Chapitre 60
Point de vue Fabiana
Assise sur le siège, j'avais la tête baissée en manipulant mon téléphone, enfin ... En faisant mine de le manipuler, car honnêtement, je ne faisais qu'entrer dans la galerie et y sortir. Cela m'empêchait d'affronter le regard des gens.
_ tu vas bien, me demanda Louisa en remarquant enfin les regards sur moi
_ ça va ça va , lui répondis-je en forçant un sourire
Je me sentais déjà mal à l'aise et assez triste, je ne savais pas que ça allait être si difficulté, mais ce fut pire quand on arrivait au centre commercial, tous les gens qui passaient près de nous ne pouvaient s'empêcher de poser sur moi un regard, presque dévisageant ou encore horrifier.
_ regarde cette boutique, on peut y aller, dis-je à Louisa
Sincèrement, cette boutique ne m'intéressait guère, mais je me sentais vraiment mal à l'aise entourer par tant de personnes, de plus leurs regards se faisaient si persistants.
_ oui pourquoi pas , accepta-t-elle en me prenant la main
Nous nous rendons donc dans la fameuse boutique, c'était une boutique assez mixte, il y avait un large choix de vêtements certes, mais je doutais que l'on puisse y trouver la robe parfaite pour Louisa et cette dernière s'en rendit très vite compte, car elle se retourna vers moi d'un air incertain :
_ je doute que l'on trouve la robe ici ....
_ tu n'as pas tord...
Nous sortîmes donc de la boutique et le cauchemar reprit son cours, je ne savais pas si je devenais parano ou encore si cela se passait simplement dans ma tête, mais j'avais vraiment tous les regards sur moi et ce n'était pas des regards curieux mais plutôt dégoûtés.
_ regarde cette boutique-là, m'indiquant Louisa en me pointant un magazine juste à ma gauche
Ce magasin était mieux que le premier car depuis l'extérieur, on pouvait apercevoir des robes, Louisa avait même déjà trouver son coup de cœur sur une robe rouge que portait un mannequin. Dès que l'on rentrait dans la boutique, elle commanda après cette robe et qu'on lui ramena ne serait-ce que quelques secondes plus tard en bleu comme à sa demande. Elle se dépêcha donc de filer en cabine d'essayage pendant que moi je l'attendais tranquillement assise sur un canapé.
_ et vous mademoiselle, vous ne voulez rien essayer, me demanda une voix masculine derrière moi
Je me retournais à moitié et vis du coin de l'œil qu'il s'agissait d'un homme sûrement de la vingtaine, il était plutôt de beau de visage et portait son uniforme de travail avec une telle élégance.
_ non je suis juste venue accompagner ma copine, répondis-je en tournant le visage de sorte qu'il ne me voie pas
Il se rapprocha le sourire aux lèvres avant de dire :
_ une si belle femme devrait sûrement trouver son bonheur parmi nos....
Il ne termina pas sa phrase car en parlant il s'avançait de moi et actuellement il se trouvait juste en face de moi me regardant de manière assez choqué. Il s'éloigna avant de dire :
_ je... Vous... je vais vous laisser attendre votre copine.
Après cela il s'en alla presque qu'en courant, alors je faisais si peur que ça ? Mon Dieu qu'elle était cette situation dans laquelle je me trouvais ? J'avais accepté cette réalité, mais pourrais-je arriver à vivre ainsi ?
Quelques secondes, plus tard, Louisa sortit de la cabine d'essayage vêtu de cette magnifique robe qui lui allait à merveille.
_ alors qu'est-ce que tu en penses !?
_ elle te va bien, lui répondis-je en essayant de cacher du mieux que je pouvais ma tristesse
_ oui je trouve aussi... Je vais la prendre !
Elle retourna de suite dans la cabine retirer les vêtements avant que l'on aille à la caisse. La robe enfin payée, nous quittâmes le centre commercial, Louisa rentra chez elle suite à un message reçu de sa mère. Cela m'arrangea, car j'avais vraiment envie de me retrouver seule en rentrant.
