Chapitre 64
Point de vue Murielle
_ du coup que s'est-il passé, lui demandai-je après qu'il m'ait raconté ce qui s'était déroulé hier au commissariat
Malgré le coup que Hélène avait joué à Simon, ce dernier à cause de sa gentillesse hors-norme ne voulait pas porter plainte, j'avais cru comprendre que s'il l'avait fait, elle pourrait risquer plus de vingt ans de prison. Il m'avait fait comprendre, qu'il ne pourrait jamais affliger une telle punition, car d'après lui, on commettait tous des erreurs et seul Dieu avait le droit de nous condamner. Cependant, j'avais insisté pour qu'il prenne au-moins une mesure de sécurité, car on ne savait jamais ce qu'elle pourrait encore tenter que ce soit contre lui, contre moi où encore contre Fabiana. Il avait donc fini par accepter en refaisant un tour au commissariat.
_ elle a reçu une peine de bannissement, elle a moins de deux jours pour quitter la ville si après ce délai, elle est aperçue dans la zone. Elle sera définitivement jetée derrière les barrots, dit-il le visage assez sombre
Il était facile de distinguer la culpabilité sur son visage, ce qui me poussa donc à mettre une main sur son épaule et à lui rassurer en disant :
_ tu n'as pas à te sentir coupable de quoi que se soit Simon, cette femme a essayé de te tuer et elle méritait de recevoir une petite punition ...
Il n'eut pas temps de me répondre que je sentis ma cuisse vibrer, j'y retirais donc mon appareil se trouvant dans ma poche avant de jeter un coup d'œil sur l'écran qui indiquait un numéro inconnu. Ne voulant pas mettre une pause à ma conversation, je raccrochais et déposai le téléphone sur la tablette avant de reporter mon attention sur Simon qui après avoir poussé un long soupir fini par dire:
_ j'espère qu'elle arrivera à se reconstruire... Que Dieu lui vienne en aide !
Je ressentis un grand agissement quand j'entendis de nouveau le téléphone vibrer, je repris le repris et vis que c'était le même numéro qui rappelait. Cette fois-ci malgré moi, je décrochais avant d'entendre une voix ferme au bout du fil.
_ bonjour êtes-vous mademoiselle Murielle Sourdril ...
_ oui c'est bien moi, que me voulez-vous ? Et qui êtes-vous ?
_ je suis Alain *****, je travaillais avec l'officier Franck sur l'affaire des frères Collins. Le soir où nous sommes sorti pour aller fêter la réussite de l'opération, il a eu un accident. Il a subi un énorme choc qui l'a envoyé droit dans le coma... C'est à peine hier qu'il a enfin ouvert les yeux, mais son cas est toujours aussi critique. La seule phrase qu'il ne cesse de dire est : je veux les voir ... Le soir de son accident, il m'avait brièvement parlé de vous alors je n'ai pas eu du mal à vous retrouver. J'ignore qu'elles sont vos rapports, mais il insiste pour vous voir dans l'état où il se trouve, je suis sure que votre visite lui fera énormément de bien et l'aidera peut-être à s'en remettre. Je vais vous envoyer l'adresse au cas vous accepteriez de passer...merci pour le temps que vous m'avez consacré et bonne journée.
Il raccrocha aussitôt, j'avais le téléphone à la main et je ne savais pas comment réagir.
_ Murielle... Tout va bien ?
_ non ça ne va pas ... Je viens d'apprendre que Franck a eu un accident de voiture. Son cas est vraiment critique !
_ Fabiana et toi devriez aller lui rendre visite !
Comment pourrais-je faire une telle chose ? Fabiana trouvera cela trop bizarre et elle se posera sûrement des questions.
_ et que suis-je censée dire à Fabiana ? Je te rappelle qu'elle ignore que ce Franck est son père !
_ mais tu ne vas pas non plus lui cacher éternellement la vérité Murielle, elle a le droit de savoir !
