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Tristesse

Lisy cassa un verre. Puis elle en cassa un deuxième. Au bout du troisième elle se rendit compte qu'elle n'aurait bientôt plus assez de vaisselle pour continuer ce petit manège. Elle avait un petit appartement étudiant, pas une villa. Et heureusement, sinon elle aurait sans doute envoyé à la poubelle des centaines d'euros.

Elle faillit retrouver son calme juste au moment où elle se rendit compte que Liam n'avait même pas répondu à son message. Elle serra les dents. Il s'inquiétait et puis juste après il ne vérifiait même pas ce qu'elle lui avait répondu ? Décidemment, tous les mêmes.

Elle se mit à genoux au milieu de la pièce, hurla un bon coup à en faire trembler les murs, puis se traina jusqu'à son lit. Elle était tellement bouillonnante de rage que même deux douches froides n'avaient pas suffit à faire redescendre la température de son corps. Elle parvint à trouver le sommeil seulement deux heures plus tard.

Elle en avait presque oublié qu'elle retournait travailler le lendemain. Elle avait trouvé un petit boulot dans une boulangerie pendant ses vacances. Réveil à quatre heures du matin, elle arriva à la boulangerie croulant sous la fatigue. Le boulanger était déjà là depuis longtemps, et pendant qu'il sortait le pain du four, elle s'activa pour mettre les viennoiseries en rayon. Entre deux clients, elle se permit une pause café, adossée contre le comptoir, son gobelet en carton à la main. Cette pause en plein début de matinée lui permit de penser à une chose.

C'était définitivement terminé. Elle ne reverrait plus jamais Alba. Pourtant, elle avait pris la peine de faire un détour par la gare pour ne pas avoir à monter sur la passerelle ce matin. Mais à quoi bon, Alba n'y était plus. Mais c'était une fois de plus un nouveau lieu qu'elle allait dorénavant appréhender de traverser. Tant pis, marcher plus longtemps lui faisait du bien.

C'était terminé et pourtant Lisy n'avait pas eu les explications qu'elle désirait tant. La colère n'était pas définitivement retombée. Lisy en tremblait encore. Alba avait tellement honte d'elle qu'elle était restée sans décrocher un seul mot. Tant mieux, Lisy n'avait pas eu à subir ses éternelles explications, qui lui auraient sans doute retourné le cerveau pour rien. Alba avait toujours su manier les mots à son avantage. Elle lui aurait dit qu'elle n'avait pas eu le choix, ou que comme Liam, elle avait besoin d'être seule... Pendant longtemps, Lisy s'était promise de se venger si un jour elle revoyait Alba. Elle avait pensé à tout, à tout ce qu'elle pourrait faire pour lui rendre la pareille. Mais au fil du temps, cette pulsion vengeresse s'était tarie.

Lisy fit tomber son gobelet. Heureusement, il était en carton. Par contre, elle dût passer un coup de serpillère.

La matinée passa rapidement. Travailler lui permettait un peu d'oublier tout ce à quoi elle pouvait penser lorsqu'elle était seule. Les clients se déversaient sans fin et elle courait de partout entre la machine à café et le lave vaisselle pour ne pas décevoir ses supérieurs. Lorsqu'elle eut enfin terminé sa journée, aux alentours de treize heures, elle croisa son patron dans les couloirs.

- Dis moi Elizabeth, tu termines bien le 31 août ?

La jeune fille hocha la tête.

- Oui, après je dois reprendre les cours.

- Parfait, on vient de me déposer un CV pour le premier septembre, je crois que je t'ai trouvé un remplaçant.

Lisy ne lui rendit pas un sourire aussi radieux que celui qu'il lui adressa.

- Mais ne t'inquiète pas, il ne te remplacera jamais. Tu fais vraiment du bon boulot.

A ce moment là, le boulanger passa juste derrière eux. Ayant entendu la conversation, il leur glissa :

- Détrompez vous, personne n'est irremplaçable.

