Chapitre 75
Point de vue Murielle
Simon et moi étions actuellement devant la porte principale. Malgré le fait que sa proposition était louche et que Simon soutenait le fait qu'il avait sûrement une idée derrière la tête. Nous étions quand même venus afin d'espérer qu'il reprenne la raison avant qu'il ne soit trop tard... enfin c'était surtout Simon qui le voulait.
_ je me demande bien pourquoi il a voulu nous rencontrer... Surtout, qu'est-ce qu'il a derrière la tête !
_ nous le verrons bien , me répondit Simon en appuyant sur la sonnette
Aussitôt, la porte s'ouvrit laissant apparaître la jeune fille, le visage remplit de cernes. Elle avait dû passer une horrible nuit pour avoir une telle mine. Elle s'efforça de nous sourire avant de dire :
_ bonsoir, allez-y entrer, mes patrons vous attende.
Elle s'écarta de la porte afin de nous céder le passage, nous entrions dans la maison, mais je ne pus m'empêcher de poser une fois de plus mon regard sur elle. Quand elle se rendit compte de l'attention que je lui portais, elle baissa aussitôt la tête en fuyant mon regard ce qui me titilla assez.
Elle s'empressa de passer devant nous afin de nous guider au salon où mon oncle ainsi que sa femme y était déjà.
_ ah vous voilà enfin, s'exclama ma tante
Elle prit la peine de nous montrer ces deux mille cent quarante-neuf mille dents alors qu'elle vint nous embrasser. Je lançais un regard vers mon oncle qui lui, ne daigna même pas bouger un seul doigt. Les bras croisés, il se contentait de regarder devant lui.
_ allez-y prenez place, vous voulez que je vous serve quelque chose ?
_ non ça va aller, répondis-je le plus poliment possible
Après cela, elle retourna prendre place au côté de mon oncle, il s'écoula plus de cinq minutes dans un silence pesant avant que je n'eus le courage de dire :
_ mon oncle, tu nous as sûrement invité pour une raison bien précise. Si ce n'est pas trop demander, j'aimerais que l'on ne perde pas inutilement du temps.
Il leva enfin les yeux vers moi et me répondit :
_ tu oses maintenant me dire quoi faire ? Tu as pris de la confiance en grandissant ! Mais tu n'as pas tort, nous sommes tous des adultes donc allons-en au fait !
Il se redressa du canapé et me fixa droit dans les yeux. Il le fit peut-être dans le but de m'intimider mais malheureusement pour lui ce fut un échec car je soutins son regard sans m'en détourner une seule seconde.
_ après tant d'années pourquoi es-tu revenu ?
_ pour ma mère...
Une fois de plus, un silence se réinstalla où il ne me quitta pas des yeux, son regard se faisait assez sévère, mais j'étais loin d'être impressionné.
_ pour ta mère ? À t'entendre parler, on aurait dit que tu te préoccupes d'elle. Jusqu'à preuve du contraire, c'est de ton propre gré que tu nous as abandonné... Que tu l'as particulièrement abandonné. Mais tu daignes réapparaître dix-huit ans plus tard en prétendant te préoccuper d'elle.
_ j'avais mes raisons ! Je ne pouvais vous permettre de me séparer de ma fille ! À cette époque, j'étais immature, je ne m'étais pas rendu compte de l'erreur que je commettais. Maintenant, je suis venue la réparer.
Il croisa ses bras avant de dire de manière ironique :
_ en quoi faisant ? Aussi penses-tu qu'après tant d'années, ma sœur veuille encore te revoir ?
_ j'ai vu la réaction de ma mère en me voyant, je sais qu'elle m'aime toujours. Je suis sa fille ! Et contrairement à toi, moi, je serais prendre correctement soin d'elle.
Je n'arrivais déjà plus à contrôler mes paroles, car je commençais à perdre patience. Je connaissais quelles étaient les intentions de mon oncle, je savais à quel point son cœur pouvait être noir. Contrairement lui ainsi qu'a sa femme, je ne savais pas faire sembler, je ne savais pas jouer à l'hypocrite.