_ je sais, mais....me coupai-je
Je ne pus terminer ma phrase qu'un bruit attira mon attention, je me retournais vers son origine avant de grandement ouvrir les yeux et dire à mi-voix :
_ Fabiana...
Elle me regardait les larmes remplissant ses yeux, elle avançait lentement vers nous en ne me quittant pas du regard. La voix tremblante, elle me dit :
_ dis-moi que j'ai mal entendu, je t'en prie... Ou encore que j'ai mal compris ?!!
Je voulus me rapprocher d'elle, mais elle mit sa main devant moi avant de quasiment m'aboyer dessus :
_ ne t'approche pas de moi !!
_ Fabiana baisse d'un ton, je t'en prie, tu t'adresses à ta mère !
_ non Simon ! Cette femme-là, pesta t'elle en me pointant du Doigts, n'est pas ma mère ! Ma mère ne m'aurait jamais fait une telle chose ! Elle ne m'aurait jamais trahi de la sorte !!
_ Fabiana ma puce, je t'en prie !!
Elle me dévisagea silencieusement avant de finalement courir dans sa chambre, je me laissai tomber sur le canapé les larmes inondant mon visage. Mon Dieu qu'avais-je fait ? Était-ce une mauvaise idée de lui cacher la vérité ? Mais comment aurais-je pu lui avouer la vérité d'autant plus que Franck lui-même m'en avait interdis ?
_ elle est sur l'effet du choc, donne lui un peu de temps...
Je soufflais avant de mettre ma tête entre mes mains.
« Mon Dieu aide-moi, je t'en prie. »
Point de vue Fabiana
J'étais assise sur mon lit regardant un point invisible devant moi, les larmes coulant de mes yeux comme une cascade d'eau. L'officier Franck était mon père ! Ma mère m'avait caché une telle vérité ? Comment avait-elle osé me trahir de la sorte ? Pourquoi ne m'avait-elle pas dit la vérité à de nombreuses reprises, nous avions eu à échanger le concernant, alors pourquoi ne m'avait-elle pas avoué la vérité à l'hôpital ? Ou encore au tribunal ? Je n'arrivais pas à croire qu'après tant d'années, il refaisait surface comme si de rien était et j'étais censée le prendre pour mon héro ? La grosse blague !
Mon téléphone se mit tout d'un coup à sonner, je le laissai ainsi pendant une bonne dizaine de minutes pensant que la personne allait se lasser, mais cette dernière était d'une telle obstination que je fus obligé de l'attraper dans le but de l'éteindre, mais en voyant le nom de Louisa je changeais d'avis, elle tombait bien. Il me fallait parler à quelqu'un sinon j'allais en devenir folle.
_ allô tu prends une décennie à répondre !! Qu'est-ce que tu fais de si important ??!
_ l'officier Franck est mon père, me contentai-je simplement de dire
Une minute de silence s'installa avant qu'elle ne dise :
_ comment l'as-tu su ?
Bizarrement, elle avait l'air plus paniqué que surprise, pourquoi une telle réaction ? Elle devrait être étonnée d'apprendre une telle nouvelle.
_ Louisa pourquoi.. Commençai-je
Mais elle ne me laissa même pas terminer qu'elle cracha quasiment :
_ je suis désolé Fabiana.... Je n'arrive pas à te mentir ! Je ne pourrais pas le faire plus longtemps.
_ qu'est ce que tu veux dire par là ?
_ je savais pour l'officier Franck... Une fois à l'hôpital, j'avais surpris ta mère en discussion avec Carole et je l'avais accidentellement appris. Je ne voulais pas te le cacher, mais ta mère m'avait fait promettre de ne pas t'en parler. Mais tu ne peux pas savoir à quel point, j'en avais gros au cœur de te mentir. Pardo...
Ce fut à mon tour de la couper en raccrochant, Louisa était au courant de cela, en gros tout le monde le savait sauf moi. En ce net moment, je me sentais tellement trahi que je voulais même plus les entendre respirer à côté de moi. Ils me dégoûtaient tous de ce qu'il m'avait fait. Pourquoi me cacher une chose si importante ? Et moi comment avais-je pu être si stupide pour ne pas m'en rendre compte ?
