Chapitre 71
Point de vue Murielle
_ tu es sure de toi Murielle, me redemanda Franck.
Il était vingt heures et Franck était venu nous rendre une petite visite, nous l'avions donc aimablement invité à dîner avec nous. En se mettant à table, je lui avais fait part de ma décision de retourner dans notre ville natale et cette nouvelle l'avait assez abasourdi.
_ oui je suis sure, après tant d'années dans l'ignorance. Il est tant que je sois fixée ...
_ je peux comprendre ton point de vue, mais... elle ...
Il tourna un regard inquiet vers Fabiana avant de refermer sa bouche comme s'empêchant de dire une gaffe. Comprenant très vite son agissement, je lui dis :
_ Fabiana est au courant de tout, alors ne t'inquiète pas de vider ta pensée !
_ tu lui as tout dit ?
_ oui, elle m'a tout dit, répondit Fabiana, je sais que c'est à cause de moi que vous avez dû vous enfuir et que maman redoutait que grande mère soutienne l'avis de me faire adopter alors elle a préféré s'en aller sans rien lui dire et depuis elle n'a plus aucune nouvelle. Je sais tout ça...
Un silence s'installa à la table où pendant une minute, je vis la tristesse apparaître sur le visage de Fabiana avant que cette dernière ne le fasse disparaître en disant :
_ mais bon comme nous ne pouvons pas revenir en arrière, maman, tu as raison de vouloir mettre fin à tout cela. Car malgré le fait que tu ne le laissais pas voir, je savais que la situation avec grande mère te pesait énormément sur les épaules et sur la conscience.
_ effectivement ma puce cela me pèse énormément et de plus ma mère a besoin de moi ! Je dois y retourner !
_ combien de temps comptes-tu passer là-bas ?
J'ignorais la durée que prendra mon voyage, mais tout dépendra de ce que je trouverais arriver dans les lieux. Si comme j'avais eu à rêvé ma mère était en danger dans les bras de mon oncle alors je n'allais pas la laisser avec eux plus longtemps. Je la ramènerais avec moi d'autant plus que Fabiana a besoin de connaître sa grande mère.
_ je l'ignore, tout dépendra de la situation que je trouverais là-bas.
_ entre-temps je resterais avec qui moi, demanda Fabiana
_ chez Carole bien sûr... Elle n'y verra aucun inconvénient ! D'ailleurs, je lui en parlerai demain.
Fabiana déposa ses bras sur la table avant d'y déposer sa tête et de faire un air de chien battu en chuchotant un :
_ pourquoi je n'irais pas chez papa ...
Un silence s'installa une nouvelle fois à table, je vis le visage de Franck ébloui déjà que l'entendre dire papa l'émerveillait toujours autant, mais j'étais sure que cette proposition encore plus. Cependant, moi cette idée ne me rassurait pas tellement. Fabiana était très excitée de retrouver son père, je pouvais la comprendre, mais cela ne faisait que quelques semaines que ces derniers se côtoyaient, cela ne venait en rien dire que Franck était capable de prendre soin d'elle.
_ je ne pense pas que Franck ait du temps libre à te consacrer ! N'est-ce pas ?
_ détrompe toi, ça fait un moment que j'ai terminai ma mission ici, je n'ai donc aucune affaire à traiter d'autant plus que mes supérieurs me considèrent encore comme convalescent. Ce n'est que par simple envie que je passe mes journées au poste de police.
Il prit une gorgée de son jus avant de dire :
_ je serai très ravi que Fabiana vienne chez moi en attendant ton retour.
Je vis le visage de Fabiana se remplir de joie alors que ses yeux étaient remplis d'étoiles.
_ dans ce cas tout est réglé maman !
Vu son enthousiasme, m'opposer à cette décision créerait une situation embêtante. Le mieux serait que je lui en reparle quand Franck sera rentré. Car évoquer les raisons pour lesquelles cette idée ne me plaisait guère pourrait lui vexer, et c'était loin d'être ce dont j'avais envie.
