Point de vue Fabiana

Il était dix-huit heures quand la mère de Louisa était venue la prendre, c'était en étant un peu triste que je la laissasse s'en aller mais j'étais assez réconforté, car elle m'avait promis de revenir demain et de sur quoi avec « la fameuse bible ». Et dire que quelques mois plutôt, je prenais les chrétiens pour des nullos alors que la vrai nullos, c'était moi, car pendant toutes ces années, j'avais douté de l'existence de quelqu'un qui portant veillait sur moi. D'un côté, ce n'était pas totalement de ma faute, car j'avais grandi dans un entourage où on parlait presque jamais de Dieu. En dix-sept ans d'existence, ma mère ne m'avait jamais parlé de Dieu, et subitement quand elle commençait à le faire j'étais beaucoup trop distraite pour porter attention à ce qu'elle disait. D'ailleurs, je me demande ce qui avait bien pu lui faire changer d'avis.

_ maman...

Elle arrêta de faire ce qu'elle faisait et se tourna vers moi avant de faire sortir un bruit de sa bouche pour me faire comprendre qu'elle m'écoutait, je me redressais du lit afin de m'asseoir avant de dire :

_ pourquoi tu as subitement commencé à croire en Dieu ?

Elle resta silencieuse pendant une bonne dizaine de secondes avants de me sourire et de venir s'asseoir près de moi.

_ j'étais vraiment désespéré, alors que je pensais que tout était fini pour moi. Dieu commençait à se manifester dans ma vie de différente manière ... Au début, je doutais face à des réalités si certaines, mais après, il avait bien fallu que je me rende à l'évidence. Dieu existe et malgré le fait que je le reniais, il est venu à mon secours ! C'est lui qui m'a donné la force à tout ce que je traversais notamment la perte de mon travail ... Ta rébellion, les difficultés financières, et beaucoup d'autres.

Ma rébellion ? Maintenant que j'y repensais, comment j'avais pu me montrer si désobéissante envers cette femme qui avait pourtant tout fait pour me rendre heureuse. J'étais vraiment aveuglée, je ne voyais que mon bonheur. Je me sentais tellement mal de lui avoir causé tant de tort, elle avait sûrement dû en souffrir énormément.

_ maman, je suis vraiment désolé pour... Mon comportement. Pour toutes les peines que j'avais eu à te causer ! Tu as tout fait pour me mettre à mes aises, et moi comme une ingrate, je te manquais de respect ! Sincèrement, maman, pardonne moi, je te promets que les choses ne se passeront plus de la sorte ! Je serais une bonne fille !

Elle me serra dans ce bras avant de dire d'une voix douce qui pourtant me mit les larmes aux yeux :

_ je t'aime ma puce, et tout cela fait parti du passé. Je sais que dorénavant ce genre de chose ne se produira pas ... De toute manière, je ne le permettrais plus.

_ je t'aime aussi, tu n'as pas été lâche comme mon père, tu m'as élevé malgré les difficultés. Crois-moi qu'à partir de maintenant, je ferais de mon mieux pour te rendre fier.

Elle ne prit pas la peine de ma répondre et se contenta de me serrer plus fort contre elle, de base elle m'aurait sûrement embrassé la joue comme à son habitude, mais avec ces fichus bandages, ce n'était pas possible. J'avais tellement hâte qu'on me les enlève, mon visage me manquait ! J'espérais de tout cœur ne pas avoir une grosse cicatrice à cause de l'impact que j'avais reçu, j'avais survécu à une balle dans le visage, c'était vraiment étonnant.

_ dis moi, les bandages, on me les retira quand, demandai-je à la mère alors qu'elle s'éloignait de moi

Elle se figea dans ces gestes pendant un instant avant de retourner à son pliage de vêtements et de me balancer vaguement :

_ bientôt ...

_ bientôt, oui, mais quand ?! J'en ai marre de garder ces bandages, il me gêne. Aussi, le docteur t'avait-il dit si j'aurais une cicatrice sur le visage ? J'espère que non !

Sur ce, je pris mon téléphone avant de me mirer à travers la caméra, si le docteur ne m'en parlait pas, cela voulait dire que j'avais pas eu tellement d'impacts alors pourquoi mettre des bandages sur tout mon visage et pas sur la partie touchée.
En parlant de docteur, ce dernier entra dans la salle accompagné de plusieurs infirmières, je vis le regard inquiet de ma mère se diriger vers eux.

_ bonjour docteur, que se passe-t-il, demanda ma mère en se rapprochant d'eux.

_ bonjour madame Sourdril, nous avons certaines analyses à passer sur Fabiana, il n'y a rien de grave ne vous inquiétez pas !

_ dois-je sortir ?

_ ce serait mieux effectivement.... Rassurez-vous tout va pour le mieux, c'est juste une mise à jour de son carnet médical.

Elle se retourna vers moi quelques secondes et me sourit comme pour m'apaiser, malheureusement avec ce fichu tissu sur le visage, je ne pouvais lui rendre son sourire afin de lui faire comprendre que tout se passerait bien et que je ne m'inquiétais. Par la suite, elle sortit de la chambre me laissant avec docteur et les infirmières qui se pressèrent de me faire ces examens.

_ docteur....

_ oui Fabiana que se passe t-il ? Tu as mal, demanda t-il en desserrant la pression qu'il avait mis sur ma main afin de m'injecter.

_ non ! Je voulais vous demander, quant est-ce que l'on retira mes bandages. Ils me gênent énormément !

_ nous le serrons aujourd'hui après avoir jeté un coup d'œil ne t'inquiète pas.... Mais tu dois savoir que l'impact de la balle a été assez considérable.

Que voulait-il dire par l'impact avait été considérable ? J'allais être défigurée !? Non ce n'était pas possible, cela ne pouvait pas m'arriver. Déjà, le fait de m'imaginer avec une petite cicatrice me tuait littéralement alors d'être défigurée ?! J'en mourrais !

_ je vais être défigurée, lui demandais-je la voix cassée et tremblante

Il ne me répondit pas et je sentis mon cœur se contracter, étais-je en train de rêver ? L'un de mes plus gros cauchemars était de devenir laide et maintenant cela allait se réaliser ? Ma beauté était l'une des choses que j'avais de plus cher au monde, mon Dieu, tu ne pouvais pas me retirer cela ! Non, tu n'avais pas le droit ! Maintenant que je croyais en toi, tu n'avais pas le droit de m'abandonner.

_ après le constat d'aujourd'hui, nous verrons s'il nous sera possible de faire une opération chirurgicale, maintenant détend toi ... Nous allons retirer les bandages.

_ pourrais-je voir à quoi, je ressemble ?

_ je ne pense pas que ce soit une bonne idée !

Je n'insistais pas, car je n'en voyais vraiment pas l'intérêt, je les laissai donc faire dans un silence de mort. Quand il eut terminé de faire leurs analyses, ils sortirent tous de la pièce. Je me sentis aussi soudainement très fatigué, à cause, de toutes les injections qu'ils avaient eues à me faire, alors je m'assoupis juste quelques minutes après.

Point de vue Murielle

Environ heure après qu'il soit entré dans la salle, je le vis sortir d'abord le docteur suivit de près par les infirmières, mais en me voyant, il leur fit signe de s'en aller et en moins de deux secondes, elles se dispersèrent. Quand, le docteur entreprit des pas vers moi, je me pressais de le rejoindre. Je n'eus même pas le temps de placer un seul mot que ce dernier me devança en disant :

_ nous avons fini toutes les analyses, et son état s'est largement amélioré. Ses blessures ont cicatrisé très rapidement.

Cette nouvelle réjouit et un énorme sourire se désigna sur mon visage, mais en moins d'une seconde celui-ci disparu, car je voyais très bien qu'il n'avait pas terminé à parler, il voulait dire quelque chose, mais se retenait, j'avais très vite deviné de quoi il s'agissait et mon cœur se crispa aussitôt.

_ et son visage ?

