Point de vue Murielle

Il était vrai que je ne montrais pas, mais j'avais été énormément chamboulé en apprenant que Franck avait eu un accident, durant tout ce temps, je pensais qu'il avait quitté le pays alors qu'il était cloué dans un hôpital. J'étais heureuse que Fabiana ait accepté que nous puissions aller lui rendre une visite, mais si les choses venaient à mal se passer ? Si elle décidait de lui pardonner et que ce dernier... Venait à mourir. Pourra-t-elle le supporter ?

_ tu vas bien ma puce, demandais-je à Fabiana alors que nous étions dans la salle d'attente.

Cela faisait moins de dix minutes que nous étions arrivées à l'hôpital, après avoir signalé le motif de notre visite l'on nous demanda de patienter quelques minutes, car des contrôles étaient en train d'être effectué. Alors que nous étions assise, je sentis Fabiana très anxieuse et stressée.

_ je ne sais pas, je me sens bizarre... Il est vrai que j'ai déjà eu à le voir mais maintenant que je sais que c'est mon père, ça me fait une sensation bizarre !

Je lui caressais tendrement le bras avant de lui dire :

_ ça va aller ma belle, tu as fait un excellent choix en acceptant de le voir.

Une infirmière se rapprocha de nous et nous demanda de lui suivre, ce que nous fîmes sans tarder. On arrivait devant une porte surveillée par deux gardes, pourquoi avait-il besoin de tant de sécurité ?
L'on nous ouvrit la porte avant de pénétrer dans la salle, je sentis une pression dans mon cœur en voyant Franck allongé sur le lit. Je me rapprochais silencieusement de lui avant de l'observer pendant de longues secondes.

_ je suis content que vous ayez accepté de venir mademoiselle Sourdril, je suis Alain, c'est moi qui vous ait téléphoné...

_ comment se porte-t-il, demandai-je en observant son visage pâle

_ son état ne s'améliore pas, répondît-il tristesse, où est Fabiana ? Il n'a pas arrêté de mentionner son prénom !

Je me retournais et vis que Fabiana était resté devant la porte quasiment caché par un meuble, elle observait le corps de Franck. Dans son regard, je ne pouvais pas vraiment savoir ce qui se passait dans sa tête, ni les émotions qui lui traversaient, mais ce dont j'étais sure était que le voir ainsi lui chamboulait.

_ Fabiana rapproche ....Commençai-je

Un gémissement m'interrompit, je tournais le regard et vis Franck qui luttait pour ouvrir les yeux, sa bouche faisait des mouvements, mais aucun sens n'y sortait jusqu'à ce qu'il gémisse un :

_ Fab... Fabiana...

Alain se précipita sur lui, avant de le saisir fermement la main.

_ oui officier, elle est là... Fabiana est là accompagnée de sa mère ...

_ Fabiana ... Murielle, gémit-il de nouveau en bougeant maintenant son corps

Je vis Fabiana hésitante avant de s'approcher du lit, elle vint se tenir derrière moi avant de dire :

_ je suis là... Tu voulais nous voir alors nous sommes là. Daigne ouvrir les yeux pour te confronter à celle que tu as abandonné ! L'avait-elle ordonnée avec une telle fermeté que j'en restais sans voix

Un silence se réinstalla dans la pièce, mystérieuse Franck s'était calmé au son de la voix de Fabiana. Il lutta pendant de longues secondes avant d'enfin ouvrir les yeux, il nous observa dans le silence pendant environ cinq minutes avant de finalement dire :

_ vous êtes venue... Fabiana ma fille !

Des larmes apparurent sur son visage alors qu'il essayait de former une phrase.

_ je... je suis d... Je désolé Fabiana pardonne-moi !

Elle ne lui répondit pas aussitôt et se contentait de l'observer.

_ commences par te rétablir ensuite... Je verrais si je te pardonnais. Mais dans cet état pitoyable ne t'attend pas à ce que je fasse quoi que se soit.... tu me dois tellement d'explications que se serait trop facile de te pardonner alors que tu es dans cet état !!

_ dans ce cas, je vais vite me rétablir ... Car j'ai... Aussi... Tellement à te dire.

