Chapitre 57
Point de vue Fabiana
Après environ trois semaines, c'était enfin le jour où on allait me retirer mes bandages. Je me sentais vraiment anxieuse à l'idée de voir à quoi ressemblerait mon visage, il était vrai que cela n'était pas le résultât finale, car j'avais déjà eu à suivre des émissions comme Chirurgie à tout prix et après plusieurs mois, les patients voyaient nettement du changement. Cependant, cette étape était importante, car j'allais garder ce visage durant de long mois, ce dernier me permettra t-il de pouvoir me réintégrer dans la société ou devrais-je encore me cacher ? Dans environ un mois, l'école reprenait, pourrais-je y aller sans avoir honte de moi ?
_ Fabiana, nous devons y aller maintenant !
_ j'arrive maman, donne moi juste deux minutes !
Je regardais une dernière fois mon visage entre les reflets du miroir, c'était la dernière fois que je voyais ces bandages, mais j'espérais de tout cœur quand ils ne seront plus là, je pourrais encore avoir le courage de me mirer. Je sortis de la salle de bain avant d'attraper mon téléphone qui se trouvait sur mon chevet de lit et allai rejoindre ma mère. Cette dernière était au salon accompagné de Simon qui avait insisté pour être là, ce geste m'avait énormément touché plus le temps passait plus il prenait réellement la place d'un père dans ma vie, même si maman ne me disait rien les concernant, je savais qu'elle l'aimait et que dans peu de temps, ils allaient être ensemble. J'avais tellement hâte que ce moment arrive.
Nous mettions donc en route pour l'hôpital pendant le trajet j'en profitais pour jeter un coup d'œil à ma messagerie et me rendis compte que j'avais un message venant de Louisa qui s'excusait de ne pas pouvoir être là, car depuis maintenant trois jours, sa mère et elle étaient hors de la ville pour aller visiter ces grands-parents. Quand j'avais appris cette nouvelle, cela me poussa à me rappeler que moi, mes grands-parents, je ne les connaissais pas. Ma mère n'aimait pas aborder ce sujet et moi, je n'insistais pas, car la dernière fois que j'avais essayé d'en savoir plus, j'avais très bien vu ses yeux se remplirent de larmes.
À peine étions-nous arrivé à destination que le docteur nous reçu immédiatement, ce dernier en me voyant me sourit avant de dire :
_ prête à retirer ces bandages ?
_ sincèrement, j'ai un peu peur... De voir le résultat
_ tu dois te mettre en tête que ce n'est pas le résultat final, peu importe à quoi ressembleras ton visage aujourd'hui, tu ne garderas pas cette tête d'ici quelques mois ça devrait aller.... Donc détends-toi.
Je me retournais vers ma mère qui était assise avec Simon quelques mètres plus loin tandis que moi, j'étais assise sur le lit. Elle me sourit, ce qui me donna du courage pour envoyer le feu rouge au docteur afin de faire ce pour quoi nous étions là. Plus je voyais les morceaux de linge tombés au sol plus je sentais mon cœur battre de plus en plus vite. Après quelques minutes, il avait terminé de tout retirer et un énorme silence s'en suivit à ce moment précis, je sentais que mon cœur allait lâcher.
Je vis ma mère et Simon se rapprocher de nous, les trois devant moi ne faisaient sortir aucun son de leurs bouches, ils se contentaient simplement de m'observer dans un silence, jusqu'à ce que je ne décide pas de briser ce silence.
_ puis-je avoir un miroir s'il vous plaît ...
_ comme je te l'ai dit, ce résultat n'est pas le final. Il faudra du temps pour que les cicatrises puissent disparaître et que ton visage reprenne un aspect... Normal !
_ le miroir s'il vous plaît, répétai-je
Alors que ma mère ne me quitta pas des yeux, je vis le docteur attrapa le miroir qui se trouvait derrière lui avant de me le tendre tout en disant :
_ sois forte Fabiana !
J'attrapais le miroir et respirai un bon coup avant de mettre le mètre face à mon visage, pendant plusieurs minutes aucun mot ne sortait de ma bouche, j'étais comme hypnotisé par le reflet que je voyais dans le miroir.