Il me regarda avant de soupirer et de dire :

_ je vous avais au préalable averti que son visage subirait d'énormes dégâts, je m'attendais à pire, mais toutefois, le résultat n'est pas très beau. Elle a eu une perte de substance osseuse avec une déformation et asymétrie du visage. Pour que vous compreniez mieux, vu qu'elle a tiré au niveau de la pommette gauche, les os se trouvant sur cette partie ont été fracassé causant une déformation, son nez a aussi été affecté et son oreille.... Il va falloir que nous le retirant !

_ vous allez lui retirer une oreille ? Une Déformation ?

_ oui madame, rassurez-vous cela n'est pas très grave, car nous pourrions lui mettre une épithèse du pavillon de l'oreilles, pour le nez une chirurgie rectifiera tous les dommages. Cependant, concernant l'autre zone, je crains que malgré les opérations que nous pourrions faire, le résultat sera certes moins grave que maintenant, mais cette partie ne sera plus jamais comme avant.

Je fis quelques pas en arrière avant de me laisser tomber sur la chaise où j'étais assise quelques minutes plutôt, le visage de Fabiana risquait donc d'être déformé à vie ? Comment le prendra-t-elle ? Fabiana était très narcissique, avec l'amour qu'elle portait pour sa propre personne et surtout pour son physique, réussira t'elle a accepter cela ?

_ votre réaction est tout à fait compréhensible, je suppose que vous vous demandez comment le prendra t-elle, car d'après ce que j'ai cru comprendre cela l'importante assez et elle a hâte de retirer ses bandages, mais comprenez aussi que les choses auraient pu être pire... S'il avait tiré juste quelques centimètres plus haut, elle aurait pu perdre la vue ou même la vie. Je suis chrétien et je vous assure que Dieu a vraiment protégé votre fille... C'est un miracle qu'elle soit en vie ! Rendez le Grace pour ce qu'il a déjà fait ! Maintenant vous pouvez rejoindre votre fille.

Il me tapa amicalement l'épaule en lançant un « tenez le coup » avant de s'en aller, je restais là assise pendant une bonne dizaine de minutes sans parler ni bouger. Avant de finalement me rendre dans la chambre où je trouvais Fabiana profondément endormi, je m'asseyais juste à côté d'elle et la regardais pendant de longues minutes avant de m'assoupir à mon tour.

Rêve de Murielle

_  Murielle ! Murielle ! pleura une femme

Plongé dans la pénombre, il m'était impossible de voir quoi que ce soit. J'entendais simplement cette voix qui ne cessait de hurler mon nom, je pouvais même ressentir la peine qui ressentait cette personne. De qui cela pouvait bien provenir ?

D'une personne qui pleura après toi depuis maintenant dix huit ans.

Après que cette voix eut retenti dans mon oreille, l'endroit où je me trouvais s'éclaircit je pu alors voir que je me trouvais dans une maison. Cette dernière m'avait l'air tellement familière, en analysant plus attentivement, je me rendis compte que je me trouvais dans ma maison familiale où j'avais grandi avec mon père et ma mère. Que faisais-je ici ?

_ Murielle !

En entendant cette voix, je quittais aussitôt la pièce principale dans laquelle j'étais pour être quasiment téléporter devant la porte d'une chambre ... Celle de mes parents. J'ouvris la porte avant de rester tétaniser devant la scène se passa devant mes yeux. Je vis ma mère allongé sur le lit complètement immobile avec à ses côtés mon oncle et sa femme. En les regardant, je pouvais très bien voir qu'ils étaient en train de se disputer, mais rien n'arrivait à mes oreilles, seuls les cris de ma mère m'était audible pourtant elle était comme morte ne bougeant pas d'un seul centimètre, la bouche carrément clos. Les larmes se remplirent dans mes yeux en la voyant ainsi, je voulus entrer dans la chambre, mais la porte se ferma brutalement devant moi et le noir se réinstalla.

suite...

Si le chapitre vous a plu laissez un petit commentaire, c'est toujours encourageant !✨

Et surtout n'oubliez pas de voter ❤️ça ne vous coûte absolument rien.