Chapitre 1 ✔️
Que faisait-elle ?
Cette question me hantait depuis maintenant plus d'une heure. Tandis que j'entreprenais mon troisième tour en direction de sa chambre, j'espérais de tout cœur la trouver dans son lit en faisant mine de dormir pour me tromper. Mais ce fut avec une grande déception que je trouvais une fois de plus, celle-ci vide.
Malgré le fait que je savais pertinemment à quel point Fabiana faisait tout pour me mettre hors de moi, et que son retard pouvait être intentionnel dans le seul but de me désobéir. Je ne pouvais néanmoins pas m'empêcher de m'inquiéter, il se faisait tard et elle était censée déjà être rentrée.
Je soufflai un bon coup avant de refermer la porte de sa chambre et de retourner dans la mienne. Il fallait que je me calme, elle devait sûrement être toujours en train de s'amuser avec sa copine.
Quand les jeunes sont ensembles, ils ne voient pas le temps passé !
Je me répétai en boucle cette phrase dans le but de me rassurer, elle eut un effet apaisant pendant quelque temps, mais au bout d'une heure, mon plafond de patience avait largement atteint son maximum. Il était quand même vingt-deux heures, je ne pouvais pas rester les mains croisées. Car malgré moi plusieurs scènes dramatiques dignes d'un vrai massacre à la tronçonneuse me venaient à l'esprit.
J'attrapai donc mon téléphone se trouvant sur mon chevet de lit et lançai l'appel. Après trois essaies, elle décrocha enfin cependant en entendant sa voix, je fus assez déçue car je me disais que cet appel aurait pour effet de me rassurer mais malheureusement ce fut tout le contraire.
La voix endormie de Camille, la meilleure amie de ma fille, celle avec qui elle devrait être actuellement me montrait que cette dernière s'était déjà couchée. Je fis très rapidement ma petite conclusion.
_ A.. Allô madame Sourdril
_ Bonsoir Camille, je vois que tu t'étais déjà couchée, dis-je en espérant recevoir une réponse négative.
_ oui, mais ce n'est pas grave. Il y a un souci ?
À cette réponse, les battements de mon cœur s'accélérèrent. Si Fabiana n'était pas avec elle, où pouvait-elle bien être ? Et avec qui ?
Ce matin, elle m'avait demandé une permission pour passer la journée chez Camille et avait promis qu'elle rentrerait avant dix-neuf heures.
_ Fabiana m'avait demandé ce matin, une autorisation pour passer la journée chez toi et elle était censée être de retour depuis maintenant plus d'une heure.
Je pris une pause avant de rajouter :
_ Elle n'a pas passé la journée chez toi, n'est-ce pas ?
Elle ne me répondit pas, et je compris très vite qu'elle ne voulait pas dénoncer sa copine. Je me pressai donc de dire :
_ Ça ne sert à rien de la couvrir Camille, car si elle n'a pas passé la journée avec toi, je dois le savoir peut-être quelque chose aurait pu lui arriver au cours de la journée.
_Effectivement, elle n'est pas venue chez moi et je n'ai eu aucune nouvelle de sa part de toute la journée.
Je laissai échapper toute mon inquiétude dans un long soupire. Ce n'était certes pas la première fois que Fabiana me mentait, d'ailleurs, cela était assez fréquent. Néanmoins, une mère ne pouvait s'habituer à un tel comportement.
_ D'accord. Merci et encore désolée d'avoir interrompu ton sommeil.
Je n'attendis aucune réplique de sa part et me hâtai de raccrocher avant de prendre la direction du salon où je me laissai tomber négligemment sur le canapé.
Je pris une fois de plus l'initiative de l'appeler malgré que quelques heures avant j'eusse déjà entrepris cette action et qu'au final, je fus déçue en tombant sur un « bonjour, vous êtes bien sûr la boite vocale de Fabi, veuillez à laisser votre message et je vous répondrai dès que possible Kiss ». Mais je le refis tout de même, et persistai pendant une bonne trentaine de minutes avant que la fatigue ne me fasse défaut.
Cependant quelques heures plus-tard, un bruit retentit dans la pièce et me réveilla. Je me levai donc et allai en direction de la porte d'entrée, car j'avais très bien distingué l'origine du grincement. Mon irritation refit aussitôt surface en apercevant Fabiana de dos qui se donnait corps et âme pour refermer la porte en faisant le moins de bruit possible.
