Chapitre 11
LUBNA
La chaleur est accablante.
Ma robe, trempée d'eau, colle désagréablement à ma peau. J'ai le souffle court et les joues en feu. Je regarde Rayan, assaillie par une vague d'émotions contradictoires. Je déteste l'emprise qu'il a sur moi, la façon dont ses paroles et son toucher me troublent si profondément. Je me déteste de réagir ainsi, de perdre tout contrôle face à lui. Je connais le désir, et c'est exactement ce qu'il me fait ressentir. Je sais que je ne dois pas céder à cette tentation, que je ne dois même pas penser à l'embrasser à nouveau. Pourtant, au plus profond de moi, je brûle d'envie qu'il me prenne dans ses bras et m'embrasse comme il l'a fait dans la salle du trône.
Je déglutis péniblement, tentant de repousser ces pensées impures.
— Lâchez-moi. C'est inapproprié.
Son regard me sonde, un sourire narquois jouant sur ses lèvres.
— Tu veux que je te laisse partir ?
Je cligne des yeux, déstabilisée par sa question. Un silence lourd s'installe entre nous.
— Oui.
Un sourire malicieux se dessine sur son visage.
— On dirait pourtant que tu n'en as pas vraiment envie. Tes mains s'agrippent à ma poitrine comme si tu me suppliais de t'embrasser, de te confirmer que tu es à moi.
Je frissonne dans ses bras, le visage rouge de honte. J'essaie de me dégager de son emprise, mais ses bras autour de ma taille me retiennent fermement. Je sursaute lorsqu'une pression inattendue s'exerce contre mon ventre.
— Lâchez-moi ! Votre... truc... est collé contre moi.
Il éclate de rire, son corps se presse contre le mien.
— Truc ? répète-t-il, taquin. Membre viril, organe génital, système reproducteur... mais j'imagine que tu préfères le terme plus cru : pénis.
Je rougis encore plus, accablée par l'humiliation.
— Oh, pour l'amour de Dieu. Lâchez-moi, enfin !
Je me débats contre lui, tentant de me libérer de son étreinte possessive, mais je finis par haleter sous la pression de ses mains serrées autour de ma taille.
— Petite agnelle, ne fais pas ça.
— Faire quoi ?
— Haleter comme ça. Ne recommence plus.
— Pourquoi ?
Qu'est-ce qui ne va pas avec le fait d'haleter ? S'il ne veut pas m'entendre respirer, qu'il me lâche ! C'est de sa faute si je réagis ainsi, s'il ne me touchait pas, mon corps ne fondrait pas sous sa chaleur et ses caresses. C'est tellement contradictoire : mon cerveau me hurle de m'éloigner, de ne pas le laisser me toucher, mais mon corps succombe à la fièvre qu'il allume en moi.
— Je vais finir par te toucher.
— Vous me touchez déjà.
— Pas de la façon dont j'aimerais le faire.
J'avale difficilement.
Je comprends avec difficulté ce qu'il dit, bien que je ne sois pas ignorante sur le sujet. Même si je n'ai pas d'expérience pratique dans ce domaine, j'ai pu acquérir des connaissances pertinentes à travers certains livres trouvés à la bibliothèque. Le corps humain est si étrange mais tellement intéressant. J'ai aussi entendu des femmes parler de sexe et elles le décrivaient comme quelque chose d'agréable.
Je ne peux pas le nier, je suis très curieuse en ce qui concerne le plaisir, le sexe et tout ce que cela implique.
— Mon roi.
— Oh putain, répète ça.
— Mon roi ? je répète, perplexe.
Sa tête bouge lentement en signe d'assentiment. Un silence pesant s'installe, puis je comprends qu'il attend que je le répète encore. Je sais que je ne dois pas céder à ses caprices, mais une force inexplicable m'attire vers lui.
— Mon roi, dis-je de nouveau, la voix plus assurée cette fois.
Il ferme les yeux, savourant ces mots comme un nectar précieux. Lorsqu'il les rouvre, ses iris s'assombrissent, d'une nuance hypnotique. Sa mâchoire se crispe, et je sens une vague de chaleur me parcourir le corps. Ma vision se brouille lorsqu'il s'approche de moi, son visage à quelques centimètres du mien.
— Je suis ton roi. Seulement le tien.
L'air est électrique, crépitant de tension. J'humidifie mes lèvres d'un coup de langue, et Rayan suit le mouvement de ses yeux, son regard intense me fixant. Je serre mes jambes involontairement, sentant mon centre s'embraser d'une chaleur inconnue. Mon corps est étrange, vibrant d'une sensation nouvelle, un manque que seul Rayan pourrait combler, si je lui en faisais la demande.