_ durant dix-huit ans, malgré son état, j'ai su prendre soin d'elle ! Et tu oses me dire que tu prendras mieux soin d'elle que moi ? Contrairement à toi qui a abandonnes ta famille, durant toutes ces années, malgré que son état se détériorait, je ne l'ai pas abandonné !
_ reste à savoir pourquoi ... ou encore à cause de qui son état se détériorait, m'emportai-je en haussant le ton
Je sentis la main de Simon sur mon bras, cela me permit de faire redescendre le feu qui commençait à s'allumer en moi. Mais cela n'allait sûrement pas durer longtemps, car mon oncle se leva brutalement.
_ que veux-tu insinuer Murielle ?! Fais très attention à ce que tu dis !!
Je me levais à mon tour et me mis juste en face de lui. J'en avais marre, il fallait que cette discussion prenne fin sinon je ne saurais contrôler la colère en moi et en aucun cas, je ne voulais qu'il soit une occasion de chute pour moi. Je me contrôlais donc du mieux que je pouvais pour lui dire :
_ mon oncle avec tout le respect que j'ai pour toi, je te le demande une dernière fois de me laisser prendre ma mère avec moi et toute cette histoire se terminera entre nous... Sinon ...
_ sinon quoi ? Tu vas m'emmener en justice peut-être, ria-t-il, tu vas me porter plainte parce que je veux prendre soin de ma sœur ?
Simon se leva à son tour et se plaça juste à côté de moi, en écoutant sa respiration bruyante derrière moi, je compris que comme moi, il en avait aussi marre.
_ effectivement, nous pourrons vous poursuivre en justice, car nous avons en notre possession plusieurs éléments assez compromettants. Votre nièce malgré tout ce que vous avez eu à faire, veut encore régler les choses dans le silence afin d'éviter que cette histoire aussi grave qu'elle est, n'atteigne la justice. Cependant, si vous ne voulez pas coopérer et si vous voulez continuer à proclamer votre ... Grande générosité. Nous serons contraint de mettre fin à cette discussion et nous nous donnerons rendez-vous devant un tribunal.
Les yeux grandement ouverts mon oncle ne sut pas quoi répondre à la minute, il lui fallu quelques instants avant de dire :
_ de quoi parlez-vous ? Vous m'accusez sans preuves !
_ si comme tu dis, nous n'avons pas de preuve alors pourquoi as-tu l'air si perturbé, osai-je lui dire
Je vis ma tante lui chuchoter quelque chose à l'oreille, mais tellement énervé, il ne prêta pas attention à elle. Cependant, elle se montra insistante au point de venir se mettre entre nous.
_ nous sommes une famille, nous ne devrions pas traiter les choses ainsi. Tu te trompes concernant nos intentions, jamais au grand jamais nous n'aurons empêché le rétablissement de ta mère.
_ je n'ai jamais dit que vous avez empêché son rétablissement.
Déstabilisée, elle ne put que dire :
_ tu... Tu l'as prétendu.
Mon oncle l'a saisi brutalement par le bras afin de le faire quitter au-devant de nous. Le visage déformé par la rage, il nous dévisageait.
_ je ne sais pas pourquoi tu veux réellement faire tout cela Murielle, mais crois-moi, tu vas regretter de m'avoir défié.
_ contrairement à toi mon oncle, ce n'est pas l'argent qui m'intéresse. Ce n'est pas l'héritage qui m'importe, cependant, je retirerais de tes mains tout ce que tu as injustement pris à ma mère !
Sur, ce fut sur cette phrase, que je pris la main de Simon et on quitta la pièce. Alors que nous étions sur le point de sortir de la maison, la jeune fille apparut devant nous et nous dit à mi-voix :
_ voici mon numéro, quand vous serez rentrée chez vous appelez-moi, je vous en prie. J'ai énormément de choses à vous dire ... Ça vous intéressera.
Elle n'attendit pas une réaction de notre part et me mit un papier dans la main avant de s'en aller, après cela, nous nous en allâmes.
_ a ton avis que veut-elle nous dire ?