Je comprenais maintenant mieux pourquoi il s'était montré si généreux en payer les frais de mon opération. Il voulait jouer au Saint-Michel ! Il pensait pouvoir se rattraper en posant cet acte ? Il se trompait largement ! Jamais, mais alors au grand jamais je ne lui pardonnerais même après ce qu'il avait fait. Mon téléphone s'alluma suivit d'une sonnerie qui voulait indiquer que je venais de recevoir un message, je portais mon regard vers lui et vis que c'était Karen qui m'avait écris :
"hey baby girl ? "
J'avais le regard certes sur l'appareil, mais je ne pris la peine de faire ne serait-ce qu'un geste, ce qui fit que l'appareil s'éteignit quelques secondes plus-tard, mais se ralluma peu de temps après, car il m'avait encore écrit et cette-fois les messages se succédèrent :
" Eh oh, il y a quelqu'un ? "
" Douce princesse comment daignes-tu mettre autant de temps pour répondre à un garçon aussi charmant que moi "
" Tu commences à m'inquiéter Fabiana, tu vas bien ? "
Après avoir lu ses messages malgré les nombreuses émotions négatifs qui m'animaient, j'eus assez de force pour l'écrire :
" non ça ne va pas du tout ! "
Il ne fallu même pas une minute, pour que celui-ci m'appelle, je pris quelques secondes de réflexion avant de finalement décrocher :
_ allô baby girl que se passe t-il ?
_ ils m'ont tous trahi ! Ils se sont tous foutu de moi Karen, pleurai-je
_ calme toi, je t'en prie. Je ne comprends rien de ce que tu me dis ... Commençons par le début qui s'est foutu de toi ?
Je n'avais même pas la force de répondre à sa question que je fondis encore plus en larmes, voyant que je n'allais pas lui répondre, il rajouta :
_ tu sais quoi ne réponds pas ! On va faire cela.... Donnons-nous rendez-vous au parc près de chez toi comme ça, tu pourras me raconter calmement ce qui se passe ...
Je ne réfléchis même pas que je lui répondis :
_ oui, j'ai envie de prendre de l'air.
_ d'accord à tout à l'heure !
Je raccrochai avant de partir en direction de mon garde linge où j'enfilais simplement un jean bleu ainsi qu'un pull blanc et portai une paire de baskets, après cela, j'attrapais mon téléphone et sorti de ma chambre , pour mon plus grand malheur ma mère et Simon étaient toujours là dès que leurs yeux se posèrent sur moi, je me pressais de dire :
_ je sors... J'ai besoin de prendre de l'air...
_ Fabiana, tu ne peux pas sortir ainsi ! Nous devons parler. Je dois t'expliquer pourquoi je ne t'ai rien dit !
_ sois contente que je vienne te prévenir, car après ta trahison, tu ne mérites aucun signe de respect de ma part ! Si je reste ici, je t'assure que je risque de faire une grosse bêtise alors laisse moi aller me changer les idées.
Je ne lui laissai pas le temps de placer une autre phrase que je sortis de l'appartement, en voyant que personne ne me suivait, j'en étais venue à conclure qu'elle avait été contrainte d'accepter ma décision. Tant mieux, car je n'avais pas envie de me disputer avec elle pour sortir. Dieu m'avait certes changé mais sincèrement ont ce moment je ressentais un si grand mépris pour ma mère que si elle venait à m'empêcher de sortir, l'ancien Fabiana aurait surement refait surface. Dieu nous demandait de respecter nos parents, mais ma mère, elle connaissait les écritures mieux que moi alors elle connaissait sûrement que le mensonge ne faisait guère parti des choses que Dieu aimait alors elle qui se disait si sainte pourquoi avait-elle péché sans aucun remord ? Elle ne méritait pas mon respect !
Suite ...
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