Sans prévenir, ses lèvres se posent sur les miennes. C'est comme une explosion, un baiser dévorant qui me coupe le souffle. Mon corps frissonne sous ses caresses, ses doigts parcourant mon dos, s'éloignant de ma taille pour se rapprocher de ma poitrine. Quand ses dents mordent légèrement ma lèvre inférieure, j'oublie tout, absolument tout.
Le clapotis de l'eau et mes halètements sont les seuls sons qui rythment cette scène passionnée. Un feu brûlant s'installe dans mon bas-ventre, menaçant de me consumer. Je crois que je pourrais m'évanouir à cet instant, mon corps entier tremblant d'une intensité que je n'ai jamais connue. J'ai besoin de lui, de son toucher là où ça fait mal, là où j'en ai désespérément besoin.
Rayan laisse une traînée de baisers humides dans mon cou, sa voix rauque murmurant à mon oreille :
— Oh, petite agnelle, j'ai tellement rêvé de ce moment.
Je me sens ivre de désir, totalement envoûtée par lui.
Je veux...
Les mots me manquent, refusant de sortir de ma bouche. Je me mords les lèvres avec force, cambrant mon corps quand ses doigts s'emparent de ma taille. Sa langue se délecte de mon cou, me faisant frissonner de sensations indescriptibles.
Un cri s'échappe de mes lèvres lorsque ses mains impétueuses déchirent ma robe. Mon cœur bat la chamade dans ma poitrine, et je sens son souffle chaud caresser mon cou.
— Tes jolies tétons ressemblent à des fraises, dit-il avant de les prendre en bouche.
Un gémissement s'échappe de ma gorge alors que sa langue les caresse délicatement avant de les embrasser. Avant même que je m'en rende compte, je me retrouve nue, ma robe et mes sous-vêtements abandonnés à côté de la baignoire. Mais peu importe, car ses mains parcourant mon corps me font frissonner de plaisir.
C'est tellement bon de le sentir si proche, sa bouche explorant chaque centimètre de ma peau avec exaltation. Nos langues s'entremêlent dans un baiser passionné, et je ne peux réprimer un petit gémissement. Ses caresses et ses baisers me rendent désireuse, et je sens l'excitation monter en moi. Un de ses doigts explore doucement les replis de mon intimité, provoquant en moi une humidité que je rougis d'admettre.
Je me sens gênée de réagir ainsi à ses attentions, mais je ne peux m'empêcher d'haleter quand il stimule mon clitoris. Il porte ensuite ses doigts, humides de mes propres liquides, à sa bouche et les suce en me regardant intensément.
— Ton goût est un mélange de pure tristesse et de douceur.
Je frémis quand il esquisse un sourire en coin. Ses yeux s'assombrissent intensément de désir. Mon cœur s'emballe, je me sens étourdie, folle, confuse, mais remplie d'une sensation inconnue. Je détourne le regard, mais Rayan saisit mon menton, son regard me perçant à jour, me rendant vulnérable, nue corps et âme, comme s'il pouvait lire mes désirs les plus secrets.
— Tu es une créature énigmatique, aussi douce que venimeuse.
Il me fixe comme si j'étais le trésor le plus précieux et le plus beau au monde. Il me touche avec délicatesse, comme s'il n'y croyait pas et craignait ma disparition. Il m'embrasse avec passion, comme s'il m'aimait profondément, comme s'il ressentait tant de choses pour moi qu'il ne pouvait les exprimer par des mots. Il me traite avec la plus grande préciosité, comme si j'étais en verre et qu'il avait peur de me briser. Comme s'il voulait me prendre sous sa protection et chérir ma vie.
Il me trouble tellement que je me sens étrangère dans mon propre corps. Je ne comprends pas pourquoi il me traite ainsi. C'est un roi cruel qui fait souffrir son peuple tout en jouissant de tous les privilèges. J'aimerais éteindre mon esprit et profiter de sa chaleur, me blottir dans ses bras et oublier tous les torts qu'il m'a causés.
Mais je ne peux pas.
— Je ne peux pas faire ça.
Son visage se crispe lorsque j'essaie de me dégager de son étreinte.
— Que se passe-t-il ?
— Je ne peux pas faire semblant de ne pas te haïr juste pour un instant de plaisir.
— Peu importe, utilise-moi, touche-moi, embrasse-moi, marque-moi, fais de moi ce que tu veux.
Mes yeux se remplissent de larmes car il dit exactement ce que je rêve d'entendre, mais le poids de la culpabilité étouffe mon désir de l'embrasser. Une boule oppressante se forme dans ma gorge et je sens que je vais me noyer à tout moment. Je prends une profonde inspiration avant de m'éloigner de lui, le laissant totalement confus, et je sors nue de la baignoire.
