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Tu m'attendais (one shot)

Tu m'attendais là, sagement appuyée contre un feu de signalisation.

Tu étais en train de fumer, cette mauvaise habitude qui allait te perdre, j'en étais sûr. Ça allait te consumer, cette merde, mais tu n'en avais que faire. Combien de fois te l'avais-je répété ? Non, tu n'en avais que faire, et tu continuais, comme à chaque fois que je te disais d'arrêter quelque chose — tu n'en faisais qu'à ta tête, c'était un autre de tes défauts ; dès que tu trouvais un moyen de me rendre fou, tu le faisais. C'était en partie pour ça que je t'aimais.

Oh oui, je t'aimais. Je t'aimais tellement, de tout mon être, de toute mon âme. Je t'aimais comme ce n'était pas permis, je t'aimais à en tuer, je t'aimais à me prendre une balle pour toi. On faisait les quatre cents coups tous les deux, rien ne m'étonnerait, ça arriverait sûrement. Je me souvenais de la première fois que je t'avais vue, du premier regard que je t'avais accordé. Je l'avais su, dès le premier instant, que j'allais t'aimer toute ma vie. Que je te protégerais, quoi qu'il arrive. Que je veillerais sur toi, à chaque heure de chaque jour. Qu'à n'importe quel moment où tu aurais besoin de moi, j'accourais.

Car oui, tu avais besoin de moi. Qui t'empêcherait de faire toutes ces choses que tu faisais déjà ? Qui serait là pour toi ? Qui était prêt à t'aimer toute sa vie ? Qui, pour toi, était capable de se lever au beau milieu de la nuit ? Et qui serait capable de tuer pour tes beaux yeux ? Peu de gens. Quoi qu'une seule en était capable.

De toute manière, j'avais aussi besoin de toi. Mais oui, que ferais-je sans toi ? Et si tu n'avais jamais existé ? Je serais sûrement l'homme le plus triste et le plus seul de la Terre. Moi sans toi, toi sans moi. Une existence sans une autre, c'était triste. Puis c'était impensable... Bon sang, qui serais-je si tu n'étais pas là ?

Tu portais ce pull que nous avions acheté ensemble. Je m'en souvenais comme si c'était hier : nous marchions tous les deux, dans cette grande rue aux multiples magasins. Tu t'étais arrêtée devant l'un d'eux, et avais pointé du doigt un mannequin exposé dans une vitrine. Non, il ne portait pas ce pull, mais une longue robe en soie, et tu m'avais expressément demandé si nous pouvions nous arrêter dans ce magasin pour que tu puisses l'essayer. Étais-je seulement capable de te dire non ?

Nous étions entrés dans le magasin. Tu avais trouvé la robe du premier coup, et tu te dirigeais vers les cabines en regardant un peu partout quand tes yeux avaient trouvé ce pull. Tu avais passé distraitement la main sur le tissu, et tu m'avais lancé qu'il était « terriblement doux ». Je te croyais, il était inutile de le vérifier. Tu avais essayé la robe, qui t'allait merveilleusement bien, mais ce n'était pas vraiment une surprise ; tout t'allait si bien. Cette robe-là semblait avoir été confectionné pour toi, tu étais si magnifique dedans, tu en aurais brisé, des cœurs, si j'avais pu te l'offrir.

En repartant, tu avais passé une nouvelle fois la main sur ce pull. Je t'avais arrêtée, demandé si tu l'aimais bien. Tu avais hoché la tête, un sourire clos sur les lèvres. Tu l'aimais, pas autant que la robe, mais tu l'aimais quand même. C'était comme une rencontre, tu savais que c'était un bon achat, mais tu n'en savais rien de l'avenir avec lui. Je te l'avais donc offert, pour ce sourire, pour le mystère. Et comme une rencontre, plus tu l'avais côtoyé, plus tu avais appris à l'aimer. Il t'allait bien, ce pull, il te tenait chaud, il t'embellissait, il te servait à penser à moi quand je n'étais pas là.

Mais cette robe... Oh, cette robe ! Je n'avais jamais osé te le dire, mais tu étais tellement sexy, dans cette robe. Tu aurais fait tourner la tête de n'importe quel homme ou de n'importe quelle femme. Je t'avais imaginée à mon bras et dans cette robe, en train de flâner dans cette même rue de magasins. Oui, tous les regards se seraient tournés vers toi, pour t'admirer toi, et ta beauté embellie par cette robe.

Parce que oui, tu étais belle. Tu étais belle dans cette robe, tu étais belle en sous-vêtements, tu étais belle en chemise ; tu étais la plus belle fille que je connaissais, et ça me rendait tellement fier. Ah ça oui tu étais belle, tu étais certainement la plus jolie fille de la ville. Personne ne disait le contraire et j'en faisais l'apologie à qui voulait l'entendre. Ton corps, tes yeux, ton sourire, ton nez, et tes pieds. Tu aimais bien tes pieds, c'était une passion que je n'avais jamais réellement comprise. Étais-tu fétichiste ? Je ne le saurais jamais, dès que je te le demandais, sur le ton de la rigolade, tu t'énervais et tu partais dans une bagarre phénoménale à coups de poings et d'insultes.

