir de l'univers dans nos mains, or ce dernier a existé avant cette ère que l'on nomme le siècle 2000. Celle qui a entraîné la création d'enfant codifiée dès leur naissance par Google. Tout est prédestiné. Exactement comme notre avenir.
Je ne voudrais pas me vanter, mais des dizaines de docteur se sont aperçus que je possédais un quotient intellectuel plus élevé que la moyenne. Dès lors que l'on dépasse les 130 de QI nous rentrons dans la catégorie de surdouée et tout comme mes prédécesseurs j'étais à 160. Idem pour Albert Einstein.
« Il n'existe que deux choses infinies, l'univers et la bêtise humaine... mais pour l'univers, je n'ai pas de certitude absolue. » Disait-il et cela s'est avéré vrai au cours des années. Là réside la faille de notre monarchie ! C'est dans la bêtise que l'on puisse nos idéaux. Pourtant la vérité, elle, se balade sous nos yeux. Le fait est que nous refusons de croiser son regard par peur.
Moi je n'ai pas peur d'affronter mon destin. Je sais qu'il sera funeste, mais si je dois m'en aller, je veux que les gens se souviennent de moi et rien de mieux que l'effroi.
La société aime se border d'illusions en prêchant de bonnes vertues, malgré la corruption du government parlementaire.
Je le sais depuis ma plus tendre et miserable vie que j'accomplirais de grandes choses et ce n'est surtout pas la Reine qui m'en empêchera. Je la ferais tuer s'il le faut, quitte à devenir l'ennemi numéro un du Royaume-Uni ! Dieu m'a créé, j'ai une destiné.
Le monde n'a pas fini d'entendre parler de moi. Ruby Murphy, dernière descendante d'une famille irlandaise.
Je suis fière de là où je viens.
Fière de mon accent !
De mon patrimoine génétique, même si mes parents craignaient.
Pour en revenir à Joseph, je voyais en lui du bon. Mais aussi une noirceur que je me devais d'exploiter. Il devait trouver un allié. Quelqu'un qui le sortirait de son quotidien morose. Une bouffée d'oxygène ! Alors je suis apparu sur son chemin, tout comme je l'ai fait auparavant avec toi Archie.
Nous nous reverrons, peut-être de l'au-delà.
Dans un mois, ta peine sera prononcée. En attendant les anglais veulent ta mort. Mais la peine de mort. Même si l'ordre de succession de 1952 ne peut être évincé qu'au décès de la Reine, il est abdiquable.
Ça je l'ai su, en me renseignant sur ta famille.
Les Windsor.
Alors qu'est-ce que ça fait d'être dans le peloton d'exécution ?
Pas très confortable, non ?
Tu te sens toujours aussi puissant, maintenant que ton titre t'es retiré et que ta couronne est sur le point de tomber ?
Réjouis-toi, tu vas enfin connaître ce que ça fait de se réveiller chaque matin dans la peau d'un petit quidam. Hé oui, les choses évoluent ! Rien n'est immortel. Pas plus que ton argent. Un papier n'a pas de valeur si on ne lui en donne pas. Ce n'est rien de plus qu'un bout de papier. Le même avec lequel on se nettoie le derrière ! Vois-tu, mon amour, c'est la triste vérité !
Si je n'ai pas pu avoir ton trône, je peux te faire la promesse d'un retirer les diamants, un à un.
Joseph était perturbé par les paroles de sa mégère de mère. Je le remarquai à son air absent. Il n'était plus aussi enjoué de discuter avec moi. Ce qui me frustrais. Je ne m'étais pas habillée comme une déesse du sexe pour être délaissée telle un vieux chewing-gum sous une semelle. Il devait apprendre à traiter ses convives avec plus de respect. On aurait dit que je l'ennuyais. Il ne cessait de reporter jeter des oeillades par dessus mon épaule comme s'il craignait de la voir surgir de nouveau.
Je me détournais à mon tour, pour jeter un coup d'œil, suspect.
Qui diable pouvait-il fixer ainsi avec autant d'insistance ?
- Est-ce que je vous ennuie ?
Ma question le ramena sur Terre, illico. Aussitôt, il se confondu en excuses.