Elle ne prit pas la peine de le répondre et sortit de la chambre, je la suivis et vis qu'elle alla s'asseoir sur les chaises juste en face de la pièce. Je vins m'installer près d'elle, mais n'eus pas le temps de placer un mot qu'Alain se joignit à nous.

_ je suis sure que votre visite aidera énormément l'officier à se rétablir !

_ pourquoi il y a des gardes devant sa porte, demandai-je en observant les deux hommes assez musclés, et même armés.

Visiblement, ma question lui mit dans une situation embarrassante, car il se gratta la tête se montrant assez hésitant avant de finalement dire :

_ nous avons appris, il a de cela quelques jours que la voiture de l'officier avait été trafiqué par un jeune criminel récemment sortie de prison.

Cette déclaration nous choqua Fabiana et moi, car nous laissions échapper en même temps :

_ quoi ?!!

Ce dernier souffla et se massa le front avant de faire quelques pas devant nous.

_ nous sommes en train d'analyser son dossier, mais rien ne le lie à l'officier ! Ils ne se sont sûrement jamais rencontrés, car quand l'officier a été affecté ici, lui, il avait déjà été incarcéré... Nous fouillons toujours afin de trouver la cause de son agissement... Ne vous inquiétez pas ! Nous trouverons !

Après cela, il s'en alla passer un appel. Je me retournais et croisai le regard effrayé de Fabiana.

_ on a voulu le ... Tuer ?

_ avec le métier qu'il fait, c'est assez fréquent... Mais Dieu est avec lui ne t'inquiète pas ! Tu veux que l'on rentre ?

_ oui s'il te plaît .... J'ai envie de me reposer !

En rentrant à la maison, Fabiana était directement allée dans sa chambre et moi, j'allais dans la mienne. Je m'allongeai sur le lit, les images de Franck ne cessaient de me passer dans la tête, j'avais eu tellement mal en le voyant ainsi. Il était vrai que comme mentionné à Fabiana toute l'heure avec le métier qu'il exerçait, ce genre d'incident était assez fréquent, mais pourtant, je me sentais vraiment inquiète au point de ne pas trouver le sommeil. Pendant, plus d'une heure, je tournais dans mon lit jusqu'à ce que ma porte ne s'ouvre subitement laissant apparaître ma fille en pyjama avec sa bible en main.

_ maman tu dormais, demanda-t-elle mi-voix

_ non ma puce... Je n'arrive pas à dormir ! Je vois que toi non plus ? Vas-y viens, lui répondis-je

Je lui fis une place à mes côtés et elle vint me rejoindre. Elle s'assit avant de souffler bruyamment et de dire :

_ je m'inquiète pour l'officier Franck.... Enfin pour mon père ! Il est vrai que je l'en veux beaucoup mais je ne veux pas qu'il meurt ni même que l'on s'empenne une fois de plus à sa vie.

Je sentis sa voix tremblante, elle prit une pause avant de rajouter :

_ je suis inquiète maman...

_ ça va aller ma puce, il va s'en sortir ! De plus, tu as vu que des mesures de sécurité ont été prises ... Personne ne pourra s'approcher de lui !

_ mais cela ne me rassure toujours pas... Tout à l'heure, je lisais la bible et j'ai vraiment eu à cœur de prier pour lui.... En plus, un verset que j'ai lu disait... Attends.

Elle ouvrit sa bible avant de me lire le passage :

_ quand deux ou trois sont réunis en mon eux, je suis au milieu d'eux. J'ai compris par là que quand plusieurs personnes s'accordent pour demander une chose, elles ont plus de chance d'être accompli... Alors j'aimerais qu'on prie pour lui.

Je sentis mon cœur rempli de joie, toute l'inquiétude que je ressentais avait disparu laissant place à un cœur remplie d'admiration. Fabiana qui à peine hier, ne voulait rien savoir le concernant et aujourd'hui cette dernière voulait que l'on prie pour lui. Fabiana avait beau se montrer ferme et sans compassion, elle était loin d'être une personne sans cœur et le Saint-Esprit avait déjà commencé le travail en elle.

Je lui souris avant de lui :

_ bien-sur ! C'est une excellente idée ! Commençons de ce pas...

