1 ~ Cold night
Ashton
02:00 du matin
« - Moyra j’ai fini mon service ! –Dis-je en souriant-
- Parfait Ashton tu peux y aller, à demain soir !
- Bon courage, à demain. »
Je salue mes collègues, toutes des filles, excepté Lucas Hemmings bien-sûr, mais lui ne travaillait pas ce soir, puis je retire ma blouse et prends mon sac dans les vestiaires. Je suis épuisé, la journée et le début de nuit ont été longs, d’habitude je ne travaille que de nuit pour dépanner mais aujourd’hui ma collègue Sissi était malade pour la journée. Enfin malade… Elle ne s’est surtout pas remise de sa petite soirée de la veille. Je laisse échapper un soupir, elle fait ce qu’elle veut après tout, je suppose qu’elle s’est bien amusée elle au moins.
En sortant du bâtiment je suis obligé de remonter mon écharpe jusqu’à mon nez, il fait de plus en plus froid et je me maudis de n’avoir pris qu’une simple veste en jean.
Comme tous les soirs le quai du tram est désert, seuls quelques junkies déambulent sans but le long des voies et je me demande bien comment le taux d’accident le soir peut-il être aussi peu élevé. J'hausse les épaules avant de m’assoir sur un banc en attendant le dernier tram, peut-être cette fois-ci vais-je trouver le courage de lui parler qui sait ? Un tintement familier me fait me redresser. Rapidement je remet mes cheveux en place puis gonfle ma poitrine pour me donner de l’assurance malgré mon nez rougis et mes dents tremblantes. Ce soir je lui parle !
Sauf qu’à ma grande surprise je ne vois pas la jeune femme à son habituelle place. J’entre malgré tout et tourne la tête pour voir jusqu’à l’arrière de la rame. Aucune tignasse rouge à l’horizon. Est-ce que je me suis trompé d’horaire ? Je regarde le panneau d’affichage depuis l’intérieur du tram. Non, c’est pourtant bien le dernier, celui que nous prenons tous les deux depuis des mois. Comment se fait-il qu’elle ne soit pas là ?
Peut-être a-t-elle pris un tram plus tôt ou bien est-elle malade. Je pousse un long soupire et m’assois à l’avant. Et dire que je m’étais motivé à lui parler.
*
Kala
Je laisse échapper un bâillement derrière le bureau et bien qu’il n’y ai personne je passe ma main devant ma bouche. Vivement que je puisse rentrer. D’ailleurs est-ce que ce soir j’allais encore voir le garçon du tram ? La lourde pendule au-dessus de moi indique qu’il est bientôt 2 heures du matin et je m’apprête à ranger mes affaires lorsque la cloche sonne, signe qu’un client vient d’entrer. Je retiens un juron et redresse la tête pour faire face à une sorte de junkie. Je comprends à sa démarche hasardeuse qu’elle a bu plus que de raison et je dois prendre sur moi pour ne pas laisser paraitre ma mauvaise volonté. J’ai horreur des gens comme ça, tous les soirs c’est pareil, ils trainent dans les rues, dans les trams et lorsqu’ils trouvent un commerce ouvert ils n’hésitent pas à entrer et à venir chercher les embrouilles. Raison pour laquelle je reste sur la défensive.
« - Que puis-je pour vous ? –Demandé-je posément-
-Zmachiennekéblesséé –Dit-elle en s’effondrant à demi sur mon bureau, ce qui me fait reculer avec dégout-
-Je vous demande pardon ? –Elle me répète la même phrase incompréhensible mais cette fois sur un ton agressif-
-Ecoutez madame ici c’est un refuge pour animaux, pas pour personnes alcoolisées, alors je vous prierais de bien vouloir… »
Et alors que je me redresse pour l’obliger à sortir, je remarque de nombreuses taches de sang au sol. Est-elle blessée ? C’est dur à dire, son visage n’a plus aucune expression sous l’effet de l’alcool et je pense même qu’avec ça elle doit être immunisée contre la douleur. Elle me répugne mais je vais quand même à sa hauteur, cessant de respirer pour éviter d’inhaler les effluves putrides qui s’échappent d’elle.
«- Vous devriez vous rendre à l’hôpital, il y en a un pas très loin d’ici.
- Ma chienne ! –Dit-elle en articulant violemment-
- Quoi votre chienne ? –Je me dirige vers la sortie lorsque je trouve enfin la raison de sa visite, devant les portes coulissantes il y a un chien à la corpulence massive qui est échoué sur le trottoir- Oh ! Michael !
- Quoi ?! –La porte de l’arrière-boutique s’ouvre rapidement sur les cheveux lilas de mon collègue-
- Il y a un chien blessé ! »
Il passe devant la femme sans lui prêter aucune attention et vient m’aider à positionner le chien sur une civière. Mais l’animal ne se laisse pas faire. A plusieurs reprises je manque de me faire mordre si bien que Michael me demande de l’attendre en salle de soin. Quand je retourne à l’intérieur du refuge je suis prise de hauts le cœur, en moins de cinq minutes la femme a réussi à laisser son odeur rance dans tout l’espace au point que je me vois obligée de la faire sortir, coupant ma respiration le plus discrètement possible.
