Chapitre 72
Point de vue Murielle
Après que Simon ait terminé de ranger ses affaires dans l'appartement en face du mien, il revint toquer à ma porte. Étant donné que la voyage n'avait duré que quelques heures, nous n'étions pas tellement fatigué. Simon proposa donc que l'on aille manger.
_ comment tu te sens, me demanda-t-il lorsque nous primes place
_ un peu anxieux et triste, car revoir ce paysage me poussé à me remémorer des souvenirs que j'aurai préféré oublié !
_ fuir la vérité n'arrangera jamais les choses, le mieux est de les affronter ensuite de les laisser derrière et avancer... Je sais que d'ici quelques jours, tu pourras enfin laisser cette histoire derrière toi et avancer.
Je pourrais passer à autre chose que quand je saurais que ma mère m'avait pardonné, car la culpabilité me rangeait depuis tant d'années. Seulement quand j'aurais fait la paix avec ma mère que je pourrais enfin passer à autre chose cependant n'espérais-je pas sur quelque chose d'impossible ? Ma mère voudra t-elle me pardonner une telle trahison ?
_ que comptes-tu faire maintenant que nous sommes arrivées, me demanda-t-il en plantant sa fourchette dans son omelette.
_ je l'ignore encore... Je vais me reposer un peu ensuite, j'espère avoir les idées plus claires.
Après le repas, je retournais donc directement dans mon appartement, je m'allongeai sur le lit et regardai le plafond silencieusement. Intérieurement, je me maudissais d'avoir agi comme je l'avais fait, peut-être que si j'étais allée en parler à ma mère les choses auraient été différent. Il était vrai qu'elle était très stricte mais elle m'aimait énormément, j'étais sa fille unique, je n'avais jamais manqué d'amour de sa part. Qui savait que peut-être à cause de cet amour, elle aurait pu accepter Fabiana et fermer les yeux sur ce qu'auraient dit les gens.
....
J'aurais bien voulu récupérer des forces, mais je n'arrivais pas à fermer les yeux, mais je me sentais beaucoup trop nostalgique. J'allai prendre une douche avant de m'apprêter et d'aller frapper à la porte de l'appartement de Simon moins de deux minutes plus-tard, il vint m'ouvrir. En me voyant, il s'éloigna de la porte afin de me laisser l'accès, j'entrai dans l'appartement et en me retournant, je le vis bâiller sans parler de sa mine assez épuisé. Cela me poussa à lui demander :
_ tu te reposais ? Si c'est le cas, excuse-moi de t'avoir dérangé !
Il referma la porte et alla en direction de la cuisine où il alla récupérer une tasse de café qu'il avait sûrement dû préparer ne serait-ce que quelques minutes avant mon arrivée vu la vapeur qui s'échappait.
_ je n'ai pas fermé un seul œil, il y avait des dossiers qui me faillaient traiter.
Il me regarda rapidement du haut en bas avant de dire :
_ tu te sens prête pour commencer ce pour quoi nous sommes ici ? Une idée de par quoi commencerions-nous ?
_ oui je suis prête... Je pense que l'on devrait commencer par aller jeter un coup d'œil à ma maison familiale ! C'était cette maison, que j'avais vue dans le songe.
Simon prit une gorgée de sa boisson avant de déposer la tasse sur le comptoir qui séparait la cuisine du salon.
_ dans ce cas donne-moi cinq minutes, le temps de me changer...
Il fila dans la chambre pendant ce temps, j'attrapai la tasse qu'il avait déposée et l'a mit dans le lévrier pour la nettoyer. Dieu seul savait à quel point, je me posais énormément de question. J'appréhendais tellement ce qui allait se passer. Trouverais-je réellement ce que j'avais vu dans le songe ? Dans quel état trouverais-je ma mère ? Mon oncle, était-il vraiment en train de maltraiter sa propre sœur ?