Point de vue Murielle
Quand le docteur lui tendit le miroir, elle se regarda son reflet pendant de longues minutes sans rien dire ni bouger jusqu'à ce que soudainement sa respiration se fit bruyante ne serait-ce que quelques secondes, elle s'écroula sur le lit. Ce qui me poussa à réagir, car en découvrant moi-même l'état de son visage, j'avais été prise sous le choc, il était vrai qu'après les mots du docteur, je m'attendais à ce que le résultat ne soit pas comme nous l'attendions, mais cela faisait toujours bizarre de ce dire qu'elle devra trimballer ce visage pendant de long et douloureux mois.
_ que se passe t-il docteur ? Que lui arrive-t-il ?
_ calmez-vous ! Elle s'est simplement évanouie sûrement à cause du choc ! C'est assez compréhensive ! Elle va retrouver ses esprits dans sûrement moins de vingt minutes ... En attendant, je vais y aller, j'ai des patients qui m'attendent quand elle se réveillera, vous pourriez m'appeler ... Bonne chance pour la consoler !
Lorsqu'il quitta la pièce, je me retournais vers Simon qui depuis tout à l'heure n'avait pas sorti un seul mot, il me regarda silencieusement comme s'il attendait une réaction de ma part, en temps normal, j'aurai fondu en larmes et je me serais jeté dans ses bras, mais actuellement ce n'était même pas que je n'en avais pas envie, car je sentais que mes larmes étaient déjà au bord de mes yeux, mais cela ne me servirait à rien.
_ si tu t'attends à ce que je pleure .... Rassure-toi que je ne le ferai pas ! Il faut que je sois forte pour Fabiana .... Elle aura besoin de mon soutien.
Je me rapprochais du lit et l'arrangeai avant de placer sa tête sur l'oreiller, je soufflais avant d'analyser avec plus d'attention son visage.
_ Dieu va faire grâce, elle pourra surmonter cette période, dit Simon derrière
_ j'en suis sure ! Après tout ce que nous avons traversé ... Ce n'est pas maintenant qu'il nous abandonnera !
Je sentis ces mains se poser fermement sur mes épaules poussant tout mon corps à frémir, il me retourna par la suite et posa ses yeux dans les miens.
_ tu n'es pas seule Murielle, je veux juste te le rappeler. Pendant cette période, Fabiana aura besoin d'une famille. Je n'appartiens certes pas à votre famille, mais crois-moi que nous allons la soutenir... Ensemble
_ merci... Merci pour tout, dis-je à mi-voix
Cet homme était celui que j'avais attendu toute ma vie, il était intelligent, gentil, attentionné, doux que pouvait demander une femme de plus ? Hélène avait raison de courir après lui, car Simon était vraiment l'homme idéal. Et cet homme avait des sentiments moi. Certaines femmes me traiteraient d'inconsciente si elles venaient à apprendre que je le faisais attendre autant de temps, mais Dieu savait à quel point j'attendais le feu vert de sa part avant de me lancer dans une quelconque relation avec lui.
Je me retournais par la suite vers Fabiana et pris place juste à côté, plusieurs minutes s'écroulèrent sans qu'elle n'ouvre les yeux jusqu'à ce que trente minutes ne passent et qu'elle daigne enfin le faire.
_ que se passe t-il ? Qu'est-ce ...Se stoppa t-elle
Ses yeux s'écarquillèrent avant qu'elle ne passe sa main sur son visage, son corps se mit à trembler et des larmes inondèrent très vite son visage. Elle se retourna vers nous avant de dire complètement affolée :
- rassurez-moi que j'ai juste fait un mauvais cauchemar ! Rassurez-moi que tout à l'heure, ce que j'ai vu à travers ce miroir n'était pas mon reflet.... S'il vous plaît
Qu'étais-je censée lui répondre ? Ne trouvant vraiment rien à lui dire, je me contentais de me rapprocher d'elle et là pris dans mes bras. Elle me serra fort contre elle en pleurant à chaudes larmes.