_ j'en ai aucune idée, mais elle avait l'air assez perturbé depuis notre arrivée.
_ je l'avais aussi remarqué !
Bizarrement, quelque chose en moi me disait que cette fille allait m'apporter assez d'éclaircissement d'autant plus qu'elle vivait avec eux, elle devait sûrement connaître plein de choses.
_ tu comptes l'appelé tout de suite, me demanda Simon alors que nous venions d'entrer dans mon appartement.
_ oui, j'ai bien envie de savoir ce qu'elle a à nous dire, lui répondis en sortant mon téléphone et le bout de papier.
Je composai le numéro avant de lancer l'appel, à la première sonnerie, elle répondit en disant :
_ Madame Murielle, c'est vous ?
_ oui, c'est moi...
_ je ne vais pas vous perdre du temps, je vais y aller directement au fait, car mes patrons pourraient surgir à n'importe quel moment. Ne serait-ce qu'hier ça, jamais je n'aurai pensé révéler ce que je m'apprête à vous dire, mais soudainement depuis votre conversation avec mes patrons, j'ai le cœur très lourd au point où je n'ai pu fermer les yeux de la nuit. Cela fait maintenant trois ans que je travaille avec eux et croyez-moi que votre mère est mal traité pire, elle est carrément en train de se faire tuer à petit feu, car à de nombreuses reprises, j'ai surpris mes patrons en train de lui injecter des produits qui sont hors de son traitement, suite à cela, elle avait des réactions anormales.
Ma main se mit à trembler et mon cœur à battre plus rapidement. Tout cela, je savais, mais pourtant l'entendre me faisait tellement mal.
_ heureusement que c'est une femme forte, je me demandais comment elle arrivait à survivre à un tel calvaire, mais hier, j'ai eu la réponse. C'est à cause de vous qu'elle se battait avec la mort. Plusieurs fois, j'avais entendu votre mère prononce votre prénom... Depuis que je travaille dans cette maison, c'est le seul mot qui sort de sa bouche. J'ignore la raison qui vous a poussé à quitter votre mère mais croyez-moi que malgré cela, elle vous aime encore énormément. Vous êtes même là raison pour laquelle, elle a lutté durant tous ces années. Alors je vous en prie madame, faites tout pour lui sortir de cet enfer !
Les larmes remplissaient mes yeux et les sanglots m'empêchaient de dire quoi que ce soit, Simon prit donc la peine de répondre à ma place.
_ jeune fille, je suis le fiancé de Murielle et nous avons très bien reçu ton message. Crois-moi que nous la ferons sortir de là le plus vite possible. Mais je te demanderai une faveur, demain viens avec nous au poste de police afin d'appuyer la plainte que nous aurons à déposer.
_ si ils l'apprennent, ils me feraient la peau et je perdrais mon travail. J'ai énormément besoin de ce travail pour ma famille.
_ après tout ce que tu sais sure eux, tu veux vraiment rester travailler à leurs côtés ? Ils sont dangereuse jeune fille. Si tu dévoiles à la police tout ce que tu sais, nous te verserons une somme d'argent qui t'aidera à subir aux besoins de ta famille pendant une bonne période le temps de trouver un nouveau travail.
Elle prit quelques secondes de réflexion avant de finalement dire :
_ vous avec raison ! Je ne peux pas rester travailler ici ! D'accord, faites-moi juste signe, je vous promets de dire tout ce que je sais. Maintenant, je dois y aller...
_ merci à toi, bonne soirée.
Après cela, il raccrocha et se tourna vers moi en ouvrant ses bras, je m'y jetais en larmes. Malgré toutes ces années, ma mère pensait toujours à moi, elle ne me détestait pas. Cette pensée me faisait du bien, mais au même moment, j'avais mal, car durant tout ce temps, j'avais été éloigné d'elle n'osant pas revenir à ses côtés par crainte de me faire rejeter. Pourtant, durant toutes ces années, elle pensait à moi.
« Pardonne-moi maman ! »
J'avais commis une erreur, mais avec l'aide de Dieu, j'allais la réparer quitte à envoyer mon oncle derrière les barreaux.
Suite ...
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