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CIX-TEMPÊTE EN TÊTE

Anna s'éloigne lentement de moi, à reculons le long de la cloison. Une expression de détresse tord les traits de son visage, on dirait qu'elle vient d'apercevoir un spectre. Je vois bien que quelque chose la tourmente, au delà de ses reproches à l'instant ... Un événement beaucoup plus grave. Mais pour une raison obscure, elle s'obstine à le tenir secret. 

La voir dans cet état me peine, je voudrais pouvoir la soulager. Mettant de côté mon ressentiment, je m'avance vers elle prudemment. Elle ne réagit pas à mon approche, ses yeux me fixent mais ne me voient pas, semble-t-il. Je passe mon bras autour d'elle dans un geste de réconfort mais mon contact la fait sursauter, la sortant brusquement de son état second.

- Shhht ... Je chuchote d'un ton apaisant, en serrant mon étreinte et pressant mon front sur sa tempe. Je suis là, laisse-toi aller ...

- Non Matt ! Glapit-elle d'une voix affolée et elle essaie de se dégager de mes bras.

- N'aies pas peur Anna ... Je ne te veux aucun mal, seulement te réconforter ...

Je la maintiens fermement contre moi et lui caresse le dos doucement dans l'espoir de la calmer, car elle paraît au bord de la crise de nerfs. Il faut absolument que j'arrive à l'apaiser avant qu'elle ne s'effondre complètement. Après quelques instants de lutte pour s'écarter de moi, elle renonce enfin, épuisée sans doute. Toutefois elle reste encore sur la défensive, son corps arcbouté contre moi. Je réajuste mon étreinte pour mieux la soutenir et entreprend de la bercer dans un lent va-et-vient. Tout en glissant mes doigts dans ses cheveux, je commence à fredonner à son oreille la mélodie de Blackout, notre dernier titre joué au concert et le premier qui me vient à l'esprit. L'effet est au delà de mes espérances, ses muscles se relâchent et je sens enfin son corps s'abandonner totalement contre moi. Je n'ose plus bouger, de peur de l'effrayer à nouveau. Je murmure toujours les paroles avec douceur, ma joue collée contre sa tempe. Puis je ferme les yeux, heureux de cette sérénité retrouvée. Les récentes péripéties ont soumis nos nerfs à rude épreuve ... 

Dans le silence de la pièce à peine pertubé par le brouaha étouffé provenant de l'extérieur, je savoure notre premier vrai moment de tendresse. Je l'ai tant rêvé ces quinze derniers jours ... Tous mes sens sont en effervescence. Ils s'imprègnent des courbes de sa silhouette blottie au creux de mes bras, du rythme de sa respiration dont le souffle caresse mon cou, ou encore de la fragrance de sa peau qui titille mes narines ... Emu par ces découvertes, je presse un peu plus mon visage contre le sien. Les pulsations de son cœur faisant écho à ses tempes tambourinent contre ma joue comme les ailes d'un oiseau affolé, témoins persistants de l'agitation intérieure de la jeune femme. J'en suis bouleversé. Elle semble si perdue, si vulnérable ... Je ressens une vague d'affection me submerger et s'ensuit un violent désir d'elle. Mon esprit s'embrume, tout mon corps réagit et je dois concentrer mes efforts pour résister à l'envie de la dévorer de baisers ... Les yeux fixés sur un luminaire qui clignote au plafond erratiquement, à l'instar de l'alarme qui flashe dans mon crâne pour calmer mes ardeurs, je m'applique à étouffer le feu qui m'habite. Reprenant peu à peu le contrôle, je reste chamboulé cependant. Toutes ces émotions me font prendre conscience que je suis bien plus lié à elle que je n'ai voulu l'admettre jusque-là. Un lien fort et si particulier ... J'ai un peu de mal à l'accepter ... Mais force est de constater qu'une seule étreinte me rend déjà complètement accro ...

*****

La voix de miel à mon oreille m'emporte peu à peu dans un monde de quiétude, bien loin de toutes les angoisses qui me faisaient perdre pied un peu plus tôt. Ma crise de panique s'apaise et mon corps finit par se relâcher au creux de bras réconfortants. Je chasse toute idée noire de mon esprit, je ne veux plus penser à rien.  Je lâche prise et me laisse volontiers cajoler, bercer ... J'en ressens un tel besoin. Le poids des épreuves traversées en quelques mois seulement s'est accumulé et mon corps menace de s'écrouler, mes ressources mentales s'épuisent ... Une extrême fatigue prend le pas sur la force de détermination qui m'animait jusque-là. 