De retour à l'appartement, je filais dans ma chambre avant de fondre en larmes pendant de très très longues minutes. Je savais que ce n'était que le début et que les choses n'allaient pas être facile, mais puisse Dieu me donner la force de le surmonter.
Quelques jours plus tard, c'était enfin l'anniversaire de Louisa, en me réveillant ce matin, je n'avais vraiment pas envie d'y aller, mais quand j'avais terminé mon moment de prière matinale, j'avais été comme fortifié et c'était suite à cela que je lui avais confirmé ma venue. N'ayant vraiment pas envie de prendre un bus, j'avais demandé à maman de m'appeler un taxi. Cette dernière le fit sans même s'y opposer. Quand il fut enfin l'heure d'y aller, j'attrapais mes affaires notamment ma sacoche et le cadeau de Louisa avant de sortir de l'appartement. Je dévalais le hall en vitesse, car j'étais légèrement en retard avant d'entrer dans le taxi qui était déjà garé devant l'immeuble.
_ vous allez bien mademoiselle, me dit poliment le conducteur en démarrant le véhicule
_ je vais très bien merci, lui répondis-je le sourire aux lèvres
Quelques secondes, plus tard, je me surpris, car pourquoi je répondais de manière si aimable à un chauffeur de taxi ? En tant normal, c'était à peine si je l'aurai répondu. À croire que Louisa avait raison, le Saint-Esprit m'aidera pour déraciner tout ce qu'il y a de mauvais en moi. Cette pensée me mit encore plus le sourire aux lèvres, car j'aimais bien cette sensation d'être une personne... Aimable.
_ vous êtes vraiment belle, le savez-vous ?!
Je levais cette fois-ci, la tête et mon sourire disparu très vite, comment pouvait-il dire une telle chose ? Était-il en train de se moquer de moi ? Je voulus répondre, mais il me devança en disant :
_ je sais que vous dites sûrement comment je peux affirmer une telle chose avec l'état dans lequel se trouve votre visage, mais votre sourire est si sincère et innocent qu'il est impossible de prêter attention à autre chose... Ça se voit que vous avez un bon cœur et c'est ça le plus important.
Donc, dans ce moment, il existait réellement des gens qui ne se préoccupaient pas du physique. Finalement, ce garçon avait raison.... Je ne connaissais même pas son nom, mais il m'avait été d'une telle importance, quand je me rappelais de comment je l'avais traité, je me sentais si honteuse. Et dire que je n'allais sûrement plus jamais le revoir, cette pensée me rendit un peu triste.
Quand on arriva à destination, je sortis du taxi en prenant bien la peine de remercier le chauffeur pour cet échange que nous avions eu avant de me diriger vers la maison de Louisa. Je fis immédiatement intimider en voyant qu'à l'entrée de la maison se trouvait un bon groupe de personnes qui discutaient, c'était des jeunes de mon âge. J'attrapais donc mon téléphone et envoyai un message à Louisa afin qu'elle vienne me chercher. Ne serait-ce que quelques secondes plus-tard, je la vis sortir de la maison quasiment en courant. Quand ses yeux se posèrent sur moi, elle ne s'empêcha pas de me montrer ses trente-deux dents blanches comme la neige.
_ bébé, dit-elle en se jetant quasiment sur moi
_ joyeux anniversaire, tu es magnifique !
Elle s'éloigna avant de faire un tour sur elle-même et de dire :
_ merci ... Vas-y viens !
Elle m'attrapa la main et m'emmena en direction de la maison, car effectivement, nous étions encore dans la rue. Par reflex, je baissais la tête quand nous pénétrons dans la pièce principale bizarrement à ma plus grande surprise, il n'y avait pas tellement de monde. Je sentis mon cœur se détendre.
_ Louisa ! Tu étais passé où ? Ça fait un moment que je te cherche, dit un jeune garçon noir en approchant de nous
_ j'étais allée chercher ma meilleure amie, répondit joyeusement Louisa en me tirant vers elle
Le jeune garçon posa son regard sur moi pendant une bonne dizaine de seconde avant de reporter son attention sur Louisa et de dire :
_ présente-moi !