Sans plus tarder, j'attrapais ses mains et conduits par le Saint-Esprit nous commencions par rendre grâce à Dieu, car malgré le fait que Franck soit dans un lit d'hôpital, Dieu l'avait épargné de la mort de plus c'était de notre devoir de le faire comme nous le disait clairement Éphésiens 5 le verset 20 : remerciez constamment Dieu le Père pour tout, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ.

Environ trente minutes, plus-tard nous avions terminé. Voyant, Fabiana s'allonger j'en conclus donc qu'elle n'avait pas l'intention d'aller dormir dans sa chambre, elle rapprocha sa tête de moi et je me mis à lui caresser les cheveux.

_ tu vois que Dieu est en train de t'aider... À faire disparaître cette colère.

.....

_ comment se porte t-il, demandai-je à Alain en arrivant devant la porte

_ le docteur a dit que son état s'améliore sans abuser depuis votre visite, ça se voit qui lutte réellement pour vite s'en sortir.

Je regardais à travers la porte qui était légèrement entre ouverte et le vis allongé les yeux braqués vers un point invisible devant lui.

«  Rétablis-toi vite, je t'en prie ! »

_ vous n'allez pas entrer le voir...

_ je doute que ce soit une bonne idée... Je voulais simplement...

_ rentres Murielle, se fit-il entendre depuis l'intérieur de la chambre

On se retournait et on se rendit compte qu'il nous observait, comment avait-il fait pour remarquer ma présence alors que la porte était quasiment fermée. Alain m'ouvrit la porte avant de m'inviter à entrer, ce que je fis sans tarder. J'avançais près du lit et me mit à moins d'un mètre de lui.

_ ça me fait plaisir de te voir...

_ et moi, de voir que tu te rétablis rapidement.

_ c'est grâce à vous... Revoir vos visages m'a énormément redonné de la force.

Tout d'un coup, une sonnerie retentit dans la pièce, je cherchais l'origine du bruit et vu qu'il venait du téléphone de Alain, ce dernier s'excusa avant de sortir de la chambre pour répondre.

_ où est Fabiana, demanda t-il un peu triste

_ elle n'a pas voulu venir... Tu dois te montrer assez patient avec elle Franck.

_ je sais, c'est juste que...Commença t-il

Il s'arrêta et son visage devint encore plus triste qu'il y a de cela quelques secondes, ne sachant pas par quoi était causé ce changement d'humeur. Je me mis à suivre son regard qui était braqué sur moi, plus précisément sur ma main gauche.

_ alors il s'est finalement lancé... Félicitations.

_ mercii...

Un silence assez gênant s'installa entre-nous avant qu'il ne le brise en disant :

_ tu es heureuse ?

_ plus que tu ne pourrais l'imaginer ...

Je savais que ma réponse le ferait mal, mais il fallait qu'il l'accepte. Simon faisait parti de ma vie et dans peu de temps, je serais sa femme, il fallait qu'il se le mette dans la tête.
La porte s'ouvrit soudainement sur un Alain au visage déformé par la colère, il se rapprocha de nous avant de dire :

_ j'ai une bonne et mauvaise nouvelle...

Franck était apparemment trop contrarié pour daigner le répondre, alors ce dernier n'attendit pas une réaction de sa part et rajouta :

_ nous avons appris pour ce garçon qui a piégé votre voiture... Il a été engagé pour le faire.... En prison, il partageait la même cellule que Steve Collins. C'est ce dernier qui lui a donné cette mission à l'échange d'une grosse somme d'argent, qu'il avait mis de côté. Apparemment, vous n'étiez pas sa seule cible, si nous ne l'avions pas arrêté, il s'en saurait prit à toutes les autres personnes concernées dans cette affaire notamment vous mademoiselle Murielle, votre fille et Louisa.

Ne trouvant pas quoi dire, je m'appuyais sur le lit. Même entre les murs de la prison, ce garçon réussissait à nous créer des ennuis ? Mon Dieu, quand cette affaire allait enfin s'arrêter ? Moi, qui croyais que tout était enfin terminé. Que nos vies allaient reprendre cours comme si tout cela ne s'était jamais passé. Ce garçon refaisait encore surface ? Non ! Je refuse qu'une fois de plus, il ose encore s'en prendre à ma famille !!

Suite ...