_ combien de temps te faut-il pour nettoyer une tasse ? Se moqua Simon
Je ne pris pas la peine de me répondre et me contentai de nettoyer la tasse avant de la déposer sur la sèche vaisselle en me retournant, je tombais nez à nez sur Simon, sans même avoir eu le temps de réagir, je me retrouvais dans ses bras. Instinctivement, j'entourais mes bras autour de sa taille et posai ma tête sur son torse.
_ tout va bien se passer ne t'inquiète pas. Ce Dieu, qui a, permit que nous soyons là ne nous abandonnera pas, tu n'as pas à t'inquiéter !
_ et si... et si elle est morte ? Si elle n'a pas pu supporter ma trahison et s'en est allée Simon ! Après tout ça fait dix-huit ans !
Je commençais réellement à paniquer tout plein de scénario me venait en tête au point de douter du songe que j'avais eu à faire. En sentant la légère pression que venait de mettre Simon sur mes épaules en me les saisissant tout en me secouant légèrement, je me ressaisis et constatai avec surprise qu'un liquide chaud coulait sur mes joues.
_ Murielle ! Mais ressaisis toi voyons ! Ne dis pas de telle absurdité ! Arrête de te comporter comme une enfant ! Tu n'as plus dix-huit ans maintenant, tu es une adulte responsable ! Quand tu m'avais raconté ton histoire, j'avais préféré garder le fait que je trouvais ton geste très inreflechi, car à cette époque tu n'étais qu'une adolescente immature ! Mais maintenant que tu peux tout arranger ne fait pas marche en arrière ! Si ta mère est morte cela aurait été la volonté de Dieu même si je doute que ce soit le cas cependant si elle est vivante Murielle va falloir que tu prennes les choses en main peu importe la situation à laquelle nous serons confrontées !
Simon était un homme très doux mais cela ne l'empêchait pas de se montrer ferme quand il le fallait. Il me ressaisit le visage avant de dire cette fois-ci tendrement :
_ tout se passera pour le mieux Murielle, de plus tu n'es pas seule. Je suis avec toi et peu importe ce que nous trouverons, je te soutiendrais !
_ merci beaucoup, lui-je avec à déposer mon visage contre lui
Nous passions encore quelques moments dans cette position avant que nous ne décidions enfin de nous mettre en route.
_ nous sommes arrivés, informai-je Simon alors que le taxi passa juste devant la maison
Il se gara à quelques pas de la villa et je sentis mon cœur se contracter, on descendit du véhicule et Simon me tendit sa main.
_ ça va aller... Tout se passera pour le mieux !
Je me contentai de saisir sa main alors que l'on se mit à marcher. En moins de deux minutes, nous étions devant la porte et tout d'un coup, je revis la scène que j'avais eu en rêve. C'était exactement la même chose, comme je l'avais vu dans le songe tout était comme il y a de cela dix-huit ans.
Voyant que le paysage me fascinait plus qu'autre chose, Simon prit l'initiative d'appuyer sur sa sonnette ce qui me fit revenir à la réalité. Je lui fis les gros yeux alors qu'il se contenta de mettre ses mains dans ses poches attendant que l'on vienne nous ouvrir.
« Peut-être que plus personne ne vit ici, pensai-je »
Je savais très bien que ma pensée était fausse, car la maison était bien trop belle pour être abandonnée, il y avait sûrement des gens qui y vivaient et qui en prenaient soin. Effectivement, quelques minutes plus tard, mes suppositions furent confirmées quand l'on vint nous ouvrir.
_ bonjour, que puis-je faire pour vous aider, demanda une jeune fille d'environ la vingtaine
_ nous cherchons la propriétaire de cette maison..
Je fus moi même surprise de ce que je venais de dire, car d'après ce que j'avais eu à programmer dans ma tête, j'allais forcément demander auprès de ma mère qui était là propriétaire.