_ Fabiana je te présente Karen ! Le meilleur et le plus beau cousin au monde ! Karen, je te présente Fabiana, la plus merveilleuse des filles que j'eus à rencontrer de toute ma vie !
Karen reporta son attention sur moi avant de me tendre sa main, un sourire aux lèvres. J'étais assez perdu face à ce sourire si honnête, en venant ici, je m'attendais à un tout autre accueil venant de ses proches.
_ je suis enchanté Fabiana.
_ moi... De même, dis-je assez hésitante en lui serrant la main
_ il y a tata rose qui vient d'arriver, elle est dans la cuisine, tu devrais te dépêcher d'aller à sa rencontre avant qu'elle ne ... Se transforme !
Elle ria avant qu'il ne rajoute d'un ton complice :
_ tu sais de quoi je parle !
Louisa ronchonna avant de se tourner vers moi.
_ donne moi juste deux minutes, je reviens !
Elle s'en alla en courant, cette scène, bizarrement, me rappela la soirée où j'avais rencontré Steve pour la première fois. Si Adams ne s'en était pas allé, je ne me serais pas retrouvé seule, cet homme ne serait pas venu vers moi, Steve n'aurait pas eu besoin de me défendre et peut-être que je ne l'aurai jamais rencontré. Mais bon, ce n'était guère de sa faute, dans l'histoire si je n'avais pas été une fille matérialiste, je n'aurai jamais désobéi à ma mère et je ne me saurais jamais retrouvé là-bas. Il était vrai que les conséquences éduquaient mieux que les conseils, dans mon cas "ces" conséquences étaient très lourdes.
_ tu ne vas pas rester debout... Viens il y a de la place là-bas, me dit-il en m'indiquant un canapé vide
Nous allions donc prendre place, pendant plus de cinq minutes, il y avait un blanc, je ne savais pas trop quoi dire et lui avait l'air assez captivé par son téléphone jusqu'à ce qu'il ne le remette dans sa poche et ne se tourne vers moi le sourire aux lèvres. Je profitais de cela pour observer les traits de son visage sincèrement, il n'était pas moche au contraire il était plus tôt beau surtout avec sa petite naissance de barbe.
_ en attendant Louisa, on va pas rester tout silencieux ! Parle-moi un peu de toi !
_ il n'y a rien d'intéressant à savoir sur moi...
_ je ne pense pas comme au contraire, je me ...Commença t-il mais il se stoppa en regardant devant lui
Il y avait deux filles qui se dirigeaient vers nous. Il ne fallu pas chercher midi à quatorze heures pour savoir que l'orage s'annonçait d'autant plus que vue la mine de l'une des filles, elle était loin, mais alors là très loin d'être contente.
_ qu'est-ce que tu fais là Karen ? Ça fait plus d'un quart d'heure que je t'attends !
_ je t'ai dit que je n'étais pas intéressé...
Elle tourna son regard foudroyant vers moi avant de quasiment et très visiblement me dévisager en disant :
_ tu m'as planté pour ça ?
_ « ça » comme tu dis s'appelle Fabiana et contrairement à toi, elle a été invitée et c'est une très bonne amie à Louisa ! Tu devrais donc faire attention à ce que tu dis !
_ je suis venue à cette pu**** de fête pour pouvoir passer du temps avec toi et regarde comme tu me traites ! Tu préfères rester avec cette version féminisée de Wonder ! Tu me regretteras la manière dont tu me traites !
Après cela, elle s'en alla complètement hors d'elle, Karen se retourna vers moi le regard désolé.
_ ne t'inquiète pas, ce n'est pas grave et de toute manière, je ne connais pas à quoi ressemble ce Wonder dont elle a fait illusion, lui dis-je le ton ironique.
Je lui souris et il fit de même. Il était vrai que je n'avais pas aimé être traité de la sorte d'autant plus que je n'avais absolument rien fait, mais ce genre de personnes n'allaient pas manquer sur ma route alors à quoi bon le mettre à cœur ? D'après le chauffeur de taxi mon sourire illuminait mon visage et me rendait plus aimable alors ce dernier ne me quittera plus.
_ tu as un magnifique sourire...
_ merci...
suite...
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