Je ne prends pas le temps de saisir ma robe pour me couvrir, mue par un besoin urgent de mettre de la distance entre nous. À chaque pas que je fais dans la direction opposée, mon cœur se brise. Le remords d'avoir été si disposée, si à l'aise et complète dans ses bras me rend encore plus misérable. Les larmes troublent ma vision, mais je suis soulagée d'être enfin dans ma chambre.
Je m'effondre sur le sol, pleurant de chagrin, de joie, de culpabilité, de passion. Je pleure pour tout ce qui s'est passé, pour ce qui aurait pu arriver, pour ce que je n'aurai jamais et pour tout ce que je désire. Je pleure parce qu'il a failli mourir à cause de moi, parce que je l'aime, parce que je le hais, parce que je suis confuse vis-à-vis de mes sentiments, parce que je suis une esclave sans liberté. Je ne sais pas combien de temps je reste ainsi, perdue dans mes pensées.
Je sursaute lorsque la porte s'ouvre. J'essaie de me couvrir, mon cœur battant la chamade quand je vois que c'est Rayan. Ses pas ralentissent lorsqu'il me voit assise par terre. Son visage se décompose lorsqu'il remarque les larmes sur mes joues. Il ne porte qu'un pantalon, torse nu. Je reste silencieuse, attendant qu'il prenne la parole. Mais il se dirige vers mon placard et sort mes vêtements de nuit.
— Tu as besoin de plus de vêtements, je ferai venir la couturière pour prendre tes mesures.
Je ne lui réponds pas, n'ayant ni l'envie ni la force de le faire. Mes fesses sont froides contre le carrelage. Je devrais me lever, mais je reste en position fœtale, le fixant du regard.
— J'aime celle-ci, dit-il en sortant une de mes robes de nuit.
Il se retourne pour marcher vers moi, mais s'arrête soudainement, secoue la tête et retourne au placard pour sortir mes sous-vêtements d'un tiroir. Je rougis quand il commence à les examiner.
— Il faut aussi de nouveaux sous-vêtements.
Un sourire effleure mes lèvres quand je le vois choisir mes vêtements. Cette attention ne devrait pas me toucher autant, mais j'aime le regarder se pencher sur les différentes options, cherchant la tenue parfaite. Il s'arrête devant moi, son regard fixé sur le mien.
— À ton tour maintenant, ma belle, lève-toi. Je vais t'habiller.
— Ma punition est censée être de t'habiller, pas l'inverse, dis-je, un brin confuse.
— C'est bien ta punition, mais je veux t'habiller. Mon devoir est de servir ma reine, en toutes circonstances, à tout moment. Et en ce moment, ma reine a besoin de moi.
Oui, j'ai besoin de toi.
Avec précaution, il m'aide à me relever du sol. Son regard ne quitte pas mon visage, pas une seconde il ne baisse les yeux, respectueux de ma pudeur même si, il y a quelques minutes à peine, j'étais encore nue dans ses bras. D'un geste doux, il enfile la robe par ma tête et m'aide à passer mes bras. Lorsque la robe tombe à mes pieds, il me demande de les lever pour qu'il puisse mettre mes sous-vêtements. S'agenouillant devant moi, il me laisse libre cours pour ajuster ma culotte.
Il me serre dans ses bras et me ramène dans sa chambre. Je ne dis rien, n'ose pas lui suggérer que je préférerais être dans la mienne. Je m'allonge simplement sur sa poitrine, les yeux fermés. La fatigue m'envahit, je n'ai pas la force de contester. D'ailleurs, c'est un peu ma punition pour avoir tenté de l'empoisonner. Je n'ai aucune excuse, et cette fois, je ne pourrais pas gagner. Il me dépose doucement sur son lit, et je laisse échapper un soupir de contentement devant la douceur des draps.
Je pourrais dormir ici pour toujours.
— Désolé, murmure Rayan, sa voix empreinte de mélancolie, la pièce est sombre, mais je distingue son visage. De t'avoir forcée à faire quelque chose que tu ne voulais pas.
— Tu ne m'as pas forcée, et je le voulais bien, mais je suis complètement perdue.
— Je sais, petite agnelle, crois-moi, je sais. C'est pour ça que je te demande pardon. Je ne veux plus te voir pleurer. Ton beau visage ne mérite pas d'être maculé de larmes. Tu mérites d'être heureuse et de sourire tout le temps.
— Est-ce que je suis horrible quand je pleure ?
— Tu ne pourrais jamais être horrible, même en pleurs tu ressembles à une déesse. Tes joues prennent la même couleur que tes cheveux, et tes yeux brillants, humides de larmes, te donnent un air majestueux.