Environ une heure plus tard, Franck s'en alla. Fabiana dut partir dans sa chambre pour faire ses devoirs, je ne la retins pas, car certes, j'avais à lui parler concernant cette décision d'aller chez Franck, mais cela pouvait attendre demain. D'autant plus que j'étais moi-même un peu épuisée, après avoir débarrassé la table et nettoyé les assiettes, j'allais dans ma chambre.
Juste au moment où je m'allongeai sur le lit, j'entendis mon téléphone sonner. Étant sur le chevet du lit, il ne me fallu pas fournir tant d'effort pour l'atteindre. L'appareil en main, je vis le nom de Simon s'afficher sur l'écran, je ne pris pas plus d'une seconde pour décrocher.
_ bonsoir Simon, tu viens de terminer au boulot ?
_ ça fait un moment, je suis au restaurant de l'immeuble peux-tu descendre quelques minutes ?
_ euh... Oui, bien sûr, donne-moi cinq minutes, dis-je en descendant de mon lit
Je raccrochai avant d'aller enfiler un par-dessus, car j'étais simplement vêtu d'un t-shirt et d'un jean. Je portai des sandales avant d'aller le rejoindre.
_ désolé de te faire quitter de chez-toi à une telle heure, s'excusa-t-il alors qu'il se leva pour me faire la bise
_ il ne m'a fallu que deux minutes pour venir donc t'inquiète, lui répondis-je en m'asseyant
_ tu veux commander quelque chose ?
_ non ça va aller, je suis pleine. Nous avons déjà dîné à la maison, il y a environ une heure ... Franck était aussi présent.
Un silence s'installa à la table où certes face à un visage assez impassible, je pouvais ressentir le mécontentement de Simon, ça ne lui plaisait pas, mais n'étant pas quelqu'un d'égoïste, il préférait le garder pour lui. Je comprenais tout à fait que cette situation lui dérange, car jusqu'à preuve du contraire, Franck ressentait encore des sentiments pour moi et si cela ne dépendait que de lui, il aimerait que l'on réforme une famille.
Cependant, Simon savait que jamais je ne retournerais avec Franck et qu'il était le seul homme que j'aimais, mais malgré cela, je me sentais mal de lui faire subir une telle situation si embêtante car moi à sa place, je ne savais quelle aurait pu être ma réaction. Mais pour éviter toute mauvaise interprétation et pour atténuer son cœur, à chaque fois que nous avions des activités avec Franck, je lui faisais savoir.
_ d'accord, finit-il par dire, en fait, je t'ai demandé de venir me rejoindre, car j'ai quelque chose à te dire. Depuis que tu as dit que devais retourner dans ta ville natale, j'ai soudainement ressenti une forte envie de t'y accompagner.
_ m'y accompagner ? Mais pour quoi faire ? Non Simon ! Tu as tant de responsabilités ici, Simon, tu ne peux pas tout laisser pour m'accompagner.
Il croisa ses mains sur son torse avant de dire :
_ je suis ton fiancé, c'est de mon devoir de prendre soin de toi. Je ne peux pas te laisser y aller seule alors que tu ignores totalement à quoi, tu feras face.
Sachant très bien que Simon était un homme assez entêté, ça ne servait à rien que j'insiste, car il ne changerait pas d'avis. De plus, sans me mentir ça ne me serait pas désagréable d'avoir du soutien arrivé sur les lieux, car comme il avait si bien su le dire : j'ignorais totalement ce que j'aurai en face de moi.
_ d'accord... Tu n'as pas tort de plus, ça me ferait plaisir de te savoir avec moi.
_ j'irais acheter les billets demain, ça te va ?
_ oui ça me va...
Simon m'attrapa la main et me la caressa tendrement avec son pouce avant de dire :
_ tout se passera bien. Nous irons le plus vite possible afin de rentrer rapidement, et tout rentrera à l'ordre. Nous pourrons enfin organiser notre mariage...