Cette phrase trotta dans la tête de Lisy jusqu'à ce qu'elle se retrouve en bas des marches de la passerelle. Réalisant qu'elle s'était promis de ne plus passer par là, elle bifurqua sur la droite. Seulement, ses jambes refusèrent rapidement d'avancer, et elle se retourna. Elle ne voyait pas le haut de la passerelle d'ici, elle ne pouvait pas voir si elle était encore là. Quelque chose lui brûlait la poitrine. Ce désir de savoir, ce désir d'enfin se libérer du doute. Des questions qui la rongeaient depuis trois ans.

Elle gravit les marches de la passerelle d'un pas pressé. Plus le temps avançait, plus elle sentait sa poitrine se resserrer. Mais il n'y avait aucune chance qu'Alba soit encore là...

Lisy avait l'impression de vivre comme un jour sans fin. Ou une boucle qui se répétait à l'infini. Alba était toujours là, dans la même position, avec les mêmes habits, la même expression neutre. Bientôt un train allait passer, et Alba partirait. Comme un refrain, un mécanisme infernal qui se répétait, encore et encore...

Cette fois ci, Lisy attendit qu'Alba tourne d'elle même la tête vers elle. Les larmes montèrent comme une vague. Elles lui serrèrent la gorge et explosèrent dans un flot sans fin.

- Est ce que tu m'as toujours considérée comme ton amie ? hoqueta-t-elle.

Elle sentait sa poitrine trembler et les sanglots l'empêchaient de parler. Alba ne bronchait pas, comme d'habitude.

- Est ce que...est ce que j'ai vraiment compté pour toi ?

Lisy sentit ses genoux se dérober. Elle continua à genoux, le visage braqué vers le sol. Ses larmes se déversaient en gouttes énormes sur le bitume.

- Est ce que tu as trouvé mieux que moi ? Est ce que c'est pour ça que tu es partie ?

Ses épaules tressautaient au rythme de ses pleurs. Elles auraient pu être heureuses, si heureuses toutes les deux si Alba n'avait pas disparu. Sa vie n'aurait pas été la même, pas du tout. Elle aurait pu être si meilleure, si douce, si calme...

- Moi je t'ai toujours aimée Alba ! Toujours ! hurla-t-elle à s'en déchirer les poumons.

Mais c'était inutile, le passage bruyant du train avait couvert toutes ses paroles. Elle déglutit, cherchant sa respiration, et leva les yeux au moment où le train poursuivait sa route vers le lointain. Alba n'était plus là. Lisy soupira, toujours par terre, les mains sur ses genoux pliés contre le sol. Non, elle ne voulait pas la laisser partir, plus jamais.

Elle courut sans s'arrêter. Alba était encore en train de descendre les marches, de dos à elle. Lisy bondit et ouvrit les bras. Dans un mouvement désespéré, elle agrippa le corps de son amie de toutes ses forces, bloquant ses bras avec les siens, et colla sa joue dans le creux de son dos.

- Non pitié ne pars pas ! Reste avec moi, ne pars pas, je ne peux pas vivre sans toi !

Alba essayait de se dégager, Lisy restait accrochée fermement à elle, les paupières crispées, les joues encore baignées de larmes.

- Tu es à moi, il n'y a personne d'autre qui compte à part moi ! Ne pars pas !

Lisy revint brusquement à la réalité. Alba descendait les marches lentement. Elle cligna des paupières, réalisant ce qu'elle venait d'imaginer. Oui, elle aurait aimé s'accrocher de la sorte au corps de son amie pour l'empêcher de fuir à nouveau. Oui elle aurait voulu lui hurler tout cela comme si elles étaient seules au monde. Mais elle ne pouvait pas s'abaisser à cela. Alors, elle la regarda s'éloigner, en songeant à tout ce qu'elle aurait pu faire pour la retenir, mais qu'elle ne ferait pas.

- De toute façon, tu n'as jamais compté pour moi, se chuchota-t-elle à elle-même lorsque le corps d'Alba disparut de son champ de vision. Je te déteste.

Elle tourna la tête sur le côté. La passerelle dominait la voix ferrée qui plongeait entre les collines accueillant le soleil couchant. L'herbe renvoyait des reflets or et mauve, les derniers rayons du soleil se reflétaient dans les yeux verts de Lisy.

- J'ai décidé de t'oublier.

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