_ le propriétaire vous voulez dire ? Monsieur Massamba... Ou peut-être vous cherchez sa femme ?
_ pardon ? Le propriétaire de cette maison s'appelle comment vous avez dit ?
_ le propriétaire de cette maison est Monsieur Massamba, mon patron.
Je tournais le regard vers Simon qui me mit une légère pression au niveau du dos avant de dire :
_ effectivement, c'est votre patron que nous cherchons !
Ayant déjà eu à parler de mon oncle à Simon , ce dernier n'eut aucun mal à savoir que ce Monsieur Massamba dont parlait la jeune fille était bien et bel lui. Pourquoi disait-elle que mon oncle était le propriétaire de cette maison ? La villa appartenait à la famille Sourdril, c'est-à-dire après la mort de mon père, elle appartenait à ma mère et moi.
_ Monsieur est actuellement absent, mais madame, elle par contre, elle est sous la douche. Vous pouvez entrer dès qu'elle terminera, elle vous recevra.
Elle s'écarta de la porte et nous laissa l'accès, je me montrais un peu hésitante, mais suite à la main que Simon déposa sur mon dos, je me détendis un peu et nous entrâmes dans la maison. Elle nous accompagna jusqu'à la salle de séjour bien que je connaissais déjà très bien les lieux, je me laissais silencieusement guidé.
_ asseyez-vous... Aimeriez-vous prendre quelque chose ?
_ non ça va aller merci, répondit Simon
J'observai la pièce et je sentis la colère monter en moi en observant les murs avec plus d'attention, il ne me fallait pas plus d'éléments pour comprendre ce qui se passait ici. Quand la fille quitta la pièce, je me retournais vers Simon.
_ je n'arrive pas à croire ce que je vois ! Comment ont-ils transformé notre maison Familiale en la leur ? Je doute que ce soit ma mère qui les a donné cette autorisation !! De quel droit ont-ils osé ?
_calme toi, je pense aussi avoir ma petite idée de ce qui se passe cependant le plus important est d'avoir des informations concernant ta mère ? Est-elle réellement dans cette maison comme tu l'as vu?
_ je vais vérifier ça tout de suite, dis-je en me levant
Il n'eut pas le temps de placer un mot que j'avais déjà traversé la moitié, mon sang bouillonnait en moi. Dieu ne devait sûrement pas être fier de moi, car en ce net moment je ressentais une si grande haine que je ne saurais d'écrire la suite des événements. Ce fut donc très déterminée que je m'élançais en direction des couloirs qui contenaient les chambres.
En ouvrant la première chambre, aucune trace d'elle néanmoins je ne me décourageais pas. Il me restait encore trois chambres à inspecter. En ouvrant la seconde ce fut encore un échec, mais à la troisième, je crus que mon cœur allait sortir de ma poitrine.
Pendant je ne saurais dire combien de minutes, les larmes coulant sur mon visage, j'avais les mains sur ma bouche afin de m'empêcher de laisser échapper un quelconque bruit. Elle était là, devant moi, allongée sur ce lit, comme je l'avais rêvé. Je m'avançais lentement vers elle alors que ses yeux étaient clos, j'observais son visage ayant autant vieilli. Son visage avait tellement vieilli, ce qui était assez compréhensible vu le nombre d'années qui s'étaient écoulées. Dix-huit ans ! Ce n'était pas rien ! Cependant, pourquoi était-elle branchée à autant de machines ?
_ qui êtes-vous, dit sévèrement une voix derrière moi
Aussitôt ma mère ouvrit les yeux, nos regards se croisèrent et je vis des larmes faire très vite leurs apparitions. Vu que je ne pris pas la peine de me retourner vers elle, la femme qui s'était adressée à moi vint me tourner de force afin que je sois face à elle.
_ Murielle ! Non ce n'est pas possible, pesta ma tante la voix tremblante et le regard effrayé
« oh ! Que si c'est possible ! »
Suite ....
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