— Tu mens.
— Jamais je ne te mentirais, je ne peux pas.
Je lutte contre le sommeil qui m'envahit, mes paupières sont lourdes, mon corps devient léger. Rayan m'embrasse sur le front en murmurant "bonne nuit", puis enroule ses bras autour de ma taille, me pressant contre lui. Ma tête repose sur son épaule, mes yeux se ferment tandis que j'inhale son parfum boisé et envoûtant.
⚔︎ ⚔︎ ⚔︎
J'ai chaud et je suis mal à l'aise.
Une sensation de pesanteur m'empêche de bouger, ma vessie va exploser à tout moment. J'ai besoin d'aller aux toilettes de toute urgence, mais mon corps ne répond plus à mes ordres. Je tente de me lever, mais une force invisible me retient. Mes paupières s'ouvrent lentement. La pièce est encore plongée dans l'obscurité et le bras de Rayan m'enlace étroitement. Je respire doucement et essaie de dégager sa main, mais en vain. Sa prise est ferme et douce à la fois, et je ne veux pas le réveiller. Il dort paisiblement, inconscient de ma présence.
Je me rapproche de lui, fascinée par sa beauté. Rayan semble irréel, ses traits sont d'une finesse incomparable, il n'y a personne d'autre comme lui, et il n'y en aura jamais.
Ses yeux s'ouvrent soudainement, me faisant sursauter.
— Tu me surveilles, petite agnelle ? Sa voix est rauque et virile, mon corps frissonne et mes joues s'empourprent.
— Je dois aller à la salle de bain.
— Pourquoi tu n'y vas pas ?
— Tu m'écrases.
— Désolé.
Son étreinte se relâche, me permettant de me libérer. J'halète lorsque mes pieds touchent le carrelage froid et je me dirige sur la pointe des pieds vers la salle de bain. Un long soupir de soulagement s'échappe de mes lèvres lorsque j'urine. Je m'assois quelques instants, les yeux fermés, le rêve encore présent dans mon esprit.
Les rayons du soleil commencent à filtrer par la fenêtre de la salle de bain. Je ne sais pas combien de temps je suis restée assise là mais, je retourne dans la chambre à pas lents.
Rayan dort toujours, mais lorsque je me recroqueville à ses côtés, ses bras m'enlacent à nouveau, me serrant contre sa poitrine. Sa chaleur me réconforte et je m'abandonne au sommeil, glissant dans un monde où personne d'autre n'existe, où seuls lui et moi comptons. Un monde de bonheur et d'amour, sans regrets ni culpabilité, où nous sommes simplement nous-mêmes.
Quelque chose me tire du sommeil.
J'ouvre brusquement les yeux pour découvrir le dos nu de Rayan. Il s'habille, les rayons du soleil illuminent la pièce. Il fait déjà jour, j'aurais juré qu'il est presque midi.
Un bâillement s'échappe de mes lèvres, attirant son attention.
— Retourne te coucher.
— Je suis censée t'aider à t'habiller, c'est ma punition.
— Rendors-toi, petite agnelle.
— Pourquoi tu me dis ça ? Je ne suis pas une agnelle.
— Tu es têtue et douce comme une petite agnelle.
— Je ne suis pas têtue.
— Non, ma précieuse, tu ne l'es pas.
— Hé, je n'aime pas ce ton de voix.
Son rire me fait sourire. La façon dont ses épaules bougent et se contractent me fait soupirer. J'aime son corps, vraiment. Je pourrais passer des heures à l'admirer en silence. Il finit de s'habiller et me regarde. Je fais la moue en pensant à mon apparence actuelle. Mes cheveux doivent être en bataille comme tous les matins.
— Tu es si jolie, me dit-il.
Un sourire involontaire se dessine sur mes lèvres grâce à son compliment. Mes joues rougissent également et je me mords l'intérieur de la joue en regardant dans une autre direction. Il s'est passé beaucoup de choses la veille que j'ai encore du mal à assimiler. Le poids de tout retombe sur mes épaules. Je ferme les yeux une fois, chassant toutes ces pensées de mon esprit. Aujourd'hui est une belle journée et il est trop tôt pour me tourmenter.
Rayan termine de s'habiller et s'approche de moi. Il se penche légèrement pour déposer un baiser sur mon front.
— Si tu ne vas pas dormir, je te retrouve en bas pour le petit-déjeuner.
J'acquiesce lentement et le regarde quitter la pièce. Je laisse échapper un long soupir, m'allonge sur le lit et me couvre le visage avec mes mains.
Je vais perdre la raison à cause de cet homme, peut-être aussi ma dignité et mon pauvre cœur.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro