Chapitre 53
Point de vue Fabiana
Deux semaines plus tard, c'était enfin le jour de mon opération, je me sentais tellement surexcitée, après aujourd'hui par la grâce de Dieu ce cauchemar dans lequel je vivais, allait enfin s'arrêter. Car depuis, que j'avais vu à quoi ressemblait mon visage, il ne s'était passé une seule journée où je me demandais comment je ferais pour vivre si réellement, je gardais ce visage. Arriverais-je à me réintégrer malgré le fait que la phrase de l'officier Franck ne cessait de me tourner dans la tête, « c'est cela le plus important reconnaître toi-même ce que tu vaux et savoir qui tu es ! » Il était vrai que sa phrase m'avait énormément interpellé, mais j'étais loin d'être ce genre de personne. Le regard des autres m'influençait assez ! Je pouvais certes m'apprécier moi-même, mais le plus important pour moi était aussi ce que les autres pensaient de moi.
_ alors comment tu te sens ma belle, prêtes pour ton opération, me demanda ma mère
_ je le suis plus que jamais ! Encore merci maman de t'être donné corps et âme pour trouver l'argent d'ailleurs, j'ignore comment tu as fait en ne serait-ce que quelques heures !
_ ce n'est pas important ! Le plus important est que par la grâce de Dieu ton opération aura lieu et qu'il sera un succès !
Au même moment, la porte s'ouvrit et le docteur accompagné de deux infirmières entrèrent dans la pièce. Je me sentis soudainement anxieuse et un doute surgit dans mon esprit ! Et si l'opération se déroulait mal et que résultat n'était pas ce que j'attendais ? De toute manière, je ne pouvais pas faire autrement.
_ il est temps d'y aller jeune fille !
Je me levais de mon lit et me dirigeai vers eux, je me retournais vers ma mère avant de lui dire d'un ton rassurant :
_ ne t'inquiète pas, ça se passera bien.
Elle me sourit avant que je ne sorte de la pièce accompagnée des deux infirmières qui m'emmenèrent me changer, elles me firent porter une sorte de robe avant que l'on ne rejoigne la salle d'opération. Quelques minutes plus-tard, allongée sur la table d'opération, les infirmières étaient en train de préparer le matériel et le docteur quant à lui préparer une seringue qu'il était sûrement sur le point de m'injecter heureusement pour moi, je n'avais pas peur des anguilles contrairement à maman qui à la simple vue de celui-là se serait sûrement endormi, et l'utilisation de l'anesthésie n'aurait pas été nécessaire. D'ailleurs, en parlant d'elle je lui étais tellement reconnaissante de s'être donné corps et âme pour trouver l'argent nécessaire pour mon opération.
_ puis-je savoir pourquoi tu souris Fabiana ? Comme ça, je me ferais un plaisir de t'accompagner !
Je ne m'étais même pas rendu compte que j'étais en train de sourire tellement j'étais fier de ma mère, elle trouvait toujours des solutions à tous.
_ je suis simplement contente que maman s'est donné corps et âme afin de trouver de quoi financer l'opération !
Il m'injecta la substance et ne serait-ce que quelques secondes après je commençais à me sentir toute bizarre, j'eus simplement le temps de l'entendre dire :
_ ce n'est pas ta mère qui a financé l'opération, mais l'officier Franck un homme au grand cœur qui s'inquiète énormément pour toi !
Je ne pus prononcer un seul mot que ma vue se brouilla, ma tête tourna et cela s'ensuivit très vite d'un trou noir.
Point de vue Murielle
_ il fallait que je reste à l'hôpital afin...
_ afin de faire quoi ? Des cent pas durant toute l'opération ? Me coupa Simon en prenant une gorgée de son cocktail.
Après que Fabiana soit emmenée en salle opératoire, j'avais reçu un appel de Simon. Me connaissant maintenant assez, il savait pertinemment que durant toute l'opération, j'allais stresser alors pendant plus de dix minutes, il avait insisté pour que nous sortions manger après plusieurs refus, j'avais finalement accepté.
_ tout va bien se passer, arrêtes d'y penser. Elle est entre de bonnes-mains !
_ tu as raison, mais c'est plus fort que moi !
Je soufflais avant de plonger ma fourchette dans ce délicieux filet de porc mariné au balsamique et de le porter dans ma bouche, mon plat était vraiment bon et je m'en régalais ce qui n'avait pas l'air d'être le cas pour Simon, car il n'avait presque pas touché à son plat. De plus, depuis que nous étions arrivée la plus grande partie du temps, il le passait sur son téléphone comme s'il réglait une affaire importante d'ailleurs son visage avait subitement changé.
_ il y a un souci, lui demandais-je inquiet
Il déposa son téléphone sur la table avant de lever son regard vers moi et de me dire :
_ non tout va bien, ne t'inquiète pas !
Cependant pour contredire son affirmation qui m'avait paru assez fausse, son téléphone se mit à vibrer. Il regarda l'écran de ce dernier avant de soupirer et de le laisser vibrer, pendant plus de cinq minutes, il ne s'arrêta pas.
_ tu ne vas pas répondre !
_ en temps normal, je ne devrais pas ... Soupira-t-il avant de décrocher, allô Hélène puis-je savoir pourquoi tu te fais si insistante ?!
J'entendis la personne à l'autre bout répondre de manière assez bruyante avant que Simon ne reprenne la parole avec un ton assez ferme :
_ tu vas arrêter tout de suite ce que tu fais d'accord ! Donne-toi de la valeur et arrête de faire ton cinéma. Comme je te l'ai dit, je ne passerai pas à l'entreprise aujourd'hui donc ça ne sert à rien d'insister de plus tu n'as pas à me contrôler !
Sur ce, il raccrocha avant de porter son regard vers moi et de dire d'un ton ironique :
_ tu ne termines pas ton repas ?
Comment pouvait-il changer d'humeur aussi facilement ? Et aussi qui pouvait bien être cette femme ne cessait de lui déranger à ce point.
_ je vais le prendre si tu ne le termines pas !
_ commences par manger ton plat avant de prétendre prendre le mien, lui dis-je d'un ton taquin
Il rigola avant de légèrement pousser son plat vers moi et dire :
_ sincèrement, je n'ai plus faim !
_ à cause de cette Hélène ?
Je ne m'étais même pas rendu compte du ton avec lequel je l'avais dit, jusqu'à ce qu'il leva la tête vers moi et haussa un sourcil.
_ ne me dit pas que tu es jalouse... Rassure-toi, ce n'est vraiment pas la peine très chère !
Je plongeai une fois de plus ma fourchette dans mon assiette et portai à le dernier morceau de porc qui me restait afin d'ignorer sa phrase. Non ! Je n'étais pas jalouse ! J'étais simplement curieuse de savoir qui était cette femme et que lui voulait-elle, enfin, il était vrai que j'avais cru comprendre qu'elle aimerait bien voir Simon, mais pourquoi voulait, elle le voir et insistait elle de la sorte ?
_ t'aimerais savoir qui s'est, me demanda t-il soudainement en voyant que j'étais devenu silencieuse
À quoi bon jouer à celle qui en avait rien à foutre alors que plusieurs questions me tournaient dans la tête et que me connaissant si je n'avais pas très vite les réponses, j'allais très vite me faire des films.
_ oui... j'aimerai bien mais t'imagines pas que je suis jalouse ! Je suis simplement... Curieuse !
_ la curiosité est un très vilain défaut mlle Sourdril d'autant plus qu'elle s'en suite d'une forte ... Jalousie , se moqua t-il
Je croisai mes bras sur ma poitrine et le fixai en mimant l'air d'être vexé, mais sincèrement, j'étais loin d'être dans cet état d'esprit au contraire, j'étais assez amusé de le voir se moquer de moi de la sorte. Plus le temps passait plus l'on devenait de plus en plus proche. Ça me faisait énormément plaisir de le voir autant se lâcher devant moi sachant que vu le poste qu'il occupait, il devait sûrement être de ces patrons grincheux même si je ne le voyais vraiment pas ainsi.
_ ok j'arrête pas besoin de t'énerver ... Te rappelles-tu que je t'avais parlé de mon ex qui m'avait abandonné à cause de ma situation financière.
Je secouai la tête pour lui montrer mon approbation, comment pouvais-je oublier une histoire si triste !?
_ bah cela fait trois mois qu'elle est revenu de manière tellement soudaine que je me suis réellement posé des questions.... Comme par hasard, elle venue postuler à mon entreprise. Elle a été surprise en apprenant que j'étais le patron et surtout en prenant conscience que sa demande avait été accepté.
_ après ce qu'elle t'a fait, tu as accepté de la prendre dans ton entreprise ?!
_ pourquoi tu as l'air surprise ? Tu as bien pardonné Franck alors pourquoi cela t'étonne que je pardonne à Hélène ?!
Il n'avait pas tort, je n'avais pas à être choqué du fait qu'il est pardonné à cette femme qui comme Franck l'avait abandonné. Dieu était vraiment capable de changer des gens, moi, j'aurai jamais cru pouvoir faire une telle chose, mais pourtant je l'avais fait. D'ailleurs en parlant de Franck depuis notre dernier entrevue, je ne l'avais plus jamais revu, j'en étais même obligé de déduire qu'il s'en était allé comme il l'avait dit.
_ oui .... Du coup, qu'est-ce qui se passe ?
_ elle s'est imaginé des choses pensant que je ressentais encore des sentiments pour elle ... Étant un homme assez direct, ça ne lui a pas plu que je lui fasse très comprendre qu'elle se trompait !
Alors cette femme dont était amoureux Simon quelques années plutôt était de retour, ce monde était vraiment petit et notre passé nous rattrapait toujours. J'étais sure que lui comme elle ne s'y attendaient pas, mais pourtant le destin les avait remis sur le même chemin. Je me sentis soudainement triste à cette pensée.
_ peut-être étais-ce un signe que vous êtes fait pour être ensemble !
Son visage devint soudainement plus sévère, il me fixa dans les yeux avant de se laisser attendrir.
_ le fait que Franck soit revenu dans ta vie, voulait-il dire que vous êtes fait pour être ensemble ? Si tu penses que parce que des gens qui se retrouvent après de longues années soit un signe pourquoi tu n'as pas laissé une chance à Franck ?
Pourquoi ramenait-il toujours cela à Franck ? Nous étions en train de parler de lui alors pourquoi trouvait-il toujours l'occasion de ramener les choses vers lui et le plus énervant était qu'il avait raison à chaque fois.
_ pourquoi ramènes-tu toujours le sujet vers Franck et moi ?
_ bah parce que la situation est quasiment la même, je te prends simplement pour exemple !...Mais juste pour te répondre, je ne crois pas que le fait qu'elle soit revenu dans ma vie soit un signe du destin, car Dieu m'a déjà révélé qui est celle qui est faite pour moi.
Il prit une pause et me regarda dans les yeux, je ne pus m'empêcher de soutenir son regard à cet instant, le monde bruyant qui nous entourait avait totalement disparu. Il ne restait plus que lui et moi.
_ cela ne peut même pas me traverser l'esprit Murielle, car c'est simplement de toi dont j'ai besoin et personne d'autre...
_ et si nous nous trompions ? Et si nous nous rendons compte que nous n'étions pas fait l'un pour l'autre ? Et si tu te rendais compte que je n'étais pas celle que tu voulais ? Et si....
_ je sais que tu es celle qu'il me faut raison pour laquelle je ne me pose pas toutes ces questions, mais toi, tu ne sais pas encore exactement ce que tu veux et je ne peux pas t'en vouloir, car j'ai la certitude qu'au moment venu, il t'éclaircira sur cela et que je ne saurais pas loin pour enfin te demander ta main.
Je ne pus m'empêcher de le regarder les yeux larmoyants avant de sourire comme une idiote, cet homme merveilleux deviendra-il peut-être mon mari dans un futur proche ? Rien que d'y penser, j'en avais des papillons au ventre.
suite...
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