« - On vous ramène votre chienne c’est promis ! »
Elle laisse échapper un juron et fini par rester au dehors tandis que je prends congé, sentant avec horreur son odeur imprégnée dans mes affaires… J’attache rapidement mes cheveux et vais ensuite préparer en urgence le matériel pour Michael. Ce dernier entre et dépose le chien à présent à bout de force sur la petite table d’opération. Je regarde par-dessus son épaule et mords ma lèvre en voyant le poitrail ensanglanté de la bête. Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
« - Kala il est bientôt 2 heures du matin, pars vite si tu ne veux pas rater ton tram. –Me dit gentiment Michael-
- Je ne vais pas te laisser gérer ça tout seul voyons ! –Dis-je en croisant les bras-
- Je peux très bien m’en sortir seul tu sais. »
Je soupire mais décide quand même de rester, c’est un imprévu plutôt urgent et nous ne sommes que deux ce soir. Je me refuse de le laisser tout faire seul, nous sommes collègues. Comme c’est le vétérinaire le plus expérimenté de nous deux il s’occupe de soigner la plaie de l’animal, pour ma part je vais nettoyer les traces de sang autour de l’accueil et vaporise l’air à l’aide d’une bombe désodorisante. Quand je tourne la tête vers l’horloge je vois celle-ci qui pointe sur le chiffre 2. Je viens de rater mon dernier tram.
Au pire je ne vois pas pourquoi le bouclé le remarquerait.
« - Franchement Kala tu es têtue ! –Me dit Michael qui revient dans la pièce pour prendre une facture et une ordonnance-
- J’ai fait un peu de ménage –Il me sourit et lève les yeux au ciel-
-Je te ramène.
- Non pas la peine je peux marcher et puis il te reste encore un peu de travail en retard, je ne vais pas te couper ded…
- Hors de question que je te laisse dans les rues à cette heure, en plus mon père me tuera demain si il l’apprend.
- Mais Michael !
- Tu as vu cette femme ? –Il montre l’extérieur d’un signe de tête-
-Surtout sentie oui –Grogné-je en reniflant l’horrible odeur qui semble émaner de ma blouse- Pourquoi ?
-Il y en a tout un tas dehors à cette heure-ci.
-Je peux les évit…
-Ne me fais pas rire – Il passe une main dans mes cheveux pour les ébouriffer- J’ai fini de toute façon et Célia ne va pas tarder à prendre le relais. »
J’hôche la tête et continue de ranger pour que Célia ait le moins de travail à faire. Si mes souvenirs sont bons elle est censée arriver vers 3 heures du matin, au moment où Michael rentre chez lui. Alors elle ne devrait plus tarder.
Tous les trois avons entre 23 et 27 ans et nous avons volontairement choisi le travail de nuit, permettant aux parents de Michael de se reposer et de ne venir travailler au refuge qu’en journée. C’est un rythme à prendre, mais à force je m’y suis faite.
Entre temps Michael fait entrer la junkie et la conduit dans la salle de soin où se trouve sa chienne. Voilà que l’odeur nauséabonde fait son retour.
« - Nous allons devoir la garder quelques temps, elle sera dans le chenil avec les autres chiens en voie de guérison.
- QUOI ? Et c’mment qu’ jfais moi ?
- Vous n’avez pas le choix, votre chienne a besoin de se reposer et ce n’est pas dehors qu’elle y arrivera. »
Je regarde Michael en coin, le jugement se fait ressentir dans sa voix mais il ne laisse rien paraitre, il se contente de la faire sortir malgré ses protestations. Je l’admire. Mon respect pour ces individus est tellement bas que je n’aurais pas la patience de contenir mon amertume. Je ne les supporte pas, je ne veux pas faire d'effort pour ces gens, sans compter qu’ils n’ont de cesse de nous répéter que leurs chiens sont tout ce qui leur reste dans la vie, mais ils les maltraitent, ils les méprisent, jugeant la vie de leurs animaux moins importante que la leur. Alors pourquoi devrais-je les qualifier eux d'importants ?
Combien de fois Michael et moi avons-nous été obligés de piquer ces pauvres bêtes qui n’avaient rien demandé ?
Il ferme la porte d’entrée du chenil en attendant Célia puis revient vers moi.
« - Il ne te reste pas un peu de parfum ou quoi que ce soit ? –Me demande-t-il en retirant sa blouse-
- J’ai du parfum dans mon sac mais c’est pour les filles.
- M’en fiche, tant que ça retire l’odeur de mes vêtements ! »
Quand Célia arrive enfin, Michael et moi prenons le chemin des vestiaires où je lui tends mon parfum. Je retire ma blouse et le regarde qui s’asperge généreusement. ‘Eh tu vas m’en payer un nouveau Gordon! ‘. Il pousse un grognement, il n’aime pas que je l’appelle par son deuxième prénom alors pour seule réponse il m’envoie un jet de parfum dans le visage.
« Heureusement que j’ai fermé les yeux Gordon ! Sinon je…
-Tu n’en as peut-être pas eût assez ? –Il glousse- Continues de m’appeler Gordon et je vais t’appeler par ton vrai prénom.
-Fais ça et tu peux dire adieu à ton appareil reproducteur. »
Il capitule rapidement et me rend mon parfum avant de sortir ses clés de voiture de son sac.
Après un bref résumé de la situation à Célia, Michael et moi passons par l’arrière-boutique pour nous rendre sur le parking privé. C’est la première fois que je me fais ramener depuis que je travaille ici et ça me gêne.
« - Vraiment Michael je peux y aller à pieds…
- Et puis quoi encore ? Tu poses tes jolies petites fesses dans cette voiture et tu te tais. »
Je m’exécute, non pas qu’il m’effraie, il est tout l’inverse du garçon autoritaire, mais il commence à faire froid et finalement je suis bien contente de ne pas avoir à marcher.
~ Bonsoir :) bon beh c'est le début, rien de bien folichon :) mais j'espère que vous appréciez malgré tout :)
Merci pour tout.
K
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