Je n'en avais rien à faire de ses fichus simmagrés !
Il se rapprocha de moi et se pencha pour me chuchoter quelque chose à l'oreille qui me figea. Lentement je glissai un regard dans l'assemblée où était positionnés plusieurs garde du corps. Ils étaient armés et semblaient surveiller les entrées et venues dans la villa. L'un d'entre eux, peut-être le bras doit de sa mère, nous épiait. Je le vis accrocher mon regard, puis faire comme ci de rien était.
Joseph me tenais serrée contre lui, un bras autour de ma taille. Il essayait de faire dévier leur attention de sur nous, en faisant croire à ses molosses que nous dansions.
Je jouais le jeu et enserra ses épaules.
Ses abdos étaient fermes.
Il dissimulait sa musculature de rêve, sous une chemise bleu, étriquée.
Cette dernière, lui comprimait la poitrine et les bras. De plus, le bas de son entrejambe était on peut plus enflé.
J'étais satisfaite de lui faire autant d'effet !
Amusée, je gloussais et lui murmurai à voix basse, afin que lui seul puisse être en mesure de m'entendre :
- J'ai envie de toi.
Joseph écouta ma volonté, soudain devenu troublé.
Ses joues virèrent aux cramoisi.
Il déglutit, se sentant gêné.
Je sus qu'il répondrait à ma requête.
Nous besâmes dans la minute qui suiva notre échange. L'endroit n'était pas charmant, mais peu importait, tant qu'il me fournissait les infos dont j'avais besoin. Il me fit entrer dans un local à deux encablures de sa villa et m'y déshabilla sur place. Il me plaqua contre un casier et s'excusa ensuite de la brutalité de son geste. Je levais les yeux au ciel et le saisissait par le revers de sa veste de costume de luxe, au fort accent anglais. J'ai l'œil pour reconnaître ses choses là. Elle est grise foncée, avec des carreaux bleus. Bien sûr, sa mère a dû la repasser pour l'occasion. Je me fis un malin plaisir à la retirer et sourit, lorsqu'il l'envoya balader.
Il me souleva ensuite dans ses bras et baissa son pantalon sur ses hanches. Puis déchirais le préservatif. Je lachais un hoquais d'étonnement au moment où il entra en moi. Sa bonté semblait disparaître quand il s'agissait de sexe. Joseph me retourna sur une table à plat ventre et se glissa derrière moi. Il donna ensuite de violent coup de boutoir.
Je le sentais aller et venir en moi de plus en plus vite. Chaque fois plus fortement.
Il me disait des mots salaces, dans le but de faire grimper sa testostérone ce qui je dois dire, m'éxcitais. J'aimais cette facette de lui. Ce côté brutal. J'avais tant pris goût au mal que les gentils garçons me donnais la migraine.
- Qui est ton roi, sale pétasse ! Jura-t-il.
Il m'empoigna les cheveux et tira ma tête en arrière.
Mes yeux croisèrent les siens.
À cet instant, je découvris sa vraie nature.
C'était un pervers narcissique qui se faisait passer pour un mignon chérubin.
Je me demandais alors comment avait-il fait pour tromper sa mère ? La réponse se trouvait sous mes yeux ou plutôt dans les siens.
Elle y résidait dans ses pupilles.
Il me redressa ensuite et entoura mon cou de ses mains. Je jouis quelques minutes plus tard, après une lutte sans merci, dans un cri étranglé.
Ce ne fut seulement qu'à cet instant qu'il me relâcha.
Le petit miroir du casier me permis de m'admirer à ma guise. Je vis le reflet d'une femme incroyablement belle et puissante. Mes cheveux formait une masse violette indisctinte sur mon dos. Quelques mèches étaient collées à mon front, dû à l'effort physique.
Celui qui a dit que la baise n'était pas un sport, à tord ! C'est même le plus endurant que je ne connaisse.
Je mis quelques minutes avant de reprendre mon souffle.
Joseph me tendis une bouteille d'eau, ramassée à l'intérieur du casier.