C'était la première fois qu'il me parlait de notre mariage. Pourquoi avait-il fallu qu'il le fasse maintenant, car j'étais trop inquiet pour penser à quelque chose d'autre que ma mère. Je lui fis tout de même un sourire avant de dire :
_ effectivement à notre retour, nous en reparlerons plus calmement...
Après cela, nous primes environ trente minutes à discuter de tout et de rien avant qu'il ne me raccompagne à mon appartement et que lui, il continue vers le sien. J'allais vérifier ce que faisait Fabiana et vu qu'elle était déjà couché. J'allais par la suite dans ma chambre, je me mis en pyjama avant de quasiment plonger sur mon lit. Dix minutes étaient trop avant que le sommeil ne m'emporte.
*************
_ tu es sure que ça va aller Fabiana, lui dis-je alors que Simon chargea les derniers bagages dans la voiture.
_ oui maman, ça va ! De toute manière, je n'ai pas le choix. Il y a les cours !
_ mais tu peux aller chez Carole ...
C'était aujourd'hui qu'il me fallait me mettre en route, mais malgré que Fabiana m'ait rassuré à de nombreuses reprises, je restais tout de même perplexe face à l'idée de la laisser avec Franck.
_ maman, tu t'inquiètes pour rien. Après tout, c'est mon père, je serais bien avec lui. De plus, ce n'est que pour quelques jours.
Je me tournais vers Simon qui me fit un signe de la tête pour me montrer une fois de plus son approbation. Je soufflais avant de lui prendre dans mes bras.
_ prends soin de toi, me dit-elle
_ t'inquiète pas Simon veillera sur moi...
Heureusement que Simon avait proposé de m'accompagner sinon je me saurais senti encore plus anxieuse que je ne l'étais déjà. Franck n'avait pas pu être là, car d'après ce qu'il avait eu à dire à Fabiana, il fallait qu'il se rende au poste filer un coup de main. Mais moi, j'étais sure qu'il voulait simplement éviter de croiser Simon. Ces deux là ne s'appréciaient pas vraiment, puisse Dieu les aider à mieux s'entendre.
_ toi aussi sois prudente, ne fais pas chier ton père !
_ ne t'inquiète pas, je serais sage comme un ange !
_ on doit y aller Murielle, sinon on risquerait de rater le vol, me prévint Simon
Je lui pris une seconde fois dans mes bras avant d'entrer dans la voiture. Je vis le chauffeur engagé par Franck demander à Fabiana de se rendre aussi dans la voiture, elle me fit un signe de la main avant de s'exécuter. Quand elle fut dans le véhicule, Simon démarra et le chauffeur aussi, par la suite, nous prîmes chacun une route différente.
Sans pouvoir me retenir, un soupire s'échappa de ma bouche poussant Simon à me dire :
_ tout se passera bien, Franck saura prendre soin d'elle
_ oui je le sais... Mais ça me fait peur. Les sentiments de Fabiana ont changé si rapidement à son égard que j'ai peur que d'ici quelques mois s'attachent encore plus à lui au point ... De vouloir vivre avec lui.
_ Fabiana ne te fera jamais une chose pareille. Elle peut certes s'attacher à Franck, ce qui est normal car c'est son père mais jamais elle ne pourrait te faire une telle chose.
Je priai intérieurement qu'il ait raison, car cela pouvait certes paraître égoïste de ma part, car Fabiana avait vécu durant toutes ces années à mes côtés, mais je ne pouvais même pas imaginer une seconde, qu'elle veuille aller vivre avec son père Cependant, une petite voix en moi soutenait les propos que venaient de tenir Simon. De plus, elle ne cesse de me faire savoir à quel point, elle a hâte que Simon et moi, nous nous marions afin de vivre-ensemble comme une vraie famille.
_ tu as raison, Fabiana ne me fera jamais une telle chose. Je m'inquiète pour rien.
_ effectivement, tu t'inquiètes pour rien... Dis-moi, tu sais ce que tu feras une fois là-bas ?!
Excellente question, je n'y avais même pas pensé.
_ ne t'inquiète pas, Dieu nous aidera une fois sur place.
_ je l'espère !
Suite ....
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