Au bout d'un long moment d'immobilité, le visage qui était pressé contre ma tempe se détâche du mien puis je sens la courbe d'un nez glisser sur ma joue dans une lente caresse, provoquant un léger frisson sur ma peau. Les bras qui m'entourent resserrent leur étreinte sur moi et mon cœur se gonfle instantanément en réaction.

- Oh Anna ... Je suis si heureux que tu sois là ...

La voix n'est qu'un doux chuchotis à mon oreille, néanmoins les implications de ses paroles m'extirpent brutalement de ma transe et mon soubresaut arrache un cri de surprise à mon ange-gardien. Une décharge d'adrénaline traverse mon corps et me réveille complètement. Le sentiment d'urgence familier me submerge à nouveau, dépêchant ses messages à mon cerveau. 

M'éloigner de Matt ... Retrouver Alice ...

- Anna, mais qu'est-ce que ... Attends ! Fait Matthew près de moi alors que je parviens tout juste à me dégager de son emprise.

- Laisse-moi m'en aller ! 

Je me détourne précipitamment en direction de la sortie.

- Mais pourquoi ?! Explique-moi !

Le chanteur m'immobilise en m'attrapant par le bras et me force à lui faire face. Puis avant que je ne proteste, il m'adjure d'un ton sévère :

- Réponds-moi, j'ai le droit à une explication Anna. Pourquoi vouloir partir tout d'un coup ? Pourquoi de telles crises d'angoisses ? Et surtout pourquoi ai-je l'impression que c'est moi qui te fait peur ?

- Je ... On fait erreur en nous laissant aller comme ça Matt, on va se faire du mal ... Fais-je en éludant les questions maladroitement. J'ai déjà commencé à t'en faire avec cette dispute d'ailleurs ...

- Non, je ne suis pas d'accord ! Rétorque-t-il. On a eu cette dispute parce qu'on ne se dit rien de ce qu'on pense, je ne sais rien de toi, ni toi de moi ! Nous devons nous dire les choses et nous faire confiance, c'est tout !

Il s'est exprimé avec une telle force que sa voix déraille et part dans les aigus sur les derniers mots. Je lâche un soupir. C'est si touchant de le voir lutter comme un beau diable pour défendre l'idée d'un "nous" ... Je ne peux m'empêcher de le contempler avec envie. J'aimerais tant être animée de cette même conviction moi aussi. Mais en réalité, il est loin de tout savoir ... Et s'il savait, il m'aurait déjà laissé partir ...

Toute à mes pensées, je ne bronche pas et Matthew a sûrement interprété mon mutisme comme une abdication de ma part, car maintenant il s'approche de moi avec un petit sourire :

- Je savais que tu ne pourrais pas me quitter comme ça ... 

Et s'emparant de ma taille à nouveau, il ajoute dans un murmure caressant :

- Parce que je vois dans tes yeux que tu es attirée par moi, autant que je le suis par toi ...

- Matthew ne dis pas ça ! 

Je tente de me séparer de lui, mais il resserre l'étau de ses bras.

- Matt !! Libère-moi s'il te plaît ...

- Non. Je ne te lâcherais qu'à une condition : dis-moi droit dans les yeux que je ne te plais pas et que tu ne veux pas de moi.

- Matt ... J'implore, affligée.

 - Dis-le moi ... Souffle-t-il à mon oreille.

Je lève les yeux vers lui et mon regard s'accroche immédiatement au sien. Ses prunelles braquées sur moi me clouent sur place. Le bleu royal de ses iris m'assujettit. Une petite voix s'élève dans ma tête et débite sa litanie intarissable. 'Je t'aime Matthew ... Je n'aime que toi ...'

- Je... Tu ... Tu ne me plais ...

Les mots meurent sur mes lèvres et je cligne des yeux sous l'intensité de son regard. Son regard qui brille d'une lueur triomphante quand il ajoute d'un ton sans réplique :

- Je le savais. Tu ne peux pas.

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