_ Ah, hurla t-elle en se retournant
Elle mit sa main sur sa poitrine et plissa les yeux avant de dire :
_ Tu m'as fait peur !
_ Tu te moques de moi là, n'est pas ? Sais-tu au moins quelle heure il est ?
_ Je ne vois même pas pourquoi tu veux faire un scandale. J'étais chez Camille, je n'ai juste pas vu le temps passé, me mentit-elle sans aucune gêne.
Comment pouvait-elle me mentir de la sorte ? Sans aucun scrupule et en me regardant droit dans les yeux ? Visiblement, elle s'en moquait royalement.
_ En plus tu me mens Fabiana! J'ai appelé Camille figure toi, donc tu arrêtes!
Elle roula les yeux d'une manière tellement insolente que je ressentis l'envie de lui mettre une claque. Mais bon, c'était une action qui ne pouvait se passer que dans mes pensées, car dans la réalité j'étais incapable de le faire. Malgré ma colère, je l'aimais beaucoup trop pour poser la main sur elle. Mon impuissance face à cette situation me poussa à dire :
_ Nous en reparlerons demain, maintenant, tu files dans ta chambre!
Elle ne se fit pas prier et disparu de ma vue en un fragment de secondes. Je soupirai avant de retourner au salon, je saisis mon téléphone.
Que vais-je faire d'elle ?
Fut la question que je posais en voyant vingt-trois heures quarante s'afficher sur l'appareil.
***********
Le lendemain, je fus réveillée par les rayons de soleil qui traversaient mon rideau bleu, donnant ainsi à la chambre une légère coloration bleuâtre assez agréable. Après m'être étirée, je pris mon téléphone et eus presque une crise cardiaque en voyant l'heure.
_ Merde, laissai-je échapper alors que je fis un bond en dehors de mon lit.
Il ne me fallut même pas une minute pour retirer mes vêtements et atterrir dans la salle de bain. Je fis ma toilette à une vitesse abracadabrante à tel point qu'en moins de dix minutes, j'étais déjà prête. J'attrapai mon sac et mon téléphone avant de quitter la pièce.
Arrivée dans la cuisine, je croisai Fabiana déjà habillé pour aller en cours. Quand elle me vit, elle me fit un magnifique sourire avant de me dire d'une voix douce :
_ Bonjour maman.
Elle était tellement mignonne, que j'étais incapable de la gronder. Fabiana n'avait que dix-sept ans mais elle dégageait un tel charme impossible à décrire à tel point que j'étais moi-même en admiration face à ma fille. J'avais énormément de faiblesses, mais l'une d'entre elle était mon amour incontrôlable pour ma Fabiana, elle était tout ce que j'avais dans ce monde.
Et cela me causait des difficultés dans son éducation car j'étais incapable de la punir convenablement et elle le savait très bien raison pour laquelle je n'avais plus aucune autorité sur elle.
_ Bonjour Fabiana, ça ne sert à rien de me sourire de la sorte. Je suis toujours en colère contre toi, essayai-je de me montrer autoritaire, nous parlerons ce soir.
Par la suite, je me mis en route pour le travail.
À peine avais-je franchi le seuil de l'entreprise que l'on m'informa que le patron demandait après moi depuis maintenant plus d'une heure. Sachant très bien que je passerai un sale quart d'heure, j'avalai nerveusement ma salive avant de me diriger vers son bureau.
Je toquai une première fois et ne reçus aucune réponse, cependant, à la seconde fois j'entendis un :
_ Entrez !!
Je soupirai avant de mettre une pression sur la poignée de la porte, aussitôt celle-ci ouverte que je remarquai mon patron se tenant à l'autre bout de la pièce me dévisageant, honteuse et gênée, je baissai la tête et pénétrai lentement dans la salle en prenant la peine de refermer la porte derrière moi.
_ Vous êtes une irresponsable, le savez-vous ?!
Je me contentai de regarder le sol, ce qui avait sûrement eu pour effet de l'énerver encore plus car le ton de sa voix augmenta.
_ Une heure de retard, pour qui vous prenez-vous ?!
Cette fois, je levai la tête et voulu m'excuser, mais il me devança en disant :
_ Taisez-vous, je ne veux rien entendre. J'espère pour vous que cela ne se reproduira plus.
_ Oui monsieur...
_ Disparaissez maintenant!