Pendant que je me désaltérais, lui se rhabillait nonchalamment. Il enfila son caleçon, après avoir retiré la capote de sur son pénis puis me fixa à nouveau. Tout le temps il répéta ce geste. Enfin, une fois habillé il s'assit par terre et me regarda me vêtir, à mon tour.
On avait l'air d'un vieux couple des années soixante.
Cette partie de jambe en l'air était torride ! Dommage que tu n'ai pas pu voir ça Archi chéri ! Lui c'est un étalon ! Un vrai de vrai !
Je poussais un soupir, las et sortis une clope de ma poche que j'allume avec classe.
Joseph me regardai toujours.
- Tu n'as pas peur que ton petit-ami te quitte après cela ?
Je faillis éclater de rire.
- Qui ça ?
- Ton copain. reprit Joseph, inquièt.
- C'est simple, je n'en ai pas !
Il parut choqué.
- Je suis sûr que tu mens.
- Ah ouais ! Dans ce cas, regarde-moi et tu auras ta réponse.
Il me prit au mot et se leva, après avoir épousseté son pantalon de costume.
Dépité, il n'eut pas d'autres choix que de me croire.
- C'est difficile de te cerner.
Je le sais. On me le dit souvent !
En guise de réponse, je hochais la tête.
Puis je recrachais la fumée en penchant la tête.
- Toi, tu as l'air de te faire chier. dis-je, directe.
C'est peu dire !
Joseph, baissa les yeux comme blessé.
Après une minute de silence, il dit:
- Tout le monde s'attend à ce que je reprenne la société de mon père. Les gens en ont rien à foutre que je ne sois pas emballé par cet idée. J'en ai marre d'être un putain de pantin ! Ce n'est pas à ça que je veux que ma vie ressemble. Ce que je veux c'est avoir une copine. Lui faire des gosses et un job ordinaire !
J'avais vu juste en le voyant.
Son récit ne me fis ni chaud ni froid, mais je ressenti un petit pincement au cœur. Lui et moi partagions autrefois les mêmes idéaux ridicules.
Petite, je pensais être une héroïne de bd comics.
- Pourquoi Wonder woman est plus petite que Superman, maman ? Les super héros, ils sont pas gentils, d'abord ! Moi je veux être une vilaine.
Maman m'avait giflé pour ce que j'avais dit. Elle s'était sentie humiliée. Sa propre fille lui faisait honte.
C'est pourquoi aujourd'hui, plus rien ne me déstabilise.
- Tu pourrais te casser si tu veux. Si ton destin ne te conviens pas, change en les lignes. Dit à ton père d'aller se faire voir et prend lui tout son fric. De toute façon les riches sont cupides ! Il ne verra pas la différence, un billet de plus ou de moins dans sa tirelire ne va pas l'affecter.
Quelque chose dans mes mots, apaisa son mal-être. Tout à coup, il s'arrêta de parler et m'écouta avec passion. Il ne prononça pas un mot et se contenta de hocher la tête en signe d'accord.
- D'où te viens cette incroyable force de caractère.
Je ne le sais pas moi-même.
Peut-être est-ce inné ?
Tyron me battais assez pour que je ne comprenne que mon sexe ne serait jamais le plus fort. Jusqu'au jour où je l'ai envoyé à l'hôpital en lui cassant une assiette sur la tête. Ce jour là fut une libération. De voir mon bourreau se faire mettre au sol par une fillette puis passer à tabac me faisais rire.
Joseph effleura mon visage avec ses doigts.
Il sentait foutrement bon.
Soudain, je sentie son souffle sur ma nuque, tandis qu'il m'embrassa dans le cou.
Il huma mon parfum, en fermant les yeux d'extase.
Nous étions tout deux du même âge.
Puis discrètement, il me donna un pass.
Il glissa la carte, dans le col de mon décolleté en V, puis reporta son regard sur ma bouche pulpeuse.
Sans la quitter des yeux, il dit :
- Ravi d'avoir fait ta connaissance, Ruby.
Il laissa traîner la deuxième syllabe de mon prénom, comme s'il voulait se donner le temps d'en apprécier le goût. Puis il me laissa là, au beau milieu de nulle part.
Les hommes étaient ainsi.
Sale.
Je ne répondis rien, toujours stoïque.
"De même..."
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