_ Maman, je t'en prie ! Dis-moi que ce reflet ce n'était pas moi, je t'en prie !
_ Fabiana, je t'en prie ! Calme toi, le docteur te l'a pourtant dit. Ce n'est que temporaire avec le temps, les cicatrices disparaîtront...
Elle continua à pleurer pendant de longues minutes, elle était inconsolable. Quand elle se calma enfin, le docteur arriva dans la chambre et fit certaines analyses avant de nous libérer. Pendant tout le trajet, elle ne disait absolument rien et se contentait de regarder devant elle le regard complètement vide. Nous arrivons à la maison et elle alla directement dans sa chambre avant de s'enfermer à clé.
_ Fabiana ouvre je t'en prie, lui suppliais-je inquiète
_ Fabiana, ouvre cette porte ! Nous comprenons que c'est difficile pour toi, mais tu ne dois pas réagir de la sorte.
_ laissez-moi seule, je vous en prie ... J'ai besoin de prendre un moment pour... Réaliser. Je vais bien, je veux juste être seule s'il vous plaît.
Après cela, on entendit plus rien, je me retournais vers Simon le regard inquiet et se dernier se pressa de dire :
_ si elle veut être seule, même si je doute que ce soit la meilleure décision. Nous devons respecter son choix... Mais juste au cas ne pas être trop loin. Je vais descendre demander à la réception s'ils ont le double des clés.
Je me contentais de remuer la tête avant d'aller prendre place au salon pendant que lui sortit de l'appartement. Je mis mon visage entre mes mains avant de souffler bruyamment.
« Seigneur donne à ta fille la force de traverser cette épreuve, je t'en prie ! »
Point de vue Fabiana
Je savais que ce que je m'apprêtais à faire était une mauvaise idée, mais il fallait que je me voie, car peut-être que je n'avais pas bien vu sous l'effet de l'excitation, peut-être que mon visage n'était pas si hideux que ça. D'un pas décidé, je le levais du lit avant de me diriger vers la salle de bain. Quand je fus à l'intérieur, j'avais la tête baisée, car il me fallait juste levée cette dernière pour voir mon reflet dans le miroir, mais mon corps était si lourd que pendant plus de cinq minutes je restais figé sentant les frissons prendre le contrôle de mon corps.
Après avoir lutté durant ces longues minutes, je commençais à lever petit à petit mon visage quand ce dernier fut enfin droit, je sentis mon cœur s'arrêter de battre. Mes larmes n'attendirent même pas un signal pour envahir mes yeux avant de très vite se mettre à couler sur mon visage. Je mis ma main gauche sur ma figure et commençais à la toucher réalisant que tout cela était bien réel.
Je m'écroulais au sol avant de fondre en larmes pendant plus d'un quart d'heure, comment une telle chose avait-elle pu m'arriver à moi ? Comment ferais-je pour m'intégrer avec un tel handicape ? Il était vrai que cela n'était pas définitive, mais en attendant devrais-je rester chez moi cacher durant tout le processus ? Il était impossible pour moi de sortir à la vue des gens avec une telle apparence ! Le mieux serait même que l'on me remettre ces fichus bandages ! C'était le mieux à faire, il fallait que je le dise à maman. J'essuyais donc mes larmes avant de vite sortir de ma chambre, j'allais au salon où je la trouvais assise sur un canapé accompagné de Simon, ces derniers conversaient conséquence, ils n'avaient pas remarqué ma présence.
_ j'ai tellement peur que malgré le temps que son visage ne redevienne pas comme il était, dit ma mère
_ pourquoi penses-tu ainsi ? Le docteur a bien dit que dans quelques mois toutes les cicatrices disparaîtront ! Rétorqua Simon
_ mais il m'avait aussi dit que l'endroit ou la balle avait pénétré risque d'être atteint à vie....
À cet instant précis, j'avais simplement envie d'en finir s'en était beaucoup trop pour moi, je ne pris même pas une seconde de réflexion que je sortis des lieux en courant. J'avais simplement envie d'en finir.
suite...
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