Je ne me fis pas prier et sortis de la pièce, je me rendis dans mon bureau pour vaguer à mes taches habituelles. Quelques heures plus-tard quand mon patron fut plus calme, celui-ci me rappela dans son bureau. Il passa plus de dix minutes à me menacer de me virer à ma prochaine erreur avant de me confier un dossier que je devais traiter le plus vite possible.
À la fin de la journée, ce fut avec un moral assez bas que je quittai l'entreprise. Je mis aussitôt en route pour la maison mais m'arrêtai en cours de chemin devant une supérette afin d'y faire quelques courses avec le peu de monnaie qui se trouvait dans mon sac. Définir ma situation financière de déplorable serait un euphémisme.
En sortant du magasin avec le sac de course contentant le minimum d'article que je pouvais me permettre d'acheter, je fus interpellé par un homme. A premier vue, banal par son apparence mais je ne m'y attardais pas car mon attention fut rapidement porté sur ce qu'il avait dans ses mains : une bible et des prospectus.
Oh non pas eux, soupirai-je intérieurement !
_ Bonsoir madame, me dit-il poliment
_ Bonsoir, répondis-je avec un ton assez détaché
_ J'espère que je ne vous dérange pas...
Si si vous me dérangez, et beaucoup je peux dire !
_ Je m'appelle Frederick et j'ai été guidé vers vous, afin de vous faire savoir la grâce que vous avez sur vous !
J'étais à deux doigts de me faire virer et lui, il venait me parler de grâce . N'importe-quoi !
_ Ah bon ?! Je l'ignorais ...
_ Oui, car vous avez quelqu'un qui vous aime tellement, et cette personne c'est Jésus-Christ, celui qui à la croix est mort pour vous.
Non ! Sans blague
_ Ecoutez monsieur, j'ai passé une journée assez épuisante donc je vous prierai de ne pas venir l'alourdir avec vos conneries.
_ Ce sont tout sauf des conneries, Dieu vous aime réellement et veut...
_ Assez! Assez ! Vous m'avez pris trop de temps. Je ne crois pas en votre Dieu et tout ce qui le concerne ne m'intéresse pas.
Il voulut prendre la parole, mais je ne lui laissai guère le temps et rajoutai:
_ Je suis pressée monsieur, j'ai des choses plus importantes à faire. Bonne soirée.
_ Soyez bénies, me répondit-il simplement avec son sourire toujours présent sur son visage.
Son attitude me déstabilisa, car je m'attendais à une protestation violente de sa part, de toute manière, je ne lui en avais pas laissé le temps.
Son sourire aurait pourtant dû disparaître mais ce n'était pas le cas et cela m'agaçai pas mal . Je le regardai une dernière fois avant de m'en aller.
Arrivée à la maison, je déposai le sac de course dans la cuisine avant d'aller dans ma chambre. Je pris une bonne douche et me mis en pyjama avant de passer voir Fabiana. Celle-ci était allongée sur son lit.
_ Salut, dis-je en voulant entrer dans la pièce.
_ Je suis occupée maman, me répondit-elle alors qu'elle plaça sa main contre son téléphone
_ Avec qui es-tu au téléphone ?
Je savais que ma question était assez déplacée, mais depuis que Fabiana avait eu ses dix-sept ans, j'étais devenue comme parano. Je ressentais toujours cette envie de connaître toutes ses fréquentations surtout celles du sexe opposé. Je ne voulais en aucun cas qu'il lui arrive ce qui m'était arrivé à son âge.
_ Tu es sérieuse là, me demanda-t-elle indignée par ma question, tu veux bien arrêter de fouiner dans ma vie ?
_ Je voulais juste...
_ Maman sors !!
_ Pas besoin de crier Fabiana !
_ Peux-tu sortir ... S'il te plaît, se répéta-t-elle cette fois-ci avec une voix plus douce, mais en se montrant très insistante sur ses mots
Je laissai un simple « OK » avant de quitter la pièce. Décidément, je ne savais vraiment pas m'y prendre avec elle. D'un autre côté, ce n'était pas de ma faute, car personne n'avait été à mes côtés pour m'apprendre à éduquer un enfant. Malgré mon jeune âge , j'avais dû l'éduquer toute seule. Forcement fallait s'attendre à de petites failles.
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N'hésitez pas à dire ce que vous avez pensé de ce premier chapitre. Toute critique est là bien venue✨
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