Car oui, on se disputait. Souvent. Trop souvent peut-être, en était-ce devenu toxique ? Toi, tu étais une femme toxique. Tu brisais des rêves, des fenêtres et des cœurs — dont le mien. Tu t'amusais à faire souffrir les gens, tu les trainais dans la poussière, tu jouais avec les sentiments comme tu jouais à la poupée en étant enfant. Tu désapprouvais toute relation humaine, toute émotion. Tu trouvais que c'était inutile. Ah mais combien de fois avais-je essayé de te faire sortir cette idée du crâne ? Les sentiments, les émotions, les relations, tout ça faisait partie de la nature humaine. Et toi, tu les écrabouillais, comme tu écrabouillais tes cigarettes sur le sol quand tu les finissais.

Ah oui, je me souvenais de cette fille. Cette fille que tu avais écrabouillée. J'étais là le jour où tu l'avais rencontrée. Tu portais ce pull justement, nous étions en train de déjeuner tous les deux, et cette fille était la serveuse. Elle avait eu un coup de cœur pour toi, je l'avais remarqué dès le premier regard. Toi, tu avais fait mine de ne pas le voir, nous avions mangé, et je t'en avais fait part. Non pas que ça m'enchantait ; je trouvais même ça drôle, à l'époque. Et toi aussi, apparemment, car tu avais décidé de jouer avec les sentiments de cette pauvre fille.

Tu avais flirté avec elle à la suite du repas et vous vous étiez fixées un rendez-vous pour vous revoir. Ça m'avait rendu dingue ; et nouvelle dispute. Au final, tu avais gagné, tu m'avais répété un bon nombre de fois que ça n'allait avoir rien de sérieux, que tu t'amuserais, comme tu t'amusais souvent à ce jeu qui n'avait jamais vraiment mal terminé.

Sauf que ce jeu-là avait mal terminé. Je t'avais laissée aller à ce rendez-vous, tu étais rentrée, plus tôt que d'habitude — tu y jouais beaucoup trop souvent, à ce jeu. Tu n'avais rien dit, tu étais simplement partie te coucher. Le lendemain, cette fille avait disparu. On parlait d'elle sur toutes les chaînes de télévision, dans tous les journaux. Mais personne ne savait ce qu'il s'était passé, personne ne savait que tu avais eu rendez-vous avec cette fille la veille de sa disparition. La police n'était jamais venue t'interroger, et toi tu n'avais jamais rien dit. Ni à moi, ni à personne.

Cette fille avec qui tu avais joué s'était suicidée. Et même après ça, même après que les policiers avaient annoncé le verdict, tu ne m'avais rien dit. Mais à partir de cette histoire, tu avais changé.

Tu ne t'étais jamais soucié de ce que pensaient les gens de toi, ni de leurs sentiments qu'ils éprouvaient à ton égard, ni de rien. Ça n'avait pas changé, ça non, pour rien au monde tu ne te serais souciée des gens autour de toi.

En réalité, c'était un mensonge. Car tu ne te souciais que d'une personne sur Terre : moi.

À partir de ce moment-là, tu n'en avais plus rien à faire de moi. Tu me traitais comme n'importe quelle autre personne sur Terre, comme si j'étais devenu un inconnu. On se disputait sans cesse, on ne s'aimait plus ; tu ne m'aimais plus.

Et moi je t'aimais encore. Toute ma vie.

Cette image de toi, qui m'attendais là, sagement appuyée contre ce feu de signalisation, je m'en souviendrais. Toute ma vie.

Je me suis accroupi près de ta tombe pour y passer la main sur le dessus, afin d'enlever les feuilles mortes qui s'y étaient déposées. Ces feuilles, je les hais. Toi, tu les aimais, tu aimais le bruit qu'elles faisaient lorsque que tu marchais dessus. J'ai déposé le bouquet de chrysanthèmes, les seules fleurs présentes sur ta tombe. À côté de la tienne, celle de notre grand-père en déborde de tout part.

J'aurais aimé pouvoir t'offrir cette robe avant que tu ne partes. J'aurais aimé me balader avec toi, qui aurait porté cette robe et aurait fait tourné la tête de toute personne aux alentours. J'aurais aimé que des hommes et des femmes viennent te dire à quel point tu étais belle et essayer de cueillir ton cœur à coups de flatteries. Et j'aurais aimé te protéger à ce moment-là, comme l'aurait fait n'importe quel frère pour sa petite sœur.

Enfin, tu les aurais fait fuir toute seule.

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